Michel Piccoli est mort...

Re: Michel Piccoli est mort...

Message par Gayraud de Mazars » 23 Mai 2020, 10:20

Salut camarades,

Un aspect de la vie de Michel Piccoli qui a été opportunément oublié dans les "grands médias" à l'occasion de sa mort.

C'est Alain Krivine qui raconte, ça se passe à l'été 1973, après que la Ligue communiste eut été dissoute par le pouvoir suite à une attaque contre un meeting d'extrême droite à la salle de la Mutualité :

"La Ligue était repartie pour un deuxième tour de "non légalité". Ses principaux responsables, plus ou moins recherchés par la police, réutilisèrent alors leurs carnets d’adresses pour trouver les amis prêts à les héberger. Daniel Bensaïd et Henri Weber avaient atterri chez Marguerite Duras, moi je fus accueilli chez Lucienne Hamon puis chez Michel Piccoli et Juliette Gréco, rue de Verneuil.

J’avais rencontré Michel Piccoli à l’occasion de réunions organisées par Michel Rotman, un de nos dirigeants familier des milieux artistiques. Le contact avait été assez facile, car Piccoli était curieux de tout. Comme Sartre et beaucoup d’autres, dans les années soixante-dix, il voulait s’engager davan­tage dans le militantisme, s’interrogeant même sur son métier. À la différence de ce que faisaient les maos avec les artistes qu’ils influençaient, nous lui avions déconseillé d’aller "à la porte des usines". Chacun devait pouvoir jouer un rôle constructif en fonction de ses compétences. Il venait nous rendre visite au bistro de l’impasse Guéménée. On prenait un pot, au fond de la salle, devant le patron et les clients ébahis de se retrouver en telle compagnie. Sans bien sûr partager toutes nos positions, Michel Piccoli eut à nouveau l’occasion de nous rendre service, trois ans plus tard.

La Ligue voulait contracter un emprunt pour acheter une rotative, permettant de sortir Rouge quotidien. En dépit des mises en garde de son banquier, il se porta garant de l’emprunt, apportant en caution un studio qu’il possédait rue Monsieur-le-Prince. Sa confiance et sa générosité permirent la naissance de la société d’imprimerie Rotographie, toujours en activité."


Fraternellement,
GdM
"Un seul véritable révolutionnaire dans une usine, une mine, un syndicat, un régiment, un bateau de guerre, vaut infiniment mieux que des centaines de petits-bourgeois pseudo-révolutionnaires cuisant dans leur propre jus."
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Gayraud de Mazars
 
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