ITER

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par canardos » 20 Nov 2006, 20:34

a écrit :

lundi 20 novembre 2006
 
[center]Le programme Iter franchit une nouvelle étape mardi et sort du virtuel  [/center]

Par Annick GAZONNEAU



MARSEILLE (AFP) - Le programme international de fusion thermonucléaire Iter franchit mardi une étape très importante de sa réalisation avec la signature à Paris de l'accord international fixant le cadre juridique et financier de la coopération entre les sept partenaires internationaux.

La cérémonie de signature aura lieu à l'Elysée après une allocution du président Jacques Chirac.

Cet accord parachève l'accord politique signé le 28 juin 2005 entre l'Europe, les Etats-Unis, la Russie, le Japon, la Chine, et la Corée du sud auxquels s'est jointe en décembre 2005 l'Inde, au bout de plusieurs années de difficiles négociations, notamment sur le lieu d'implantation du futur réacteur.

Pour certains partenaires, l'accord devra encore être ratifié par les parlements nationaux dans les six mois, mais désormais le programme va "sortir du virtuel" pour exister financièrement et juridiquement, souligne une source proche du dossier.

Après l'installation ces derniers mois des multiples structures tant nationales qu'internationales chargées de la mise en place du projet, désormais "on entre dans le vif du sujet". La construction du réacteur prendra dix ans et sa mise en exploitation est attendue pour 2018.

Le programme Iter (International Thermonuclear Experimental Reactor) doit permettre des recherches sur la fusion nucléaire, une solution de rechange à la fission, en visant à reproduire ce qui se passe au coeur du soleil. Un kilogramme de combustible de fusion permet de produire une énergie équivalente à environ 10 millions de litres de pétrole, indiquent les experts.

Les scientifiques se donnent 40 ans pour aboutir à une production industrielle, soit à la fin programmée des réserves pétrolières dans le monde.

Fer de lance du programme, l'agence Iter international, présidée par le Japonais Kaname Ikeda, a déjà pris ses quartiers à Cadarache (Bouches-du-Rhône), lieu d'implantation du futur réacteur où une soixantaine de scientifiques - sur le millier attendu à terme - sont déjà à pied d'oeuvre dans des locaux provisoires.

Le site, au milieu de la garrigue à une centaine de kilomètres de Marseille, sera défriché au premier trimestre prochain et les travaux de réacteur commenceront courant 2008.

Il faudra auparavant aménager une route capable d'accueillir les énormes pièces du réacteur, construites un peu partout dans le monde et qui seront acheminées depuis le port de Marseille jusqu'à Cadarache.

Mais hormis pour des aménagements locaux, comme la construction de bâtiments et de zones d'activités dont la Provence espère la création de quelque 1.500 emplois (sur environ 3.000 en France, directs et indirects), la majeure partie des appels d'offres ne seront pas lancés avant l'année prochaine.

La plupart émaneront de l'agence Iter Europe, basée à Barcelone (Espagne) qui est chargée de gérer la contribution financière de l'UE. L'UE s'est engagée à financer 50% (12% pour la France) du coût global.

Les Etats-Unis, la Russie, le Japon, la Chine et la Corée du Sud assumeront chacun 10% du projet. L'arrivée de l'Inde permettra aux partenaires de disposer en outre d'une réserve stratégique de 500 millions d'euros.

Sur le coût de 10 milliards d'euros, 4,6 mds sont prévus pour la construction du réacteur. 4,8 mds financeront l'exploitation pendant au moins 20 ans et 0,5 md sera provisionné pour le démantèlement pendant une période d'environ 10 à 15 ans.

canardos
 
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Message par canardos » 27 Nov 2006, 11:19

dans le fil ITER un nouvel obscurantisme contre la recherche Justedepassage avait souligné que l'une des principales incertitudes du projet ITER, c'était la résistance des parois dans la durée au flux de neutrons à haute énergie et que ITER n'était pas l'outil adéquat pour tester la résitance des matériaux....

mais parallelement les outils complémentaires d'ITER se mettent en place avec notamment un centre au Japon qui va travailler spécialement sur cette question.

Dans Cordis nouvelles:

a écrit :

[center]L'UE et le Japon concluent un accord sur une approche élargie de la recherche sur l'énergie de fusion[/center]

[Date: 2006-11-23]

Les représentants de l'UE et du Japon ont signé le 22 novembre un accord sur trois grands projets de recherche qui seront réalisés au Japon, officialisant ainsi leur «approche élargie» de la technologie de la fusion.

L'accord instaure un partenariat privilégié entre l'UE et le Japon et complétera le projet ITER, le réacteur thermonucléaire expérimental international. D'une durée de 10 ans, il sera financé par l'UE à hauteur de 340 millions d'euros.

«Cet accord est le résultat de discussions techniques et politiques approfondies entre l'UE et le Japon», a déclaré Janez Potocnik, commissaire européen en charge de la science et de la recherche. «Cette approche élargie, qui sera appliquée parallèlement à ITER, permettra de regrouper les points forts de la recherche et les intérêts, de façon à exploiter au mieux nos investissements de R & D pour faire de l'énergie de fusion une réalité.»

L'accord a été paraphé par M. Potocnik et le vice-ministre japonais de l'éducation, de la culture, des sports, de la science et de la technologie.

L'approche élargie garantit au Japon certains avantages dans le cadre d'ITER et de ses activités connexes. Malgré le désir du Japon d'héberger le réacteur ITER, le choix s'est finalement porté sur un site à Cadarache (France).

Le premier projet concerne la conception technique détaillée du Centre international d'irradiation des matériaux de fusion (IFMIF). Ce centre permettra de tester des matériaux avancés dans un environnement similaire à celui de la future centrale à fusion. La fusion exige des matériaux qui conservent leurs propriétés physiques et cessent d'être radioactifs après avoir été exposés à des températures et des rayonnements à l'intérieur d'un réacteur à fusion.

Le deuxième projet est le programme «satellite» nippo-européen Tokamak. Lors de la construction d'ITER, de grandes installations expérimentales seront requises pour tester des scénarios d'exploitation et traiter des questions physiques essentielles. Le tokamak japonais JT-60U a été identifié comme un dispositif permettant d'atteindre ces objectifs. Dans un premier temps, il nécessitera une mise à niveau pour devenir un tokamak à supraconduction avancée. Il sera ensuite utilisé comme installation «satellite» d'ITER.

Le troisième et dernier projet couvert par l'accord est le Centre international de recherche sur l'énergie de fusion. Ce centre aura pour mission de coordonner les activités de recherche, de simulation et d'expérimentation. Il facilitera en outre une large participation des scientifiques aux expériences ITER.

La signature finale de l'accord sur une approche élargie est prévue pour le début de l'année 2007.

L'accord intervient au lendemain de la signature du traité ITER et le même jour qu'un accord entre l'UE et la République de Corée sur une coopération plus étroite dans le domaine de la recherche sur la fusion.



sans parler du fait que des percées ont eu deja lieu qui permettent de limiter cette irradiation...

un extrait de l'article de Futura Sciences mis en ligne plus haut dans son inégralité par Txi:

a écrit :

Fuites dans le champ magnétique

La solution jusqu'ici préférée des chercheurs : placer le plasma  d’hydrogène en fusion (le gaz ionisé très chaud peut monter à plusieurs millions voire 100 millions de degrés Celsius) en suspension dans un champ magnétique. Double mission pour ce champ : maintenir le plasma éloigné des murs d’enceinte du réacteur, et le confiner dans une petite zone afin d’optimiser les processus de collisions.

Mais les pressions exercées sont telles que le risque d’une « explosion » du plasma peut engendrer des dégradations du réacteur. Le Tokamak américain DIII-D de General Atomics à San Diego en Californie appelé National Fusion Facility, a été le siège de nouvelles expériences intéressantes. L’équipe du physicien Todd Evans a eu l’idée en quelque sorte de laisser s’échapper un peu de plasma chaud selon de légères variations provoquées de façon aléatoire dans le champ magnétique par un aimant distinct . Ces perturbations, conférant au champ magnétique un comportement localement chaotique, constituent une véritable soupape de sécurité…

canardos
 
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Message par canardos » 18 Mars 2007, 17:46

a écrit :

[center]La construction d'ITER : un chantier pharaonique[/center]

LE MONDE | 16.03.07 |


A l'été 2009, des convois "très exceptionnels", constitués de camions à 25 essieux pouvant porter des charges de 450 tonnes, d'énormes aimants de 9 mètres de hauteur ou encore des poutres de 47 mètres de long, devront atteindre Cadarache, à 100 kilomètres de leur port d'arrivée : Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône).

Pour obtenir que le célèbre projet de réacteur à fusion thermonucléaire, dit ITER (pour International Thermonuclear Experimental Reactor), soit développé en France et non au Japon - qui était l'autre candidat pour l'accueillir -, la France a fait comme si Cadarache, site du réacteur, était en bord de mer. Pour masquer un petit mensonge par omission, elle a pris à sa charge, en plus de sa part dans la construction d'ITER, l'aménagement des voies qui conduisent de Fos au Centre de l'énergie atomique (CEA) situé sur le bord de la Durance - loin à l'intérieur des terres.

La taille et le poids des convois transportant les pièces d'un seul tenant nécessaires à la construction du réacteur exigent des routes spécifiquement aménagées, comme celles permettant de transporter les pièces de l'Airbus de Bordeaux à Blagnac, près de Toulouse. Le calendrier d'ITER est extrêmement serré et le préfet de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA), Christian Frémont, le rappelle à tous les protagonistes du dossier : la France a engagé sa parole - pas question du moindre retard.

Le rapport des commissaires chargés de l'enquête d'utilité publique sur la route et son tracé a été remis au préfet le 31 janvier. La déclaration d'utilité publique (DUP), que le représentant de l'Etat doit signer, le sera à la fin mars 2007. Les appels d'offres sur les multiples marchés de travaux seront lancés au cours du deuxième trimestre de cette année. Et les travaux eux-mêmes - terrassement, renforcement des ponts, ouverture des autoroutes franchies - devront démarrer cet été.

Le projet consiste à tout mettre en place pour que ces convois d'une taille inégalée puissent passer deux ans plus tard. Ensuite, 300 convois exceptionnels transporteront, durant cinq ans, les pièces du monumental réacteur. Deux cents d'entre eux, parmi lesquels une trentaine seront des convois dits "très exceptionnels", emprunteront un itinéraire spécialement aménagé sans qu'aucune route nouvelle soit nécessaire.

Les 200 convois spéciaux partiront de Berre, où l'on aura aménagé à côté du petit port pétrolier un quai de transbordement spécial afin d'y débarquer le matériel transporté depuis son arrivée par bateau à Fos à bord de barges spécialement construites. De Berre, ils suivront un itinéraire sinueux qui évite les autoroutes et Aix-en-Provence.

Le parti pris initial a été de réduire au minimum les contraintes techniques et d'utiliser le plus possible les aménagements existants. Or l'itinéraire aixois, déjà très encombré, exigeait d'importantes modifications des voies, des transformations de lignes électriques à haute tension ; de plus, il empruntait de longues portions d'autoroutes souvent saturées. Sur l'itinéraire choisi, les autoroutes seront franchies de nuit, et en quelques minutes.

Avant l'enquête d'utilité publique, les responsables d'ITER-France ont donc tenu des réunions de concertation avec les communes concernées par les aménagements routiers. Le discours, devant des salles souvent pleines, a toujours été le même : faire comprendre à des interlocuteurs "microlocaux", comme dit un fonctionnaire, "qu'ils sont les acteurs d'un dossier international sur lequel le pays a une responsabilité". Et qu'au fond ITER était bon pour eux. Il fallait aussi faire accepter à ces riverains que les inconvénients subis pour un temps pèsent peu devant l'enjeu économique que représente l'arrivée d'ITER en PACA.

Pour l'essentiel, le message semble être passé. D'autant que le renforcement prévu d'une trentaine de ponts, l'aménagement de carrefours, dont une vingtaine de giratoires, la surélévation de pylônes et l'élargissement des routes en certains passages ne créent pas d'inconvénients majeurs durables. Des réticences ou de la colère se sont pourtant manifestées dans deux cas.

A Lançon-de-Provence, les jeunes habitants des Roquilles, un lotissement d'une cinquantaine de villas qui surplombe le canal de la Durance et que longeront les convois, restent fort mécontents. Leur maire, Georges Virlogeux (PS), affirme que le trajet qu'il proposait, hors du village, aurait évité cette grogne et permis de revitaliser une zone d'activité en projet.

A Peyrolles, quelques kilomètres plus loin, les habitants et leur maire n'en reviennent toujours pas que les convois passent sur la route qui traverse leur village. Depuis des années, ils demandaient une déviation pour détourner les 16 000 véhicules qui polluent quotidiennement le centre de leur bourg de 5 000 âmes. Ils escomptaient que les aménagements réalisés pour l'acheminement des matériaux d'ITER permettent d'engager ces travaux.

Or, l'été dernier, les représentants d'ITER-France le leur ont répété, en substance, lors de deux réunions publiques assez houleuses : "Premièrement : on ne peut réaliser en deux ans ce que vous demandez depuis trente ans et qui exige... deux ans d'étude. Deuxièmement : la piste de terre que nous réalisons pour des convois qui circulent à 5 km/heure n'a rien à voir avec une route où l'on roule à plus de 70 km/heure. Et les prix des deux ne sont pas comparables." D'où la colère de la maire, Danièle Long, "très remontée contre ITER".

Car les convois suivront la route jusqu'à l'entrée du village et emprunteront ensuite une piste de terre dont le tracé précis n'est pas encore défini, mais qui frôlera quelques habitations. Enfin, plus à l'est, dans le magnifique défilé de Mirabeau, se pose un problème redoutable. Vu l'étroitesse du lit de la Durance à cet endroit, deux options sont possibles : élargir la route existante, en construisant un encorbellement qui surplombe la rivière. Ou aménager une piste dans son lit, asséché et caillouteux.

Cette hypothèse, qui hérisse les responsables du parc régional du Luberon, contreviendrait aux lois françaises et européennes sur l'eau. La réponse à ces questions sera donnée par le préfet signataire de la DUP dans quelques semaines.



Michel Samson



a écrit :

[center]Le Soleil en boîte pour 10 milliards d'euros[/center]

LE MONDE | 16.03.07 |

C'est un rêve prométhéen : maîtriser le feu du Soleil pour offrir à l'humanité une source d'énergie presque inépuisable. C'est à ce rêve que donnera peut-être corps le réacteur de recherche ITER.

Au coeur des étoiles, les noyaux d'hydrogène se combinent pour former des noyaux plus lourds, en libérant une formidable énergie qui fait briller ces astres : c'est la réaction de fusion thermonucléaire, très différente de celle à l'oeuvre dans les centrales nucléaires, où l'énergie est tirée de la fission d'atomes. L'espoir des physiciens est de parvenir à contrôler cette réaction sur Terre, dans un énorme "chaudron" en forme de tore, sorte de chambre à air sous vide.

La domestication de cette énergie présenterait un triple avantage. D'abord, les combustibles brûlés, le deutérium et le tritium (deux isotopes de l'hydrogène), sont présents en abondance dans la nature : le premier peut être extrait de l'eau et le second produit à partir du lithium que l'on trouve dans la croûte terrestre. Ensuite, la sûreté d'un tel réacteur serait garantie par l'impossibilité d'un emballement du processus de fusion, stoppé à la moindre fuite. Enfin, les déchets radioactifs seraient en relativement faible quantité.

DÉFIS TECHNOLOGIQUES

On comprend dès lors l'intérêt des sept partenaires du projet : Union européenne, Japon, Chine, Russie, Corée du Sud, Etats-Unis et Inde. Et les farouches batailles diplomatiques et financières qui ont entouré la naissance d'ITER, remportées de haute lutte par la France face, notamment, à l'Espagne et au Japon.

Le coût est à la mesure de l'enjeu : 10 milliards d'euros (4,6 milliards pour dix ans de construction, 4,8 milliards pour vingt ans d'exploitation et 0,5 milliard pour le démantèlement). La France déboursera 407 millions d'euros, apportés par les collectivités de Provence-Alpes-Côte d'Azur. Ce qui fait qualifier cette réalisation de "pharaonique" par les écologistes, mais aussi par certains scientifiques, qui soulignent les immenses défis technologiques qui restent à surmonter.

Au reste, la vocation d'ITER n'est pas de produire de l'électricité, mais d'établir "la faisabilité scientifique et technique de la fusion thermonucléaire". Entre 2025 et 2035 pourrait être construit un prototype électrogène. Et ce n'est pas avant 2050, avec la première génération de réacteurs industriels, que l'on saura si le rêve était ou non une utopie.

Pierre Le Hir

canardos
 
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Message par canardos » 20 Avr 2007, 11:07

Voila un lien pour télécharger le nouveau rapport de l'académie des sciences:

"La fusion nucléaire : de la recherche fondamentale à la production d'énergie ?"

272 pages en pdf...mais tres interessant...

bonne lecture pour les courageux
canardos
 
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Message par canardos » 08 Sep 2008, 09:53

Dans Bellaciao:

a écrit :

[center]Le coût d’ITER pourrait flamber [/center]

01/09/2008 :

Quatre-vingts modifications dans la conception du réacteur expérimental de fusion ITER vont entraîner un surcoût non encore précisé.

ITER coûtera-t-il bien plus cher que prévu? Le futur réacteur expérimental de fusion nucléaire en construction à Cadarache, dans les Bouches-du-Rhône, devait coûter 10 milliards d’euros : 5 pour sa construction, et 5 pour son exploitation. Son but : prouver la faisabilité scientifique et technique de la fusion nucléaire pour produire de l’énergie. Mais les scientifiques en charge du projet ont réclamé plusieurs changements dans la conception de ce réacteur. Ces modifications ont été acceptées par le conseil, l’organe exécutif d’ITER, lors d’une réunion à Aomori au Japon. Et qui dit changements dit surcoût.

Le dépassement du budget de construction atteindrait 30%, mais Stephen Dean, président de la fondation Fusion Power Associates, estime dans le journal Nature (1) que le coût total pourrait en réalité doubler. Car il faut aussi compter avec la forte hausse du coût des matières premières, notamment du cuivre des gigantesques aimants servant à confiner le plasma. Mais si le conseil a approuvé le nouveau cahier des chargea d’ITER, il n’en a pas approuvé le surcoût. «Le chiffrage final sera issu d’une procédure longue et compliquée, indique Neil Galder, directeur de la communication d’ITER. Nous avons demandé une évaluation indépendante des coûts par un groupe d’experts internationaux, qui devra aussi proposer des pistes d’économies. Il rendra son rapport en novembre. »

Personne, cependant, ne remet en question la nécessité de modifier la conception du réacteur. La précédente datait de 2001, avant que le projet soit rendu au point mort, puis relancé en version simplifiée en 2005 (2). Depuis, des progrès ont été faits tant en physique des plasmas que dans l’ingénierie des réacteurs. Ce sont ainsi pas moins de quatre-vingts modifications qui ont été réclamées, concernant notamment le système de chauffage du plasma par micro-ondes, l’ajout de nouveaux aimants pour mieux contrôler les instabilités du plasma, ou encore le diverteur, un dispositif destiné à extraire le combustible usé.

Les délais ont aussi été revus à la hausse. La date de production du premier plasma, prévue pour 2016, a été retardée à 2018. En effet, deux ans ont été nécessaires pour mettre en place l’organisation juridique, financière et administrative de cette énorme coopération internationale. Car le nombre de pays impliqués augmente la complexité du projet : chacun des sept partenaires dispose d’une «agence domestique », chargée d’assurer sa contribution au programme, qui dispose de son personnel, de son budget, et négocie les contrats en vue d’assurer sa contribution en nature. Cela n’entraîne pas toujours une gestion très rationnelle. Un huitième partenaire devrait, par ailleurs, bientôt rejoindre le consortium : le conseil d’ITER a approuvé l’ouverture de négociations avec le Kazakhstan.

Les gouvernements des pays impliqués dans ITER remettront-ils la main au porte-monnaie ? Rien n’est moins sûr. En décembre 2007, le Congrès américain a déjà pris la décision de ne pas inclure dans le budget 2008 les 145 millions de dollars dus pour ITER...

(1) G. Brumfeld, Nature, 453, 829, 2008. (2) Cécile Michaut, La Recherche, septembre 2005, p.24.

canardos
 
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Message par canardos » 12 Sep 2008, 15:42

sur Cordis, le site de l'UE chère à vérité:

a écrit :

[center]La recherche sur la fusion nucléaire fait un pas de plus[/center]
[Date: 2008-09-11]


L'Europe, le Japon et l'organisation ITER ont franchi une étape importante dans leur quête pour réaliser un réacteur alimenté par la fusion nucléaire. Avec le soutien de la Commission européenne, de l'Agence japonaise de l'énergie atomique (JAEA) et l'organisation ITER, l'entreprise commune Fusion for Energy (F4E) a testé avec succès un prototype de supraconducteur destiné à un composant majeur du projet.

Situé dans le sud de la France, ITER est le plus grand site expérimental de fusion au monde. Son but est de domestiquer l'énergie produite par la fusion nucléaire, afin d'en faire une source d'énergie, abondante, sûre, viable économiquement et qui respecte l'environnement.

La fusion nucléaire est le processus par lequel deux noyaux d'atomes légers fusionnent pour en donner un plus lourd. Ce processus se produit naturellement dans les étoiles et libère une grande quantité d'énergie. La fusion engendre bien plus d'énergie et bien moins de produits radioactifs que la fission. L'énergie générée est des millions de fois supérieure à la combustion du charbon. Depuis les années 1950, les chercheurs essaient de contrôler ce processus dans un volume confiné, afin de produire de l'électricité.

Le principe de base est de mélanger des ions avec des électrons pour former un plasma. L'une des difficultés à réaliser la fusion nucléaire est de confiner le plasma et de déclencher une réaction qui s'entretienne elle-même. L'expérience internationale ITER utilise un tokamak, un système qui crée un champ magnétique toroïdal pour confiner le plasma.

Les composants d'ITER sont fabriqués par les divers pays qui participent au projet. L'un des principaux composants est un ensemble de bobinages destinés à produire le champ poloïdal, qui sert à maintenir l'équilibre du plasma. Les enroulements sont constitués de titane et de niobium, et leur forme détermine celle de la cavité interne du réacteur.

Le système se compose d'un bobinage central et de sept enroulements en anneau, obtenus à partir d'un gros conducteur de type «câble en conduit» (CICS) et recouvert d'une gaine en acier inoxydable. L'ensemble devrait produire les champs magnétiques nécessaires à confiner le plasma et à contrôler sa position, mais aussi contribuer à la pulsation du flux qui génère et maintient le courant de plasma.

Réalisé en collaboration avec la Russie, l'Europe et le Japon, le prototype pèse 6 tonnes pour un diamètre de 1,5 mètre. Les chercheurs russes ont fabriqué les brins supraconducteurs, les chercheurs européens ont placé la gaine et enroulé le câble. Le bobinage a été testé par l'Agence japonaise de l'énergie atomique sur son site de Naka au Japon, avec la participation d'experts venus d'ITER, d'Europe, du Japon, de la Russie et des États-Unis.

Le récent test du prototype a été une réussite, le bobinage atteignant un régime stable de fonctionnement à 52kA, avec un champ magnétique de 6,3Tesla. Ce résultat montre que la conception du prototype convient à l'utilisation prévue. Ce succès est une étape majeure dans le travail du projet, qui peut maintenant s'atteler à réaliser le composant suivant, les conducteurs pour le champ poloïdal.

ITER est l'un des projets scientifiques les plus coûteux au monde. L'UE contribue pour environ la moitié des coûts de construction. Le reste est financé à parts égales par la Chine, les Etats-Unis, l'Inde, le Japon, la République de Corée et la Russie. La contribution de l'UE vient quasiment en totalité du budget d'Euratom.

Le projet ITER est prévu pour couvrir 30 ans. L'un de ses objectifs est d'atteindre un premier fonctionnement en 2018, et de réaliser une centrale opérationnelle de taille industrielle pour 2050. Fusion for Energy est une entreprise commune planifiée sur 35 années et établie en avril 2007. Elle vise à renforcer la position de l'Europe comme leader mondial de la mise au point de l'énergie de fusion. Cette technologie promet en effet de répondre à la croissance des besoins en énergie, sans générer de gaz à effets de serre, avec leur impact sur le climat.

canardos
 
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Message par Crockette » 12 Sep 2008, 20:17

c'est vrai qu'iter pourrait recréer aussi un mini trou noir ? :33:
Crockette
 

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