Cyrano a écrit :
Il est bon d'être charitable. Pasque, euh, j'ai souvenir d'une élection municipale où LO allègrement était sur des listes avec le PS - histoire de préserver un ou une élue à l'utilité brumeuse.
D'ailleurs, à l'époque (en 2008), le NPA reprochait cela à LO... tout en faisant lui-même des listes similaires voire en étant sur les mêmes listes.
Dans mon souvenir, ça a certes eu pour effet de "préserver un ou une élue" comme tu le dis, ici ou là, mais ça n'était pas la raison principale (sinon, pourquoi ne pas l'avoir refait en 2014...)
On était en 2008, avec un sentiment croissant de rejet de Sarkozy parmi les travailleurs et LO n'avait pas envie, vis-à-vis des militants ouvriers de la gauche et des syndicats ou vis-à-vis des travailleurs en général, de passer pour l'organisation qui aidait les sarkozystes à faire tomber les municipalités de gauche, ni le PS à faire tomber les municipalités PCF. Il y a donc eu cette démarche politique de proposer aux partis de gauche (en priorité au PCF tantôt avec le PS tantôt en concurrence du PS, ensuite au PS) de faire liste commune sous réserve de garder une capacité de critique indépendante. En étaient exclues d'emblée les villes où la tête de liste avait eu des responsabilités gouvernementales (anciens ministres...) Dans les autres villes, soit le PCF et/ou le PS ont accepté et il y a eu une liste commune, soit ils ont refusé et LO a fait sa liste sans risque d'encourir les critiques d'avoir empêché la gauche ou le PCF de gagner. Cela a conduit malgré tout à davantage de listes LO (116) que de listes d'union (70).
Dans 6 cas (Alfortville, Vigneux-sur-Seine, Chartres, Fleury-les-Aubrais, Saint-Quentin et Lanester), l'union intégrait la LCR dès le premier tour, tandis que dans 5 cas (Aubervilliers, La Courneuve, Pantin, Toulon et encore Saint-Quentin), il y avait le PT (ancêtre des POI / POID) dès le premier tour.
Là où il y a eu un deuxième tour, dans un cas (Creil), une liste LO ayant dépassé le seuil de 5 % au premier tour a fusionné avec la liste de gauche au deuxième tour. Dans un autre cas (Romainville), la LCR a intégré la liste d'union au 2ème tour... Dans deux cas (Perpignan et 1er secteur de Marseille), LO a quitté la liste d'union car celle-ci fusionnait avec le Modem.
Faire des listes d'union, était-ce une politique juste ou pas ? Je sais que, sur le moment, une partie des militants LO (et pas que L'Etincelle) était sinon opposée du moins sceptique vis-à-vis de cette tactique. En tout cas, elle était discutable, et discutée. Une liste d'union a eu lieu dans ma commune et j'ai pu en mesurer quelques effets malgré tout : des relations plus cordiales avec le milieu militant et les électeurs de la gauche et aucun reproche par quiconque d'avoir fait cette alliance (sauf bien sûr par les représentants locaux de la droite et par quelques retraités d'extrême-droite). Les militants de LO passaient beaucoup moins pour des "extraterrestres" qu'auparavant. Ensuite, en 2014, le choix de faire des listes uniquement LO a parfaitement été compris et accepté et il n'y a pas davantage eu de critiques de la part des travailleurs du coin (malgré le fait que la mairie de gauche est tombée cette fois-ci au bénéfice de la droite). Enfin, bien qu'on ne se fasse aucune illusion sur la capacité des élus LO à faire des choses extraordinaires, il se trouve que les actions d'une élue LO pour faciliter l'expression des problèmes des handicapés (via une commission handicap ouverte au public) et la prise en compte de leurs difficultés dans les décisions municipales, a été très appréciée par les principaux intéressés, au point que la municipalité de droite qui a pris le relais n'a pas osé la supprimer officiellement (elle s'est contentée de ne presque plus la réunir...)
Je sais qu'au départ j'étais très sceptique sur ces alliances et qu'au final j'ai trouvé ça utile, dans ma ville en tout cas.
Mais, de l'eau a coulé sous les ponts et en particulier il y a eu la crise de 2008 et le gouvernement Hollande de 2012, bref en 2014 le contexte avait changé et il n'était plus question de faire de telles listes d'union, quoi que cela puisse coûter en termes d'élus en moins.