par Plestin » 17 Mai 2017, 18:33
Alors super, on a désormais le Lyonnais Gérard Collomb comme premier flic de France ! Ce "socialiste" dont Raymond Barre, ancien maire de Lyon, laissait entendre qu'il serait le meilleur de ses successeurs possibles, nous avait déjà habitués à pas mal de surprises, par exemple un petit pèlerinage à Rome pour voir le pape de temps en temps, entre deux répressions des éboueurs en grève et trois privatisations de services municipaux.
Et puis, on a une ancienne DRH de Danone comme ministre du travail, ça c'est cool. Et aussi un directeur d'une "des trois plus grandes écoles de management", l'ESSEC, comme ministre de l'éducation nationale : nul doute qu'il va régler comme il faut les problèmes des quartiers populaires.
Il y a Gérald Darmanin, jeune loup de la droite, maire de Tourcoing et grand spécialiste des campagnes électorales, qualité indispensable pour s'occuper du budget, de la fonction publique, de la Sécurité sociale et "de la réforme de l'Etat". Celui-là, Sarkozy l'avait repéré dans une vie antérieure et, comme dit Le Monde, "M. Darmanin est à l’aise dans les médias et il a une fibre sociale qui plaît à l’ancien chef de l’Etat, soucieux de reconquérir les couches populaires". Que du social, on vous dit !
On a aussi Bruno Le Maire qui, faute d'avoir été sélectionné lors des primaires de la droite, nous fait un retour secondaire : sorti par la porte, il rentre par la fenêtre ! Le chantre de droite de la lutte contre "l'assistanat" étant nommé ministre de l'économie, nul doute qu'il s'en prendra aux milliards versés à fonds perdus aux entreprises, à moins que je n'aie pas tout compris.
Un peu comme Bayrou, qui pourra tranquillement bouquiner tout en gardant les sceaux, pendant que sa bonne copine Marielle de Sarnez s'occupera de ses affaires européennes.
Ou comme Le Drian, recyclé du gouvernement Hollande, qui passe de l'armée à l'Europe et aux affaires étrangères.
Une nouveauté, on a aussi une directrice de maison d'édition - oh, pas la pire, Actes Sud - au ministère de la Culture.
J'allais oublier Nicolas Hulot... Le ministre de la transition, pardon du transit, des camions de bois écologiques. Celui par lequel les énergies renouvelables arrivent (mais il n'habite pas à côté des usines qui les produisent !) En tout cas, ça équilibre bien un Premier ministre ex-spécialiste du lobbying pro-nucléaire auprès des parlementaires quand il était chez Areva, et qui a aussi voté contre toutes les lois sur la transition écologique et sur la biodiversité. Sans compter sa position pro-Notre-Dame-des-Landes. On va bien rigoler...
Et puis, il y a tous les candidats mini-Macron aux législatives, dont une bonne partie sont issues "de la société civile" évidemment. C'est-à-dire, des gens qui ne sont pas encore des politiciens, mais que l'on met à la place des politiciens pour qu'ils le deviennent eux aussi.