privatisation de la SNCF ?

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Re: privatisation de la SNCF ?

Message par com_71 » 15 Mars 2018, 18:18

Patrocle a écrit :l'attitude de LO, qui contente d'appeler uniquement à la révolution, aboutit à rendre les travailleurs responsable de la situation de blocage des luttes...


Des vilains pas beaux, moi j'vous dis... :lol: :lol:
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Re: privatisation de la SNCF ?

Message par Plestin » 15 Mars 2018, 19:42

Patrocle a écrit :

(...) l'attitude de LO, qui contente d'appeler uniquement à la révolution, aboutit à rendre les travailleurs responsable de la situation de blocage des luttes dans une sorte de moralisme qui finalement laisse le champ libre au patronat et aux bureaucraties.


Je ne sais pas où tu as vu ça, précisément au moment où dans notre journal et dans nos bulletins on fait une vraie campagne d'explication en direction des travailleurs sur la nécessité de soutenir les luttes des cheminots et d'y participer.

Par exemple, extrait de l'éditorial des bulletins d'entreprise du 5 mars :

(...) Si nous ne mettons pas un coup d’arrêt à cela, où en serons-nous dans cinq ou dix ans ? Il faut que le monde du travail défende ses intérêts contre le grand patronat et ses valets politiques. Il faut renouer avec les luttes collectives, pour inverser le rapport de force.

La première chose que l’on peut faire est d’exprimer notre solidarité et notre soutien aux cheminots. Macron leur a déclaré la guerre. Si les cheminots réussissent à le faire reculer, l’ensemble du monde du travail en sera renforcé politiquement et moralement. Dans le cas contraire, la bourgeoisie et Macron redoubleront d’arrogance et de coups contre les travailleurs. C’est pourquoi le combat des cheminots nous concerne tous.

Une campagne anticheminots fait rage. Qui l’a lancée ? C’est le gouvernement, qui compte un nombre inédit de millionnaires, dont Florence Parly, la ministre des Armées, qui a travaillé à la SNCF « hors statut » pour le salaire modique de 52 000 euros mensuels. Et tout ce que les médias comptent de journalistes employés à vie et abonnés aux privilèges se déchaînent pour la relayer.

Ne nous laissons pas abuser : ce sont nos ennemis qui parlent et, à travers eux, les vrais privilégiés que sont les Arnault, Bolloré, Bouygues, Vinci. Et ces gens-là n’ont pas de honte. Ils n’en ont jamais assez et Macron est prêt à leur en donner encore plus !

Quant aux cheminots, ce sont des travailleurs qui doivent cotiser 41,5 ans pour une retraite complète, qui connaissent le travail en équipes, de week-end et de nuit. Et, oui, ils ont conservé une certaine sécurité de l’emploi et une grille salariale qui progresse à l’ancienneté. Ils ont mille fois raison de vouloir les défendre. En étant avec eux, c’est nos intérêts de travailleurs que nous défendons.

Le 15 mars, les personnels des EHPAD et des services à domicile seront de nouveau en grève et manifesteront dans la rue ainsi que les retraités. Le 22 mars, une journée de grève et de manifestation réunira les salariés de la fonction publique et les cheminots. Il faut en être, et participer à cette journée le plus nombreux possible.



Et dans tous nos bulletins à la SNCF (il y en a pas mal...), choix de faire des échos communs pour armer les cheminots avec des arguments :

Sondage : les dés sont pipés
07 Mars 2018

Les médias ont passé en boucle le résultat d’un sondage indiquant que 69 % des Français seraient favorables à la suppression du statut des cheminots.

Ils ont oublié de préciser à quelle question répondaient les sondés : « La grande majorité des salariés de la SNCF bénéficient du statut de cheminot, qui permet de garantir un emploi à vie, de partir à la retraite à 57 ans (52 ans pour les conducteurs de train) et de faire circuler quasi gratuitement sa famille sur le réseau SNCF. Pensez-vous plutôt : qu’il faut faire disparaître ce statut qui est un privilège qui n’a plus lieu d’être aujourd’hui ? Ou qu’il faut maintenir ce statut qui est la contrepartie d’un travail souvent pénible ? »

La réponse attendue était dans la question !



Diviser pour régner
07 Mars 2018

Tous ceux qui nous expliquent que nous sommes des privilégiés le font au nom des chômeurs, des exclus, des précaires.

Mais c’est la direction de la SNCF, en supprimant plus de 100 000 emplois depuis les années 1980, qui a contribué à augmenter les chiffres du chômage.

Et la réforme Spinetta, en permettant de licencier plus facilement les cheminots, ne pourrait qu’aggraver encore la situation.



3 200 euros ? Qu’ils nous les donnent !
07 Mars 2018

Des journalistes affirment que le salaire moyen à la SNCF est de 3 200 euros par mois, à la grande surprise des cheminots qui, pour beaucoup, en gagnent à peine la moitié. Il s’agit de braquer l’opinion contre eux.

Mais, comme disent certains : « Puisqu’ils prétendent qu’on gagne cet argent, eh bien, qu’ils nous le donnent ! »


Vous avez dit scandaleux ?
07 Mars 2018

Ce serait « scandaleux que les cheminots conservent leur statut alors que des agriculteurs n’ ont pas de retraite » (dixit Macron). Et que des travailleurs bénéficient d’un CDI alors que d’autres sont en intérim, qu’ils aient une maison ou un appartement pour loger leur famille alors que d’autres sont à la rue… Tout cela serait scandaleux ?

Ce qui est vraiment scandaleux, c’est que les 1 % les plus riches de ce pays aient accaparé 82 % des richesses créées en 2017 !



Et ça continue cette semaine :

C’est aux AG de grévistes de décider
14 Mars 2018

Le 22 mars, c’est sûr, il y aura du monde en grève et à la manifestation. C’est une très bonne chose, parce qu’il va falloir préparer la suite. Et la suite, tout le monde le sent bien, c’est une vraie grève reconductible comme en 1995.

Certaines organisations syndicales seraient davantage partantes pour une grève a minima, avec trois jours par semaine reconductibles. Non seulement cela ne ressemble à rien, mais ce n’est pas avec ça que le gouvernement sentira notre force et sera obligé de reculer.

Il faut une journée très forte le 22, pour préparer une grève reconductible très forte le plus rapidement possible.


Gare de Paris-Nord



Remettre les pendules à l’heure
14 Mars 2018

On nous dit qu’il faut réformer la SNCF pour augmenter son efficacité. Face au manque de pièces dans les ateliers, ils disent « Réformons ! » Il faudrait plutôt des stocks !
La voie n’a pas été entretenue ? Réduisons la vitesse des trains et changeons le statut des cheminots. Ce sont plutôt les voies qu’il faut changer  !

Des axes sont saturés ? Ils disent : « Privatisons ! » Mais à l’inverse, c’est une politique de développement des transports en commun qu’il faudrait, pour le bien de tous !

Gare de Paris Saint-Lazare



Ils sont sacrément gonflés
14 Mars 2018

La SNCF vient de publier ses résultats. En 2017, elle a réalisé un chiffre d’affaires en hausse de 3,8 %, pour un total de 33,51 milliards d’euros. Quant à son bénéfice net, c’est la fête : passé à 1,3 milliard d’euros, il a donc été multiplié par 2,3 en un an  !

Il n’y a non seulement aucune raison d’accepter leurs attaques contre nous, mais c’est même le moment de réclamer une hausse des salaires pour tous et les embauches massives dont nous avons besoin.
Atelier des Quatre-Mares, Rouen



Alors, LO appelle à la révolution ce qui aboutit à rendre les travailleurs responsables de la situation de blocage des luttes ?

Non, LO fait son boulot d'explication pour préparer les travailleurs de la SNCF et d'ailleurs à une mobilisation la plus forte possible, et à ce que la grève du 22 à la SNCF soit reconductible et reconduite.

Et c'est sûrement mieux que lancer un appel à Mélenchon...
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Re: privatisation de la SNCF ?

Message par Patrocle » 15 Mars 2018, 21:52

Plestin a écrit :Et c'est sûrement mieux que lancer un appel à Mélenchon...


C'est marrant comme tu adores tronquer les citations pour faire dire à tes interlocuteurs ce qu'ils n'ont jamais écrit. Le NPA à la solde des bureaucraties ou de Mélenchon. Quelle méthode ! je te laisse à ton monologue caricatural.
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Re: privatisation de la SNCF ?

Message par titi » 15 Mars 2018, 22:36

c'est le titre du communiqué que tu cites :
Patrocle a écrit :
Réforme de la SNCF: Besancenot appelle à un front commun de "Hamon à Mélenchon"
titi
 
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Re: privatisation de la SNCF ?

Message par Cornulier » 15 Mars 2018, 22:46

Je me demande bien ce que vont penser Hamon et Mélenchon de faire grève deux jours par semaine jusqu'en juillet .... :roll:
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Re: privatisation de la SNCF ?

Message par Gayraud de Mazars » 16 Mars 2018, 18:25

Salut camarades,

En avril, cela commence la grève des cheminots, mais j'ai rien compris sur le bien fondé de ces grèves perlées, un jour oui, un jour non, si un camarade peut m'expliquer ! Cela me semble une sacré fumisterie des centrales syndicales ou je me trompe ?

Fraternellement,
GdM
"Un seul véritable révolutionnaire dans une usine, une mine, un syndicat, un régiment, un bateau de guerre, vaut infiniment mieux que des centaines de petits-bourgeois pseudo-révolutionnaires cuisant dans leur propre jus."
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Re: privatisation de la SNCF ?

Message par com_71 » 17 Mars 2018, 11:57

Tu as une réponse un peu détaillée dans l'article de LO ci-dessous, daté du 14 mars 2018 :

Les dirigeants syndicaux discutaillent, les cheminots défendent leur peau !

Le gouvernement a déclaré la guerre aux cheminots et vise derrière eux l’ensemble du monde du travail. Face à cette offensive frontale, l’attitude des directions syndicales aurait dû être de sonner le branle-bas de combat, de donner l’exemple de la combativité, d’organiser la riposte. Eh bien non, elles baladent toutes les cheminots et les autres travailleurs prêts à se mobiliser, le 22 mars et après, en parlant de « projet industriel », de « vraie réforme » ou de négociation avec le gouvernement. Mais le gouvernement ne négocie pas : il s’en prend à l’emploi des cheminots, à leur salaire, à leur peau ! Parler d’autre chose, c’est être en dessous de tout !

Le 7 mars, Laurent Brun, le secrétaire de la fédération CGT cheminots, présentait son « rapport sur le développement du service public ferroviaire », qu’il disait être l’antithèse du rapport Spinetta. Comme si le gouvernement allait tenir compte de l’avis d’un dirigeant syndical concernant le fonctionnement de la SNCF. Il n’en tient compte pour rien, il l’a affirmé haut et fort en annonçant qu’il ferait passer sa réforme par ordonnance.

Le 12 mars, Martinez, le secrétaire de la CGT, a aussi botté en touche alors qu’il était interrogé sur les intentions de riposte de la CGT. Il a répondu : « La balle est dans le camp du gouvernement. » Sa seule exigence était d’être reçu par le Premier ministre pour lui remettre un rapport de 70 pages contenant les propositions de la CGT pour une « vraie réforme ». Martinez fait des propositions, envisage une réforme… au moment où le gouvernement s’apprête à décapiter les droits des cheminots. Et tous, de la CFDT à FO, en passant par SUD et la CGT, d’attendre les décisions du gouvernement, alors qu’elles sont clairement énoncées depuis des semaines. Quelle honte !

Les dirigeants syndicaux ne sont évidemment pas dupes, ils savent pertinemment que le gouvernement ne les écoutera pas. S’ils utilisent ces arguments, c’est parce qu’ils se refusent à envisager une lutte sérieuse.

L’inaction des dirigeants syndicalistes n’est pas uniquement dans le discours, mais aussi dans l’absence d’un plan de riposte. La CGT cheminots, le syndicat le plus influent à la SNCF, a refusé et milité contre le dépôt d’un préavis de grève national pour le 22 mars, sous prétexte que les conducteurs devaient amener les cheminots à la manifestation. Comme si, en 1995 ou en 1968, la grève générale des transports avait empêché la tenue de manifestations monstres ! Comme si les travailleurs n’avaient pas les moyens d’assurer à la fois le succès de la grève et de la manifestation !

Cerise sur le gâteau, les directions syndicales ont décidé que les cheminots et les travailleurs de la fonction publique ne défileraient pas ensemble. Un cortège partira de la place de la République, l’autre de Bercy… mais ils se rejoindront à Nation. C’est cela la convergence des luttes pour les dirigeants syndicaux !

Totalement soumises au calendrier du gouvernement, toutes les fédérations syndicales ont décidé d’attendre le 15 mars pour proposer éventuellement une suite au 22 mars, alors que de nombreux cheminots se posent déjà le problème de quoi faire pour continuer le mouvement. Sous prétexte d’unité syndicale, elles se sont alignées jusqu’à présent sur la proposition systématiquement la moins combative, sur le plus petit dénominateur commun. L’unité dont les travailleurs ont besoin, c’est pour entraîner, donner confiance, certainement pas pour tirer en arrière.

Avant même cette date, plutôt que de militer activement pour la préparation et la construction d’une vraie grève pour le retrait du plan Macron, la fédération CGT a organisé une consultation en interne, proposant le choix entre une grève reconductible ou au contraire des grèves de 48 heures ou 72 heures reconductibles de semaine en semaine, voire des grèves tournantes, métier par métier.

Et, bien souvent, les représentants de la fédération reprenaient des arguments démoralisants dans les réunions de syndiqués : les cheminots ne sont pas prêts à une lutte comme en 1995, les usagers sont contre nous, etc. Comme si, en 1995, il n’avait pas déjà fallu s’appuyer sur les secteurs les plus combatifs pour entraîner les autres. Comme si la sympathie des usagers, en tant que travailleurs, n’avait pas été acquise quand il s’était avéré que les cheminots se battaient pour de bon, et du coup aussi pour l’ensemble des travailleurs.

Quels que soient les freins actuels ou futurs à la mobilisation, ils pourront être surmontés par la mobilisation consciente et multiforme des travailleurs du rail eux-mêmes, en direction d’autres cheminots et des autres travailleurs. Les bureaucrates se préoccupent de sauver leurs intérêts d’appareils syndicaux. Mais les cheminots, eux, défendent leur peau. Alors, la balle n’est pas dans le camp du gouvernement, elle est dans le camp des cheminots et de l’ensemble des travailleurs !

Christian BERNAC


https://journal.lutte-ouvriere.org/2018 ... 05718.html
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Re: privatisation de la SNCF ?

Message par com_71 » 17 Mars 2018, 14:46

Il paraîtrait que le mouvement proposé serait novateur. Pour se rendre compte à quel point, on peut se reporter à des éditos (certes un peu anciens) de Voix Ouvrière :
https://media.lutte-ouvriere.org/media/ ... uel-02.pdf
https://media.lutte-ouvriere.org/media/ ... uel-08.pdf
https://media.lutte-ouvriere.org/media/ ... uel-16.pdf
https://media.lutte-ouvriere.org/media/ ... ero-01.pdf
et dans ce n° cf. également l'article "Pour éviter la récupération..." en page 1.

Mais finalement, heureusement, il y a la perspective d'un grand rassemblement de la gauche qui doit passer, pour le porte-parole du NPA, "de Benoît Hamon à Jean-Luc Mélenchon, à Pierre Laurent, à Nathalie Arthaud". :)
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Re: privatisation de la SNCF ?

Message par com_71 » 19 Mars 2018, 17:34

échos des bulletins LO SNCF, cette semaine :

Les patrons c’est nous !
Brève
19/03/2018

Dans toutes les gares, les ateliers et les dépôts où se tiendront des assemblées générales le 22 mars et ensuite, nous ne devrons pas manquer d'affirmer la nécessité pour nous, grévistes, d'êtres les acteurs et les décideurs de notre mouvement.

La volonté et la détermination de chacun d'entre nous, ce sera ça, notre force commune.

Tous ensemble
Brève
19/03/2018

Plutôt qu'une seule manifestation le 22 mars, les organisateurs ont prévu un départ de la gare de l'Est pour les cheminots et un autre à Bercy pour la fonction publique.

Mais nous devrons être une seule et même force pour contrer tous les mauvais coups du gouvernement.


Les vrais responsables
Brève
19/03/2018

Pour justifier la nécessité de réformer la SNCF, une ministre explique que la dette coûte l'équivalent de 5 000 euros par minute.

Ça correspond en réalité à tous les investissements supportés depuis des années pour le TGV, à tous les marchés juteux offerts aux Bouygues, Alstom et consorts, sans parler des intérêts à payer aux banques.

Nous, cheminots, n'avons donc rien à voir là dedans !

Pas un problème
Brève
19/03/2018

Si la grève du 22 mars s'annonce très suivie chez les cheminots, nos camarades de la RATP pourraient aussi en être.

Alors, s'il y a vraiment des problèmes de transports, autant faire démarrer la manifestation dès la sortie de la gare ou du dépôt.


Frapper fort
Brève
19/03/2018

Jeudi dernier, la plupart des organisations syndicales ont annoncé leur intention d'appeler à des journées de grève de 2 jours par semaine... pendant 3 mois.

De cette façon, elles espèrent que le gouvernement les invitera à une discussion d'ici le 3 avril, premier jour de ladite grève.

Quoi qu'il en soit, pour nous cheminots, syndiqués ou pas, il n'est pas question de retenir nos coups.
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Re: privatisation de la SNCF ?

Message par Plestin » 20 Mars 2018, 08:00

Et l'éditorial spécial pour tous les bulletins LO de la SNCF :


Editorial spécial SNCF
Article
19/03/2018

LE 22 ET APRÈS, TOUS ENSEMBLE CONTRE MACRON

La riposte contre Macron commence le 22 mars. Il faut que nous soyons le plus nombreux possible.

Comme l’ensemble du monde du travail, nous n’avons que trop reculé ces dernières années. Et voilà que le gouvernement veut casser le statut de cheminot pour se donner les moyens de nous licencier, de nous transférer et de nous éparpiller au gré des capitalistes qui se lanceront dans le rail !

C’est la démolition annoncée du peu de ce qui restait du service public ferroviaire. Et c’est une attaque en règle contre nos emplois et nos conditions de travail qu’il ne faut pas laisser passer.

Face à cette offensive frontale, il faut organiser une riposte à la hauteur. Ce n’est pas le cas du projet compliqué d’une grève de deux jours sur cinq s’étalant sur trois mois. Les organisations qui l’ont imaginé le justifient en parlant de grève à l’économie. Mais la grève à l’économie n’existe pas. Pour gagner, il nous faudra jeter toutes nos forces dans le combat.

A la SNCF, le gouvernement fait l’unanimité contre lui. Sa tentative de faire du statut des cheminots le bouc émissaire des pannes et retards à répétition ou de la dette de la SNCF n'a pas seulement fait chou blanc : elle a ulcéré tout le monde. Dans plusieurs établissements, de nombreux travailleurs, y compris des cadres et maîtrises, n'ayant jamais fait grève, s'y déclarent prêts. D'autres annoncent qu'ils refuseront de remplacer les grévistes.

Le gouvernement et les journalistes prétendent, à coups de sondages bidon, que l'opinion publique s'oppose à la grève. Mais l’opinion publique, nous pouvons la gagner. A condition de le vouloir. Il nous faut convaincre, utiliser toutes nos possibilités, dans nos familles et auprès de nos amis, pour faire comprendre qu’au travers des cheminots, c’est l’ensemble des travailleurs qui est visé.

Macron veut donner une leçon à tous les travailleurs. Il veut prouver que rien ni personne ne l’arrêtera. Et il ne l’a pas caché, une fois l’attaque contre les cheminots passée, il s’attaquera aux retraites de tous et à la fonction publique. Cela, bien des travailleurs peuvent le comprendre si nous l’expliquons.

Des travailleurs expriment leur colère contre le gouvernement. Entre les retraités, les salariés de la fonction publique mais aussi les salariés du privé, d’Air France ou de Carrefour, ils sont nombreux ! Alors oui, nous pouvons trouver le soutien, y compris actif, des autres travailleurs.

En 1995, c'est justement quand les cheminots sont entrés en lutte pour de bon, dans le but de vaincre, que les usagers, en tant que travailleurs, ont vu qu'ils se battaient aussi pour eux et les ont soutenus. Il en ira de même demain, car plus encore qu'en 1995, la société croule sous l'injustice et craque de partout.

C'est aussi la mobilisation des cheminots qui permettra de débloquer les freins que mettent actuellement les directions syndicales. Alors qu’elles devraient jouer un rôle moteur dans la mobilisation, elles sèment le doute, les hésitations et la division.

Le 22 mars, alors que cette journée correspond aussi à un appel de la fonction publique, de la RATP et d’EDF, nous avions la possibilité de nous rassembler, de nous adresser à d’autres travailleurs, de montrer que notre mouvement n’a rien de corporatiste et de nous retrouver en force. Eh bien, les directions syndicales ont trouvé le moyen d’organiser deux parcours différents !

Et, s'érigeant en "commande du personnel", elles ont remis à la presse un calendrier de roulement, du 3 avril au 28 juin, alternant deux jours de grève et trois jours de travail, accompagnant le calendrier de pseudo-discussions avec le gouvernement. Ce plan de grève qui choque plus d’un d’entre nous sera ce que nous en ferons. Parce que l’avenir de la grève dépend de nous, de notre détermination et de notre capacité à prendre en main notre propre grève.

Les adversaires de notre grève espèrent dissuader les cheminots de riposter en prétendant qu'ils n'ont plus les moyens de s'engager dans une grève sérieuse, comme en 1995. Mais une vraie grève coûtera toujours moins cher que le recul que la bourgeoisie veut nous imposer.

Eh bien, aujourd'hui tout autant qu'en 1995, les cheminots ont les moyens de gagner et de faire ravaler son plan d'attaques au gouvernement, à condition d'avoir confiance dans leur force collective et dans leur capacité à gagner le soutien des autres travailleurs.

Alors, dès le 22 mars, la balle est dans notre camp !
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