Coeur indigné, autobiographie d'un ouvrier afro...

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Message par artza » 20 Oct 2017, 08:48

... américain Charles Denby en souscription aux éditions Plein-Chant.

http://npnf.eu/IMG/pdf/annoncedenby.pdf
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Re: Cooeur indigné, autobiographie d'un ouvrier afro...

Message par com_71 » 20 Oct 2017, 11:51

Je l'ai lu il y a X années sur le conseil de camarades. Conseil avisé. La 4ème de couverture est ambiguë, s'agit- il d'une édition couvrant une période plus large que l'originale ?

edit : Ce n'est pas une 4ème de couverture, et la réponse est dans le texte de présentation : cette édition est complétée par rapport à l'originale.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Re: Cooeur indigné, autobiographie d'un ouvrier afro...

Message par artza » 22 Oct 2017, 08:02

Une présentation de Charles Denby suivie de trois chapitres de son bouquin:

https://libcom.org/history/testimony-black-worker-charles-denby
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Re: Cooeur indigné, autobiographie d'un ouvrier afro...

Message par com_71 » 22 Oct 2017, 14:59

Oui, à l'époque de ma lecture, le dernier chapitre cité ci-dessus (le 16), avait particulièrement retenu mon attention... mais attendons la parution en français.
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Re: Cooeur indigné, autobiographie d'un ouvrier afro...

Message par artza » 15 Nov 2017, 08:38

J'ai reçu le bouquin.

Très belle édition à l'ancienne.

Plein Chant, éditeur-imprimeur et si j'ai bien compris distribue lui-même, travaille à l'ancienne. De la belle ouvrage.
Maintenant j'ai plus qu'à lire le bouquin.

Ah oui, Plein Chant aime à (ré)éditer pas mal d'"écrivains prolétariens" (Poulaille etc...) quelques titres valent le coup.

Tiens par exemple, Passage à niveau de Georges David (1ère édit. Editions sociales internationales -PCF- 1935) est proposé en souscription jusque fin novembre 22017.
http://www.pleinchant.fr/titres/Voixdenbas/David.html

Georges David, horloger à Mirebeau dans le Poitou.
Pour Michel Ragon (les écrivains du peuple 1953) "Passage à niveau" est son meilleur roman.

"...sous la troisième république, on rencontrait dans le peuple plus de gens ayant faim que de citoyens heureux...dans nos régions agricoles à la terre opulente et généreuse, sous le ciel léger, si léger, de Touraine et du Poitou; Temps gueusards..."
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Re: Cooeur indigné, autobiographie d'un ouvrier afro...

Message par com_71 » 16 Mai 2018, 23:08

Je viens de terminer "Passage à niveau". Le "passage" vers la classe ouvrière d'un gueux qui refuse de devenir valet de ferme...

Depuis le soir où, à la cantine de la « Patte-d'Oie », Josèpha coucha contre un panneau de la cuisine, sur deux bottes de paille, tout ce que j'avais pu lui trouver, elle fut mon amie ardente, mais mon amie, seulement. J'étais riche. La charrette à bras ne me pesait guère. Débauché de la « Patte-d'Oie », je bricolai, garçon livreur, à l'imprimerie à Saurer. Et je partis, sans hargne, faire mon service militaire. Un an, comme fils de veuve, à Beauvais-la-Cathédrale. Nous nous écrivions quand nous avions des sous pour acheter des timbres : moi, des lettres empêtrées de Beauceron, elle, des pages courtes qui m'enchantaient, me brûlaient, et dont j'étais orgueilleux. Misérable, et ne se repentant point d'avoir dépensé 400 francs pour la pierre funéraire du vieux Moracchi, elle gagnait 25 sous par jour dans une maroquinerie, demeurait rue de la Roquette et ne demandait de pain à personne.


http://www.pleinchant.fr/titres/Voixdenbas/David.html
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Re: Coeur indigné, autobiographie d'un ouvrier afro...

Message par Byrrh » 16 Juin 2020, 22:06

com_71 a écrit :Oui, à l'époque de ma lecture, le dernier chapitre cité ci-dessus (le 16), avait particulièrement retenu mon attention... mais attendons la parution en français.

En ce moment, je lis Cœur indigné et j'en suis au fameux chapitre 16. Ce qu'on y trouve au sujet des responsables du SWP américain - leurs conceptions concernant les luttes des Noirs, et les relations dites "interraciales" entre hommes noirs et femmes blanches - corrobore malheureusement ce qu'on pouvait déjà lire sous la plume de Daniel Guérin dans son autobiographie Le feu du sang.

Ça se passait juste après la guerre, à peu près à la même époque que le récit de Denby. Guérin évoquait les réflexions adressées à un militant noir par Rose, la compagne de James Cannon : elle lui reprochait, du fait de sa relation avec une femme blanche, de mettre en péril la réputation du SWP ; elle lui conseillait de sortir plutôt avec une femme noire...

Plus loin, Guérin évoque Gus Hall (s'agit-il du futur dirigeant du PC américain ?), permanent du Syndicat des marins de commerce de New York, syndicat qui pratiquait la discrimination raciale en termes d'embauche. Mais le SWP, qui cherchait à faire embaucher quelques-uns de ses militants blancs, avait tendance à ménager Gus Hall ; dans les réunions syndicales, les travailleurs noirs qui dénonçaient la discrimination ne reçurent aucun soutien des membres du SWP.
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Re: Coeur indigné, autobiographie d'un ouvrier afro...

Message par com_71 » 17 Juin 2020, 09:19

De mémoire, il s'agit de la sortie d'une réunion de cellule du SWP, où les militants noirs se regroupent distinctement, et à l'écart, des militants blancs.

Il est malheureusement possible que cette scène rapportée soit significative de préjugés s'exprimant y compris sur les militants du SWP. Mais il pourrait aussi s'agir d'une attitude dictée par la nécessité de discrétion, attitude discutée et acceptée par l'ensemble des militants présents. Je vais relire le ch. 16.

Idem pour les faits rapportés par D. Guérin. En a-t-il été un témoin direct ? (Je n'ai pas lu ce texte.)
On peut imaginer que Rose conseilla la discrétion à son camarade noir pour de bonne raisons.
Et pour l'attitude syndicale, une tactique des militants du SWP ? Comment la discrimination était dénoncée et par qui ?

Ces questions sont posées. Il faut cependant se méfier de conclusions hâtives.
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Re: Coeur indigné, autobiographie d'un ouvrier afro...

Message par Byrrh » 17 Juin 2020, 09:47

Au-delà du fait de chercher à ne pas tirer de conclusions hâtives, nous ne sommes évidemment pas obligés de défendre les dirigeants du SWP de l'époque sur tous les sujets. Et si jamais il s'avère qu'il y a eu des erreurs ou de révoltantes sottises, il est plutôt sain de les désigner comme telles et de ne pas trouver des excuses à ces dirigeants d'autrefois. Parce que des excuses, on finit toujours par en trouver, hein ?...

Pour revenir à Guérin, après ces quelques remarques sur le SWP du milieu des années 1940, il se croit permis d'écrire bêtement : "Ce sont les trotskystes américains qui, malgré leur indéniable militantisme, m'ont fait cesser, pour toujours, de croire aux vertus des partis révolutionnaires de type autoritaire et léniniste". C'est ce que j'appelle jeter le bébé avec l'eau du bain ; les erreurs des petites organisations trotskystes en tel ou tel endroit du monde, à telle ou telle époque, ne sauraient suffire à jeter le discrédit sur le trotskysme dans son entier. Qui plus est, ces erreurs n'ont jamais été des crimes, des actes anti-ouvriers : c'est, entre autres, ce qui distingue le marxisme révolutionnaire du stalinisme.
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Re: Coeur indigné, autobiographie d'un ouvrier afro...

Message par com_71 » 17 Juin 2020, 10:05

Byrrh a écrit :si jamais il s'avère qu'il y a eu des erreurs ou de révoltantes sottises, il est plutôt sain de les désigner comme telles et de ne pas trouver des excuses à ces dirigeants d'autrefois. Parce que des excuses, on finit toujours par en trouver, hein ?...


Bien d'accord, "si jamais il s'avère...". L'important est de tirer les leçons pour l'avenir, et ne pas considérer que l'on est naturellement protégés (par quoi ?) et à l'abri d'une adaptation regrettable aux conditions ambiantes.
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