Roms du Val-de-Marne

[Louis]

Depuis plus de deux ans, plusieurs centaines de Roms se sont installés dans le Val-de-Marne. Ces Tsiganes, originaires de Roumanie, ont fui la misère et le racisme. Ils survivent, souvent sous la tutelle de mafias.

Le gouvernement de "gauche plurielle" a, de façon très cynique, depuis deux ans, laissé la situation des Roms, installés dans le Val-de-Marne se dégrader, espérant sans doute qu'ils rentreraient en Roumanie. Le département et les communes concernées, principalement Choisy et Vitry (dirigées par le PCF), ont, eux aussi, été inertes. Certains élus ont cru bon d'ailleurs d'en ajouter au discours sécuritaire, en jouant sur la peur des habitants d'une immigration mafieuse venant de l'Est pour envahir leurs communes.
Depuis l'été, Sarkozy s'est répandu en déclarations de guerre, promettant aux élus locaux que le "problème serait réglé avant la fin de l'année". Les pressions policières ont été telles qu'un camp a été évacué par ces occupants en septembre ; depuis, ceux-ci sont rentrés en Roumanie où ils ont perdu le peu qu'ils avaient ou errent en Suisse ou dans le Massif central.
L'abbé Pierre est intervenu sur le dernier camp de Choisy pour exiger qu'aucune expulsion ne puisse avoir lieu sans solution de relogement. En réponse, le 3 décembre au matin, 300 gendarmes, 150 flics sont intervenus pour vider ce camp, un squatt voisin ainsi qu'un autre site dans la commune de Rungis. Le terme de "rafle" n'est ici pas trop fort : familles séparées, emprisonnements dans des hôtels réquisitionnés. L'émotion et la réaction ont été vives. Quinze avocats de Créteil ont obtenu la libération de 45 roms pour vice de procédure ; quinze verront aussi leurs arrêtés de reconduite à la frontière annulés. Petit camouflet pour Sarkozy.
Le 5 décembre, plus de 200 personnes ont manifesté dans les rues de Choisy avec le comité et les associations.
Les sections de la LCR de Choisy et Vitry n'ont pas ménagé leurs efforts dans cette difficile bagarre. Nous avons expliqué que l'Ile-de-France est une région riche et qu'elle peut, avec le département et les communes concernées, mettre en place un plan d'accueil d'urgence de ces populations. Nous avons aussi dit que PCF et PS devraient être accusés de non-assistance aux victimes de la mondialisation capitaliste et du racisme, et que la seule solution passait par la régularisation de ces sans-papiers (seule solution pour en finir avec l'exploitation par les mafias) et le droit à la santé et à l'école (plusieurs enfants expulsés étaient scolarisés !). Les groupes Verts et LCR au conseil municipal de Vitry sont intervenus ensemble dans ce sens.
Il est décisif que l'initiative de solidarité du 13 décembre organisée à Vitry (20 h à Gare au théâtre) soit un succès. Au-delà de la solidarité indispensable avec les Roms, c'est un début de riposte au modèle de société voulu par CRS (Chirac, Raffarin, Sarkozy) qui doit s'exprimer !