Attentats à Paris

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Edwy Plenel se fait accrocher...

Message par com_71 » 27 Jan 2015, 22:14

...sur un blog :
Face à Edwy Plenel, je suis Charlie

24 janvier 2015 | Par Germinal Pinalie

Dans un entretien avec Yann Barthès du Petit Journal diffusé le 22 janvier, Edwy Plenel a fait un amalgame entre les caricaturistes de Charlie Hebdo et Éric Zemmour. Un amalgame, c’est-à-dire un raccourci de pensée qui attribue à A les caractéristiques de B. Exactement comme ceux qui confondent volontairement les assassins du 7 janvier et tous les musulmans. Cet amalgame se joue autour de la confusion entre l’insulte et la caricature. Je vais m’appuyer pour le démontrer sur la transcription intégrale de l’extrait de l’entretien que j’ajoute à la fin du présent texte. Je ne vais pas ici traiter de la validité de la comparaison entre les caricatures publiées dans Charlie Hebdo et les déclarations racistes ou révisionnistes d’Éric Zemmour, chacun est en mesure de s’en faire une opinion et le débat continue. Ce qui m’importe ici c’est cet amalgame que, pour ma part, je trouve parfaitement scandaleux.

Interrogé sur la une du Charlie du 14 janvier, Edwy Plenel réagit en indiquant qu’il comprend que l’on puisse la trouver choquante, tout en ajoutant qu’il n’est lui-même pas choqué, parce qu’il ne serait « pas concerné ». Il pose ensuite que l’on ne devrait pas, dans le débat public, « tout prendre à l’ironie, tout prendre à la moquerie ». Puis il affirme respecter la « transgression de la caricature », sauf « si elle s’attaque à des gens, si elle s’attaque à des personnes, si elle s’attaque à des identités ». Son auditeur est alors tenté de penser que la une de Charlie en question s’attaque à des gens, des personnes ou des « identités ». Il prononce alors la phrase suivante :

«Oui mais je pense que par exemple la haine ne peut pas avoir l’excuse de l’humour. On peut pas dire " voilà, j’insulte… ". »

Légitimement interloqué, Yann Barthès lui demande si c’est le cas avec la une de Charlie. Et c’est ici que se noue quelque chose de très grave qui demande une attention toute particulière : Edwy Plenel répond que non, bien sûr il ne parle pas de Charlie, puis immédiatement introduit Éric Zemmour et ses outrances insupportables. Il ajoute aussitôt après :

« C’est-à-dire que le débat public ne peut pas avoir comme norme la caricature. Donc je soutiens, je défends, j’appuie, je suis solidaire, mais je dis : " attention ". »

C’est ici que l’amalgame se met en place, car comment comprendre cela autrement que comme une qualification des déclarations d’Éric Zemmour ? Edwy Plenel semble poser ici que ce que dit le polémiste est de l’ordre de la caricature, tout comme les dessins de Charlie. Or non, il ne s’agit pas de caricature, mais d’insulte, du point de vue de bon nombre d’observateurs dont je fais partie. Mais à nouveau ceci n’est pas l’objet de cette démonstration, retenons juste que « caricature » sert de pivot et regroupe Charlie et Éric Zemmour une première fois. Edwy Plenel demande alors :

« Comment vous allez expliquer à un jeune dans un lycée aujourd’hui qu’il doit pas dire n’importe quoi dans la cour de récréation, qu’il doit pas insulter quelqu’un parce qu’il est juif, parce qu’il est musulman, parce qu’il est autre chose ? »

L’insulte (Zemmour) et la caricature (Charlie) sont désormais synonymes dans les propos d’Edwy Plenel. Une nouvelle fois Yann Barthès fait preuve de bon sens :

« Insulter quelqu’un et faire des caricatures, c’est pas pareil. »

Ce à quoi Edwy Plenel répond, à nouveau, en disant oui et son contraire pour enfoncer le clou de l’amalgame :

« Non bien sûr, je suis bien sûr d’accord, mais je dis juste que dans ce moment de solidarité avec les caricatures, et avec les caricaturistes, on ne doit pas considérer que notre espace public doit avoir comme norme le fait de caricaturer l’autre. »

Donc si l’on suit Edwy Plenel, être solidaire des caricaturistes assassinés c’est affirmer que faire des caricatures n’est pas normal, ce qui est assez logique puisqu’il vient de nous dire que faire des caricatures et insulter, c’est la même chose. Il n’a pas dit « insulter l’autre », mais bien « caricaturer l’autre ». Les dessinateurs de Charlie sont morts parce qu’ils ont insulté l’autre de la même manière qu’Éric Zemmour, voilà ce que nous dit Edwy Plenel remis à l’endroit. Et il parachève son théorème en assénant :

« La caricature est un genre, c’est une transgression, c’est un art. Mais la vie ensemble n’est pas la transgression, la vie ensemble ce n’est pas s’insulter et se caricaturer. »

Les deux actes, l’insulte et la caricature, sont définitivement amalgamés, fondus en un seul : Charlie = Zemmour, CQFD.

Edwy Plenel nous avait habitués à mieux que ce genre de déclarations à l’emporte-pièce. Dégrader la caricature, la stigmatiser en l’amalgamant à l’insulte voire au révisionnisme, c’est décidément une bien étrange façon de défendre un « art » et la liberté d’expression. C’est aussi une piètre manière de mener une campagne « pour les musulmans », pour reprendre le titre d’un ouvrage dans lequel Edwy Plenel cite entre autres un livre de Pierre Tevanian dont j’ai démontré ici même qu’il s’appuyait sur un trucage grossier des écrits de Marx. Triste époque…



Transcription de l’entretien :

Yann Barthès : Cette une de Charlie, beaucoup de musulmans la trouvent choquante, et vous ?

Edwy Plenel : Moi je défends le droit pluraliste dans la presse, et le droit, donc, à la caricature. Mais je ne pense pas que toute la presse est la même. Je n’aurais pas pour ma part… On l’a mise, hein, sur Médiapart par solidarité.

Y.B. : Est-ce que vous la trouvez choquante ?

E.P. : Je pense, je comprends que des gens puissent la trouver choquante. Je pense qu’on a des sensibilités. Je suis pas pour qu’on tue, et je trouve scandaleux, et comme nous tous, et comme tous nos compatriotes de toute origine, qu’on tue pour ça. Mais…

Y.B. : Est-ce que vous, vous la trouvez choquante ?

E.P. : Moi, personnellement, non, je suis pas concerné, mais… Comment dire… Je vais vous dire la vérité, c’est que…

Y.B. : Il y a beaucoup de « mais » dans ce que vous dites.

E.P. : Oui, parce que c’est un sujet délicat. Mais le sujet délicat c’est que je suis pas dans l’idée que dans le débat public, surtout dans le moment que nous traversons, on peut tout prendre à la rigolade, tout prendre à l’ironie, tout prendre à la moquerie. Donc, je respecte cette transgression de la caricature. Mais, moi…

Y.B. : C’est pas justement le moment de défendre la rigolade et la moquerie ?

E.P. : Ça dépend si elle s’attaque à des gens, si elle s’attaque à des personnes, si elle s’attaque à des identités. C’est-à-dire qu’on ne peut pas… Je pense notamment…

Y.B. : Là on commence à faire des différences, dans ce que vous dites.

E.P. : Oui mais je pense que par exemple la haine ne peut pas avoir l’excuse de l’humour. On peut pas dire « voilà, j’insulte… ».

Y.B. : C’est le cas, là ?

E.P. : Pas là, non, pas là, non, pas là. Mais dans notre espace public c’est pas Charlie Hebdo notre problème. Évidemment. En revanche qu’est-ce qu’on a entendu dans des mois sur les grands médias ? Qu’est-ce qu’ont entendu nos compatriotes notamment d’origine, de culture et de croyance musulmanes, dans la bouche d’un Éric Zemmour ? Par exemple. Ils ont entendu des choses très choquantes, discriminantes, stigmatisantes. C’est ce que j’appelle faire… Agiter des épouvantails qui peuvent produire des monstres. Donc je pense qu’on doit réfléchir à ça. C’est-à-dire que le débat public ne peut pas avoir comme norme la caricature. Donc je soutiens, je défends, j’appuie, je suis solidaire, mais je dis : « attention ». Pour une raison toute simple. Comment vous allez expliquer à un jeune dans un lycée aujourd’hui qu’il doit pas dire n’importe quoi dans la cour de récréation, qu’il doit pas insulter quelqu’un parce qu’il est juif, parce qu’il est musulman, parce qu’il est autre chose, parce qu’il est noir, et ainsi de suite, qu’il doit se tenir sur les réseaux sociaux ? Si on lui explique ça, et on a raison, il faut que nous, dans l’espace public, on fasse attention.

Y.B. : Insulter quelqu’un et faire des caricatures, c’est pas pareil.

E.P. : Non bien sûr, je suis bien sûr d’accord, mais je dis juste que dans ce moment de solidarité avec les caricatures, et avec les caricaturistes, on ne doit pas considérer que notre espace public doit avoir comme norme le fait de caricaturer l’autre. La caricature est un genre, c’est une transgression, c’est un art. Mais la vie ensemble n’est pas la transgression, la vie ensemble ce n’est pas s’insulter et se caricaturer.

Y.B. : Pour…

E.P. : Est-ce que… C’est un peu « touchy », difficile, ce que je dis mais je pense qu’il faut le comprendre, dans le moment actuel. Faut se ressaisir, là-dessus.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
Avatar de l’utilisateur
com_71
 
Message(s) : 6402
Inscription : 12 Oct 2002, 00:14

Re: Attentats à Paris

Message par artza » 28 Jan 2015, 11:08

En matière de caricatures Plenel ne fut pas toujours aussi précautionneux. Il fut même malhonnête, calomnieux et ...très con.
artza
 
Message(s) : 2527
Inscription : 22 Sep 2003, 08:22

Re: Attentats à Paris

Message par com_71 » 28 Jan 2015, 19:17

lo a écrit :Victor-Hugo, Poitiers : menaces de sanctions contre un enseignant

Un enseignant de philosophie du lycée Victor-Hugo, situé au centre-ville de Poitiers, s'est vu signifier par le rectorat une suspension à titre conservatoire durant quatre mois, en vue d'un conseil de discipline, suite à un comportement prétendument indigne lors de la minute de silence en mémoire aux victimes de la tuerie de début janvier.

Alors qu'il n'était pas présent lors de cet acte de recueillement, il lui est reproché d'avoir fait l'apologie d'actes de terrorisme. Deux inspecteurs incriminent, quant à eux, des propos tenus en classe, rapportés par des parents d'élèves directement au rectorat.

De toute évidence, par cette mesure administrative et la poursuite judiciaire engagée, le recteur, représentant politique du gouvernement actuel, veut faire un exemple à l'encontre d'un enseignant, militant du DAL, dont l'indépendance d'esprit doit le chagriner depuis bien longtemps. Il est scandaleux qu'il soit sanctionné.

On peut être révulsé par les attentats des intégristes - et cet enseignant, bien connu du milieu associatif et politique poitevin, est à mille lieues de soutenir ces actes barbares - sans pour autant être prêt à marcher du même pas que les gouvernants qui bombardent à droite, à gauche, au gré des intérêts du capital français, et sans se reconnaître dans la brochette des Netanyahou, Bongo et consorts, qui se servent des droits démocratiques comme d'un paillasson. Un professeur de philosophie peut, peut-être, faire réfléchir et s'exprimer ses élèves plus efficacement, en ne s'en tenant pas à un silence lourd d'ambiguïtés.

Alors qu'il a affiché « Je suis Charlie », lors d'une récente réunion avec les chefs d'établissement de l'académie, le recteur montre, par cette sanction, le peu de cas qu'il fait de la liberté d'expression qu'il prétend promouvoir. La mobilisation pour exiger la réintégration de cet enseignant prend forme, portée par des organisations politiques (Ensemble, Jeunes écologistes, LO, NPA), le syndicat enseignant Snes-FSU, sous la forme d'une pétition, et un rassemblement de lycéens.

Correspondant LO
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
Avatar de l’utilisateur
com_71
 
Message(s) : 6402
Inscription : 12 Oct 2002, 00:14

Re: Attentats à Paris

Message par com_71 » 28 Jan 2015, 19:18

lo a écrit :Mulhouse : un enseignant réintégré

Un enseignant d'arts plastiques du collège Villon, à Mulhouse, a été suspendu lundi 17 janvier pour une durée de quatre mois avec traitement, pour avoir montré des caricatures au lendemain des attentats.

Abordant les élèves comme il a été demandé de le faire dans de nombreux établissements, l'enseignant a présenté des dessins provenant du monde entier qui rendent hommage aux victimes, dont des dessins de Charlie Hebdo.

Quelques élèves, puis des parents, lui ont alors reproché d'avoir montré deux caricatures de Mahomet. Un parent aurait menacé d'appeler à un rassemblement devant le collège. Puis, une fois que l'enseignant a été suspendu, la principale est venue demander des rapports écrits aux élèves. L'enseignant n'a même pas été entendu par le rectorat, qui lui a reproché une faute professionnelle grave et d'avoir porté atteinte à l'ordre public par sa seule présence. Rien de moins !

En pleine mobilisation pour la liberté d'expression, c'était le comble ! La direction de son établissement ainsi que le recteur préféraient lâchement s'aplatir devant la pression de quelques croyants, plutôt que d'affirmer haut et fort le droit à l'humour, voire à la critique, à propos des croyances moyenâgeuses que sont les religions.

Le lendemain, quelque 150 enseignants se retrouvaient devant la sous-préfecture à Mulhouse pour marquer leur solidarité avec l'enseignant et pour exprimer leur indignation devant sa suspension. La grande majorité des enseignants de ce collège populaire étaient d'ailleurs en grève pour le soutenir, et l'ensemble des syndicats de l'éducation de l'académie appelaient à leur tour à la grève le vendredi suivant, pour obtenir l'annulation de la suspension.

Peur de la mobilisation ? Pression du ministère après le discours de Hollande, qui a appelé à soutenir les enseignants dans leurs difficultés devant les réactions de certains élèves ? Toujours est-il que la suspension était annulée jeudi, ce qui était bien la moindre des choses.

Correspondant LO
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
Avatar de l’utilisateur
com_71
 
Message(s) : 6402
Inscription : 12 Oct 2002, 00:14

Re: Attentats à Paris

Message par com_71 » 28 Jan 2015, 19:20

lo a écrit :Enseignement moral... ou union nationale

Des enseignants, décontenancés par le comportement de certains de leurs élèves ces dernières semaines, se sont-ils sentis soulagés par l'annonce du plan de mobilisation de la ministre de l'Éducation nationale ? Pas sûr.

Najat Vallaud-Belkacem prévoit mille nouveaux formateurs, chargés de leur fournir des pistes sur la laïcité, l'enseignement moral et civique. La ministre en appelle à un sursaut collectif, une façon de transformer les enseignants en vecteurs de la propagande pour l'union nationale proclamée par Valls et Hollande.

Le plan de « mobilisation pour l'école » ne va pas jusqu'à prévoir un carnet de mobilisation pour une nouvelle guerre, mais il est tout de même prévu d'encourager une participation active des élèves aux commémorations patriotiques. Il s'agit de les amener à « comprendre la signification des rites de la République ». De quels rites et de quelle République s'agit-il ? Du patriotisme agité pendant les deux guerres mondiales ? De la IIIe République, qui a enfermé dans des camps les antinazis allemands et les antifranquistes espagnols réfugiés en France ? Du modèle que constitue la majorité des députés de cette même IIIe République, alors qu'ils ont voté le 10 juillet 1940 de transférer le pouvoir à la dictature de Pétain ? Ou des valeurs de la France coloniale, droite et gauche confondues, qui a mené des guerres féroces en Indochine et en Algérie contre des peuples qui voulaient secouer leur joug ?

Si cela consiste à expliquer à des jeunes qui se sentent à juste titre exclus de la société, parce qu'ils sont au chômage ou vivent dans les quartiers les plus déshérités, qu'ils appartiennent, au même titre que les plus riches, à la « communauté nationale », ça, c'est un mensonge !

Jean Sanday
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
Avatar de l’utilisateur
com_71
 
Message(s) : 6402
Inscription : 12 Oct 2002, 00:14

Re: Attentats à Paris

Message par artza » 29 Jan 2015, 08:11

...et n'oublions pas les massacres d'ouvriers par la république de juin 1848 et de mai 1871.
artza
 
Message(s) : 2527
Inscription : 22 Sep 2003, 08:22

Re: Attentats à Paris

Message par logan » 29 Jan 2015, 13:47

Un gamin de 14 ans risque 4 ans de prison à cause d'un tweet.

Un enfant de 8 ans est poursuivi pour "apologie d'acte de terrorisme ».
http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/art ... 55770.html

Une enseignante musulmane témoigne de la chasse aux sorcières dans l'éducation nationale, aussi bien au niveau des élèves que des profs :
http://leplus.nouvelobs.com/contributio ... croit.html
logan
 
Message(s) : 440
Inscription : 23 Fév 2004, 13:47

Re: Attentats à Paris

Message par Jacquemart » 29 Jan 2015, 17:28

Même si l'on n'a nulle envie de défendre les agissements et l'hypocrisie de l'Etat français depuis les attentats (et avant), un peu de rigueur dans la manière de rapporter les faits ne ferait pas de mal.

Je ne sais pas qui est cet adolescent qui risque 4 ans de prison, et je ne sais pas s'il se trouvera un juge assez stupide et crasseux pour les lui infliger. Mais jusqu'à plus ample informé, l'enfant de huit ans n'a pas été « poursuivi », et l'affaire ne se résume peut-être pas à un directeur d'école raciste et à des flics imbéciles : http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/art ... 55770.html

Quant au témoignage de l'enseignante, je veux bien qu'on parle de « chasse aux sorcières », mais il faut quand même avoir un minimum le sens des réalités. Et pour ma part, j'ai un témoignage d'enseignante maghrébine qui raconte très exactement le contraire, disant que les seuls profs qu'elle ait entendu en quinze ans de carrière tenir des propos racistes étaient des antisémites et des maghrébins (l'un n'empêchant parfois pas l'autre). Alors, quand cette dame parle (sans en parler) de « toutes les vexations, de toutes les situations injustes auxquelles j'ai été confrontée, de l'école maternelle jusqu'au doctorat », ou de « l'expérience, [qu'elle] continue de faire quotidiennement, du racisme inhérent à cette institution [l'éducation nationale] » on a quand même le droit de lever un sourcil.
Avatar de l’utilisateur
Jacquemart
 
Message(s) : 203
Inscription : 16 Déc 2003, 23:06

Re: Attentats à Paris

Message par manitas » 29 Jan 2015, 19:39

Jacquemart a écrit :Quant au témoignage de l'enseignante, je veux bien qu'on parle de « chasse aux sorcières », mais il faut quand même avoir un minimum le sens des réalités. Et pour ma part, j'ai un témoignage d'enseignante maghrébine qui raconte très exactement le contraire, disant que les seuls profs qu'elle ait entendu en quinze ans de carrière tenir des propos racistes étaient des antisémites et des maghrébins (l'un n'empêchant parfois pas l'autre). Alors, quand cette dame parle (sans en parler) de « toutes les vexations, de toutes les situations injustes auxquelles j'ai été confrontée, de l'école maternelle jusqu'au doctorat », ou de « l'expérience, [qu'elle] continue de faire quotidiennement, du racisme inhérent à cette institution [l'éducation nationale] » on a quand même le droit de lever un sourcil.


On ne doit pas connaître les mêmes profs. Je me souviens encore de ma professeur d'anglais dire à un élève salvadorien "You're not in your coconut tree!" ("Tu n'es pas dans ton cocotier!"). Cette même prof venait d'un milieu de colons français au Maroc. C'est un exemple.

Encore aujourd'hui j'ai des échos de profs sur des collègues ambigus ou qui tirent franchement vers le racisme, sur fond d'un vrai mépris social pour leurs élèves. Pas la majorité mais cela existe.

Bien sûr je trouve cela très bien que des profs aillent à l'encontre des préjugés de leurs élèves. Mais certains profs en ont aussi, des préjugés. La société est gangrénée de ces préjugés, ce serait quand même incroyable que l'éducation nationale en soit exempte!
manitas
 
Message(s) : 20
Inscription : 16 Avr 2005, 22:59

Re: Attentats à Paris

Message par Jacquemart » 29 Jan 2015, 20:02

Je ne me suis peut-être pas bien exprimé (tout est affaire de nuances, et ce n'est pas si facile de ne pas caricaturer). Je n'ai pas dit ni pensé, que l'école pouvait être exempte de racisme. Des profs racistes, bien sûr qu'il y en a. Mais comme tu le dis toi-même (enfin, c'est ce que je crois comprendre), il y a sûrement bien plus de mépris social que de racisme proprement dit (sans même parler « d'islamophobie »).

Je réagissais à un témoignage qui peint l'école comme une institution foncièrement et quotidiennement raciste. Et là, désolé, c'est non seulement outrancier, mais c'est franchement faux.
Avatar de l’utilisateur
Jacquemart
 
Message(s) : 203
Inscription : 16 Déc 2003, 23:06

PrécédentSuivant

Retour vers Politique française

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 5 invité(s)