a écrit : Avec la fin de l'année, la fameuse question des étrennes des facteurs redevient d'actualité.
Facteurs de lettres, facteurs d'imprimés, télégraphistes recommencent à monter les étages et à demander au bon public de compléter le salaire de famine que leur dispense leur patron.
Le public le supporte. Il trouve cela tout naturel, quand par hasard il regimbe, il ne s'en exécute pas moins.
Il se prête à la combinaison de voleurs qui lui fait payer une première fois comme contribuable les dépenses du budget des postes et une seconde fois comme poire une partie du traitement des postiers.
Il admet qu'un service public qui, bon an mal an, rapporte à l'Etat 80 millions de bénéfice net ne puisse pas payer ses employés, et les forceà recourir à la charité publique.
Il trouve bon qu'à l'époque où les lettres sont le plus nombreuses, un certain nombre de facteurs déposent leurs boîtes pour aller se livrer à la mendicité.
Le public est un imbécile.
Les calculs de l'administration
Ce que cherche l'administration, il n'est pas difficile de le comprendre.
Les étrennes lui sont utiles, puisqu'elles lui permettent de ne pas payer ce qu'elle doit. Elles lui sont utiles surtout parceque leur répartition est une source de conflits continuels entre les facteurs et qu'elle maintient des divisions dont l'autorité profite.
Diviser pour régner c'est la maxime.
Empêcher les postiers de se grouper, de constituer un syndicat solide, telle a toujours été la politique du sous-secrétariat.
(....)
Désormais il y aura un facteur par quartier, un facteur sur quatre, responsable devant l'administration, chargé d'assurer la répartition de la quête au prorata du temps de service dans le quartier.
(...)
on élève les étrennes à la hauteur d'une institution.
(on) réglemente la mendicité des facteurs.
(...)
Il y aurait peut-être mieux à faire; Ce serait de les payer honnêtement.
Ainsi parlait L'Humanité le 20 décembre 1908 =D>
A faire suivre au camarade Besancenot. Merci