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[center]Des chercheurs américains progressent sur la voie d'un vaccin contre le paludisme[/center]
LEMONDE.FR avec AFP | 19.12.06 |
Le paludisme infecte quelque 500 millions de personnes et tue plus d'un million d'enfants chaque année en Afrique. Cela fait plusieurs dizaines d'années que les chercheurs tentent de mettre au point un vaccin, jusqu'à présent sans succès, ou avec un impact très limité.
Des scientifiques américains ont annoncé avoir réalisé un progrès important dans cette recherche. Selon une étude publiée lundi 18 décembre dans les comptes-rendus de l'Académie des sciences des Etats-Unis, les chercheurs ont réussi à développer un vaccin expérimental qui neutraliserait le parasite responsable de la forme la plus grave du paludisme.
LE "PLASMODIUM FALCIPARUM" ATTAQUÉ
Le vaccin s'attaque au Plasmodium falciparum – un parasite microscopique présent dans l'intestin des moustiques – afin de bloquer son développement et ainsi éviter la transmission de la maladie, sans toutefois offrir une protection directe en cas de piqûre par un moustique vecteur.
Les scientifiques ont identifié une protéine présente dans le parasite et l'ont modifiée à l'aide d'autres protéines. Une fois réinjectée dans une souris, cette protéine recombinée a créé des anticorps très résistants, selon les chercheurs. Des études antérieures avaient montré que des anticorps contre la protéine, une fois introduits dans le sang du moustique transmetteur, pouvaient empêcher sa survie et entraver son développement dans le foie.
En cas de piqûre, un humain piqué par un moustique vecteur du parasite serait infecté, mais le moustique lui-même absorberait des anticorps qui pourraient supprimer les autres cellules immatures du plasmodium dont il serait porteur. Les chercheurs espèrent que ce traitement finira par réduire la prévalence du paludisme, au fur et à mesure que la transmission du parasite sera enrayée. Une combinaison de ce vaccin avec un autre de nature plus traditionnelle permettrait, selon eux, d'offrir une protection directe contre la maladie.
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[center]Premier essai encourageant pour un vaccin contre le paludisme[/center]
LE MONDE | 10.11.05 |
La première étape d'expérimentation humaine d'un vaccin contre le paludisme s'est achevée avec succès. L'équipe franco-suisse regroupée autour de Pierre Druilhe (Institut Pasteur, Paris) publie, dans le numéro de novembre de la revue en ligne Public Library of Science Medicine, les résultats d'une étude sur des volontaires sains. Ces travaux montrent qu'il est possible de susciter, grâce à une préparation vaccinale, une réponse immunitaire forte, spécifique et, dans certains cas, durable contre une protéine située à la surface du parasite responsable du paludisme. Les anticorps fabriqués par les volontaires vaccinés se sont révélés capables d'inhiber in vitro la croissance du parasite.
Le paludisme, qui est dû à une infection causée par un parasite — Plasmodium falciparum — transmis par la piqûre d'un moustique, cause chaque année un million de décès et provoque des crises aiguës chez 300 millions de personnes. Neuf décès sur dix surviennent en Afrique. Mais l'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que 40 % de la population mondiale, vivant dans les pays les plus pauvres, sont exposés à cette maladie.
Malheureusement, la recherche d'un vaccin s'est heurtée à un certain manque d'intérêt des industriels et aux obstacles rencontrés par les chercheurs sur la compréhension des mécanismes de l'immunité vis-à-vis du paludisme. Ainsi, la nature de la réponse immunitaire que devraient induire les candidats vaccins n'est pas connue avec précision. Cela tient à la fois à la complexité du parasite et au fait qu'il infecte les globules rouges. Or ces cellules sanguines sont incapables de présenter aux globules blancs, chargés de la réponse immunitaire, des éléments leur permettant de reconnaître le parasite.
Pierre Druilhe et ses collaborateurs ont donc concentré leurs efforts sur l'identification d'une cible sur Plasmodium falciparum. En l'occurrence, une protéine située à la surface du parasite infectant les globules rouges, appelée mérozoïte. Différents travaux ont, en effet, montré que cette "merozoïte surface protein" — dite MSP3 — pourrait constituer une cible de choix pour les anticorps protecteurs chez l'homme.
Les chercheurs de Pasteur ont ainsi testé, sur 36 volontaires sains, la sécurité et la capacité à induire une réaction immunitaire de deux formes d'un vaccin à base de MSP3. Le produit a été bien toléré, et des anticorps capables de reconnaître la cible MSP3 ont été observés chez 60 % des volontaires. Ces anticorps ont démontré in vitro une capacité substantielle à empêcher la croissance du parasite. Des résultats encourageants qui ont poussé Pierre Druilhe et son équipe à démarrer un essai de phase II permettant d'évaluer l'efficacité du vaccin chez des personnes exposées au paludisme.
Paul Benkimoun