par Leonid » 02 Jan 2007, 14:51
30 militants étudiants des JCR - qui sont par ailleurs, des militants que je cotoie régulièrement étant donné qu'on milite sur la même zone - ont justement été exclus de l'UNEF pour s'être opposé à la direction bureaucratique de l'UNEF. 10 autres - sympathisants JCR pour la plupart sans pour autant avoir intégré l'orga - ont aussi été exclus au même titre. C'est plutot une confirmation que tu pars complètement à l'ouest. "Accord bureaucratique avec le PS" n'importe nawak! D'ailleurs, ces camarades la ont présenté leur propres listes pour les éléctions d'UFR sur la fac de Nanterre et ont bien défoncé l'UNEF, une autre confirmation parmis tant d'autres qu'ils sont bien la force politique principale sur plusieurs facs et n'hésitent pas à sortir du cadre que tente d'imposer les bureaucrates de l'UNEF. Il est probable que je ne fasse pas d'études supérieures pour diverses raisons mais en tout cas, on ne peut être que fier du bon travail fait par les camarades dans l'UNEF. Bravo pour ton imagination mais bon :roll: Sinon, tout nos camarades militent dans des syndicats et ne refuseront pas des postes de direction si ils y sont élus. Nos camarades sont très souvent délégués du personnel et parfois à la direction des syndicats pour y faire entendre la voix des révolutionnaires, qu'il s'agisse de SUD-PTT où SUD-Rail notamment ( où les militants LCR sont très influents ), la CGT, la CFDT etc..etc.. et en ce qui concerne les camarades professeurs/enseignants, la FSU. Tant mieux!
Sinon, le courant dit "altermondialiste" est un courant aux contours flous mais indéniablement à un langage contestataire. Pour beaucoup, tout ca reste dans le cadre de l'ordre capitaliste et à beaucoup d'objectifs dérisoires, mais occupe aujourd'hui - qu'on le veuille ou non, c'est un constat objectif - une large place dans la politique. Des pans entiers de la population sont attirés par cette mouvance la, une attirance qui s'explique surtout par la perte de crédit des partis se réclamant du marxisme, l'effondrement de l'URSS etc..etc. Inutile de discuter des limites de ce courant, on sera bien d'accord sur l'immense majorité des points. Ce serait une perte de temps. Mais je pense au contraire qu'il est de notre devoir en tant que révolutionnaires conscientisés et politisés de soutenir toute contestation - aussi limitée et partielle qu'elle peut l'être - de l'ordre capitaliste. On n'est pas la pour les insulter, les dénoncer et les traiter en tant que menace du mouvement ouvrier mais bien au contraire, des camarades en lutte que nous pourrions rallier un jour au programme révolutionnaire. Surtout que ces gens la sont des gens avec qui tu manifestes, luttes, fait grève, bloque, discutes régulièrement .....
J'espère qu'on est bien d'accord quand on dit que les travailleurs ne sont pas révolutionnaires en temps normal. Les masses sont au contraire réformistes, droitières et en plus de nos jours, plus enclin à soutenir des mouvements qui sentent le nouveau vis-à-vis du communisme dont la glorieuse bannière a été taché par le stalinisme. Mais pour autant, des secteurs entier de jeunes, des travailleurs, des gens tout à fait normaux montrent à intervalle régulière qu'ils peuvent se bouger de temps en temps et on observe certains soubresauts. Ce milieu la est plus influencé par des courants comme ATTAC que par le notre, c'est évident. Ce n'est que dans des périodes critiques ou on rentrera en confrontation de classe ouverte avec l'État bourgeois, les capitalistes, le grand patronat qu'un virement radical pourra s'implanter dans la conscience des travailleurs. Mais rien ne nous garantit pour autant que ces masses la se tourneront automatiquement vers le programme révolutionnaire communiste, le notre, vers nous sous prétexte qu'on sera resté fidèle à nos idées! Surtout si on a passé notre temps à les dénoncer, à s'isoler, à les accuser d'avoir comploté pour "intégrer la société bourgeoise" et d'être donc des ennemis de classes. C'est aussi pour ca que tout les camarades travailleurs et étudiants de la LCR et des JCR participent activement - ou soutiennent - toutes les luttes - sans exception - menés sur leur lieu de travail, qu'ils s'agissent des entreprises, de la fac, des lycées, des usines etc..etc. C'est uniquement comme ca qu'on gagnera la confiance des masses. Et c'est aussi pour ca qu'en effet, il faut discuter avec des gens comme Bové qui construisent et participent aux luttes, que tu le veuilles ou non. Ces gens la ne sont ni des ennemis, ni des adversaires mais bien des compagnons de luttes. Toute autre tactique nous condamnerait à l'isolement et une marginalisation encore plus poussée des révolutionnaires qui se refuseraient à cotoyer d'autres forces qu'eux mêmes.