Ne ratez surtout pas le début du film.
Ce sont des images saisissantes et terribles illustrant la violence de la domination bourgeoise en référence aux fameux articles sur le vol des bois de Marx.
Sur le plan chronologique cela se passe entre 43 et 48 donc exil parisien, puis belge jusqu’au Manifeste.
C’est globalement sympa donc je vais me permettre d’être un peu critique. (On aime les logiques paradoxales sur ce forum…)
1) Dans une des scènes du film, Marx fait une conférence à Paris, donc entre 43 et 45, où le réalisateur met dans la bouche du jeune Karl le terme « force de travail ». La scène fait peut-être référence aux conférences bruxelloises de 47 à l’origine de « Travail salarié et Capital ».
C’est beaucoup trop tôt. La distinction travail/force de travail, qui est un point-phare du travail théorique de KM, a nécessité une période de maturation plus longue. Elle n’apparaît que bien plus tard.
2) Le générique de fin est constitué d’une série d’archives photographiques de moments forts du XX-ième siècle. On y voit Allende, le Che ou Mandela. Pas de référence à la révolution russe, ni Lénine, ni Trotsky. C’est caractéristique de la période actuelle ! Alors que le film finit par la rédaction du Manifeste du parti communiste et la transformation de la Ligue de Justes en Ligue des communistes Raoul Peck doit estimer qu’Allende ou Mandela sont davantage dans la continuité de Marx et Engels que les bolcheviks d’Octobre 17, malheureux « chiens crevés » d’aujourd’hui.
Cela gâche un peu le plaisir.
Enfin allez-y quand même, c’est bientôt dans les salles de cinéma.
Bon le dernier pluriel est peut-être hasardeux !