Plestin a écrit : Le même Sanofi a pourtant commencé à travailler sur un vaccin contre le virus Zika qui a fait récemment parler de lui au Brésil : les travaux étaient financés en grande partie par l'armée américaine. Mais, le nombre de cas de Zika chutant, les budgets américains ont été réduits... et Sanofi a donc stoppé ses recherches !
Je n'ai pas trouvé d'explication concernant le fait que cette vaccination ne s'adresse pas à tous les jeunes hommes. Et à vrai dire, sans présumer de leur orientation sexuelle, il me semblerait logique de vacciner tous les jeunes gens, filles et garçons, avant l'âge de leur premier rapport.
Vaccination contre l’hépatite B : retour sur la polémique
Publié le 30 jan. 2014 à 20h15 • Mis à jour le 3 fév. 2014 à 18h40
Auteur : Jean-Louis KOECK
Il y a maintenant près d'une vingtaine d'années, surgissait dans les médias une violente polémique sur la vaccination contre l'hépatite B, accusée de déclencher des cas de sclérose en plaques. Cette polémique était d'autant plus surprenante qu'elle était limitée à la France. Au fur et à mesure des années, aucun élément scientifique n'étant venu confirmer cette suspicion, les craintes se sont amendées mais ont laissé jusqu'à aujourd'hui encore des séquelles, de nombreuses personnes s'interrogeant sur la sécurité du vaccin anti-hépatite B.
Cet article retrace les éléments du concours de circonstances qui a conduit à l'échec de la politique vaccinale contre l'hépatite B en France pendant de nombreuses années.
La chronologie des événements peut être résumée de la manière suivante. En 1993, l'Organisation mondiale de la santé recommande la vaccination universelle contre l'hépatite B. En décembre de la même année, le Conseil supérieur d'hygiène publique de France (CSHPF) et le Comité Technique des Vaccinations (CTV) recommandent cette vaccination en France pour les nourrissons, avec un rattrapage pour les adolescents âgés de 11 à 17 ans et pour les personnes à risques.
Une vaccination en milieu scolaire est annoncée fin juin 1994 pour la rentrée de septembre 1994, mais sans définition préalable d'une stratégie précise et argumentée. Une enquête réalisée en 1992-1994 montrait que 40 % des médecins n'étaient pas favorables à la vaccination des nourrissons, tandis que 97 % d'entre eux étaient favorables à la vaccination des adolescents. Mais les adolescents représentaient en 1994 une nouvelle population à vacciner dont les caractéristiques, mal connues, n'ont pas été suffisamment prises en compte. L'information sur la vaccination a été délivrée dans la précipitation aux médecins, au public et aux médias, avec une certaine dramatisation. Le nourrisson, normalement prioritaire, passait au second plan. Mal contrôlée, l'information a été prise en main par les laboratoires producteurs de vaccin qui, en rupture de stock au début de l'opération, avaient rapidement augmenté leur production.
Le résultat fût un dépassement de la cible et la vaccination de nombreux adultes, aboutissant à un tiers de la population française vaccinée, ce qui ne s'est produit dans aucun autre pays. Ainsi, la vaccination a concerné des tranches d'âge où la fréquence de la sclérose en plaques est plus élevée, tandis que l'inscription de cette maladie dans la liste des affections de longue durée durant la même période a pu donner l'impression d'une augmentation du nombre de cas de cette affection démyélinisante.
De plus, des incidents sont survenus lors de la campagne scolaire (par exemple, l'administration d'un vaccin mal dosé). La médecine scolaire et le corps enseignant se sont montrés réticents. Lorsque, fin 1995, des cas de sclérose en plaques sont notifiés chez des sujets vaccinés récemment contre l'hépatite B, un emballement se produit à nouveau mais dans l'autre sens. Des enquêtes sont demandées, des associations anti-vaccinales interviennent et, toujours dans une certaine précipitation et sans concertation avec les instances compétentes, la vaccination en milieu scolaire est arrêtée en octobre 1998. Dès lors, on comprend que toutes les modifications du calendrier vaccinal (passage de 4 à 3 doses pour le nourrisson, intervalle de 10 ans pour le rappel au lieu de 5 ans) furent considérées par certains comme des reculades, la reconnaissance de risques que l'on voulait cacher…
Initialement, les médias n'étaient pas hostiles à la vaccination contre l'hépatite B. Au début des années 1990, les données épidémiologiques concernant l'hépatite B qui auraient permis de justifier la vaccination contre cette maladie étaient insuffisantes. En 1995, en l'absence d'enquête nationale, la prévalence du portage avait été estimée à une valeur comprise entre 0,2 % et 0,5 %, soit environ 100.000 porteurs du virus. Les médias avaient souligné cette insuffisance : lorsqu'un doute est apparu, ils ont été moins enclins à défendre la vaccination contre l'hépatite B et certains d'entre eux sont devenus hostiles.
Il a fallu attendre longtemps après, en 2004, pour qu'une enquête nationale de prévalence du portage de l'Ag HBs soit réalisée, permettant d'estimer celle-ci à 0,65 % dans la population adulte métropolitaine, soit 281.000 adultes porteurs chroniques du virus. Ainsi, le poids réel de l'hépatite B en France métropolitaine était-il près de trois fois plus important que la valeur estimée, et contestée, lors du lancement de la campagne de vaccination !
Les enseignements à retenir de cette affaire pourraient être les suivants :
Dans une campagne de ce type, les autorités de santé doivent s'impliquer clairement ;
L'information concernant l'épidémiologie de la maladie à prévention vaccinale doit être mise à jour et diffusée, notamment dans la presse écrite ;
La politique vaccinale doit être justifiée de façon précise et argumentée ;
Une concertation doit être mise en place avec les partenaires et la stratégie retenue doit être expliquée aux médecins ;
Si une campagne d'information est décidée, la stratégie doit être établie en cohérence avec les autres plans de lutte ;
Une validation scientifique des messages médiatiques est nécessaire ;
Il est nécessaire de s'assurer que les messages de santé publique ne sont pas altérés ;
Les campagnes de communication parallèles par les laboratoires pharmaceutiques doivent être évitées ;
Les messages délivrés doivent être adaptés au contexte socioculturel et aux groupes de population visés ;
Les autres vaccinations réalisées au même âge et les couvertures vaccinales obtenues pour celles-ci doivent être prises en compte.
Par la suite, la couverture vaccinale contre l'hépatite B des nourrissons a fortement progressé depuis le remboursement du vaccin hexavalent Infanrixhexa (diphtérie-tétanos-poliomyélite-tétanos-Haemophilus influenzae type b-hépatite B), passant d'environ 25 % en 2004 à 88 % en 2012, sans donner lieu à une augmentation particulière ou inattendue des effets indésirables.
Le rapport d'évaluation du plan national de lutte contre les hépatites virales B et C, 2009-2012 souligne, parmi les actions essentielles pour lutter contre ces infections, la nécessité de renforcer le dépistage de l'hépatite B, mais aussi l'impact de la qualité de l'information et de la communication sur les moyens de se protéger et de traiter (2). Alors que la vaccination contre l'hépatite B est recommandée en France, en population générale et pour des personnes exposées à un risque particulier, le suivi vaccinal en termes de couverture vaccinale doit être amélioré. Il n'y a pas de données disponibles au niveau national, concernant la couverture vaccinale des populations ayant des pratiques sexuelles à risque ou des nourrissons nés de mère porteuse de l'Ag HBs.
En résumé, la vaccination contre l'hépatite B a été constamment contestée en France depuis 1995. Les critiques de la stratégie passée et actuelle mettent en cause les décisions de santé publique. Il y a des doutes de collusion avec l'industrie, et des reproches sur la dramatisation en 1995. D'où l'importance d'un dialogue entre experts et autorités de santé, médecins praticiens et de santé publique, familles et médecins ou pharmaciens, journalistes. Il est nécessaire de communiquer sur les bénéfices et les risques en évitant des débats médiatiques stériles, même si la notion de risque statistique d'un effet indésirable lié au vaccin est difficile à expliquer.
Spark 13 novembre a écrit :États-Unis : épidémie d’hépatite en Californie
« Quand un policier de Los Angeles a déclaré une hépatite A, les responsables du syndicat de la police ont demandé à la ville de vacciner 1 600 policiers. “Nous ne pouvons pas, ont répondu les autorités municipales, nous n’avons que 100 vaccins contre l’hépatite A.” Au milieu d’une épidémie d’hépatite A, et alors que la Californie a déclaré l’état d’urgence, la ville de Los Angeles n’aurait que 100 vaccins de disponibles ? Cela suffit à montrer que la santé publique n’est pas dans les priorités des responsables de Los Angeles.
C’est en premier lieu leur indifférence pour le bien-être de la population qui a, au moins en partie, rendu cette épidémie possible. Celle-ci, qui a commencé dans le comté de San Diego, au sud de l’État, et s’est étendue aux comtés de Los Angeles et de Santa Cruz, a surtout frappé les sans-abri, en raison d’une insalubrité extrême. Le nombre de sans-abri a augmenté en raison des suppressions d’emplois et des baisses de revenu. Les prix des logements et les loyers ont explosé, faisant de nombreux sans-abri.
Au lieu de les traiter comme un problème social et de les aider, les autorités les criminalisent et essaient de les chasser hors des quartiers riches. C’est ainsi que, dans le quartier miséreux de Skid Row (les « bas-fonds ») de Los Angeles, il n’y a que neuf WC disponibles pour les 1 800 sans-abri qui y vivent. Nombre d’entre eux doivent faire leurs besoins dans la rue, et le virus de l’hépatite A se transmet ainsi à d’autres. Ne pas être en mesure de se laver les mains contribue à propager la contagion.
Une fois qu’une épidémie comme celle de l’hépatite A éclate, le système capitaliste lui permet de se diffuser rapidement. Le vaccin contre l’hépatite A est cher. Les firmes qui le fabriquent, les géants de la pharmacie Merck et GlaxoSmithKline, fixent des prix élevés pour augmenter leurs profits, pas pour le rendre abordable.
On dit souvent que l’hépatite A est une maladie du tiers-monde, parce qu’elle se répand en raison de l’insalubrité, combinée à la pauvreté. Mais ces conditions existent et se propagent dans le riche sud de la Californie. Comme la pauvreté du tiers-monde, la poussée évitable d’hépatite A, dans cette Californie qui appartient au premier monde, est un résultat direct du système capitaliste. »
The Spark
com_71 a écrit :Plestin a écrit : Le même Sanofi a pourtant commencé à travailler sur un vaccin contre le virus Zika qui a fait récemment parler de lui au Brésil : les travaux étaient financés en grande partie par l'armée américaine. Mais, le nombre de cas de Zika chutant, les budgets américains ont été réduits... et Sanofi a donc stoppé ses recherches !
Dans le sillage de l'épidémie brésilienne, il y a eu (ou il y a ?) l'épidémie de Zika dans la Caraïbe, donc dans les Antilles françaises. Si on en a un peu entendu parler en France, dans le même temps, au début, cela a été totalement occulté aux Antilles mêmes. Et quand on en a parlé, du bout des lèvres, quand les autorités médicales ont préconisé un renforcement des suivis et contrôles prénataux des femmes enceintes, les naissances d'enfants atteints de microcéphalie (de l'ordre officiellement maintenant d'une dizaine en Martinique), ont été délibérément cachées.
On peut penser que cette discrétion est due au poids très important de l'Eglise dans la vie, publique comme privée, antillaise. La maladie compromettait le développement de l'encéphale des foetus, donc impliquait l'éventualité d'un accroissement des avortements thérapeutiques, auxquels l'Eglise reste hostile, comme à tous les avortements...
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