mai 1968

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par com_71 » 01 Juin 2008, 11:51

(texte de Woods cité plus haut par Convidado a écrit :
C'est ça une révolution! Quelques années plus tard, j'ai vu exactement la même chose dans les rues de Lisbonne et de Porto après la révolution portugaise du 25 avril 1974.


Disons, une certaine situation...
Eh oui, et même pas besoin d'aller à Lisbonne. Je me me souviens d'un grand café à Château de Vincennes, littéralement envahi par des travailleurs portuguais, discutant de table en table, certains debout faute de chaises, épluchant et s'échangeant des monceaux de journaux. Et ça a duré plusieurs semaines...
(to be continued)
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par com_71 » 01 Juin 2008, 12:13

Un autre passage du même texte, méritant commentaire :

(A.Woods a écrit :Je me suis approché de la table et ai soumis mon point de vue, qui était que nous devions envisager l'organisation de l'auto-défense des travailleurs, à commencer par l'armement des piquets de grève, un slogan qui correspondait aux besoins de la situation où des piquets étaient violemment attaqués dans certains coins .


Cette vision de la situation était manifestement à côté de la plaque en ce qui concerne l'agitation immédiate. Chacun ayant vécu les événements peut s'en rendre compte. Et on peut s'étonner de trouver cette proposition farfelue énoncée par un dirigeant d'un groupe révolutionnaire, qui a pu constater et dire par ailleurs (quelques lignes plus haut) que l'occupation (donc les piquets) était organisée et contrôlée, de A à Z, par le PCF et la CGT.

(to be continued)
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Message par com_71 » 01 Juin 2008, 12:29

Par contre une bien bonne :

(A.Woods a écrit :
Les dirigeants staliniens du PCF et la CGT ont joué le rôle le plus méprisable. Dès le début, ils ont fait tout ce qui était en leur pouvoir pour persuader les travailleurs de maintenir le mouvement à l'intérieur de certaines limites où il pouvaient se sentir en "sécurité". Je me souviens, il y avait certains membres du PC qui distribuaient un dépliant dans la rue. Le titre était : «Stop aux manoeuvres !"
Un gars prend le dépliant, lance un coup d'oeil sarcastique au titre et commente : "Les manœuvres, c'est nous !"


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Message par com_71 » 01 Juin 2008, 14:16

Pour continuer dans les anecdotes à caractère personnel. J'ai signalé le "squat" d'un appart transformé en atelier de sérigraphie. C'était à compter de la fin de la grève. pendant celle-ci j'avais un autre squat, près de mon lieu de travail. J'ai oublié comment j'avais récupéré les clés, mais me souviens très bien de la fin : ma valise ramenée dans la cour de la Sorbonne par l'occupante en titre furieuse.

Le registre de l'"hôtel" n'était pas bien tenu, des gens de passage avaient dérangé les voisins par des tapages nocturnes.

Ce ne fut pas le cas d'une nuit dont je me rappelle. En rentrant en pleine nuit je trouve dans un divan une camarade, pas plus chez elle que moi (qui lui avait donné les clés ?) qui entreprend de m'expliquer qu'il s'agit d'une grève politique, que le PC n'ira pas au bout des possibilités, etc... Toutes choses que je passais mes journées à expliquer depuis le début. J'avoue, pas rougissant mais presque :roll: , que je me souviens plus de la dentelle de son soutien-gorge que du détail des arguments... :roll:

Bon, elle est toujours là, elle fait partie des solides...

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Message par com_71 » 01 Juin 2008, 14:33

Un jour (ou plutôt une nuit) un camarade s'est pointé à ma boîte occupée, accompagné de deux camarades (filles) et de quelques idées derrière la tête, pour réclamer les clés de l'appart. Je crois qu'il se souvient encore de l'air effaré des staliniens qui lui avaient entrouvert la porte, quand ils ont demandé
- "on voudrait voir "machin""
- mais qu'est-ce que vous voulez faire avec lui à cette heure ?...

Quelques minutes plus tard, réveillé, j'étais plutôt grognon (et un un peu jaloux, mais c'est la première fois que je l'avoue... :roll: ).

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Message par shadoko » 01 Juin 2008, 14:38

a écrit :
J'avoue, pas rougissant mais presque  :roll: , que je me souviens plus de la dentelle de son soutien-gorge que du détail des arguments...  :roll:

Bon, elle est toujours là, elle fait partie des solides...

Oui, ça ne m'étonne pas. La dentelle de qualité, ça résiste à l'épreuve du temps.
shadoko
 
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Message par com_71 » 11 Juin 2008, 13:45

L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par medved » 11 Juin 2008, 20:35

le 11 juin 1968 à SOCHAUX était aussi le sujet de l'émission de MERMET:
http://www.tv-radio.com/ondemand/france_in...LABAS/LABAS.ram

et demain à 15h , la suite ....
medved
 
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mai 1968

Message par bradley » 09 Jan 2018, 11:28

Dernier édito de LO:
"Il y a bientôt 50 ans, en mai-juin 1968, c’est la grève générale qui fit lâcher à De Gaulle une augmentation du smic de 35 %. En 1936, c’est la grève générale qui imposa la semaine de cinq jours, les congés payés et les conventions collectives à un patronat tremblant devant les occupations d’usines. Lutter collectivement, nous organiser : il n’existe pas d’autres moyens de changer notre sort".

Lutte ouvrière semble considérer la grève générale comme une simple lutte économique alors que par nature elle pose la question du pouvoir, que des millions de travailleurs manifestaient en mai 68 aux cris de "10 ans, De Gaulle, ça suffit!" et que, pour Trotsky, la grève générale de 1936 marquait le début de la révolution en France! On connaît la suite, pas de parti bolchevique et le rôle criminel du stalinisme, en 1936 comme en 1968.
bradley
 

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