Les pays émergents

Message par Sinoue » 02 Juil 2011, 02:17

Quote Crockette:
à condition que les militants du NPA du PCF prennent leur courage à deux mains et qu'ils arretent de croire au capitalisme social...(ça c'est pas gagné puisque l'amérique du sud montre que c'est possible).

Oui je voulais rebondir là-dessus, parce -que outre la question d'arriver à délimiter la frontière entre réformistes/révolutionnaires en ces temps de quasi-paix sociale, ce texte est assez intéressant pour le sujet:

http://www.lutte-ouvriere.org/documents/ar...aux-differentes

C'est plutôt la toute fin de l'intervention de Crockette dont je voulais parler. Je me demandais si cette illusion était répandue dans "la gauche".

Celle de se dire que l'émergence de classes bourgeoises dans les pays anciennement colonisés pourrait constituer une soupape de sécurité pour le capitalisme actuel en état de crise de surproduction.

Une partie non-négligeable des profits des grands groupes capitalistes est tirée d'investissements dans les nouvelles parts de marché que sont ces nouveaux riches Chinois, Brésiliens ou Indiens. Ces pays qui affichent des taux de croissance à 2 chiffres, arrivent encore à améliorer le niveau de vie de parties (minoritaires) de leur population qui se compte en millions de personnes.

Cela fait plusieurs années que l'on entend de nombreux commentateurs se réjouir de la "réussite" de pays appartenant anciennement au tiers-monde. C'est surtout traducteur de l'opinion de ceux que l'on va appeler "libéraux"; mais il y aurait aussi des "altermondialistes" qui pourraient montrer en exemple le Venezuela ou la Bolivie. Je crois qu'une bonne partie de la gauche croit sincèrement que le capitalisme peut se survivre en répartissant plus équitablement les spheres d'influence entre grandes puissances régionales qui règneraient sur leur précarré continental.

Voyez ce que je veux dire? Après la chute des empires coloniaux, le protectionisme qui constitue le réflexe 1er en temps de crise, pourrait s'effectuer a des echelles continentales. Des pays comme l'Inde ou le Brésil, bien que très en retard d'un point de vue industriel sur les grandes puissances occidentales, ont des capacités énormes pour faire marcher une économie "autonome", tant d'un point de vue humain que d'un point de vue ressources énergetiques. Ne me demandez pas comment ils arriveraient à imposer leurs barrieres douanieres avec les spéculations qui circulent en tout sens, je ne suis pas de cet avis.

Il est clair que ces personnes qui prennent le temps de se soucier de l'avenir du monde n'ont d'autre objectif que de justifier la continuation de l'exploitation capitaliste. Je voudrais donc savoir quels arguments vous formulez pour atténuer ces illusions des "miracles ivoiriens" ou irlandais. Thanks :smile:

On pourrait par exemple y répondre ça:

La baisse tendancielle du taux de ses profits condamne la bourgeoisie qui perdure depuis quelques décennies à forcer l'exploitation chaque jour de plus en plus fort. Tentant diverses méthodes de diversion pour éviter ce probleme épineux, les financiers spéculent sur des valeurs fictives, investissent dans le secteur de l'armement, éliminent des potentats locaux trop accapareurs... Les financiers ne développent plus de nouvelles forces productives "conséquentes", hormis dans des pays émergents dotés d'une forte population et à bas coût salarial.

Savoir comment ces pays qui ont agrandi le club des décideurs à 20 membres, vont se comporter face a cette crise mondiale qui s'approfondit, relève de l'exercice divinatoire; mais je trouvais que ça valait le coup de disserter sur cette illusion réactionnaire.
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Message par Sinoue » 02 Août 2011, 20:06

HSBC supprime 30 000 postes et en crée 15 000 dans les pays émergents
LEMONDE.FR avec AFP | 02.08.11 | 07h53 •

La banque britannique HSBC, l'un des principaux établissements européens, va embaucher 15 000 personnes dans les pays émergents au cours des trois prochaines années, a annoncé, mardi 2 août, une porte-parole. La veille, le groupe avait annoncé la suppression de 30 000 postes dans le monde d'ici à 2013, presque un employé sur dix.

Ces annonces illustrent le changement de stratégie de la direction de la banque, lancé en mai : le nouveau directeur général de HSBC, Stuart Gulliver, casse la dynamique d'expansion tous azimuts du groupe en fermant notamment ses divisions en Russie et en Pologne, en vendant une partie de ses activités aux Etats-Unis et en réduisant ses effectifs au Royaume-Uni et en France. HSBC recentre dans le même temps son activité sur les marchés émergents, notamment en Asie et au Brésil.

M. Gulliver en a fait l'annonce alors que la banque vient d'afficher un bond de 35 % de son bénéfice net au 1er semestre de cette année, à 8,9 milliards de dollars (6,2 milliards d'euros). Ces résultats incluaient la perspective de 5 000 suppressions de postes dans le monde dans le cadre d'un vaste plan visant à économiser entre 2,5 et 3,5 milliards de dollars d'ici à 2013.

PRÈS DE 700 SUPPRESSIONS D'EMPLOIS EN FRANCE

Ce plan vise à lutter contre une envolée des coûts de fonctionnement pesant sur les marges du groupe, qui dit, en outre, subir le poids des nouvelles réglementations britanniques ou internationales l'obligeant notamment à accroître ses fonds propres.

HSBC souligne, par ailleurs, que l'Asie a contribué pour 59 % à ses bénéfices avant impôts lors du premier semestre 2011, pour un montant en hausse de 16 % par rapport à 2010. Le produit net bancaire dégagé en Asie a augmenté de 17 %, toujours sur un an. La banque a annoncé des profits à Hongkong, et en Asie en général, de 3,1 et 3,7 milliards de dollars respectivement. C'est plus qu'en Europe, où la banque enregistre un profit de 2,1 milliards de profits avant impôts – en baisse d'un tiers par rapport à l'année précédente.

La filiale française de HSBC, qui emploie actuellement environ 10 000 personnes, avait déjà annoncé la suppression de 672 postes au début de juillet. La direction avait indiqué qu'elle comptait s'appuyer sur "des départs à la retraite" et proposer aux salariés éligibles, proches de l'âge de la retraite, un congé de fin de carrière et de solidarité. Sur 5 000 suppressions d'emplois déjà en cours, 700 autres se feront au Royaume-Uni et le reste au Moyen-Orient et en Amérique du Sud. HSBC emploie actuellement quelque 296 000 personnes, dans 87 pays.

UNE "RESTRUCTURATION BRUTALE"

Le syndicat britannique Unite a estimé que les "pires craintes étaient confirmées" et dénoncé une "restructuration brutale qui plonge des milliers d'employés dans l'incertitude sur leur avenir". Les investisseurs ont, à l'inverse, salué avec enthousiasme les annonces de HSBC, dont le cours montait en milieu de matinée. HSBC est la première des grandes banques britanniques à publier ses résultats. Ses concurrentes sont aussi en train de réduire leurs effectifs et de revoir leur modèle commercial en réaction à la crise de la zone euro.

Sous la précédente direction, HSBC avait bien résisté à la crise en développant ses activités partout dans le monde. Mais nombre de ses branches restaient trop petites pour produire des retours sur investissements jugés suffisants par la direction, rappelle le Wall Street Journal.

M. Gulliver a précisé que ce vaste plan de restructuration n'était qu'un début dans la nouvelle évolution du groupe. "C'est un premier pas dans la bonne direction", a-t-il déclaré lors de sa présentation des résultats du groupe aux investisseurs, en annonçant "un long voyage" à venir.
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Message par Sinoue » 03 Août 2011, 23:38

Remède à l'eurocrise, la Chine
Point de vue | | 03.08.11 | 14h33 • Mis à jour le 03.08.11 | 15h10

par François Godement, auteur de "Chine : la ruée vers l'Europe" ("The Scramble for Europe") pour l'European Council on Foreign Relations (ECFR)

En cet été de tous les dangers, trois crises menacent. Celle de la planche à billets américaine, qui contient les taux d'intérêt au prix de l'inflation des valeurs refuge. Celle de la gouvernance européenne qui n'ose pas mettre en oeuvre une interdépendance autre que ponctuelle. Enfin, celle qui s'approche en Chine, où l'accumulation primitive chère à Marx - plus de 50 % du produit intérieur brut (PIB) est investi et non consommé - tourne à l'emballement. La surchauffe nourrit l'inflation des matières premières et les surcapacités globales.

Les trois crises sont de plus en plus liées entre elles. La crise américaine de 2008 a mis à nu les faiblesses du système européen et suscité un emballement du crédit en Chine. Les pays européens les plus fragiles sont tombés dans une spirale, les plus solides ont dopé leur croissance par les dépenses publiques. Le marché spécule donc sur les limites de leur solidarité. Si survient un arrêt des paiements publics américains, parions que les banques américaines, comme celles du Japon lors de la crise financière asiatique de 1997, donneront la priorité à leurs propres débiteurs sur ceux du système bancaire européen.

Quant à la Chine, elle influence de plus en plus l'économie européenne. Le montant du déficit commercial annuel dépasse celui des plans d'aide à la Grèce, et la Chine est devenue la première source mondiale de recyclage des liquidités. Elle-même pourrait connaître un choc externe sans précédent si la demande occidentale devait baisser comme en 2008.

La capacité d'action politique fait ensuite la différence. Les Etats-Unis peuvent mettre le monde au défi de frapper son plus grand débiteur : "Our debt, your problem" ("Notre dette, votre problème"). La Chine tourne en stratégie mondiale et en diplomatie publique ce qui est d'abord un excès monstrueux de liquidités. L'économie américaine met à profit ce besoin chinois de réexportation de capitaux, et jusqu'ici les prêts chinois au Trésor américain n'ont pas faibli.

Et l'Europe ? Sur le bon usage de la Chine, comme sur la dette publique des Etats membres, elle est trop divisée. L'Europe du Nord fourmi a beaucoup prêté au Sud cigale, ce qui crée une interdépendance subie, non une solidarité acceptée. La division est aussi bureaucratique. A quoi bon une banque centrale et deux fonds financiers européens aux moyens limités, sans compter le budget communautaire et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), ni les vingt-sept trésoreries - ou dix-sept pour l'eurozone ? Nul ne sait si les Européens ont emprunté peu ou beaucoup aux fonds chinois. Tout cela nuit à la capacité européenne d'influence sur le marché. Les pays en position de faiblesse courtisent prêts et investissements chinois. Les économies plus fortes redoutent une concurrence chinoise déloyale - car subventionnée - sur notre continent et voudraient au moins ouvrir investissements et marchés publics en Chine pour jouer à armes égales. Les décideurs chinois restent perplexes devant la complexité européenne, quand ils ne jouent pas de ces divisions.

Ce qui est sûr, c'est que le déséquilibre de la balance commerciale avec la Chine n'est plus relativisé par des comptes courants globalement en excédent. Le besoin d'un recyclage, tel qu'il existe entre Chine et Etats-Unis, est apparu.

L'Europe doit donc adopter une approche commune de la Chine. Un marché unifié de la dette sera attractif et plus sûr pour les capitaux chinois (ou japonais, car ceux-ci sont devant les mêmes dilemmes). Pour persuader Grecs, Portugais, Espagnols, Hongrois et autres d'une approche unifiée de la Chine, il faut en démontrer le bénéfice concret. Un véritable grand fonds européen donnerait des moyens bien plus conséquents que la prospection en ordre dispersé de sauveurs en dernier recours. Payer 3,5 % et non 6 % ou 10 %, c'est toute la différence entre le salut et la fuite en avant pour des Etats surendettés ; c'est aussi un bon rendement pour des capitaux chinois ou japonais, s'il est garanti par l'ensemble de l'eurozone.

Il faut convaincre les décideurs des économies moins endettées et des instances communautaires de prospecter collectivement l'argent là où il se trouve : en Chine. Mieux qu'un pays isolé, contraint à la cession d'actifs stratégiques ou à des concessions politiques, l'Europe peut arguer de son marché immense et d'une sécurité des placements que n'offre plus la dette des Etats membres les plus touchés.

La bonne santé du marché européen est vitale pour les intérêts chinois, qui doivent aussi sécuriser les surplus exceptionnels de ces dernières années. L'Europe doit les accueillir favorablement sur un marché unifié de la dette, dans les économies à revivifier, et par la participation à des investissements européens pour la croissance.

L'avenir, ce sont des panneaux solaires chinois fabriqués en Grèce comme les voitures japonaises ont pu être montées en Alabama. Mais ce sont aussi des constructeurs et maîtres d'oeuvre européens remportant directement des marchés publics chinois, au lieu d'y être considérés comme des sous-traitants ponctuels et éphémères. Créer une interdépendance positive, c'est aussi permettre aux entreprises européennes une participation accrue au marché chinois, n'en déplaise aux partisans chinois d'un capitalisme d'Etat dérogatoire aux règles globales.

L'Europe doit au préalable s'organiser, car sans puissance collective elle n'obtiendra rien d'excellents négociateurs chinois.

La première étape, c'est de créer un outil statistique de l'eurozone, identifiant comme aux Etats-Unis la nationalité des principaux prêteurs et remontant au besoin la chaîne des intermédiaires et marchés tiers.

La seconde étape, c'est de lier la négociation d'un accord croisé d'investissement avec la Chine à une réglementation européenne aussi commune que possible. Celle-ci doit être incitative, avec une liste limitative de restrictions, et permettre également de simplifier des procédures nationales extrêmement complexes.

La troisième étape, c'est d'engager avec la Chine (et d'autres) une négociation réciproque sur l'ouverture des marchés publics. Les contribuables et les consommateurs européens peuvent bénéficier de bas prix chinois, mais les incidents du TGV chinois ou du nucléaire japonais montrent bien que des marchés trop captifs ne donnent pas les meilleures garanties.

L'ouverture réciproque est bénéfique à tous. L'Europe est le plus grand marché mondial, et la crise ne doit pas faire oublier une épargne privée importante - donc un potentiel de croissance future. La Chine doit être acceptée comme investisseur de premier plan en Europe et, pour cela, s'ouvrir elle-même dans des domaines où les Européens excellent.

Article paru dans l'édition du 04.08.11
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Message par shadoko » 04 Août 2011, 09:37

En effet, c'est intéressant. J'ai l'impression que tout en y mettant beaucoup de précautions, il exprime une aspiration classique des pays capitalistes en position dominante: l'ouverture aux capitaux des nouveaux marchés (la Chine), afin de pouvoir y investir librement. Ce qui change un peu la donne par rapport à l'époque classique de l'impérialisme décrit par Lénine, c'est que la Chine est probablement un cas un peu plus complexe du point de vue économique: ce n'est pas une terre vierge du point de vue capitaliste, et son gouvernement concentre tout de même un certain pouvoir économique qui lui permet d'influer sur les évènements.

P.S. C'est quel journal?
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Message par Sinoue » 05 Août 2011, 01:12

Ca fait partie de la rubrique "idées" du monde aussi.

Ca me permet d'enchainer sur ce texte:

a écrit :L'inquiétante expansion de la marine chinoise
Point de vue | LEMONDE.FR | 04.08.11 | 09h26  •  Mis à jour le 04.08.11 | 09h28

par Edouard Pflimlin, chercheur associé à l'IRIS et journaliste au Monde.fr

Le Japon a exprimé, le 2 août, ses inquiétudes concernant l'expansion maritime de la Chine vers le Pacifique et "l'opacité" de son budget militaire. Dans son rapport annuel sur la défense (Defense of Japan 2011), le ministère de la défense japonais prévoit que la Chine, "compte tenu de la récente modernisation de ses forces aériennes et navales", va étendre ses activités en mer de Chine méridionale, en mer de Chine orientale et dans l'océan Pacifique.

Or Pékin a confirmé mercredi 27 juillet qu'elle remettait en état un porte-avions de conception soviétique acheté à l'Ukraine, le Varyag, et, selon des sources proches du pouvoir, qu'elle aurait parallèlement entrepris la construction de deux autres porte-avions, de conception chinoise. Ce sont des moyens idéaux pour projeter des forces sur des théâtres d'opération lointains. Ces développements récents ne font que confirmer l'expansion continue de la marine de guerre chinoise.

Pendant longtemps, celle-ci a été reléguée au second plan. De l'établissement de la République populaire de Chine, en 1949, jusqu'aux années 1980, Pékin était surtout intéressée par la protection de ses côtes vis-à-vis d'une possible invasion. Avec les réformes lancées par Deng Xiaoping à partir de 1978, les enjeux se sont élargis. L'amiral Liu Huaqing a favorisé la transition vers une doctrine de "défense active des mers proches". Elle impliquait pour la marine de couvrir une aire beaucoup plus grande qu'auparavant, englobant les eaux à l'intérieur et autour de la "première chaîne d'îles", selon la terminologie chinoise, qui va du Japon aux îles Ryukyu et de Taïwan aux Philippines jusqu'à Bornéo. Avec la montée en puissance de la Chine dans le monde, la marine évolue maintenant vers une nouvelle stratégie d'"opérations dans les mers lointaines" avec des responsabilités qui s'étendent au-delà de la "seconde chaîne d'îles", partant du Nord du Japon jusqu'au Nord des îles Mariannes et Guam où se trouve importante base navale américaine.

Les trois flottes (celle de la Mer de l'Est, dont le QG est à Shanghaï, la flotte du Sud, basée à Zhanjiang, et la flotte du Nord, à Qingdao) ont été modernisées en ce sens. En 2010, la marine comptait 225 000 hommes, au moins 58 sous-marins, dont six nucléaires, plus de 50 frégates et au moins 27 destroyers. Elle est devant le Japon, la première flotte d'Asie, si l'on exclut la marine américaine. Et en tonnage, elle est la troisième du monde. Les Etats-Unis, qui sont un acteur militaire clef du Pacifique, s'en inquiètent. Le "déclin" américain est toutefois relatif. Si l'on considère le tonnage cumulé, la marine américaine a un avantage de 2,63 contre 1 vis-à-vis des flottes russe et chinoise combinées… Et qualitativement, elle est très supérieure.

Néanmoins, la Chine fait peur parce qu'elle a d'importants différends territoriaux maritimes avec ses voisins. Et aussi parce qu'elle est devenue le deuxième importateur mondial de pétrole, ce qui ne fait qu'accentuer les revendications territoriales chinoises. Le grave incident naval entre la Chine et le Japon autour des îles disputées de Diaoyu (en chinois) ou Senkaku (en japonais) en mer de Chine orientale en septembre 2010 a conduit à de vives tensions entre Pékin et Tokyo. Au sud, en mer de Chine méridionale, d'autres différends empoisonnent les relations entre Pékin et ses voisins. Outre les Paracels, l'archipel des Spratly (Nansha en chinois), constitué d'îlots et de récifs, est revendiqué par six pays. Pékin a commencé à y débarquer des troupes à partir de 1988, ce qui a donné lieu à des affrontements meurtriers entre les marines chinoise et vietnamienne.

Comme dans les Senkaku, la présence d'hydrocarbures off-shore complique la donne. Ces dernières années, les incidents – collisions entre bateaux ou accusations d'incursion dans les eaux territoriales – n'ont pas été très graves, mais ils ont provoqué à chaque fois de vives réactions diplomatiques.

Elle conduit aussi les voisins à moderniser leur appareil militaire. Après l'incident des Senkaku, le Japon a été conforté dans l'idée de restructurer ses forces : l'accent est porté sur la protection des îles lointaines du sud du Japon et la sécurité des routes maritimes. Le nombre de sous-marins va passer de 16 à 22. Mais d'autres pays asiatiques accroissent aussi leur flotte de sous-marins, et étoffent leur flotte de guerre, au point que certains parlent de course aux armements. Aux Philippines, qui bordent la mer de Chine méridionale, le gouvernement a soumis fin juillet au Parlement un projet de budget 2012 qui prévoit une augmentation des dépenses militaires annuelles de 5 à 8 milliards de pesos (83 à 133 millions d'euros). "Le programme de porte-avions chinois illustre la modernisation de l'armée chinoise. Les Philippines ne peuvent pas tenir ce rythme", prévient toutefois Rommel Banlaoi, directeur de l'Institut philippin de recherche sur la paix, la violence et le terrorisme.

Aussi, un réseau de nations, avec pour pivot les Etats-Unis, émerge dans la région qui essaie de contrebalancer la puissance chinoise ascendante, en accroissant leur coopération militaire. Des navires de guerre américains ont ainsi fait récemment escale au Vietnam. Cependant, Washington manifeste une certaine prudence et soutient aussi la volonté des pays de la région de régler les disputes dans un cadre multilatéral. La Chine et l'Association des Nations d'Asie du Sud-Est (Asean) ont adopté jeudi 21 juillet une "feuille de route" modeste, première approche vers un règlement collectif des nombreuses controverses.

Reste que, selon l'expert naval Philippe Langloit, la marine chinoise pourrait connaître un développement encore plus massif et plus rapide en raison de la part modeste consacrée à la défense par rapport au PIB. Il estime aussi que : "Les marines sont toujours d'un point de vue historique, les instruments de l'expansion coloniale." La marine chinoise va maintenant de plus en plus loin de ses bases. Pour assurer la sécurité de ses voies de communication, venant du golfe Persique, Pékin construit "un collier de perles" de bases permanentes le long des côtes de l'Océan Indien. Et elle intervient au lointain pour participer à la lutte contre la piraterie au large de la Somalie. Récemment, elle a même déployé un navire en Méditerranée, une première, pour évacuer des ressortissants dans la crise libyenne. La question reste donc de savoir ce que la Chine fera de sa puissance navale.



De ce que je retiens de ce texte, comme de plusieurs autres provenant de journalistes encore plus spécialisés dans le domaine militaire: La Chine développe certes sa flotte militaire, mais proportionnellement peu par rapport au volume des échanges qu'elle représente dans le monde.

De ce que je retiens de ce texte, comme de plusieurs autres provenant de journalistes encore plus spécialisés dans le domaine militaire: La Chine développe certes sa flotte militaire, mais proportionnellement peu par rapport au volume des échanges qu'elle représente dans le monde. Le texte semble dire que l'expansion des budgets militaires vise plus à affermir une domination régionale plutot qu'un projet de développement global sur tous les océans.

Tirpitz avait mis 20 ans à construire une flotte allemande qui inquiete l'Angleterre il y a un siècle. Le texte dit que ça fait 30 ans qu'ils essaient, et ils n'ont pas l'air offensifs. Reste donc a se demander si la Chine peut etre considérée comme une puissance impérialiste, malgré sa situation de deuxieme puissance commerciale du monde.

On remarque que l'état chinois ne semble pas autant déstabilisé que ceux de la zone euro par "la crise des dettes". Il est clair qu'avec l'affaiblissement du Japon, l'état chinois devient le plus fort régional. Mais quels interets sert-il? Celui de la bourgeoisie chinoise uniquement, ou sert-il la finance internationale en maintenant de la stabilité locale en tant que gendarme contre les révoltes de travailleurs?

Ta derniere remarque va dans ce sens: son gouvernement concentre tout de même un certain pouvoir économique qui lui permet d'influer sur les évènements.
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Message par Sinoue » 08 Août 2011, 19:40

Ce texte est un bon petit résumé du processus de crise actuelle. Ca a l'air d'etre l'oeuvre d'un financier pro-européen. Ca fait un moment que les occidentaux se plaignent du faible cour du Yuan.

a écrit :La stratégie chinoise du yuan ruine les finances en Occident

Point de vue |  | 08.08.11 | 15h03  •  Mis à jour le 08.08.11 | 18h23

par Antoine Brunet, président de AB Marchés


Mi-2007 éclatait la crise des pays occidentaux. Mi-2009, ceux-ci sortaient de leur récession mais ne se débarrassaient pas pour autant de la crise qui restait la leur. Mi-2011, leur situation vient même de rebondir sous forme d'une crise conjointe de leurs finances publiques qui menace maintenant de les faire rechuter en récession...


En face, la Chine manifeste une santé insolente : trente-troisième année d'affilée sans récession, une croissance du produit intérieur brut (PIB) à 10 % l'an depuis vingt ans, un chômage qui ne cesse de reculer, des réserves de change, qui, tout compté, dépassaient déjà 4 500 milliards de dollars (3 165 milliards d'euros) à la fin du mois de juin 2011...

Ce contraste s'explique par l'énorme sous-évaluation du yuan infligée par la Chine à ses partenaires et rivaux. Grâce à un contrôle des changes draconien qui n'est accessible qu'aux Etats totalitaires, la Chine maintient le yuan à 0,15 dollar et à 0,11 euro, quand, selon le Fonds monétaire international (FMI) et l'ONU, il devrait valoir 0,25 dollar et 0,21 euro !

Les pays occidentaux sont restés totalement passifs face au cours du yuan que leur dicte la Chine. Depuis que, en 2001, ils ont admis la Chine à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), armée de son contrôle des changes, ils se sont privés, il est vrai, de la seule arme qui pourrait la faire céder : les représailles douanières.

Il en a résulté à la fois une désindustrialisation majeure des pays occidentaux et une industrialisation intense de la Chine.

La main-d'oeuvre en Chine étant la moins chère au monde, les entreprises qui y sont basées s'emparent de parts croissantes du marché mondial tandis que les multinationales occidentales viennent concentrer leurs investissements productifs sur le territoire chinois. Ce qui renforcera encore les parts du marché mondial captées par la Chine...

Dans les pays occidentaux, le processus de croissance s'est enrayé. Leur commerce extérieur est devenu fortement déficitaire et le montant de l'investissement des entreprises sur leurs territoires ralentit fortement. De ce fait, depuis 2001, les économies occidentales sont exposées à subir une récession prolongée (parce que structurelle et due au yuan).

A deux reprises pourtant, en 2002 puis en 2008, les mêmes dirigeants occidentaux qui restaient passifs sur le yuan ont prétendu découvrir une parade qui leur permettrait de maintenir une croissance honorable et durable. Ces parades successives étaient en réalité des artifices qui leur ont explosé à la figure.

Entre 2002 et 2006, l'apprenti sorcier Alan Greenspan, alors président de la Réserve fédérame (Fed), opta pour une politique prolongée de taux bas pour décourager les ménages de l'épargne et les inciter à l'achat de logement à crédit.

Expédient désastreux ! Pendant quatre ans, le PIB et l'emploi dans les pays occidentaux furent certes tirés par un secteur immobilier devenu euphorique. Mais, après ce succès limité et momentané, l'euphorie induisit des excès qui aboutirent, comme on le sait, à un redoutable effet boomerang. A compter de mi-2007 éclatent, aux Etats-Unis et en Europe, une triple crise immobilière, bancaire et boursière, une récession et une explosion du chômage qui s'avérèrent d'une ampleur historique. Au total, des dégâts très supérieurs à l'avantage initial... Un premier fiasco absolu.

Fin 2008, après avoir rétabli la confiance par quelques mesures exceptionnelles dans le secteur bancaire, les dirigeants occidentaux renoncèrent une nouvelle fois à extraire de la Chine la forte réévaluation du yuan, ce qui était pourtant la seule vraie solution pour redresser durablement leur commerce extérieur, leur PIB et leur emploi.

D'autres apprentis sorciers surgirent, proposant une nouvelle parade. Après la première réunion du G20 de novembre 2008, Timothy Geithner, secrétaire américain au Trésor, et Ben Bernanke, le président de la Fed, optèrent pour une politique de relance budgétaire massive (déficit aux Etats-Unis autour de 10 % du PIB en 2009, 2010 et 2011) assortie de taux courts et de taux longs maintenus très bas.

Les autres pays occidentaux se livrèrent eux aussi à une relance massive, en 2009, qu'ils ne modérèrent que très peu en 2010 et en 2011.

Le succès fut de courte durée. Cette relance sortit certes les pays occidentaux de leur récession franche à compter de l'été 2009. Mais, dès l'été 2010, il s'avéra que cette relance n'induisait qu'une reprise trop molle pour que la croissance s'auto-entretienne.

Désormais, il est vrai, la croissance n'était plus seulement pénalisée par le commerce extérieur et l'investissement des entreprises mais aussi par l'investissement immobilier et par une hausse inopportune de l'épargne des ménages due à un chômage durablement élevé.

Mais il y a pire. Cette relance budgétaire longtemps trop forte a fini par enclencher une crise des finances publiques occidentales. L'étincelle qui mit le feu a surgi en Grèce après les élections d'octobre 2009. Mais le Portugal et l'Irlande, l'Espagne et l'Italie, la Belgique, l'Autriche, la France et par ailleurs le Japon, le Royaume-Uni et les Etats-Unis partagent tous en réalité avec la Grèce une même configuration : une dynamique très inquiétante de leurs finances publiques et une croissance très modeste de leur PIB.

Cette configuration a fait déraper leurs ratios dette publique/PIB. Ceux-ci approchent les seuils qui inquiètent les agences de notation quant à la remboursabilité de la dette publique. Les investisseurs se portent vendeurs des obligations d'Etat. Cela fait baisser leurs cours et monter leurs rendements.

Une crise de confiance dans les signatures souveraines occidentales vient de s'enclencher. Une fois encore, l'effet boomerang final s'avère très supérieur à l'avantage initial. Un deuxième fiasco absolu.

Le moment est venu de tirer le bilan. La Chine capitalise la stratégie qu'elle a amorcée en 1989, et elle se réjouit de nous avoir déstabilisés sur tous les plans : commercial, économique, social, financier, monétaire, technologique, militaire, diplomatique... Notre capitulation face à elle aboutit maintenant à notre déstabilisation.

Les politiques compensatoires successives ont échoué lamentablement et ont en réalité accentué gravement notre déstabilisation. Preuve est ainsi faite que le pacifisme monétaire face à la Chine est une impasse totale.

Pour que la crise de 2007 ne devienne pas une nouvelle crise de 1929, il faut maintenant renverser le jeu. Il faut se mobiliser pour faire céder la Chine sur sa politique du yuan. Il suffit pour cela de préparer sérieusement et collectivement des représailles douanières à son encontre.

Faute d'une telle initiative, les pays occidentaux s'enfermeront rapidement dans une spirale de déclin économique et financier qui les amènera à se retrouver chacun durablement asservi à la Chine et au Parti communiste qui la dirige depuis 1949.

Antoine Brunet est coauteur de La Visée hégémonique de la Chine (L'Harmattann, 2011).

Article paru dans l'édition du 09.08.11[/QUOTE



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Message par pedro » 10 Août 2011, 13:29

Ah, ben tiens, les Chinois sont donc responsables de la crise économique qui secoue actuellement le monde!!! Oui, c'est beaucoup plus facile que de dénoncer les banquiers et autres spéculateurs, bien de chez nous!
pedro
 
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Message par Sinoue » 15 Sep 2011, 17:18

a écrit :Pourquoi les dettes des pays européens intéressent les Brics
LEMONDE.FR | 15.09.11 | 16h16  •  Mis à jour le 15.09.11 | 17h32


Au cours d'une semaine de chaos boursier sur les marchés européens, plusieurs signes se sont accumulés d'une possible intervention des pays émergents en Europe. Tout a commencé par un confidentiel du Financial Times indiquant, lundi 12 septembre, que le président du fonds souverain chinois China Investment Corp (CIC) et de hauts fonctionnaires de Pékin s'étaient rendus en Italie la semaine dernière. Puis, mardi, le quotidien économique brésilien Valor Economico évoquait la possibilité d'une intervention du géant sud-américain, tandis que le ministre des finances Guido Mantega annonçait que ses homologues des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) se réuniraient jeudi 22 septembre à Washington, en marge d'une réunion du Fonds monétaire international (FMI), pour discuter de l'aide qu'ils peuvent apporter à l'Europe.



Quel intérêt économique pour les Brics ?

La tempête que traversent actuellement les pays membres de la zone euro inquiète tous les continents, Amérique et Asie compris. La crise de 2008 et les effets domino de la chute de la banque Lehman Brothers sont restés dans les esprits. Aucun pays ne veut donc voir se répéter un tel scénario : l'Union européenne, premier partenaire commercial de la Chine, est un marché crucial pour ses exportations. Or, si une récession européenne affectait la Chine, cela se répercuterait aussi sur l'Inde et le Brésil, qui ont des liens économiques très étroits avec la Chine. Pékin est par exemple le premier partenaire économique de Brasilia avec 56,2 milliards de dollars d'échanges bilatéraux en 2010.

Pour ces pays émergents, investir dans les titres de dette européens est aussi un moyen de diversifier leurs placements. La Chine possède les plus grandes réserves de change au monde : 3 200 milliards de dollars. La Russie dispose de 514 milliards de dollars, le Brésil, de plus de 350 milliards de dollars et l'Inde, de plus de 320 milliards de dollars. Ces fonds sont essentiellement investis dans des bons du Trésor américain, d'où l'intérêt aujourd'hui de varier leurs placements en soutenant la monnaie unique européenne.

L'objectif est notamment monétaire : en soutenant l'euro face au dollar et en investissant leurs réserves de change, les Brics cherchent à éviter une trop forte hausse de leurs monnaies respectives. "Lorsque la Chine rachète de la dette en euros, elle vise en fait les taux de change, écrit l'analyste et financier Cullen Roche sur le blog Pragmatic Capitalism. Il s'agit d'une tentative de maintenir l'euro fort, ce qui favorise les relations commerciales [de la Chine] avec l'Europe."

Enfin, les Brics dépendent encore largement des investissements des pays au développement plus ancien : en Inde, par exemple, les investissements directs étrangers (IDE) des pays membres de l'UE représentent plus de 20 % des IDE (voir les statistiques du ministère du développement industriel indien). Si une crise mondiale provoquait un retrait de ces investisseurs, cela entraînerait une panique au niveau national.

L'objectif est-il également politique ?

Alors qu'on ne voit pas émerger de réponse concertée de type G20 à la crise de liquidité de la zone euro, comme après la chute de Lehman Brothers en 2008, la réunion des Brics, la semaine prochaine à Washington, peut donner l'impression qu'une réponse collective est apportée. Valor Economico résume ainsi les bénéfices politiques pour les Brics à tirer d'une telle intervention : "apparaître publiquement comme des contributeurs directs à la stabilisation des marchés et montrer à quel point l'équilibre de l'économie mondiale a changé".

De son côté, Pékin a un intérêt bien particulier à consolider ses investissements en Europe, formulé mercredi par le premier ministre Wen Jiabao : "J'espère que les dirigeants européens envisageront avec courage leur relation à la Chine." Concrètement, la Chine espère que l'Union européenne, en échange de rachats de titres en euros, lui accorde le statut d'économie de marché, avant la reconnaissance prévue par l'Organisation mondiale du commerce en 2016. Ce statut permettrait en effet de lever les dernières restrictions sur les investissements et les exportations chinoises dans l'UE.

Des difficultés à surmonter

Les Brics ne sont pas un groupe de nations homogène : entre le modèle économique russe et celui de l'Inde, il y a un gouffre. La politique monétaire chinoise avec son yuan sous-évalué est par ailleurs une source de frictions récurrentes pour ses partenaires. Les exportations chinoises bon marché ont ainsi décimé le secteur manufacturier brésilien et le textile en Afrique du Sud. Les Brics n'ont encore jamais réussi à agir d'un même élan. Ils ont notamment été incapables de s'entendre pour présenter un candidat commun pour succéder à Dominique Strauss-Kahn à la tête du FMI.

Il semble que le Brésil soit le pays le plus motivé pour venir en aide à l'Europe. La Chine a déjà investi des douzaines de milliards de dollars dans des titres de dette grecs, portugais et espagnols et pose de nombreuses conditions à un nouvel engagement. L'Inde, dont 20 % des avoirs sont constitués d'obligations européennes, souhaite maintenir ce ratio, a indiqué mercredi à Reuters un responsable indien. Delhi considère avec scepticisme une réponse centrée sur les seuls Brics et lui préférerait une intervention plus large du FMI, analyse le Financial Times. La Russie s'est montrée de son côté très sceptique, des responsables indiquant à l'AFP mercredi que les demandes de rachats de titres en euros seraient étudiées au cas par cas.

Car ces pays doivent convaincre leur opinion publique du bien-fondé de ces investissements. Le fonds chinois CIC avait été particulièrement critiqué pour avoir investi massivement à Wall Street avant 2008, dans des titres qui se sont effondrés. La Chine est donc à la recherche d'investissements sûrs. Tout comme le Brésil, dont le directeur de la politique monétaire de la banque centrale, Aldo Mendes, a refroidi l'enthousiasme du ministre des finances Guido Mantega, indiquant mardi que "l'objectif principal de notre politique d'investissement est la sécurité".

Quels sont les scénarios possibles ?

L'option la plus probable est que les Brics se mettent d'accord pour acheter une quantité minime de titres en euros, à grand renfort de communication. L'objectif serait d'afficher un soutien symbolique, à même d'injecter de l'optimisme dans le marché moribond européen. Pour Valor Economico, l'investissement pourrait être encore plus modéré et concerner les dettes des pays les plus sûrs, principalement l'Allemagne et la Grande-Bretagne.

La réunion qui se tiendra jeudi 22 septembre sera en tout cas observée avec grand intérêt. Le soutien des Brics à la dette des pays européens est un "développement intéressant", a indiqué mercredi la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, au quotidien italien La Stampa. "Mais s'ils se limitent à acheter des titres jugés sûrs par tous, comme [les titres] allemands ou britanniques, ils ne prendront pas beaucoup de risques. Mon espoir est que, si des interventions de ce genre ont lieu, elles soient larges et ne se limitent pas aux titres sûrs de certains Etats."

Mathilde Gérard
Sinoue
 
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Message par Sinoue » 28 Oct 2011, 23:48

Bon alors encore un article du monde hein, vous aurez remarqué que c'est ma principale source d'information. On remarque donc que les pays émergents ont aussi dut mettre la main à la patte pour renflouer ce fameux FESF; la principale condition que pose le Brésil est "un élargissement de ses quotas au sein de l'organisme international", quelqu'un peut-il m'expliquer ce que cela veut dire siouplé? Des quotas de quoi?

Cette crise de la dette a donc tendance à se mondialiser, mais c'est vrai qu'on parle surtout de la dette des pays européens, des USA et du Japon; alors que les pays du tiers-monde aussi sont surendettés je crois, sans doute que leur insolvabilité a moins d'impact sur le reste. La question que je me pose aussi, c'est de savoir si les BRICS (Brésil - Russie - Inde - Chine - South Africa) ne prennent pas trop de risques en pretant de la tune à des pays dont la balance commerciale est largement déficitaire. Certains diront qu'ils y sont bien obligés car ils ne peuvent pas laisser de grands établissements financiers tomber en banqueroute, ça pourrait avoir le même effet que pour Lehman brothers.

Donc ouais effectivement les pays émergents sont appelés à la rescousse... J'ai regardé l'interview de Sarko hier soir. Les "journalistes" lui demandent si c'était vraiment obligé que les chinois viennent en aide à l'Europe, le nouveau papa en roulant des épaules répond affirmatif en expliquant qu'il ne va pas s'opposer au fait qu'un pays possédant 60% des réserves mondiales décide d'investir en Europe plutôt qu'aux Etats-Unis. Il y a eu 3 ou 4 questions d'affilé sur ce sujet montrant une certaine inquiétude des interviewers. Savoir si c'était pas une perte de souveraineté... c'est vraiment la preuve qu'ils sont à peine conscients qu'une bonne partie du niveau de vie européen dépend de la féroce exploitation de la classe ouvrière chinoise.



a écrit :Le Brésil est prêt à aider l'Europe, par l'intermédiaire du FMI de préférence
LEMONDE.FR avec AFP | 28.10.11 | 22h03


Le Brésil est disposé à effectuer un apport financier pour aider l'Europe face à la crise de la dette en zone euro, de préférence par le biais du FMI, a indiqué vendredi 28 octobre un haut fonctionnaire du gouvernement. Le pays n'écarte cependant pas la possibilité d'envoyer un soutien à travers les nouveaux mécanismes annoncés par le Fonds européen de stabilité financière (FESF), a ajouté ce responsable lors d'une réunion à Brasilia avec un groupe de journalistes.
Lors du sommet du G20 qui réunira la semaine prochaine à Cannes les principales économies de la planète – industrialisées et émergentes – les pays analyseront l'accord passé jeudi à Bruxelles par les pays de la zone euro. "Si l'évaluation est positive [on verra s'il est] nécessaire d'apporter un appui supplémentaire du G20", a dit le haut fonctionnaire.

L'apport du Brésil se ferait par l'envoi de réserves de devises, comme il l'avait fait en 2009 quand il avait mis une ligne de crédit de 10 milliards de dollars à la disposition du FMI. Le gouvernement brésilien demandera que la contrepartie à cet éventuel apport soit un élargissement de ses quotas au sein de l'organisme international.

Mais, bien que le Brésil donne la préférence au FMI, il n'écarte pas de faire un apport à travers des fonds spéciaux (special purpose vehicle), un mécanisme destiné à approvisionner le FESF "Nous devons voir s'il s'agit d'un bon produit ou non", puisqu'on n'en connaît pas encore les détails, a ajouté ce responsable.

L'accord européen trouvé à l'arrachée jeudi prévoit une réduction de la dette de la Grèce et le renforcement du FESF pour éviter la contagion à d'autres pays. Mais les problèmes de la Grèce restent non résolus.
Sinoue
 
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Message par redspirit » 01 Nov 2011, 15:11

(Sinoue @ vendredi 28 octobre 2011 à 23:48 a écrit : Bon alors encore un article du monde hein, vous aurez remarqué que c'est ma principale source d'information. On remarque donc que les pays émergents ont aussi dut mettre la main à la patte pour renflouer ce fameux FESF; la principale condition que pose le Brésil est "un élargissement de ses quotas au sein de l'organisme international", quelqu'un peut-il m'expliquer ce que cela veut dire siouplé? Des quotas de quoi?


Les pays émergents se sentent sous-représentés au sein du FMI par rapport à l'Europe.
En gros, selon son importance dans l'économie mondiale, chaque pays membre se voit attribuer un quota. Le quota d’un pays détermine le montant maximum de ressources financières qu’il s’engage à fournir au FMI. De ce quota découle deux choses : le nombre de voix dont le pays membre va disposer, et le montant maximal d'aides auquel il pourra prétendre.

J'ai trouvé cet article de 2009 qui développe cette opposition :

a écrit :Les Européens rechignent à céder des quotes-parts dans le cadre d'un rééquilibrage du FMI en faveur des pays du Tiers Monde, en dépit de leurs discours sur les nécessaires réformes du Fonds et de leur surreprésentation en son sein, a affirmé un responsable brésilien.

«L'Europe sait qu'elle est surreprésentée, mais elle ne veut pas céder de place au sein du Fonds monétaire international (FMI)», a déclaré Paulo Nogueira Batista, directeur exécutif du FMI pour le Brésil et huit autres pays latino-américains, dans une interview publiée dimanche par le quotidien brésilien O Globo.

«Il est curieux de constater que les discours apparemment progressistes de dirigeants européens pendant la réunion du G20 à Londres, comme celui du Premier ministre britannique Gordon Brown ou du président français Nicolas Sarkozy, ne se traduisent pas dans les faits au sein du Fonds. Ce sont seulement des discours pour la galerie», a affirmé M. Nogueira.

Ce dernier juge la position des Etats-Unis «cohérente» au vu de leur Produit intérieur brut (PIB): «Ils ont une quote-part de 17% au sein du Fonds pour une part de 20% du PIB mondial», a-t-il relevé.

En revanche, l'Union européenne a «un peu plus de 30% en quotes-parts du FMI, une proportion supérieure à son importance (économique) sur la planète», a noté M. Nogueira.

Le G20 a décidé pendant son sommet du 2 avril à Londres de renforcer le rôle du FMI dans la lutte contre la crise économique, de tripler ses moyens financiers et de procéder à des réformes pour une meilleure transparence et représentativité de l'organisation.


http://www.cyberpresse.ca/international/20...s-emergents.php
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