On peut trouver le texte original de Gone with the wind ici :
https://archive.org/stream/GoneWithTheW ... l_djvu.txtVoici le passage qui est concerné par les exemples de traductions citées :
Brent turned in the saddle and called to the negro groom.
– Jeems!
– Suh?
– You heard what we were talking to Miss Scarlett about?
– Nawsuh, Mist’ Brent! Huccome you think Ah be spyin’ on w’ite folks?
– Spying, my God! You darkies know everything that goes on. Why, you liar, I saw you with my own eyes sidle round the corner of the porch and squat in the cape jessamine bush by the wall. Now, did you hear us say anything that might have made Miss Scarlett mad - or hurt her feelings?
Thus appealed to, Jeems gave up further pretense of not having overheard the conversation and furrowed his black brow.
– Nawsuh, Ah din’ notice y’all say anything ter mek her mad.
Ancienne traduction (Gallimard) :
«Brent se tourna sur sa selle et appela le nègre.
[…]
– Nan, missié. Comment vous li c'oyez moi espionner li Blancs ?
[…]
Ji n'ai pas rema'qué que vous li avez dit quèque chose pou'la met'en colè'.»Nouvelle traduction (Gallmeister) :
Brent se tourna sur sa selle et appela le palefrenier noir.
[…]
– Nan, m'sieur. Pourquoi qu'vous pensez que j'espionne les Blancs ?
[…]
– J'avons pas remarqué que vous avez dit quèque chose qui l'a mise en colère.La maison Gallimard et la traductrice de Gallmeister, Josette Chicheportiche, s'expliquent un peu ici:
https://people.bfmtv.com/actualite-peop ... 29015.htmlPour l'extrait cité plus haut:
Dans la version française éditée depuis 1939 par Gallimard, le traducteur "historique" de Margaret Mitchell, Pierre-François Caillé (1907-1979) avait choisi de faire parler les Noirs de la plantation de façon caricaturale remplaçant notamment les sons "r" par une apostrophe. Ce que la nouvelle traductrice Josette Chicheportiche a décidé d'enlever:
«On part du principe que les Noirs peuvent prononcer le 'r'. Je trouve ça quand même incroyable de virer les 'r' et de les remplacer par des apostrophes», a-t-elle indiqué à BFMTV. «J’ai regardé comment Maupassant ou George Sand faisaient parler les paysans et j’ai essayé d’avoir un style chantant, un peu musical dans leur façon de parler.»