Dans
Ma vie, chapitre XXVII ("La nuit décisive") :
Tout va bien. Cela ne peut aller mieux. On peut lâcher le téléphone. Je m'assois sur le divan. La tension des nerfs se relâche. Et c'est précisément pour cela qu'un sourd afflux de fatigue me monte à la tête. «Donnez-moi une cigarette», dis-je à Kaménev. En ces années-là, je fumais encore, bien que non régulièrement. J'aspire la fumée deux fois et j'ai à peine le temps de me dire: «Comme si ça ne suffisait pas», que je perds connaissance. J'ai hérité de ma mère cette disposition aux évanouissements quand j'éprouve une douleur physique ou un malaise. C'est ce qui a motivé les conclusions d'un médecin américain qui me prit pour un épileptique. Je reviens à moi, je vois le visage effrayé de Kaménev penché sur moi.
Trotsky aurait-il arrêté de fumer un peu plus tard, au tournant des années 1920 ? En tout cas, il ne fumait déjà plus en 1930, année de publication de son autobiographie.
Peut-être a-t-il arrêté pour ses 40 ans ? C'est un cap pour bien des fumeurs qui souhaitent arrêter.