Nous/vous prend-on pour des idiots ? "Sensibilisé" au problème des
intermittents malades ou en congé maternité, le Ministre de la Culture a
reproché aux partenaires sociaux signataires de la réforme des annexes 8 et
10, de ne pas avoir tenu parole (ils avaient promis de ne pas toucher aux
malades et aux femmes enceintes dans la réforme), et a demandé à l'UNEDIC
de revenir (sur ce problème-là uniquement) "aux dispositions antérieures".
(Pour rappel de ce qu'étaient les dispositions antérieures, les jours de
congé maladie ou maternité indemnisés par la Sécurité Sociale étaient
comptabilisés, à hauteur de 5,6
heures par jour d'incapacité de travail, lors de la recherche des 507
heures pour la réouverture des droits.
Dans ces conditions, même avec 9 mois sans travail (situation classique),
une danseuse ou une acrobate était à peu près assurée, si elle avait 3 mois
et demi de congé maternité
indemnisés par la Sécu, de réouvrir ses droits à sa date anniversaire.)
Comment l'UNEDIC a-t-elle réagi ? En se payant la tête des intermittents du
Spectacle (et de Jean-Jacques Aillagon par la même occasion) !
En effet, par le biais d'une circulaire datée du 2 février, elle propose
une "solution" qui n'a rien à voir avec les "dispositions antérieures",
mais qui n'est qu'une misérable rustine, inapte à sauver de l'exclusion les
intermittents du Spectacle ayant subi une longue maladie ou ayant accouché.
L'UNEDIC ne propose absolument pas de prendre en compte les jours de congé
maladie ou maternité dans les 507 heures, mais simplement d'allonger un peu
la période de référence sur laquelle on cherchera les 507 heures, en
mettant entre parenthèses la période de congé indemnisée par la Sécu.
Or, cette période n'a absolument pas la même durée que l'impossibilité
pratique de travailler ! Pour une maternité, la durée légale du congé
indemnisé varie entre 8 et 16 semaines, alors que l'impossibilité de
travail peut dépasser, dans certains métiers, les 40 semaines ! Et
impossibilité de travail signifie aussi, dans bien des cas, incapacité à
chercher du travail pour préparer l'après-congé. Une comédienne enceinte ne
peut guère passer d'auditions ou de castings, dans la mesure où son
physique après l'accouchement ne sera plus le même, sans parler d'une
danseuse, qui ne peut physiquement pas auditionner...
Une incapacité de travail liée à une maladie ou à une maternité a des
effets handicapants sur la carrière, de façon bien plus longue que le congé
officiel indemnisé par la Sécu. Elle n'est donc pas compensable par un
simple et minime décalage dans le temps des périodes prises en compte pour
les 507 heures.
L'UNEDIC préfère une "solution" qui permettra de petites économies
financières par l'exclusion de la majeure partie des femmes enceintes et
des malades, plutôt qu'une solution (les dispositions antérieures) qui les
protègerait. On ne s'y résignera pas !
Pour le rétablissement des droits des jeunes mères et des malades,
pour la digne renégociation des Annexes 8 et 10,
un rassemblement est organisé, à l'appel de diverses organisations : CGT spectacle, coordination des intermittents et précaires d'Ile de france, Sociétés des réalisateurs de films, Association contre les violences faites au femmes au travail, Collectif femmes en colère
mercredi 11 février à partir de 10h,
à l'Assemblée Nationale, (place Edouard Herriot, M° Assemblée Nationale)
Venez nombreux !