(sylvestre @ jeudi 9 décembre 2010 à 10:44 a écrit : Je recommande de Mogniss Abdallah J’y suis, j’y reste ! Les luttes de l’immigration en France depuis les années soixante, éditions Reflex, 2001
Il y a un problème avec ce courant qui a été majoritaire et l'est toujours un peu, qui veut que "les luttes de l'immigration" soit le terme le plus adéquat pour décrire tout un tas de mouvements vraiment différents. Il occulte assez les classes sociales et n'en fait qu'une donnée "post-68". Pour Abdallah, libertaire, dans une mouvance qui à l'époque s'est un peu confrontée à la LCR et aux maos, le mouvement antiraciste non seulement doit être "autonome", il prend plus d'importance même que la lutte ouvrière qui n'est qu'une donnée relativement contingente au fond. Les années 70 = le temps ouvrier par le fait de l'histoire, assez faiblement problématisé, et puis ensuite ça apparait encore moins...
On peut en revanche trouver de l'intérêt aux travaux de l'universitaire Laure Pitti, particulièrement sur les ouvriers de Renault à la même époque, les "oubliés de l'histoire", qui en accordant plus d'importance à ce que les acteurs de l'histoire pensaient eux-même, retrouve dans leurs discours la classe ouvrière dans ses revendications propres, dépassant souvent les divisions raciales. A l'inverse d'Abdallah, elle ne projette pas un souhait idéologique mais s'en tient à la réalité des grèves, des publications et du quotidien.
Il y a bien sûr des "luttes de l'immigration", mais attention à ne pas perdre certains outils d'analyse.