Philippe Poutou

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par quijote » 04 Juil 2011, 09:32

(Mano @ lundi 4 juillet 2011 à 08:22 a écrit : Ce n'est pas parce que l'on ne dit pas les mots "dictature du prolétariat" ou "communisme" que l'on n'est pas pour autant révolutionnaire. Il y a un énorme travail de pédagogie à faire pour que la population arrive à comprendre l'exploitation qu'elle vit. Il est toujours plus facile de chercher des boucs émissaire que de poser une réflexion un peu plus large. Ce n'est certainement pas en arrivant avec des grands mots vers ces personnes, ou en se ramenant avec la parfaite bibliothèque du petit trotskyste que l'on va convaincre. Au pire, justement, on fait peur. C'était pour moi tout l'intérêt du NPA et c'est aussi en parti la qu'il a échoué.

Je crois que l'on peut être révolutionnaire sans pour autant être inaccessible; que l'on peut se débarrasser d'un certains folklores qui exclu plutôt qu'il attire.
Un "énorme travail de pédagogie à faire pour que les masses comprennent leur exploitation" . Pas besoin de "pédagogie" ou plutôt la pédagogie c 'est l 'expérience des masses elles même : quand on n'arrive pas à se loger correctement , quand vos droits à la retraite sont mis en question , quand on peut pas boucler les fins de mois , pas besoin d'avoir lu Karl Marx pour se révolter et trouver que c'est injuste.Et puis , ça me choque cette attitude paternaliste qui consiste à dire qu 'il faut faire de la "pédagogie " avec les masses . C'est un peu la même chose que lorsque le gouvernement a du mal à faire passer ses mesures , c'est un défaut de "communication " ( disent-ils ) ou encore affirment -ils c 'est parce qu'on n 'a pas su faire justement de la "pédagogie "...Vraiment c 'est prendre les gens .pour ds idiots

Quant au fait de se réclamer du marxisme , de ne négliger aucune réflexion théorique , c'est un point fondamental , pas indifférent .. comme si tout n était pas lié ! C'est justement cet empirisme , sa désinvolture par rapport à la théorie qui ont amené la Lcr et aujourd'hui le NPA à la situation actuelle .Pas seulement eux , d'ailleurs.
, , il ne faut pas compter seulement sur l '"action" pour que magiquement et spontanément on puisse aboutir .. un cheval aveugle ça marche mais ça se cogne contre les murs de son étable .. comme dirait ma grand mère..
quijote
 
Message(s) : 0
Inscription : 25 Mars 2003, 17:11

Message par artza » 04 Juil 2011, 09:45

(Mano @ lundi 4 juillet 2011 à 08:22 a écrit :Ce n'est certainement pas en arrivant avec des grands mots vers ces personnes, ou en se ramenant avec la parfaite bibliothèque du petit trotskyste que l'on va convaincre. Au pire, justement, on fait peur. C'était pour moi tout l'intérêt du NPA et c'est aussi en parti la qu'il a échoué.


A qui penses-tu?

A Alain Krivine en 1969?

C'est ce qu'il a dit de sa campagne des années plus tard.

Je n'ai jamais eu l'impression qu'Arlette Laguiller ait jargonné, utilisé des "grands mots" ou cité ses lectures.

Longtemps la LCR la brocarda, la trouvant simpliste voir simplette.

Le projet NPA n'avait rien à voir avec l'effort d'expliquer simplement les idées les plus compliquées mais de regrouper le plus de monde possible et pour ce faire le mieux pensaient-ils étaient d'abord d'émettre le moins d'idées précises possibles tout en reprenant un peu tout ce qui est à la mode dans les milieux de gauche et abandonnant le reste.

Exemple évoquer la décroissance et ne plus parler du tout de l'auto-gestion cette tarte à la crème dont la LCR était friante dans les années 70.
artza
 
Message(s) : 2527
Inscription : 22 Sep 2003, 08:22

Message par artza » 04 Juil 2011, 09:48

(quijote @ lundi 4 juillet 2011 à 10:32 a écrit : un cheval aveugle ça marche mais ça se cogne contre les murs de son étable .. comme dirait  ma grand mère..

... après s'être trompé de porte :roll:
artza
 
Message(s) : 2527
Inscription : 22 Sep 2003, 08:22

Message par Faber » 04 Juil 2011, 13:05

a écrit :Ce n'est pas parce que l'on ne dit pas les mots "dictature du prolétariat" ou "communisme" que l'on n'est pas pour autant révolutionnaire. Il y a un énorme travail de pédagogie à faire pour que la population arrive à comprendre l'exploitation qu'elle vit. Il est toujours plus facile de chercher des boucs émissaire que de poser une réflexion un peu plus large. Ce n'est certainement pas en arrivant avec des grands mots vers ces personnes, ou en se ramenant avec la parfaite bibliothèque du petit trotskyste que l'on va convaincre. Au pire, justement, on fait peur. C'était pour moi tout l'intérêt du NPA et c'est aussi en parti la qu'il a échoué.

Je crois que l'on peut être révolutionnaire sans pour autant être inaccessible; que l'on peut se débarrasser d'un certains folklores qui exclu plutôt qu'il attire.


Voilà exactement le type de message qui illustre parfaitement que si se dire révolutionnaire avant la révolution ne garantie rien, refuser a priori de se dire révolutionnaire amène à dire bien des âneries.
Il faudrait répondre (et plutôt longuement) à chaque membre de phrase : les révolutionnaires inaccessibles :altharion: , le "folklore" :halalala: que je met entre guillemets, ces mêmes guillemets utilisées pour communisme et dictature du prolétariat :hum: , la "bibliothèque du petit trotskyste" :altharion: .
Faber
 
Message(s) : 3
Inscription : 15 Nov 2004, 02:03

Message par Crockette » 04 Juil 2011, 16:23

100% d'accord avec quijote...

trop intellectualiser...ça me fait rire.. t'es ds ton salon au milieu de tes ordinateurs de tes bouquins, et t'expliques aux ouvriers qui sont cassés par des horaires de ouf et des conditions de travail qu'il faut leur parler avec pédagogie, de quoi se prendre un bon coup de pied aux fesses...
la méilleure des théories c'est de se faire enguirlander voir humilier par des petits chefs...en tous cas c'est ce qui m'a endurci ds la vie et c'est ce qui m'a enlevé mes oeillères plus que de la pédagogie...marxiste.

mais abandonner la théorie c'est nul aussi..car c'est la porte ouverte aux états communistes dégénérés...style corée du nord...cambodge etc.
Crockette
 

Message par Ian » 04 Juil 2011, 18:54

(canardos @ dimanche 3 juillet 2011 à 22:46 a écrit :manitas je suis parti sur l'argumentation de ian qui disait qu'à ce stade on ne pouvait pas prouver qu'une organisation etait revolutionnaire faute de revolution seulement qu'elle se presente comme revolutionnaire dans le debat politique

j'ai dit que meme à ce niveau le NPA ne se présente plus clairement comme revolutionnaire.

Les principes fondateurs du NPA sont explicitement révolutionnaires. La pratique est plus discutable, mais comme je disais, pour la pratique c'est de faire réellement la révolution qui permet de trancher qui est révolutionnaire et qui ne l'est pas...
(et j'espère que NPA, LO et d'autres seront révolutionnaires à ce moment là, parce que sinon c'est pas gagné! :wacko: )
Ian
 
Message(s) : 290
Inscription : 22 Mars 2009, 13:58

Message par Wapi » 04 Juil 2011, 20:53

(Ian @ lundi 4 juillet 2011 à 18:54 a écrit :
(canardos @ dimanche 3 juillet 2011 à 22:46 a écrit :
j'ai dit que meme à ce niveau le NPA ne se présente plus clairement comme revolutionnaire.

Les principes fondateurs du NPA sont explicitement révolutionnaires.
Si tu veux, mais ils ne sont explicitement pas communistes.

Pour nous, être révolutionnaire, c'est être communiste vu que l'ère des révolutions "démocratiques bourgeoises" est révolue.

Le NPA se berce de l'idée qu'il pourrait y avoir des révolutions non-communistes (nationalistes ?), c'est son droit, mais la différence avec ce qu'on en pense est abyssale, il ne faut pas le nier.
Wapi
 
Message(s) : 0
Inscription : 08 Jan 2005, 16:30

Message par Ian » 04 Juil 2011, 23:37

(Wapi @ lundi 4 juillet 2011 à 21:53 a écrit :Si tu veux, mais ils ne sont explicitement pas communistes.

Je ne sais pas ce que tu veux dire par là. Il ne sont pas explicitement communistes du fait qu'ils donnent le socialisme comme objectif, c'est ça?

Si oui, on est vraiment dans du débat sémantique, même si ce n'est pas inintéressant.
Ian
 
Message(s) : 290
Inscription : 22 Mars 2009, 13:58

Message par satanas » 04 Juil 2011, 23:53

(Ian @ mardi 5 juillet 2011 à 00:37 a écrit :
(Wapi @ lundi 4 juillet 2011 à 21:53 a écrit :Si tu veux, mais ils ne sont explicitement pas communistes.

Je ne sais pas ce que tu veux dire par là. Il ne sont pas explicitement communistes du fait qu'ils donnent le socialisme comme objectif, c'est ça?

Si oui, on est vraiment dans du débat sémantique, même si ce n'est pas inintéressant.
Il n'y a rien de "sémantique" dans tout ça...
Se dire communiste aujourd'hui, c'est rappeler que seule la classe ouvrière peut renverser le capitalisme, c'est assumer le passé du mouvement ouvrier et de ses révolutions, y compris quand elles n'ont pas abouti ou ont été trahies ....

Déserter le mot, c'est refuser de défendre l'idée ...c'est tout renier pour une poignée de voix aux élections,qui, même si on les obtient, ne voudront rien dire...
satanas
 
Message(s) : 61
Inscription : 04 Juil 2004, 20:37

Message par Wapi » 04 Juil 2011, 23:55

On peut toujours dire que c'est pointilliste de discuter sur les mots, mais bon, c'est tout de même un choix de ne pas faire figurer le mot de "communisme" dans les principes fondateurs ou les déclarations. C'est votre choix, je ne sais pas si tous l'assument où non et ce n'est pas mon problème.

Dans ce texte, en une sur le site du NPA, Philippe Poutou est présenté comme "le candidat du mouvement social", c'est sans doute "sémantique" pour toi, mais pour une autre tradition politique, ça n'a pas la même signification que "mouvement ouvrier".

Au passage encore quelques dégueulasseries qui ne grandissent pas le rédacteur de cet article, à défaut d'engager la direction du journal et tout le parti (quoi que ...)

Et encore une fois, pourtant ce que je trouve bien avec cette candidature, c'est que ça a permettre aux gens qui le souhaitent de piger aussi les différences avec ce que dit Nathalie Arthaud.


a écrit :PHILIPPE POUTOU : « UN OUVRIER CANDIDAT, PAS LE CANDIDAT OUVRIER »

lundi 4 juillet 2011

Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 109 (30/06/11)

C’est par ces mots de Philippe Poutou que se termine l’article de Libération du mardi 28 juin qui lui est consacré, intitulé : Philippe Poutou, un ouvrier pour relancer la machine. La « machine » en question, c’est le NPA, décrit dans un autre article de la même édition comme ayant connu, lors de la conférence nationale du week-end dernier « une nouvelle fracture. Peut-être la dernière »... résultat de deux années au cours desquelles le NPA aurait « dilapidé » tout un « capital militant ». Deux ans au cours desquels le NPA aurait réduit à néant « l’espoir » mis par beaucoup dans une formation qui promettait alors d’être « le relais du mouvement social, orphelin de débouchés politiques »...

La presse se complaît à accentuer les tensions provoquées par les débats démocratiques qui divisent aujourd’hui notre parti. Mais elle comprend aussi que la candidature de Philippe est l’occasion pour la grande majorité des camarades de se rassembler, sans taire les divergences ni clore les débats bien évidemment. La vraie crise n’est pas au sein du NPA mais secoue toute la société, et face à cette crise, les militantEs ont envie de faire vivre l’unité du parti, dans l’action, pour porter les idées et le programme qui nous réunissent.

Philippe rend concrète et crédible cette perspective. « Ouvrier candidat », il répond au besoin, à la nécessité d’appeler ceux d’en bas, les classes exploitées et opprimées, à relever la tête, à se battre pour leur droit, ce besoin, cette nécessité dont parlait Olivier Besancenot dans la lettre où il annonçait son choix de ne pas être candidat. Le relais est passé, et il est bien passé, les premières réactions qu’il a lui-même recueillies auprès de ses camarades de travail, que chacune et chacun ont pu entendre, en témoignent.

Cela ne surprend pas quand on sait que Philippe est un militant dont toute la vie, depuis sa prime jeunesse, a été marquée par la révolte contre les injustices sociales, l’aspiration à d’autres rapports humains, une autre société. Fils d’une famille populaire, son père, à la retraite aujourd’hui, était postier, il a commencé à militer dès l’âge de 17 ans, avec des copains se disant anarchistes avant de rejoindre le groupe Lutte ouvrière de Bordeaux. Il en est exclu en mars 1997, avec la quasi-totalité des militants de Bordeaux et de Rouen pour avoir pris au sérieux l’appel d’Arlette Laguiller à construire un nouveau parti des travailleurs, pour avoir voulu poursuivre, alors que la direction effectuait un repli sur elle-même, la construction d’un regroupement des forces révolutionnaires, l’unité Lutte ouvrière-Ligue communiste révolutionnaire. Il participe alors à la construction et à la vie du groupe Voix des Travailleurs qui poursuit cette politique. En juillet 2001, la fusion-intégration avec la LCR en est l’aboutissement. Une étape puisque Philippe a ensuite pris toute sa place dans la construction du NPA, il est membre de la direction départementale girondine.

La vie politique de Philippe est intimement liée à son combat social. Après des années de galère et d’intérim, il est embauché à l’usine Ford de Blanquefort, près de Bordeaux, en 1996, où il devient un militant syndical actif, sans renoncer pour autant à son combat politique. Pour lui, militantisme social et militantisme politique sont indissociables. Il a été candidat à diverses élections, pour la LCR, puis pour le NPA, entre autres comme tête de liste en Aquitaine lors des dernières régionales, tandis qu’il poursuivait, en tant que secrétaire de la section CGT de Ford, le combat que mènent, depuis plusieurs années, les salariés de l’usine contre sa fermeture, multipliant les initiatives – dont deux « descentes » au salon de l’automobile –, cherchant à s’associer, en permanence et avec succès, le soutien des autres salariés, l’aide des autres forces politiques de gauche et celle des collectivités locales.

Alors oui, Philippe est un ouvrier candidat, un « candidat du mouvement social », un travailleur qui fait de la politique. Comme à l’occasion de chaque combat quotidien, il sait qu’une fois encore il aura à contribuer à rassembler les forces, à l’intérieur de notre parti bien sûr, mais plus largement les forces du monde du travail et de la jeunesse pour faire face à la crise provoquée par les politiques des classes dominantes et porter une autre perspective.

Daniel Minvielle


Une autre perspective ... oui mais laquelle ?
Wapi
 
Message(s) : 0
Inscription : 08 Jan 2005, 16:30

PrécédentSuivant

Retour vers Politique française

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 1 invité