(Ottokar @ vendredi 13 avril 2012 à 11:07 a écrit :(Zelda @ vendredi 13 avril 2012 à 08:58 a écrit : Un bémol : je ne trouve pas convaincant le passage "camp de concentration", mais ça n'est pas essentiel.
le mot "camp de concentration est aujourd'hui connoté "extermination" c'est cela qui est délicat.
Mais des camps, on en a vu réapparaître (avec des gens réduits à l'état de squelettes) dans la guerre de Yougoslavie par exemple. Et, elle l'a dit, Gaza si on veut dire "prison à ciel ouvert" plutôt que "camp", elle accepte. Elle aurait pu dire cela d'abord, pour couper court, et ENSUITE, préciser ce qu'elle a dit sur Gurs, etc. Mais elle, elle ne joue pas sur les mots et le non dit comme la famille Le Pen. Elle dit les choses et c'est bien. Les territoires , ce sont des bantoustans, Israël réalise un apartheid, et Gaza c'est un ghetto ou une prison à ciel ouvert, inviable et invivable.
Je ne suis pas d'accord.
Je l'ai trouvée justement très bien sur ce passage, et je sais que je suis pas le seul.
Elle a eu bien raison de répondre aux journalistes que c'est eux qui manquaient de culture et qui faisaient volontairement un amalgame indécent. Parce que je peux vous dire que quand on fait ce point avec les élèves en cours, un des enjeux est justement de bien faire la différence entre camps de concentration et d'extermination, précisément pour montrer le caracère exceptionnel dans l'histoire des camps d'extermination, qui sont un phénomène propre à la folie meurtière des nazis. Et de bien distinguer ça des camps de concentration, en rappelant que les nazis ne sont pas les inventeurs de ce truc (elle cite à juste titre les anglais dans la guerre des Boers. Comme le montre l'historien Enzo Traverso dans ses livres sur le XXe siècle, l'origine de la "brutalisation" des sociétés européennes au XXe siècle, qui culmine dans la deuxième guerre mondiale, est largement à aller chercher du côté de la colonisation)
On pourrait aller jusqu'à répondre aux journalistes qui font volontairement l'amalgame que ce faisant ils contribuent à atténuer ce qui fait une certaine singularité historique de la "Shoah" [même si il y a eu d'autres génocides au XXe siècle]. Autrement dit : ils font précisément ce qu"ils reprochent à Nathalie.