Les forces productives ont-elles cessé de croitre ?

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par Vérié » 18 Sep 2009, 08:04

a écrit : Quijote
Avant 68 , à l 'époque , si me souviens bien , une ou deux centaine de boîtes au plus sur lesquelles il y avaitt une PRESENCE de miltants révolutionnaires sur les 3000 grosses boîtes que comporte le pays .

Quant à l'exemple allemand , c 'est ignorer tout le travail idéologique qui avait eu lieu auparavant au sein de la deuxième internationale ( Kautsky , Rosa Luxemborg , Lénine etc , les traditions d 'organisation ) que de citer l 'exemple allemand pour démontrer qu' une fraction révolutionnaire peut surgir ainsi . Cela ajouté aux circonstances de la guerre , au vide provoqué par la faillitte de l 'Empire allemand , voilà un bon nombre de raisons . Il y avait des cnditions OBJECTIVES , mais AUSSI et surtout tout un travail IDEOLOGIQUE qui avait précédé , mené à une echelle incomparable par rapport à ce que pouvaient faire les tout petits groupes avant 68 .

Nous avons pourtant vu qu'en 47, lors de la grève Renault, quelques militants, beaucoup plus isolés que ceux de 68, ont pu entrainer et organiser pendant un certain temps des centaines de travailleurs, malgré le poids considérable de l'appareil PCF-CGT. On a rien vu de tel en mai 68, ni même depuis. Il faut tout de même se demander pourquoi. :33: Le "travail idéologique" auquel tu fais allusion était plus avancé en 68 qu'en 1947...

La raison, c'est à mon avis qu'il n'y avait pas une fraction importante de travailleurs qui voulaient aller plus loin en 1968. Un peu plus loin, certes, quand les ouvriers de Renault ont sifflé Séguy, mais pas beaucoup plus loin, et certainement pas suivre les gauchistes.

La discussion portait sur le développement des forces productives. Si nous admettons tous l'évidence - à l'exception d'Erou et de son courant -, à savoir qu'il y a eu un formidable développement des forces productives après la seconde guerre mondiale, plus rapide encore, comme en attestent les statistiques, que le développement de l'époque de la révolution industrielle, il est difficile de nier que ce développement a eu un impact sur la société, les conditions de vie des travailleurs, leur mentalité, et par voie de conséquence sur leurs organisations et la lutte de classes. Prétendre le contraire, ce serait tomber dans l'idéalisme pur.

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Difficile de discuter en effet avec Erou qui répond aux arguments par des insultes et des attaques tout azimuts sur des points qui n'ont rien à voir avec le sujet : Maastricht, les journées d'action etc.

Juste un point tout de même : il est faux de prétendre que le développement qui a suivi la seconde guerre mondiale n'a concerné qu'une dizaine de pays. Bien sûr, les pays sous-développés n'ont pas rejoint les pays riches, mais un certain nombre de ces pays se sont développés aussi très vite : Brésil, Chine, Inde, Corée, Espagne etc. Erou devrait consulter les statistiques dont Jacquemard a fourni le lien.

De plus, Erou se contredit continuellement. D'abord il nous explique que le "quantitatif" ne compte pas, ce qui est absurde vu que le "qualitatif" (sciences, technologies etc) a tout autant progressé, puis il nous dit que ça n'a cooncerné qu'une dizaine de pays...
Vérié
 
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Message par quijote » 18 Sep 2009, 13:28

(Vérié @ vendredi 18 septembre 2009 à 08:04 a écrit :
a écrit : Quijote
Avant 68 , à l 'époque , si me souviens bien , une ou deux centaine de boîtes au plus sur lesquelles il y avaitt une PRESENCE de miltants révolutionnaires sur les 3000 grosses boîtes que comporte le pays .

Quant à l'exemple allemand , c 'est ignorer tout le travail idéologique qui avait eu lieu auparavant au sein de la deuxième internationale ( Kautsky , Rosa Luxemborg , Lénine etc , les traditions d 'organisation ) que de citer l 'exemple allemand pour démontrer qu' une fraction révolutionnaire peut surgir ainsi . Cela ajouté aux circonstances de la guerre , au vide provoqué par la faillitte de l 'Empire allemand , voilà un bon nombre de raisons . Il y avait des cnditions OBJECTIVES , mais AUSSI et surtout tout un travail IDEOLOGIQUE qui avait précédé , mené à une echelle incomparable par rapport à ce que pouvaient faire les tout petits groupes avant 68 .

Nous avons pourtant vu qu'en 47, lors de la grève Renault, quelques militants, beaucoup plus isolés que ceux de 68, ont pu entrainer et organiser pendant un certain temps des centaines de travailleurs, malgré le poids considérable de l'appareil PCF-CGT. On a rien vu de tel en mai 68, ni même depuis. Il faut tout de même se demander pourquoi. :33: Le "travail idéologique" auquel tu fais allusion était plus avancé en 68 qu'en 1947...

La raison, c'est à mon avis qu'il n'y avait pas une fraction importante de travailleurs qui voulaient aller plus loin en 1968. Un peu plus loin, certes, quand les ouvriers de Renault ont sifflé Séguy, mais pas beaucoup plus loin, et certainement pas suivre les gauchistes.

La discussion portait sur le développement des forces productives. Si nous admettons tous l'évidence - à l'exception d'Erou et de son courant -, à savoir qu'il y a eu un formidable développement des forces productives après la seconde guerre mondiale, plus rapide encore, comme en attestent les statistiques, que le développement de l'époque de la révolution industrielle, il est difficile de nier que ce développement a eu un impact sur la société, les conditions de vie des travailleurs, leur mentalité, et par voie de conséquence sur leurs organisations et la lutte de classes. Prétendre le contraire, ce serait tomber dans l'idéalisme pur.

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Difficile de discuter en effet avec Erou qui répond aux arguments par des insultes et des attaques tout azimuts sur des points qui n'ont rien à voir avec le sujet : Maastricht, les journées d'action etc.

Juste un point tout de même : il est faux de prétendre que le développement qui a suivi la seconde guerre mondiale n'a concerné qu'une dizaine de pays. Bien sûr, les pays sous-développés n'ont pas rejoint les pays riches, mais un certain nombre de ces pays se sont développés aussi très vite : Brésil, Chine, Inde, Corée, Espagne etc. Erou devrait consulter les statistiques dont Jacquemard a fourni le lien.

De plus, Erou se contredit continuellement. D'abord il nous explique que le "quantitatif" ne compte pas, ce qui est absurde vu que le "qualitatif" (sciences, technologies etc) a tout autant progressé, puis il nous dit que ça n'a cooncerné qu'une dizaine de pays...
Je vais arrêter car on tourne en rond : ces quelques militants n 'existaient pas dans la plupart des boîtes .. la chape de plomb du stalinisme , tu connais ? .. et même si les gars avaient été prêts à déborder l 'appareil syndical et le pcf , il n 'est pas dit que les quelques militants qui existaient par ci par là auraient pu faire plus que ce qu 'ils firent .. car , je le répète et pour CONCLURE : une direction révolutionnaire , ça ne s'improvise pas ( je ne parle pas des directions auto proclamées qui n'existent que sur le papier ) .

*Et MEME la grève de Renault à laquelle tu te réfères fut finalement récupérée par la CGT ( tu peux relire le bouquin de Bois à ce sujet )
quijote
 
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Message par Vérié » 18 Sep 2009, 13:52

a écrit : Quijote
Même si les gars avaient été prêts à déborder l 'appareil syndical et le pcf , il n 'est pas dit que les quelques militants qui existaient par ci par là auraient pu faire plus que ce qu 'ils firent .. car , je le répète et pour CONCLURE : une direction révolutionnaire , ça ne s'improvise pas ( je ne parle pas des directions auto proclamées qui n'existent que sur le papier ) .

*Et MEME la grève de Renault à laquelle tu te réfères fut finalement récupérée par la CGT ( tu peux relire le bouquin de Bois à ce sujet )


Personne ne prétend - pas moi en tout cas - qu'une direction révolutionnaire s'improvise. Ce n'est pas le sujet de la discussion. Le point de vue que je défend, c'est que le développement de l'économie après la seconde guerre mondiale a permis d'intégrer les appareils du mouvement ouvrier, et en particulier l'appareil stalinien de la CGT-PCF (à l'époque ils étaient étroitement soumis à la même direction, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui.) Avec des spécificités en raison de ses liens historiques et matériels avec l'URSS, cet appareil a joué un rôle proche de celui de la sociale-démocratie pour maintenir l'ordre social. Et s'il a pu le faire sans qu'une partie au moins de ses militants rompent sur sa gauche sous la pression des travailleurs, c'est globalement parce que ceux-ci se sont accomodés de cette situation, y ont trouvé leur compte dans la mesure où leurs conditions de vie se sont largement améliorés au cours de cette période.

Dans ces conditions historiques, il n'y avait pas de place pour un parti révolutionnaire d'envergure significative. L'espoir de nombreux trotskystes était tout de même que des pans entiers du PCF et de la CGT se détachent pour se rallier aux révolutionnaires. Si ça ne s'est pas fait, ce n'est pas parce que les différents groupes trotskystes n'avaient pas une bonne politique, mais parce que les conditions objectives de l'époque ne l'ont pas permis.

Si les travailleurs avaient manifesté pendant cette époque la volonté de lutter de façon plus radicale que ne le faisait le PC, une direction révolutionnaire se serait formé peu à peu au cours de ces luttes !

Prenons un exemple récent : la grève des cheminots pour les retraites, que la CGT a sabordée. Bien sûr, ça a suscité des mécontentements au sein de la CGT, Sud a gagné ensuite des voix etc. Mais les cheminots avaient parfaitement la possibilité de suivre Sud qui proposait une politique plus radicale, ou même dans différents centres des militants d'extrême-gauche qui ont proposé des comités de grève. Ces militants étaient présents et connus. Pourtant ils n'ont pas été suivis à une échelle significative.

Et je te répète que, de toute manière, quand les travailleurs ont la volonté de lutter et de se révolter, ils réussissent à le faire malgré ou contre des appareils syndicaux puissants, contre des dictatures etc. La présence de militants révolutionnaires est un facteur supplémentaire, mais il n'est pas indispensable à ce niveau de la lutte. Il était certainement bien plus difficile - et risqué ! - de se révolter en 1956 en Hongrie contre la dictature stalinienne que de s'opposer à l'appareil CGT de 1947 à 1968 !

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Alors, question : estimes-tu que le développement de l'économie, la relative prospérité, l'amélioration des conditions de vie de larges parties de la population
(même si, je le sais, il y avait aussi des bidonvilles etc) n'aurait joué aucun rôle, ni dans la conscience et l'organisation ouvrière, ni dans l'évolution des appareils politico-syndicaux ?
Vérié
 
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Message par erou » 19 Sep 2009, 11:50

A l'attention de Sterd,
Justement, malheureusement pour toi , les citations ne sont pas tronquées...le fait même que tu dises cela montre ta propre incompréhension, elles signifient justement l'inverse de ce que pensent les économistes bourgeois, staliniens, sociaux-démocrates, pablistes.. pour qui les forces productives n'en finissent plus d'exploser, malgré parfois quelques petits ratés! Mais n'en doutons pas , elles vont reprendre leur formidable ascension; il a l'éternité pour lui ce capitalisme! Confondre croissance et forces productives montre justement l'erreur puisque pour Marx ( de plus en plus de forces destructrices), comme pour Lénine et Trotsky, l'essentiel est la CAPACITE D'ENRICHISSEMENT SOCIAL, L'UTILITE SOCIALE...LA PRINCIPALE FORCE PRODUCTIVE , C'EST L'HOMME.
Repensons à la situation de l'immense majorité des êtres humains lors de cette fabuleuse période des années 50-70 ; et depuis 1973-74, les forces productives ont tellement augmenté qu' il suffit de constater où en sont aujourd'hui plus de 80% de la population mondiale!
erou
 
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Message par Gaby » 19 Sep 2009, 12:18

(erou @ samedi 19 septembre 2009 à 11:50 a écrit : les économistes bourgeois, staliniens, sociaux-démocrates, pablistes..
Non seulement tu dis n'importe quoi, mais en plus il faut vraiment que tu arrêtes avec ce tic de langage ridicule.
Gaby
 
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Message par erou » 19 Sep 2009, 15:48

Dire "tu dis vraiment n'importe quoi", on sent vraiment le gars sûr de ses arguments !
Quant au tic de langage , explique nous comment LO et le NPA se retrouvent sur la même ligne que les économistes bourgeois, staliniens ( ça fait mal à ton attirance pour le PC ?), sociaux-démocrates ( ça gêne tes alliances municipales ? ), pablistes ( pour l'essentiel , ils sont au NPA ), SUR UNE QUESTION AUSSI FONDAMENTALE QUE CELLE DE LA CROISSANCE OU NON DES FORCES PRODUCTIVES !
Quant aux 20 glorieuses , je le rerererépète , elles ne concernent qu'une dizaine de pays sur plus de 150 ( il ne faut pas avoir une vision purement nationale, d'autres diraient "nationaliste"!), et elles résultent de destructions massives sans commune mesure ( 50 millions de morts, centaines de millions de blessés , d'handicapés....Hiroshima, Nagasaki......, centaines de millions de marchandises détruites, centaines de milliers d'usines... sans parler de l'explosion des budgets militaires)
Alors oui, sur cette barbarie, le capital peut reconstruire et se rentabiliser dans certains pays ...Mais comment oser de croissance des forces productives, alors que la principale force productive c'est l'homme et que l'utilité sociale reste le critère essentiel.
Et quand on voit l'effondrement de soi-disant pays émergents et l'impossibilité pour la Russie, les pays de l'Est de se constituer de vraies classes capitalistes, on comprend que les gains partiels dans tel ou tel pays ne font que se substituer à la désindustrialisation et au chômage massif dans tel autre.
Une simple question: un pays qui produirait de plus en plus de tanks ( production) et de plus en plus vite (productivité), verrait-il ses forces productives croître irrésistiblement ?
erou
 
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Message par Gaby » 19 Sep 2009, 16:14

(erou @ samedi 19 septembre 2009 à 15:48 a écrit : Une simple question: un pays qui produirait de plus en plus de tanks ( production) et de plus en plus vite (productivité), verrait-il ses forces productives croître irrésistiblement ?

Bien sûr. L'idée de "forces productives" n'est pas une notion morale qui se mesure à la finalité du produit, mais selon les capacités de l'humanité à employer son labeur et ses ressources. Pour Marx, c'est la combinaison du travail, des instruments de production et des objets du travail.
http://www.marxists.org/archive/marx/works/1867-c1/ch07.htm

Les mêmes "forces" qui sont employées à la course folle à l'armement peuvent être affectées à des tâches bien plus utiles à l'humanité dans une société débarrassée de la concurrence et de l'exploitation. Qu'on soit aujourd'hui capable de produire une technologie de blindage réactif électrique dit beaucoup sur ce que peut accomplir l'homme par rapport à l'époque où les tanks avaient une autonomie de dix kilomètres. Pour un même tank, la réduction du temps de travail nécessaire est une évidence.

Le fait que quelqu'un en Nouvelle Zélande puisse recevoir en temps réel tes écrits délirants sur les économistes "bourgeois, réformistes, pablistes et quesaijeistes" (la terre entière à l'exception de trois permanents d'un obscur parti) sur son téléphone portable, ça en dit suffisamment sur la façon dont tu n'es pas foutu de voir l'histoire économique de l'humanité depuis l'époque où les chiottes étaient un luxe.
Gaby
 
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Message par erou » 19 Sep 2009, 16:42

Je ne fais que constater, je sais , c'est gênant, que tous les économistes, qui sont contre l'expropriation des capitalistes et la révolution socialiste, défendent TOUS, sans exception la réalité d'une croissance prodigieuse des forces productives ( sans doute avec quelques brèves interruptions, mais c'est pour mieux rebondir).
Le travailleur néo-zélandais sera heureux de constater qu'il n'y a pas en France que des "révolutionnaires" fascinés par les capacités formidables de ce capitalisme pourrissant et de plus en plus parasitaire, 100 ans après Lénine.
erou
 
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Message par abounouwas » 19 Sep 2009, 20:46

tous les méchants patrons voient le soleil se lever, donc tous ceux qui voient le soleil se lever sont de méchants patrons...
merci de nous prendre pour des traîtres, et des imbéciles,
de la part d'un populiste souverainiste qui soutient des thèses nauséabondes,
ça réchauffe le coeur, comme le soleil le matin.
abounouwas
 
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Message par luc marchauciel » 19 Sep 2009, 22:00

(erou @ samedi 19 septembre 2009 à 16:42 a écrit : Je ne fais que constater, je sais , c'est gênant, que tous les économistes, qui sont contre l'expropriation des capitalistes et la révolution socialiste, défendent TOUS, sans exception la réalité d'une croissance prodigieuse des forces productives
Et est ce que tu as aussi remarqué que TOUS les astronomes, sans exception, défendent la théorie du système héliocentrique. Même les astronomes pablistes, t'imagines ? C'est gênant, non ?
luc marchauciel
 
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