artza a écrit :Trotsky aurait apprécié tes services
« Il s’irritait bien souvent de notre typographie déficiente et peu soignée, des fautes d’impression, du retard dans les envois, de la négligence des traducteurs, du vague des informations. Il pressait, morigénait, exhortait, expliquait, enseignait, exigeait. Ce regard d’aigle repérait de haut par où les grandes affaires dépendent du soin que l’on accorde aux moindres ».
Trotsky a écrit :Un proverbe dit : " C'est l'uniforme qui fait le général..." Il faut donc commencer par la technique journalistique. Elle est meilleure, certes, qu'en 1919-1920, mais elle est encore extrêmement défectueuse. A cause du manque de soin dans la mise en page, de l'excès d'encrage, le lecteur cultivé, et à plus forte raison celui qui ne l'est pas, a des difficultés à lire le journal. Les journaux à grand tirage destinés aux larges masses ouvrières, comme "Le Moscou travailleur" ou "La gazette ouvrière", sont extrêmement mal imprimés. La différence d'un exemplaire à l'autre est très grande : parfois, presque tout le journal est lisible, parfois, on n'en comprend pas la moitié. C'est pourquoi l'achat d’un journal ressemble, à une loterie. Je tire au hasard un des derniers numéros de "La gazette ouvrière". Je regarde "Le coin des enfants" : "Le conte du chat intelligent..." Impossible de lire, tant l'impression est défectueuse; et c'est pour des enfants ! Il faut le dire franchement : notre technique en matière de journaux, c'est notre honte. Malgré notre pauvreté, malgré notre immense besoin d'instruction, nous nous payons souvent le luxe de barbouiller le quart, si ce n'est la moitié d'une feuille de journal. Un tel "chiffon" ne peut qu'irriter le lecteur; un lecteur peu averti s'en lasse, un lecteur cultivé et exigeant grince des dents et méprise carrément ceux qui se moquent ainsi. de lui. Car il y a bien quelqu'un qui écrit ces articles, quelqu'un qui les met en page, quelqu'un qui les imprime, et en fin de compte le lecteur, malgré tous ses efforts, n'en déchiffre pas la moitié. Quelle honte et quelle infamie ! Lors du dernier congrès du parti, on a porté une attention particulière au problème de la typographie. Et la question se pose : jusqu'à quand allons-nous supporter tout cela ?
"C'est l'uniforme qui fait le général..." Nous avons déjà vu qu'une impression défectueuse empêche quelquefois de pénétrer l'esprit d'un article. Mais il reste encore à procéder à la disposition du matériau, à la mise en page, aux corrections. Arrêtons-nous seulement sur les corrections, car elles sont chez nous particulièrement mal faites. Il n'est pas rare de relever des fautes d'impression et des coquilles énormes, non seulement dans les journaux, mais aussi dans les revues scientifiques, particulièrement dans la revue "Sous la bannière du marxisme". Léon Tolstoï a dit un jour que les livres étaient un instrument pour répandre l'ignorance. Bien sûr, cette affirmation de barine méprisant est totalement mensongère. Mais hélas, elle se justifie en partie... si l'on considère les corrections de notre presse. Cela non plus, on ne peut plus le supporter. Si les imprimeries ne disposent pas des cadres nécessaires, de correcteurs-réviseurs cultivés qui connaissent leur travail, il faut alors perfectionner sur le tas les cadres existants. Il faut leur donner des cours de soutien ainsi que des cours d'instruction politique. Un correcteur doit comprendre le texte qu'il corrige, sinon ce n'est pas un correcteur, mais un propagateur involontaire de l'ignorance ; la presse, quoi qu'en dise Tolstoï, est, et doit être, un instrument d'éducation.
C'est l'uniforme qui fait le général
L'habit ne fait pas le moine
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