Camarades, il était une fois les communistes franç

Message par artza » 18 Avr 2004, 21:47

"L'historien d'opérette" ce qu'il est peut-être s'adressait à Roland Leroy qui ne fut pas exactement un militant ouvrier honnête sincère et trompé. C'est quand même lui et quelques uns de ses semblables nous ont mené (la classe ouvrière) dans le maris mortifère de l'Union de la gauche jusqu'au vote Chirac dont on connait tout les résultats mais que nous n'avons pas encore fini de déguster. Je m'en tiendrais aux trois dernières décennies.
artza
 
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Message par Koceila » 19 Avr 2004, 18:05

J'ai été impressionné de voir que des générations entières de militants ouvriers se sont investies pour le parti; dans les villes ouvrières on était au parti de père en fils et de mère en fille!

Ah si l'on pouvait avoir ça à la ligue et à LO! :t3xla:

Mais j'ai été deçu par la réaction des militants PC pour expliquer leur recul: en fait ils défendent le point de vue de leur direction; rien sur la participation et le soutient aux gouvernements du PS de Jospin à F Mitterand! Aucune analyse critique. Pour eux, le parti aurait dû évoluer et recruter dans "la classe moyenne" et participer d'avantage aux mouvements alternatifs!
Koceila
 
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Message par Cyrano » 19 Avr 2004, 20:42

(Gaby @ samedi 17 avril 2004 à 14:32 a écrit :
a écrit :1. le départ des ministres communistes, en 1947.
On voit Maurice Thorez, ministre de De Gaulle, dans un discours qui reste une honte indélébile, exhorter la classe ouvrière à produire, produire, produire encore. Ensuite, on nous parle de « crise gouvernementale » pour expliquer le départ des ministres communistes.

Thorez a bien été ministre de De Gaulle, mais ce dernier a quitté sa fonction fin janvier 1946, dans l'espoir d'être rappellé ensuite tel l'homme providentiel qu'il a toujours voulu être.
Quand Thorez fait ce discours, c'est pas plutôt Auriol le président de la république ?

Nan, nan, Gaby, je ne me trompe pas.
Pas facile de savoir quand c'était exactement, le discours de Maurice Thorez dans l'émission, parce qu'il ne savait baver que ça aux mineurs, à la classe ouvrière, aux militants : produire ! produire ! Et ça, jusqu'au dernier moment avant l'éviction des communistes du gouvernement.
Dans l'émission, la véhémence du ton le classerait plutôt en 1945 ou début 1946, sous De Gaulle.

Pour le fun

Pour l'amusement (?), voici quelques exemples édifiants, sur ce thème, des envolées lyriques de Maurice Thorez, de 1945 à 1947 :

30 juin 1945, discours de clôture au Xe Congrès du PCF :
« L’intérêt du peuple, l’intérêt de la classe ouvrière, est de travailler et de produire, malgré et contre les trusts. »

21 juillet 1945, discours prononcé à Wazier :
« Je voudrais vous faire comprendre, [...] chez vous d’abord, puis chez tous les mineurs communistes, chez tous les syndiqués, chez tous les mineurs, que produire, produire et encore produire, faire du charbon, c’est aujourd’hui la forme la plus élevée de votre devoir de classe, de votre devoir de Français. »

17 février 1946, discours prononcé à Montceau-les-Mines :
« Chers camarades, je vous le répète aujourd’hui, comme je l’ai dit à Waziers et à Valenciennes : Produisez, produisez toujours davantage. »

10 mai 1946 (lieu ?) :
« C’est dans une bataille acharnée, par un effort soutenu et vraiment admirable, que les travailleurs de notre pays, bousculant les plans de la réaction, font monter les indices de la production nationale. »

4 décembre 1946, discours prononcé à Bruay :
« Il faut produire, avons nous répété sans cesse, produire pour le salut de la France et de la République, produire pour faire échec aux plans réactionnaires de sabotage et de désorganisation de notre économie. Et c’est aux mineurs que nous avons adressé l’appel le plus pressant, à Waziers, à Valenciennes, à Montceau les Mines [...] »

23 février 1947, discours prononcé à Toulon :
« Dès la Libération [...] nous avons exalté les énergies populaires en proclamant la nécessité et l’urgence de l’effort de production, même lorsque certains se moquaient, car notre tort est souvent d’avoir raison avant tout le monde. Et comme pour nous la pensée ne se sépare pas de l’action, nous sommes allés au secteur décisif, chez les mineurs, et nous leur avons demandé de fournir le charbon sans lequel il n’y a point de relèvement et, en dernière analyse, point d’indépendance pour notre pays. »

1er mai 1947, discours prononcé à Paris :
« N’est il pas vrai que, depuis la Libération, la classe ouvrière, continuant à supporter les plus lourds sacrifices, avec un ravitaillement encore défectueux, a déployé, à l’appel de ses militants, à l’appel de la CGT, un admirable effort de production, auquel toute personne de bonne foi rend hommage. »

Une semaine auparavant, les travailleurs de deux départements des usines Renault-Billancourt s'étaient mis en grève. Mais tout le monde ici connaît cette histoire, j'espère !
Cyrano
 
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Message par Cyrano » 19 Avr 2004, 20:44

Je ne résiste pas au plaisir de citer un peu plus le discours du 21 juillet 1945, à Wazier.
Thorez s'adressait aux délégués communistes du bassin minier du Nord et du Pas-de-Calais (peut-être ce discours a-t-il déjà été cité dans ce forum ?)

Après avoir fait le compte rendu du congrès communiste précédent, il va revenir à son dada : la production, bordel ! Car, horreur, malheur, il constate qu'il « s’est produit un fléchissement à partir d’avril, fléchissement dans la production et fléchissement dans le rendement. »

Thorez examine les causes de cette baisse de la production (outillage défectueux, prime au rendement insuffisante, etc.). Parmi les causes : il y a aussi des grèves « très peu justifiées », et il y a aussi « toute une série de fêtes, fêtes religieuses, Ascension, lundi de Pentecôte et fêtes de la Victoire. Tout cela entraîne, dans un métier comme le métier des mineurs, une certaine désorganisation. » Raffarin n'a rien inventé !
Pour y remédier, il n'est pas à court d'idées lumineuses :
« Pourquoi ne pas mettre au fond ceux qui ont été volontaires pour le travail en Allemagne ? Comment, ces messieurs, lorsque Hitler leur a dit : "Venez travailler chez moi", y sont allés et ils reviennent maintenant et veulent reprendre leur vie tranquille ? Allez travailler au fond ! Vous y serez maintenant, enfin, utiles au pays. » (Georges Marchais a dû apprécier !)

Thorez en vient à l'absentéisme :
« Je dois vous dire, chers camarades, que je ne suis pas tout à fait convaincu des raisons qu’on donne pour justifier les absences. Quand on me dit, par exemple, qu’à Notre-Dame, ou dans certaines fosses de l’ancienne concession, on a payé jusqu’à 27, 28, 30 % d’absences, je dis que c’est un scandale, ce n’est pas possible, cela ne peut pas continuer. On s’absente trop facilement pour un oui ou pour un non et un mineur qui a le goût de son métier, sait très bien que tant d’absences entraîne une désorganisation complète du travail. [... On s'absente] Parfois pour un oui ou pour un non, pour une égratignure. Je dis que c’est un scandale. »
Pas question d'accorder des billets d'absence maladie à tort et à travers :
« Chers camarades, celui qui a le billet de malade sans journée de malade, il a aussi son ravitaillement ; il a aussi les litres de vin, il a aussi la viande ; il mange la part de ses camarades. Ce n’est .pas possible, on ne peut pas continuer comme cela. Il faut avoir plus de conscience. » [On notera : [/I]les[/I] litres de vin…]

Les litres de vin, oui, du moment qu'on reste au boulot :
« On m’a signalé l’autre jour que dans un puits, le puits de l’Escarpelle, une quinzaine de jeunes gens, des galibots, ont demandé de partir à six heures pour aller au bal. Je dis que c’est inadmissible. Vous le savez bien, chers camarades, j’ai été jeune aussi. J’ai été aussi au bal et j’ai dansé, mais je n’ai jamais manqué un seul poste, à cause d’une fête ou d’un dimanche, jamais. »

Et bien sûr, le premier qui fait grève, il lui en cuira :
« Ici, chers camarades, je le dis en toute responsabilité au nom du Comité central, au nom des décisions du Congrès du Parti, je le dis franchement : il est impossible d’approuver la moindre grève, surtout lorsqu’elle éclate, comme la semaine dernière, aux mines de Béthune, en dehors du syndicat et contre le syndicat. On a pris des sanctions. Sur quatre porions, on en a réintégré deux, en les rétrogradant d’ailleurs. »

Ah… Maurice… Pas Chevalier, mais Thorez… Le premier stalinien de France… Une grande figure du communisme, oui….
Cyrano
 
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Message par Cyrano » 19 Avr 2004, 21:49

J'ai récupéré ça sur le site:

http://www.unice.fr/ILF-CNRS/politext/

Ce site marche encore, je viens de vérifier.

Tiens? Y'a pas un sujet sur ce forum qui répertorie les sites liés à l'histoire? puisque on consomme pas mal ce genre d'infos.
Cyrano
 
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Message par Koceila » 21 Avr 2004, 09:43

Pardon Cyrano, Maurice Thorez grande figure du stalinisme......pas du communisme! Certainement pas!
Koceila
 
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