Les camarades de Lutte ouvrière / Arbeidersstreijd (Belgique) se lancent dans leur première élection communale (équivalent des municipales en France), à La Louvière, dans la province du Hainaut. La liste, en cours de finalisation, est conduite par le camarade Beniamino Sirianni, ancien ouvrier des usines Gustave Boël, puis de l'industrie pharmaceutique, et maintenant du bâtiment.
http://lutte-ouvriere.be/?p=2789
La Louvière est une ville ouvrière située dans l'ancien bassin charbonnier, entre Mons et Charleroi. Avec 81.000 habitants, c'est la troisième ville du Hainaut après Charleroi (202.000 habitants) et Mons (95.000).
La dernière mine de charbon a fermé en 1973. Mais l'activité industrielle de la ville a été longtemps marquée par les usines Gustave Boël (sidérurgie), qui ont employé 2.500 personnes dans les années 1990 mais ont énormément réduit leurs effectifs et sont passées de repreneur en repreneur. Elles ont finalement été réparties entre NLMK pour les produits plats, et Duferco pour les produits longs. Duferco a fermé en 2013 (il reste quelques emplois mais pas de production) et NLMK emploie encore 411 personnes ; une grève pour des embauches y a eu lieu en mai 2018.
Une autre usine, les Laminoirs de Longtain, fabrique de tubes métalliques qui a compté jusqu'à 800 personnes dans les années 1980, a licencié ses 36 derniers travailleurs en 2015 et une tentative de relance en 2016-17 avec 19 personnes a fait long feu : le terrain sera vendu à la collectivité pour créer une voie de contournement de la ville.
Diverses entreprises de taille petite ou moyenne s'installent sur des terrains libres ou sur d'anciennes friches industrielles. Un pôle de logistique, Garocentre Nord, s'est installé sur le territoire de la commune. Parmi les autres employeurs du secteur privé, l'usine JTEKT Torsen est un sous-traitant automobile travaillant à 80 % pour le groupe Volkswagen et qui emploie autour de 200 personnes. On compte deux grandes surfaces commerciales : Cora et Carrefour. Les secteurs de la santé (ex. : CHU de Tivoli) et de l'administration publique sont aussi des employeurs importants.
Aux environs de La Louvière, presque toutes les communes abritent de l'industrie. Si l'on se limite à l'arrondissement de Soignies (dont La Louvière est la principale commune, avec près de la moitié de la population), on trouve par exemple : à Soignies, la verrerie Durobor qui a supprimé la moitié des 230 emplois en 2017, quémandé des subventions sous prétexte d'une reconstruction de l'usine qui n'a finalement pas eu lieu et qui atteint à nouveau les 220 personnes grâce aux intérimaires... y compris des anciens licenciés ; l'usine d'adhésifs Mactac qui ferme son secteur papier et licencie 131 personnes sur plus de 500. A Seneffe, l'usine de silicones Dow Corning vient de supprimer 110 emplois sur 650. Dans le secteur de Feluy, la chimie et la pétrochimie licencient : l'usine Ineos a supprimé 33 emplois sur 202 en 2015 ; quant à Total, qui emploie 850 personnes entre une usine et un centre de recherche, il vient certes d'annoncer 45 millions d'euros d'investissements dans de nouvelles unités de production, mais celles-ci ne créeront que 7 emplois, tandis que l'arrêt d'une ligne ancienne en supprime 71.
Néanmoins, la construction d'une toute nouvelle sucrerie qui serait la troisième plus importante de Belgique a été annoncée ; détenue par une coopérative de betteraviers, elle promet 90 emplois directs et 300 indirects au minimum ; elle s'installerait à Feluy sur le site d'une ancienne usine BASF fermée en 2009.
A Lessines enfin, on trouve une importante usine pharmaceutique du groupe américain Baxter, qui, avec 1.600 personnes, est l'un des plus gros employeurs de la région.
Les habitants de La Louvière peuvent évidemment travailler bien au-delà de ce secteur. Les distances sont petites entre les villes en Belgique. Bruxelles n'est qu'à 50 km au Nord, Charleroi à 30 km à l'Est et Mons à 20 km à l'Ouest.
Bon courage aux camarades pour leur campagne.