effet de serre climat et energie

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par canardos » 25 Mai 2007, 15:11

a écrit :

[center]Les émissions de CO2 entre 2000 et 2004 ont augmenté à un rythme supérieur à celui des années 1990[/center]

LEMONDE.FR avec AFP | 22.05.07 |

Les émissions de dioxyde de carbone (CO2), un des principaux gaz à effet de serre, ont augmenté dans le monde de façon alarmante entre 2000 et 2004, à un rythme trois fois supérieur à celui des années 1990, selon une étude scientifique américaine publiée lundi.

Elles sont en hausse de 3,1 % par an au début des années 2000 contre un rythme de 1,1 % par an dans les années 1990, d'après cette étude publiée sur le site Internet de la revue de l'Académie nationale des sciences. D'après les auteurs de l'étude, cette croissance accélérée des émissions de CO2 est largement due à la hausse de la consommation d'énergie et à l'augmentation de carbone dans la production d'énergie.


UNE AUGMENTATION PLUS RAPIDE QUE PRÉVU

"Malgré le consensus scientifique selon lequel les émissions de dioxyde de carbone affectent le climat, nous ne constatons pas de signes de progrès dans la gestion de ces émissions aussi bien dans les pays développés que dans les pays en développement. Dans de nombreuses parties du monde, nous reculons", souligne le principal auteur de cette étude, Chris Field, directeur du département sur l'écologie mondiale à la Carnegie Institution.

L'étude montre également que les émissions de CO2 ont augmenté plus vite depuis 2000 que dans le pire scénario envisagé par le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC). "Les tendances liant l'énergie à la croissance économique vont réellement dans la mauvaise direction", estime M. Field.

L'accélération d'émissions de CO2 est particulièrement importante dans les pays en développement dont l'économie progresse fortement, en particulier la Chine, où l'augmentation des émissions de CO2 est surtout le reflet de la hausse du produit intérieur brut par habitant.

LES PAYS EN DÉVELOPPEMENT SONT LES PRINCIPAUX RESPONSABLES

Entre 2000 et 2004, les pays en développement ont été les principaux responsables de l'augmentation des émissions de dioxyde de carbone, même si cela ne représente que 40 % du total des émissions de CO2 dans le monde. En 2004, 73 % de la croissance des émissions dans le monde est venue des pays en développement et des pays moins développés, qui représentent 80 % de la population mondiale. La même année, les pays développés (dont la Russie) ont contribué à 60 % des émissions totales. Ils sont responsables de 77 % des émissions cumulées depuis le début de la révolution industrielle, relève l'étude.

La consommation mondiale d'énergie devrait croître de 57 % entre 2004 et 2030, prévoit l'agence américaine Energy Information Administration (EIA). La croissance la plus rapide devrait venir des pays asiatiques non membres de l'OCDE, notamment la Chine et l'Inde, où la consommation devrait augmenter de respectivement 3,5 % et 2,8 % par an en moyenne.

Mais selon l'EIA, la hausse des prix du pétrole brut devrait réduire la demande ainsi que celle des carburants liquides après 2015, et en conséquence abaisser leur part dans la consommation énergétique globale, de 38 % en 2004, à 34 % en 2030. A l'inverse, la part du gaz naturel, du charbon et des sources d'énergie renouvelables devrait augmenter sur la période. La production du pétrole dit non conventionnel (pétrole brut extra-lourd et bitumes) devrait augmenter de près de 8 millions de barils par jour et compter pour 9 % de l'offre des hydrocarbures liquides en 2030.

Le charbon, dont la consommation croît au rythme annuel moyen de 2,2 %, est la source d'énergie à la plus forte croissance, selon l'EIA. L'agence estime que ces trois pays devraient compter pour 86 % de la hausse de la demande mondiale de charbon d'ici à 2030. L'EIA prévoit aussi une croissance de l'utilisation du nucléaire : la capacité nucléaire mondiale devrait passer de 368 gigawatts en 2004 à 481 gigawatts en 2030, selon l'agence.


canardos
 
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Message par canardos » 25 Mai 2007, 15:13

a écrit :

[center]La Chine devient championne du monde des émissions de gaz à effet de serre[/center]

LE MONDE | 24.05.07 |
SHANGHAÏ CORRESPONDANT

Il est un trophée de champion du monde que la Chine pourrait être réticente à porter : celui de premier émetteur de gaz à effet de serre de la planète. Alors qu'elle était censée, il y a trois ans, ne pas rattraper les Etats-Unis avant 2025, puis 2010, la Chine pourrait doubler le tenant du titre dès cette année, a prévenu, il y a quelques semaines, l'Agence internationale de l'energie (AIE), estimant que les émissions de CO2 chinoises passeront de 5,6 milliards de tonnes en 2006 à 6,02 cette année, contre 5,91 pour les Etats-Unis, soit près de 22 % du total mondial.


"Les Chinois se sont fixé des objectifs très ambitieux. Ils m'ont assuré, du plus haut de leur leadership, qu'ils étaient déterminés à les atteindre", déclarait, le 21 mai, au terme d'une visite officielle en Chine, la ministre des affaires étrangères britanniques, Margaret Beckett.

Habitué, désormais, à voir figurer le dossier de l'environnement en bonne place lors de visites de responsables étrangers, Pékin sait donner le change lorsque passent les donneurs de leçon occidentaux. Ainsi, les dégâts provoqués par le réchauffement climatique en Chine, l'état critique des réserves en eau ou l'impact de la pollution sur la santé ont désormais une place de choix dans la presse chinoise.

GESTICULATIONS

Le gouvernement a amélioré les prérogatives de la SEPA, l'agence de protection de l'environnement, en matière de supervision des normes de pollution, et, pour éviter les blocages inhérents à l'administration chinoise, le premier ministre a pris la tête, depuis avril, d'un groupe de travail spécial sur les questions de l'environnement. Le marché de l'équipement propre et de l'énergie renouvelable connaît une forte croissance, autre signe que la bonne parole environnementale n'est pas sans effets concrets.

Signataire du protocole de Kyoto, la Chine n'est pas, en tant que pays en voie développement, astreinte aux conditions imposées aux pays riches en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Désireuse de s'en tenir à un calcul d'intensité énergétique de sa croissance, elle a donc inscrit ses propres objectifs antipollution au XIe plan quinquennal, en promettant de réduire de 20 % sa consommation d'énergie par unité de PIB d'ici à 2010, et de 10 % les émissions de substances polluantes.

Dès la première année, la Chine a failli à ses engagements puisque la consommation d'énergie par unité de PIB n'a diminué que de 1,2 %, en 2006, contre les 4 % prévus et que les émissions polluantes se sont accrues de 2 %. Un plan national contre le réchauffement climatique, toujours à l'étude, devrait spécifier de nouveaux objectifs à atteindre à plus long terme pour les émissions de CO2, essentielles en Chine où 70 % de la production d'électricité provient de centrales thermiques au charbon.

A bien des égards, les difficultés de la Chine à influer sur des paramètres-clés du réchauffement climatique reflètent les gesticulations du gouvernement pour juguler la surchauffe économique (11,1 % de croissance au premier trimestre 2007).

L'incapacité du gouvernement central à contraindre le développement des provinces, la boulimie énergétique imposée par l'expansion continue de la machine à exporter chinoise (quelque 800 gigawatts de capacités production énergétique seront installées d'ici à 2008, soit la capacité actuelle des 27 pays de l'Union Européenne, selon l'AIE) semblent incompatibles avec toute maîtrise "macroéconomique" de la pollution - une fuite en avant nourrie par la crainte de déstabilisation sociale en cas de ralentissement.

Pour le reste de la planète, les conséquences sont loin d'être insignifiantes. "Si la Chine ne joue pas un rôle significatif, les efforts des autres pays ne vont pas compter pour grand-chose", dénonçait, il y a peu, Fatih Birol, l'économiste en chef de l'Agence internationale pour l'énergie.

Brice Pedroletti


[center]L'injection de CO2 dans l'atmosphère s'accélère[/center]

Lors de la dernière décennie du XXe siècle, le volume de CO2 injecté dans l'atmosphère du fait des activités humaines augmentait de 1,1 % par an. Sur la période 2000-2004, la croissance annuelle des émissions a dépassé 3 %, selon un article paru mardi 22 mai dans la revue américaine PNAS. "Ce triplement de la vitesse de croissance des émissions est une très mauvaise surprise", indique Philippe Ciais, du laboratoire des sciences du climat et de l'environnement (CEA), cosignataire de cette étude internationale. "En 2005, on a dépassé le scénario le plus pessimiste imaginé en 2000", note-t-il. Cette "explosion" des émissions est due pour une bonne part à la suractivité industrielle chinoise, qui contribue pour 70 % à cette accélération, avec un recours massif au charbon. Tout aussi inquiétant est le constat que les pays occidentaux ne parviennent plus, désormais, à émettre moins de carbone par unité de produit intérieur brut. Pour 2006 cependant, l'Agence d'information sur l'énergie américaine (EIA) assure que les Etats-Unis ont réduit leurs émissions de 1,3 %, en raison d'un hiver doux et d'un été moins chaud qu'en 2005.

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Message par canardos » 29 Mai 2007, 10:56

a écrit :

CNRS Paris, 24 mai 2007

[center]Evolution préoccupante du taux de CO2 présent dans l'atmosphère[/center]

Deux articles, publiés jeudi 17 mai, révèlent des résultats préoccupants sur l'évolution du taux de CO2 présent dans l'atmosphère. Cette évolution est le résultat des émissions (combustibles fossiles, déforestation), pondérées par les puits de carbone (océans, écosystèmes continentaux) qui absorbent près de la moitié des émissions. Selon une collaboration internationale (1) impliquant Philippe Ciais du LSCE/IPSL (2), les émissions du CO2 des combustibles fossiles ont augmenté plus rapidement que prévu. Ces analyses font l'objet d'un article publié dans Proceedings of the National Academy of Sciences. L'autre étude, publiée dans Science, menée par une équipe internationale de scientifiques spécialisés dans l'observation et la modélisation du cycle de carbone océanique et atmosphérique, comprenant des équipes du LSCE/IPSL et du LOCEAN/IPSL (3), démontre une saturation du puits de carbone dans l'océan Austral. L'intensification des vents dans cette zone, en brassant les eaux de surface avec celles des profondeurs, riches en CO2, limite la quantité de CO2 atmosphérique que l'océan est capable d'absorber. Ces deux résultats vont dans le sens d'une accélération de l'augmentation du CO2 atmosphérique au cours des prochaines décennies.

Les émissions du CO2 des combustibles fossiles, cause principale du réchauffement climatique, ont accéléré globalement à un taux bien plus grand que prévu, passant de 1,1 %  par an dans les années 90 à 3% par an pour la période 2000 à 2005. Presque 8 milliards de tonnes de carbone fossile ont été émises globalement dans l'atmosphère en 2005, comparé à seulement 6 milliards de tonnes en 1995.

Chaque personne en Australie et aux Etats-Unis émet maintenant plus de 5 tonnes de carbone par an, pour 1,9 tonne en France, alors qu'en Chine, ce chiffre est seulement de 1 tonne par an. Depuis le début de la révolution industrielle, les Etats-Unis et l'Europe totalisent plus de 50 % du total des émissions globales accumulées depuis plus de deux siècles. La Chine, quant à elle, représente moins de 8 %. Les 50 pays les moins développés ont ensemble contribué à moins de 0,5 % des émissions cumulatives globales sur 200 ans.

L'augmentation des émissions de CO2 est plus alarmante que le pire scénario retenu par le GIEC, le groupe international d'experts sur l'évolution du climat.

La seconde étude publiée dans la revue Science indique qu'il ne faut pas compter sur l'océan Austral pour absorber l'excès de CO2 émis dans l'atmosphère. Cette partie de l'océan absorbe chaque année environ 15 % du CO2 émis par les activités humaines mais l'étude dirigée par Corinne Le Quéré, de l'Université d'East Anglia et du British Antarctic Survey (UK), indique que sa capacité à capter et stocker le principal responsable de l'effet de serre stagne.

C'est le changement climatique lui-même qui est responsable de cette stabilisation. Dans l'hémisphère sud, le réchauffement climatique et l'accroissement du trou d'ozone génèrent des variations de température ayant pour conséquence l'augmentation de la force des vents. Ces derniers soufflant plus violemment, ils brassent les eaux de surface avec les eaux océaniques profondes, riches en CO2, limitant ainsi le pompage par les eaux de surface du CO2 atmosphérique.

Cette étude a bénéficié en France des observations de CO2 océanique (programme OISO) et atmosphérique (programme RAMCES) menées depuis plusieurs années dans les latitudes sud de l'océan indien, et dirigées respectivement par Nicolas Metzl (CNRS-LOCEAN/IPSL) et Michel Ramonet (LSCE/IPSL). Les deux services d'observation labellisés par l'Institut national des sciences de l'Univers (INSU), OISO et RAMCES, sont aussi soutenus par le CEA, le CNRS, l'Institut polaire français Paul-Emile Victor (IPEV) et l'Institut Pierre-Simon Laplace (IPSL).


Notes :

(1) Collaboration internationale rassemblant des économistes, des experts en matière de cycle du carbone et d'émissions, rassemblés autour du Global Carbon Project coordonné par le Pr. Mike Raupach de la CSIRO (Australian Commonwealth Scientific and Research Organization) en Australie et impliquant le LSCE, pour mesurer les émissions globales de carbone et leurs facteurs.
(2) Laboratoire des Sciences du Climat et de l'Environnement de l'Institut Pierre Simon Laplace (CEA-CNRS-UVSQ).
(3) Laboratoire d'Océanographie et du Climat : Expérimentations et Approches Numériques de l'Institut Pierre Simon Laplace (Université Paris VI-CNRS-IRD-MNHN)

Références :
Saturation of the Southern Ocean CO2 Sink Due to Recent Climate Change Le Quéré C., C. Rödenbeck, E.T. Buitenhuis, T.J. Conway, R. Langenfelds, A. Gomez, C. Labuschagne, M. Ramonet, T. Nakazawa, N. Metzl, N. Gillett, and M. Heimann Science, May 2007

Global and regional drivers of accelerating CO2 emissions Raupach M., G. Marland, P.Ciais, C. Le Quéré, J.G. Canadell, G. Klepper, and C.B. Field PNAS, May 2007

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Message par canardos » 01 Juin 2007, 23:20

a écrit :

[center]Une carte globale du CO2 dans la troposphère [/center]

Bien qu'initialement conçu pour mesurer la vapeur d'eau atmosphérique et les profils de température pour les prévisions météorologiques, les données de l'instrument AIRS (Atmospheric Infrared Sounder) du satellite Aqua de la NASA sont désormais également utilisées par les scientifiques pour analyser les quantités de gaz carbonique atmosphérique.

Des scientifiques de la NASA et de diverses institutions scientifiques utilisent diverses méthodes pour mesurer la concentration en dioxyde de carbone dans la moyenne troposphère (environ huit kilomètres au-dessus de la surface). La carte globale ci-dessus montre qu'en dépit de la capacité élevée de mixage du CO2, la configuration régionale des sources atmosphériques et des bassins d'origine sont encore visibles dans cette partie de l'atmosphère.

"La concentration élevée dans l'hémisphère nord (Amérique du nord, Océan Atlantique et Asie centrale) est conforme aux prévisions des modèles," indique le Dr. Moustafa Chahine du JPL. Les climatologues utilisent couramment les données fournies par AIRS pour étudier la distribution globale et la circulation du dioxyde de carbone pour améliorer leurs modèles.


Source et illustration: NASA/JPL




Taux de dioxyde de carbone dans la moyenne troposphère


Image
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Message par canardos » 04 Juin 2007, 14:33

a écrit :

Le lundi 04 juin 2007


[center]Les glaciers de l'Himalaya pourraient disparaître dans 50 ans[/center]

AFP Katmandou

Les glaciers de l'Himalaya reculent rapidement et pourraient disparaître dans les cinquante prochaines années, ont averti lundi des experts réunis à Katmandou pour une conférence sur le réchauffement climatique.

Les glaciers de la chaîne de l'Himalaya, qui s'étend sur 2.400 km à travers le Pakistan, l'Inde, la Chine, le Népal et le Bhoutan, alimentent neuf des plus grands cours d'eau d'Asie, dont dépendent 1,3 milliard d'habitants.

«Si les températures continuent d'augmenter, il n'y aura plus ni glace, ni neige dans l'Himalaya dans 50 ans», a prévenu Surendra Shrestha, directeur régional du Programme des Nations unies pour l'environnement (Pnue).

Les températures dans cette région ont crû de 0,15 degré celsius à 0,6 degré tous les dix ans au cours des trente dernières années.

Réunis dans la capitale népalaise, des experts ont aussi averti que sous l'effet de la fonte des glaces, les lacs de montagne avaient gonflé, menaçant de déborder et de décimer des populations de montagnards.

Par exemple, le glacier Imja, au sud de l'Everest, recule de 70 mètres par an, formant de gigantesques lacs.

«Des études montrent que les superficies de ces lacs ont augmenté de 150 à 200% et qu'ils risquent de déborder», s'est inquiété Andreas Schild, directeur du centre international pour un développement intégré en montagne, organisateur de la conférence.

Dans les années 1950, il n'y avait qu'une douzaine de lacs répertoriés au Népal. «D'après le dernier recensement en 2000, il y en a 2.400 dont quatorze sont près de déborder», a expliqué M. Shrestha du Pnue.

Et «en cas de tout petit tremblement de terre, toute cette eau dévalerait des montagnes. Emportant des débris et prenant de la vitesse, ce serait comme un gros bulldozer qui balaierait tout», a-t-il prévenu.

Katmandou avait été meurtrie par un important séisme en 1934 et les régions himalayennes du Cachemire pakistanais ont été ravagées par un tremblement de terre le 8 octobre 2005 (73.000 morts).

canardos
 
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Message par canardos » 04 Juin 2007, 14:42

dans le journal du CNRS de juin:

a écrit :

[center]Réchauffement climatique : n'oublions pas les polluants ![/center]

user posted image

Le projet Polarcat s'intéresse notamment au trajet des aérosols : ici, des fumées de feux de forêt d'Alaska gagnent le Groenland à la fois par le nord et par le sud.
© J. Descloitres, MODIS Rapid Response Team, NASA/GSFC



C'est un article en forme d'appel qu'ont publié dans la revue Science1 Kathy Law, directrice de recherche CNRS au Service d'aéronomie (S.A.)2, et son collègue Andreas Stohl, du Norwegian Institute for Air Research, dans le cadre de l'Année polaire internationale. L'argument est simple : « Produits de l'activité humaine, les polluants comme les aérosols et l'ozone troposphérique ont une durée de vie beaucoup plus courte que le CO2. On peut donc plus facilement réduire leurs effets sur le climat, explique Kathy Law. Si on arrive à faire baisser les émissions, on voit les résultats dans les mois ou les années qui suivent. »

Pour annoncer cela, les deux scientifiques se sont intéressés aux études faites sur les polluants de l'Arctique. Ainsi, chaque hiver se forme la « brume arctique » : des particules de sulfates, nées des rejets industriels de dioxyde de soufre, se mélangent notamment aux nitrates (qui proviennent des oxydes d'azote, les NOX, issus par exemple des véhicules) et au « carbone-suie », des particules issues de toutes les formes de combustion, dont évidemment les feux de forêt. Mais ces aérosols n'ont pas tous le même effet. Si les sulfates ont tendance à refléter la lumière du soleil, le carbone-suie l'absorbe, se dépose sur le sol et assombrit la surface, contribuant ainsi au réchauffement. Quant aux NOX, ils produisent un autre composant de la brume arctique : l'ozone troposphérique, qui serait responsable, selon une étude récente, de 30 % du réchauffement de la région arctique au XXe siècle.

Alors d'où viennent ces polluants ? Des travaux récents montrent que leur principale source est… en Europe ! Le continent n'est certes pas le plus gros émetteur, mais nos systèmes météorologiques font que ces polluants sont transportés jusqu'aux plus hautes latitudes. Reste une inconnue majeure : « La contribution exacte de ces polluants au réchauffement est encore mal évaluée », explique Kathy Law, qui se prépare à une campagne de terrain. Dans le cadre du projet international Polarcat3 qui a démarré en janvier 2007 pour trois ans, une équipe4 va effectuer des mesures dans les panaches de polluants à bord d'un avion ATR42. L'objectif est d'observer le trajet des aérosols jusqu'au sol et leurs effets sur les nuages, dans lesquels ils peuvent, par exemple, diminuer la taille des gouttelettes et agir ainsi sur leur albédo – c'est-à-dire sur leur capacité à réfléchir les rayons solaires.

« Dans les modèles de l'IPCC (Intergovernmental Panel on Climate Change), l'organisme de référence pour le changement climatique, les aérosols sont présents de manière assez simple, conclut Kathy Law. En multipliant les mesures, on pourra mieux comprendre les processus en jeu et améliorer les prédictions. Et offrir aux décideurs de nouvelles informations pour agir sur les émissions de polluants. »



Jean-François Haït



1. Science, vol. 315, n° 5818, 16 mars 2007, pp. 1537-1540.
2. Service CNRS / Université Paris-VI / Université Versailles-Saint-Quentin.
3. www.polarcat.no
4. Du Service d'aéronomie et du Laboratoire de météorologie physique.

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Message par canardos » 04 Juin 2007, 17:05

a écrit :

[center]Fonte des glaces: un rapport tire la sonnette d'alarme[/center]

AFP | 04.06.2007 |

La fonte des glaces s'est accélérée ces dernières décennies, un phénomène alarmant qui témoigne du réchauffement de l'atmosphère et qui accentue par ricochet les changements climatiques, révèle un rapport publié lundi.

La banquise de l'Arctique a rétréci de 6 à 7% en hiver et de 10 à 12% en été au cours des 30 dernières années, indique le rapport présenté par le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) à Tromsoe (nord de la Norvège), à la veille de la Journée mondiale de l'environnement.

La superficie des surfaces terrestres enneigées a également fondu de 7 à 10% dans l'hémisphère Nord dans la période mars-avril au cours des trois ou quatre dernières décennies, précise le rapport.

Conséquence du réchauffement de l'atmosphère, la fonte des glaces a aussi pour effet d'accélérer le changement climatique, soulignent les chercheurs.

"La neige et la glace réfléchissent 70 à 80% de l'énergie solaire tandis que l'eau l'absorbe. Si la neige et la glace continuent de fondre, cela va amplifier le réchauffement climatique", a expliqué Paal Prestrud, un des auteurs du rapport, lors d'une conférence de presse.

"Quelque 6,5 milliards de personnes sur cette planète ont opté pour un mode de vie basé sur une certaine réalité. Cette réalité est en train de changer encore plus rapidement que prévu", a pour sa part affirmé le directeur du PNUE, Achim Steiner, également présent dans cette ville norvégienne de l'Arctique.

L'accélération du réchauffement climatique rend les évolutions futures plus imprévisibles, a-t-il souligné. Ce processus "est d'une telle ampleur que notre capacité à prédire le futur est sérieusement diminuée", a-t-il déclaré à l'AFP.

"Cela signifie que le besoin de nous adapter au changement climatique est si considérable en termes de conséquences et de coûts économiques que nous devons agir dès maintenant", a-t-il ajouté.

Selon les chercheurs, environ 40% de la population mondiale pourrait être affectée par le recul des surfaces enneigées et des glaciers en Asie.

De nombreux fleuves tels que le Gange et le Mékong trouvant leur source dans l'Himalaya, un amenuisement de la glace sur cette chaîne montagneuse se traduirait par une diminution des ressources d'eau potable et d'irrigation.

L'élévation du niveau des océans, liée à la fonte des glaces terrestres, engloutirait aussi des régions côtières et des îles entières, au Bangladesh et en Indonésie par exemple.

La fonte des glaces risque en outre de contribuer à une multiplication des accidents météorologiques de type ouragans ou inondations, ayant eux aussi un impact pour les populations, l'économie et la faune.

Dans le monde animal, "les espèces indigènes (de l'Arctique) disparaîtraient parce qu'elles ne peuvent pas quitter la région. De nouvelles espèces s'y installeraient, en provenance du sud", a précisé M. Prestrud.

Animal emblématique du Grand Nord, l'ours polaire est ainsi menacé d'extinction dans les prochaines décennies en raison du retrait de la banquise.

Certaines communautés ont déjà commencé à adapter leur mode de vie à la nouvelle donne climatique. Dans certaines régions du Groenland où la présence de la calotte glaciaire n'est plus acquise, des chasseurs inuits renoncent à leurs traîneaux au profit de yoles, des petites embarcations.


canardos
 
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Message par canardos » 05 Juin 2007, 20:36

a écrit :

[center]Manipulation du climat: un exercice risqué[/center]


Rapidement efficace mais potentiellement très dangereuse : c’est le diagnostic porté par deux chercheurs américains sur la géo-ingéniérie destinée à modifier le climat de la Terre.

Les projets de géo-ingénierie destinés à corriger le climat terrestre sont à la fois potentiellement efficace et très dangereux, selon des simulations informatiques menées par deux chercheurs américains. Malgré la tenue de négociations internationales sur la réduction des gaz à effet de serre, les émissions de CO2 progressent toujours et les changements climatiques paraissent inéluctables. Pour faire baisser les températures, certains scientifiques projettent de réduire la quantité de rayonnement solaire qui arrivent jusqu’à nous.

S’inspirant des grandes éruptions volcaniques, certains imaginent d’injecter de grandes quantités de particules dans l’atmosphère. D’autres d’installer des miroirs en orbite autour de la Terre pour renvoyer les rayons du Soleil. Damon Matthews et Ken Caldeira, de la Carnegie Institution de Washington, ont fait tourner plusieurs modèles climatiques pour tester ces projets, en intégrant une progression continue des émissions de CO2.

Les résultats de leurs simulations, publiés cette semaine dans les PNAS, montrent que la réduction artificielle du rayonnement solaire est très rapidement efficace. Il est donc possible d’attendre le ‘’dernier moment’’ pour intervenir. La géo-ingénierie ramène les températures à des niveaux comparables à ceux du début du XXème siècle, sans réduire les concentrations de CO2 dans l’atmosphère. Conséquence : une forte baisse des précipitations au-dessus des forêts tropicales.

Cependant cette baisse des températures s’arrête le jour où les dispositifs ne fonctionnent plus, avertissent Matthews et Caldeira. Les conséquences de problèmes technologiques ou de désaccords politiques seraient terribles. D’après leurs modèles, il pourrait se produire une sorte de ‘’rebond’’ climatique. Les ‘’puits’’ de carbone –forêts ou océans- stockent à tour de bras sous l’effet de la géo-ingénierie, expliquent les auteurs. Cependant, dès que ces mécanismes artificiels prennent fin, les températures augmentent et les stocks de carbone sont libérés dans l’atmosphère. Les changements climatiques s’emballent, avec des hausses de température vingt fois plus importantes qu’aujourd’hui, toujours d’après leurs modélisations.

D’autres questions demeurent en suspens sur les effets de la géo-ingénierie, soulignent Matthews et Caldeira. Composition de la chimie atmosphérique, effets sur l’ozone stratosphérique, conséquences sur tous les systèmes biologiques d’une réduction de la radiation solaire…. etc.

Il y a quelques semaines, c’est un projet de bio-ingéniérie qui recevait un fort démenti. Pour augmenter la capture de CO2 par les océans, certains envisageaient de fertiliser les eaux en fer. L’équipe de Stéphane Blain (CNRS) a montré que les mécanismes naturels de fertilisation seraient très difficile à reproduire.

Cécile Dumas
Sciences et Avenir.com
(05/06/07)

canardos
 
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Message par canardos » 05 Juin 2007, 20:47

a écrit :

Le mardi 05 juin 2007


[center]La vitesse des glaciers de l'Antarctique augmente[/center]

Londres AFP

La vitesse de progression de centaines de glaciers de la péninsule antarctique a augmenté de 12% entre 1993 et 2003, contribuant à la hausse du niveau des océans, a constaté le British Antarctic Survey.

Cette étude, dont les résultats sont publiés cette semaine dans le Journal of Geophysical Research, s'est appuyée sur des images satellites de plus de 300 glaciers de la péninsule qui n'avaient jamais été observés auparavant.

«Le réchauffement climatique, qui est déjà responsable de l'augmentation en été de la fonte des neiges et du retrait de la banquise, est la cause la plus probable» de cette accélération, a précisé le BAS, en charge des recherches scientifiques britanniques sur ce continent, dans un communiqué.

«La péninsule antarctique a connu l'un des réchauffements les plus rapides sur Terre avec près de 3° Celsius au cours des cinquante dernières années. 87% des glaciers ont diminué au cours de cette période et maintenant nous voyons ces glaciers accélérer», a souligné Hamish Pritchard, responsable du rapport du BAS, cité dans le communiqué.

L'organisme britannique de recherches a estimé que ces résultats fourniraient une image plus claire de l'impact du réchauffement climatique sur les glaciers en Antarctique et en Arctique, et permettraient d'avoir des projections plus fiables en matière de hausse du niveau des mers.

Le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec), a-t-il rappelé, avait indiqué en février manquer de données concernant la hausse du niveau des mers due à l'Antarctique.

La fonte des glaces, thème central de la Journée mondiale de l'environnement célébrée mardi, touche la planète dans son ensemble.

Un rapport présenté lundi par le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) a indiqué que la banquise de l'Arctique avait rétréci de 6 à 7% en hiver et de 10 à 12% en été au cours des 30 dernières années.

Selon ce rapport, la superficie des surfaces terrestres enneigées a fondu de 7 à 10% dans l'hémisphère Nord dans la période mars-avril au cours des trois ou quatre dernières décennies.

Par ailleurs, une étude du Centre national de la Recherche scientifique (CNRS) a établi que la fonte des glaces du Groenland, deuxième réserve d'eau douce gelée au monde après l'Antarctique, avait accéléré deux fois plus que prévu jusqu'à présent au cours des 25 dernières années.


canardos
 
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Message par canardos » 06 Juin 2007, 14:25

a écrit :

[center]Selon un rapport, la fonte des glaces menace 40% de la population mondiale[/center]

LEMONDE.FR avec AFP | 04.06.07 |

La fonte des glaces s'est accélérée ces dernières décennies. La banquise de l'Arctique a rétréci de 6 à 7 % au cours des trente derniers hivers et de 10 à 12 % au cours des trente derniers étés, indique un rapport publié, lundi 4 juin, par le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) et présenté à Tromsoe, dans le nord de la Norvège, à la veille de la journée mondiale de l'environnement.

Dans la même période, la superficie des surfaces terrestres enneigées a diminué de 7 à 10 % dans l'hémisphère nord, précise le rapport.

40 % DE LA POPULATION MONDIALE POURRAIT TRE AFFECTÉE
Conséquence du réchauffement de l'atmosphère, la fonte des glaces a aussi pour effet d'accélérer le changement climatique, soulignent les chercheurs. "La neige et la glace réfléchissent de 70 à 80 % de l'énergie solaire tandis que l'eau l'absorbe. Si la neige et la glace continuent de fondre, cela va amplifier le réchauffement climatique", a expliqué Paal Prestrud, un des auteurs du rapport, lors d'une conférence de presse.

Particulièrement préoccupant, le recul des surfaces enneigées et des glaciers en Asie pourrait à lui seul affecter environ 40 % de la population mondiale (diminution des ressources d'eau potable et d'irrigation, engloutissement des régions côtières et d'îles entières). 

canardos
 
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