Tiré du facebook de VOS. https://www.facebook.com/EnnahdjLes revendications du "Pôle de l'alternative ouvrière et populaire" :
Le dernier éditorial (le dernier disponible en ligne en tout cas) de "Voie ouvrière pour le socialisme" (24 septembre) :
Crise politique sur fond de crise économique et sociale : quelle est la solution ?
Après une rentrée sociale marquée par les protestations pour le logement, l’eau et l’électricité ainsi que par des grèves ouvrières des entreprises de patrons emprisonnés, les marches populaires du vendredi et du mardi ont connu un renforcement notable. Au cours des deux dernières semaines, des centaines de milliers de personnes ont battu le pavé à travers le territoire national. Beaucoup parmi ceux qui n’avaient pas participé aux marches des 3 mois précédents sont revenus dans l’arène avec beaucoup de détermination.
Combien même les perspectives restent, toujours, flous pour le groupement hétérogène de manifestants, ils ont, cependant ceci de commun ; la feuille de route imposée par les nouveaux tenants du pouvoir ne va en rien changer leur sort, mais tend, plutôt, à reproduire les mêmes politiques répressives et antisociales des gouvernants précédents.
Outre, le recyclage du personnel politique ayant servi durant la période de règne de Bouteflika, à l’instar de Mohamed Charfi, le désormais, président de l’autorité nationale d’organisation des élections présidentielles prévues pour le 12 décembre prochain, la répression qui s’est abattue sur les manifestants du hirak sans distinction ou l’assassinat des jeunes d’Oued Rhiou (Ghelizane) ont dévoilé au grand jour la volonté du régime de museler toutes les libertés. L’interdiction d’accéder à la Capitale décrétée par Gaid Salah a été l’électrochoc qui a révélé le risque de balancer aussitôt sous un Etat totalitaire.
Sur le plan économique et social, le tableau ne fait que noircir. Si les médias et les représentants de la bourgeoisie tentent désespérément de cacher la crise économique, les travailleurs et les masses populaires l’ont ressentie dans leur chaire. La flambée des prix de plusieurs produits, le chômage de plus en plus important, avec notamment, l’arrêt de plusieurs entreprises du BTPH (plus grand employeur), l’érosion du pouvoir d’achat, la stagnation voir le recul du commerce et de l’industrie, autant d’éléments qui rendent la vie de plus en plus dure pour les masses.
Le projet de Loi de Finance 2020, qui tout en retardant l’attaque contre les subventions et le monde du travail, promet des facilités aux patrons alors qu’elle ne comporte aucune nouvelle mesure en faveur des couches populaires hormis la dérisoire augmentation de la prime des personnes handicapées. La baisse des budgets d’équipement et de fonctionnement envisagée par le gouvernement Bedoui ne fera qu’aggraver la crise et l’intention de recourir au financement extérieur nous renvoie au macabre souvenir du plan d’ajustement structurel appliqué durant les années 90 dont les conséquences sociales ont été dramatiques pour les travailleurs et les couches populaires. A noter, par ailleurs que l’absence de programme de logements ou d’investissement sape les espoirs des mal-logés et des nouveaux arrivés sur le marché de l’emploi. Par ailleurs, les inondations qui avaient menacé plusieurs villes du pays et surtout l’incendie qui a ravagé la maternité d’El Oued soldé par la mort de 8 nouveau-nés rappelle le drame de la destruction des services publics que leurs nouvelles lois aggraveront davantage.
Les émeutes de fin août et début septembre, la reprise du phénomène de «Harraga» qui a déjà son lot de 8 morts et autres jeunes disparus, sont les expressions qui traduisent la non-adhésion des masses à la feuille de route du régime. En effet, l’opération «mains propres» menée, avec l’arrestation de quelques grands patrons mafieux et d’hommes politiques corrompus et célébrée à ses débuts par des manifestations de joie n’a plus d’effet sur les Algériens. Ils constatent à leurs dépends que la 3issaba est toujours aux commandes et les responsables locaux (maires, walis, directeurs d’entreprises…), toujours en poste, n’ont plus la peur au ventre, bien au contraire, ils sont confortés dans leurs pouvoirs.
La surenchère nationaliste ayant servi de bouclier et d’identité idéologique pour les nouveaux tenants du pouvoir, s’est, aujourd’hui, ramollie avec la généralisation de la répression et les concessions promises aux multinationales et autres investisseurs étrangers.
Aujourd’hui, force est de constater que le mouvement s’est renforcé et parvient à atténuer l’arrogance du régime et sa dérive répressive. Dans son dernier discours, Gais Salah, qui maintient le cap des élections et dénonce «la bande», marque un grand pas en arrière comparativement à ses interventions incendiaires et menaçantes. Cette donne, qui nous réjouit tant, ne doit pas nous faire oublier que pour le moment le mouvement n’a pas retrouvé sa force qui a destitué Bouteflika et ébranlé le régime. Une grande partie des couches populaires et de nombreux travailleurs se sont installés dans l’attentisme.
L’absence de perspectives clairs pouvant motiver ces masses à revenir dans le hirak ou à s’engager dans des batailles locales pour leurs propres revendications est à prendre en considération. Ce ne sont pas les groupements de partis et de personnalités qui peuvent leurs donner des raisons de se battre, puisqu’ils ont à chaque occasion montré leur peur d’une mobilisation populaire consciente qui pourrait remettre en cause leur projet limité, au-delà de leur faux radicalisme, à changer le personnel politique du régime et non le régime lui-même.
Donc, c’est aux militants se réclamant de la classe ouvrière et luttant pour un changement radical du système d’offrir une perspective aux exploités. Montrer une autre voie que celles voulues par les deux pôles qui se disputent la direction des affaires, est une tâche rude. Mais il n’existe pas de raccourcis. Le retour des luttes en Egypte contre Sissi et l’abstention record du 1er tour des élections en Tunisie montrent à ceux qui veulent voir, que ni l’élection présidentielle ni l’élection d’une assemblée constituante ne peuvent changer le sort des travailleurs et des couches populaires. Seule une mobilisation des travailleurs organisés derrière des mots d’ordre clairs représentants leurs aspirations peut imposer un vrai changement.
Un appel à manifester Vendredi 18 octobre à 14h, place du 1er Mai à Alger :
En plus de la remise en cause de nos droits démocratiques et syndicaux, le régime a adopté :
- un projet de loi sur les hydraucarbures qui prévoit le bardage de nos richesses,
- et une loi des finances prévoyant des facilités et des cadeaux pour les patrons algériens et étrangers, tandis que le texte ne contient aucune mesure pour interdire les privatisations, augmenter notre pouvoir d'achat, créer de l'emploi, supprimer l'impôt qui pèse sur nous (TVA, IRG...), construire des logements, améliorer la santé, l'éducation ou les autres services publics.
Les travailleurs, les retraités, les chômeurs, les petits commerçants, les petits fellahs doivent s'exprimer sur le changement dont ils rêvent.
C'est par leur adhésion massive au Hirak qu'ils peuvent faire entendre leur voix.
Rejoignez-nous au carré de l'Alternative Ouvrière et populaire pour faire entendre notre camp.
Construisons ensemble le pôle des exploités pour ne pas subir les exploiteurs, les corrompus et les profiteurs.