Trotsky dans Céline et Poincaré - 1933 a écrit :"Nulle part on ne parle aussi volontiers de la " religion du patriotisme " que dans cette république laïque. Tous les attributs dont l'imagination humaine gratifie le Père, le Fils et le Saint-Esprit, le bourgeois français les transfère à sa propre nation. Et comme la France est du genre féminin, elle revêt du même coup les traits de la Vierge Marie. Le politicien apparaît comme un prêtre laïc d'une divinité sécularisée. La liturgie du patriotisme, mise au point avec la dernière perfection, constitue un chapitre indispensable du rituel politique. Il est des mots et des tournures qui, au Parlement, provoquent automatiquement des applaudissements, tout comme certaines paroles liturgiques, chez le croyant, appellent la génuflexion et les larmes." ) "Nulle part on ne parle aussi volontiers de la " religion du patriotisme " que dans cette république laïque. Tous les attributs dont l'imagination humaine gratifie le Père, le Fils et le Saint-Esprit, le bourgeois français les transfère à sa propre nation. Et comme la France est du genre féminin, elle revêt du même coup les traits de la Vierge Marie. Le politicien apparaît comme un prêtre laïc d'une divinité sécularisée. La liturgie du patriotisme, mise au point avec la dernière perfection, constitue un chapitre indispensable du rituel politique. Il est des mots et des tournures qui, au Parlement, provoquent automatiquement des applaudissements, tout comme certaines paroles liturgiques, chez le croyant, appellent la génuflexion et les larmes."
Contrairement à ce que pourrait faire croire une lecture pour le moins peu attentive, cet extrait frôle ici le hors-sujet. Car Trotsky, ici, ne s'en prend pas du tout à l'anti-cléricalisme bourgeois, dans son tour "laïque" - et non laïc -, ou pas. Il ne s'en s'en prend vraiment d'ailleurs pas plus à la religion, mais simplement au patriotisme élevé au niveau d'une religion...
L'idéologie de la laïcité n'est pas évoquée. Dans "république laïque" et "prêtre laïc", laïc (masc.) et laïque (fém.) doit s'y lire, la seconde fois par antiphrase, comme
"étranger au ministère de l'Eglise".
Quoi qu'il en soit, l'article mérite d'être lu en entier, ainsi que l'ouvrage qui y est critiqué : "Voyage au bout de la nuit" de L.F. Céline.
https://www.marxists.org/francais/trots ... 330510.htm