-La magouille des dirigeants de la COB semble avoir marché : l'assemblée syndicale de La Paz a approuvé l'accord signé entre les dirigeants de la COB et Morales sur les retraites. On ignore quelle était exactement la composition de cette assemblée, qui en a été écarté etc. Il faudra attendre les commentaires des orgas trotskystes et des dirigeants syndicalistes "dissidents" pour le savoir.
Toutefois, on comprend mieux pourquoi les dirigeants de la COB ont préféré tenir cette assemblée à la Paz qu'à Huanuni. En effet, les mineurs de Huanuni ont voté une motion condamnant les dirigeants de la COB, d'une part pour leur attitude au moment de la répression sanglante récente, d'autre part pour leur signature de l'accord sur les retraites avec Morales !
-Les enseignants en grève ont manifesté un peu partout. (Pas de chiffres précis dans les médias.) Des groupes d'étudiants du MAS ont manifesté de leur coté pour réclamer "le droit d'étudier" aux cris de "Les profs au boulot". Selon les syndicats d'enseignants, certains de ces manifestants avaient été payés et ce seraient les memes individus qui avaient récemment attaqué les sièges des syndicats.
-La droite ne désarme pas du tout après le référendum : les prefets des régions contestataires se réunissent à Santa Cruz.
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A Croquette :
Oui, il y a beaucoup de points communs entre la politique de Morales et, entre autres, celle d'Allende. Politique qui consiste à essayer de concilier exploiteurs et exploités dans le cadre de l'Etat bourgeois, de procéder à des réformes light sans toucher aux institutions etc. Politique vouée évidemment à l'échec.
Il y a toutefois des spécificités importantes : Morales s'appuie davantage sur la paysannerie au nom de "l'indianisme" que sur le mouvement ouvrier. Les dirigeants de la COB, meme s'ils viennent de faire son jeu en signant l'accord sur les retraites, gardent leurs distances vis à vis de Morales depuis assez longtemps.
Autre spécificité, c'est que le MAS, le parti de Morales (déjà très corrompu) commence à jouer le role de briseur de grève ouvertement, à la manière des groupes fascistes (attaques de sièges de syndicats par exemple).
Enfin, ni le Chili ni le Brésil n'ont connu de problèmes liés à des menaces sécessionnistes comme celles des oligarques des provinces pétrolifères de l'Oriente. Ce qui complique beaucoup la situation.
Au Brésil aujourd'hui, la mobilisation semble retombée, de sorte que Lula a les coudées beaucoup plus franches pour gérer l'Etat bourgeois. Alors que Morales fait face à une mobilisation ouvrière et paysanne qui ne faiblit pas. Le cas de Chavez est encore un peu différent.
Mais, sur le fond, ce sont bien tous des politiciens de gauche qui gèrent des Etats bourgeois et défendent fondamentalement les intérets essentiels de la bourgeoisie.
Et il est assez lamentable qu'un certain nombre de gens qui se revendiquent du trotskysme refusent de le voir.