Libéralisme politique

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par mael.monnier » 17 Mai 2004, 10:41

(Albert Li @ lundi 17 mai 2004 à 07:24 a écrit : Votre BD est "marrante" mais surtout biaisée et donc dangereuse.

L'outil de production est acheté en faisant appel à des investisseurs privés.

Ces investisseurs quand il s'agit de banques notament tirent leur argent de toutes les économies faites par les travailleurs.

Qu'arrive t-il si vous décidez que les investisseurs (les simples travailleurs quand il s'agit de banques) sont des voleurs (contre l'évidence) et que leur argent du moment qu'il est utilisé pour acheter de gros outils de production doit être saisi ?

C'est très simple. Plus personne n'a intérêt à épargner et à investir !
Mais les travailleurs se faisant alors inévitablement arnaquer par le patronat, ils n'ont aucun intérêt à vendre leur force de travail et à travailler durement pour engraisser des dirigeants dont la seule tâche est de faire travailler les autres. Il en résulte ensuite des débrayages et des grèves de masse parce que les travailleurs en ont marre d'être traités comme des moins que rien, et l'économie s'effondre au détriment des plus riches qui voient leurs actions fondrent comme du beurre au soleil.

a écrit :Sinon, si des patrons aussi médiocres que Messier arrivent à gagner des milles et des cents, ils ne le doivent effectivement pas tant à leur mérite qu'à leur courage d'endosser ainsi l'habit de tête de turc.

Si vous (comme d'autres) arrêtiez de taper sur les patrons, si vous reconnaissiez l'évidence à savoir que l'on peut être patron et honnête, beaucoup de gens se lanceraient alors dans la carrière et les Messier et autres courageux médiocres face à cette concurrence feraient sans doute moins choux gras.

Mais il n'y en a que quelques-uns qui peuvent devenir patrons : les fils de riches. Ce n'est pas un fils d'ouvrier qui peut accéder aux grandes écoles (c'est trop cher) pour devenir patron (il faut des connaissance, cela ne s'improvise pas), et encore moins accéder aux capitaux pour le faire (il faut des cautions solides). Ce que je te propose dans la veine du libéralisme sinon, c'est que les travailleurs puissent acheter et licencier les patrons puisque les patrons, eux, peuvent acheter et licencier de la main-d'oeuvre. On aurait ainsi un pouvoir et un contre-pouvoir. Qu'en penses-tu personnellement ?

Moi je ne soutiens pas cela car ce ne serait que maintenir le système, avec la seule différence que la rotation des patrons entre les entreprises serait plus importante mais c'est tout. Mais bon, ce qui serait bien, c'est que l'on pourrait licencier tous les patrons et ainsi exercer notre "dictature" (du prolétariat) sur le patronat (qui disparaitraît). Lénine aurait d'ailleurs du y penser lorsqu'il a mis en place la N.E.P., le patronat n'aurait pas pu se reconstituer et exploiter les travailleurs. Le risque, c'est que les patrons deviennent inévitablement des esclaves puisque le prolétariat exercerait ainsi une "dictature" (la loi de la majorité contre la minorité ; les renards seraient alors enfermés dans les poulaillers, et les poules seraient libres), mais ils sont déjà des esclaves de toute façon : ils sont les esclaves de la Bourse et de l'Etat et ils s'auto-exploitent pour exploiter les autres (les vrais exploiteurs ne sont pas les patrons - sauf les très gros qui se bornent à donner des ordres à leurs sous-chefs pour qu'ils organisent tout -, qui organisent la vie économique de leurs entreprises, mais les actionnaires, les spéculateurs, les rentiers, les propriétaires terriens, et les hauts-fonctionnaires étatiques).

Pour dépasser cette contradiction, il appartiendrait donc de passer de la monarchie absolue qui règne dans la sphère économique (avec ses renards en liberté et ses poules enfermées), à la démocratie directe (avec les renards qui brouteraient l'herbe des prés à côté des poules qui picoteraient dans l'herbe) où les entreprises deviendraient des coopératives gérées collectivement, où les banques seraient gérées à tour de rôle par les citoyen-ne-s (donc par le peuple) pour éviter toute coercition économique et pour que chacune et chacun puisse disposer des capitaux dont elle-il a besoin afin de laisser libre cours à l'initiative personnelle et/ou collective, où les intérêts seraient abolis car ils freinent la circulation monétaire et donne un pouvoir aux détenteurs de grosses sommes puisqu'ils pourraient freiner le circuit économique en vue de spéculer (donc plus de Bourse), où les emprunteurs ne paieraient que ce qui est nécessaire au fonctionnement des banques, où la concurrence dans le but de nuire à autrui serait contrecarrée par une taxation supplémentaire, et où l'entraide dans le but de bénéficier à la société serait encouragée par une taxation négative.

Le capitalisme et sa course au profit sans aucune considération sociale ni environnementale, et sa concurrence déloyale et inefficace est comparable aux combats militaires qui ont lieu entre les divers pays (et qui sont d'ailleurs généré par l'impérialisme capitaliste), et la meilleure image pour faire une métaphore du capitalisme c'est la bataille de Verdun. L'énergie créatrice est annihilée par la guerre économique : Carrefour contre Leclerc, Leclerc contre Auchan, Auchan contre Intermarché, Intermarché contre Monoprix, Monoprix contre Carrefour, etc. Toutes les grandes surfaces, c'est la même chose, et il n'y a donc aucune légitimité à maintenir cette concurrence néfaste. Une bonne course au profit, c'est quand tout le monde en bénéficie, quand l'énergie créatrice de l'un est relayé par l'énergie créatrice de l'autre. Une métaphore de cela, c'est une course de relais avec une seule équipe et où personne ne serait laissé sur le bas-côté. L'émulation est conservée mais passe d'un statut négatif (émulation qui entraînait à se mettre des bâtons dans les rues, à écraser les uns pour grimper plus haut, etc.) à un statut positif (émulation d'aller toujours plus haut, tous ensemble, émulation de se porter les uns les autres vers l'abondance matérielle et morale).

Le capitalisme c'est cela dans le meilleur des cas (ce que vous nous proposez, vous, les libéraux) :
A ------------>
B ------>
C -------->
D ----->
(Cas n°1 : A, B, C et D font la course de façon égoïste)

Et dans le pire des cas, c'est cela :
A -------------> <------ D
B ------> <----------- C
(Cas n°2 : A et B s'affrontent contre D et C, comme le proposent les protectionnistes étatiques)

La société économique que j'imagine (pour une production X) ce serait cela :
A -------------> B ------> C --------> D ----->
(Cas n°3 : A, B, C et D se relaient, s'entraident.)

Pour cela, il suffit de changer les règles économiques actuelles qui sont particulièrement néfastes en des règles économiques tendant à un optimum de bien-être commun. Je conviens que c'est facile à dire, mais pas facile à faire parce que certains préfèrent stupidement maintenir cet état de guerre économique et le défendent à tout prix parce qu'ils veulent rester les tenants du pouvoir et de l'argent alors que comme on le voit le cas n°3 aboutit à une richesse bien supérieure qu'à celle du cas n°1.
mael.monnier
 
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Message par mael.monnier » 17 Mai 2004, 10:59

(Gaby @ lundi 17 mai 2004 à 10:38 a écrit : Quitter le capitalisme, c'est aussi quitter le mode de production où les seuls mentalités viables pour les privilégiés sont celles de l'individualisme, de la motivation personnelle, de la course au profit de quelque façon que ce soit.
Je suis d'accord avec le reste mais pas avec cela. L'individualisme, la motivation personnelle, la course au profit ne sont pas mauvais par nature, mais par leur mauvais usage. Il s'agit en fait de les employer pour aboutir à un bien-être collectif. Et il ne peut y avoir de motivation personnelle sans collectivisme, de même qu'il ne peut y avoir collectivisme sans motivation personnelle. Il faudra que chacune et chacun puisse trouver son compte dans la société, satisfaire ses intérêts et ses besoins, mais aussi que la société puisse trouver son compte dans cette recherche de chacune et de chacun à satisfaire ses intérêts et ses besoins.
mael.monnier
 
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Message par logan » 17 Mai 2004, 11:00

Mael,
t'es obligé de faire des messages à rallonge à chaque fois??
logan
 
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Message par Gaby » 17 Mai 2004, 12:13

Mael.
a écrit :Il s'agit en fait de les employer pour aboutir à un bien-être collectif.

Là t'es totalement parti dans un jeu sémantique, c'est pas une discussion ça...
On est d'accord, ca m'arrive moi aussi de dire "accomplissement personnel à travers l'altruisme".
C'est amusant, mais ne discutons pas là dessus alors que nous sommes d'accord...

Au fait quand tu dis que la seule tache du patronat ou de la hiérarchie est de faire travailler les autres, c'est :
- caricaturer le monde du travail comme une immense usine et rien d'autre.
- méconnaitre les tâches, car la gestion et le commerce au sein du capitalisme, c'est un sacré taf' où les cadres y lachent une énorme part de leur vie.

Tu lui donnes un angle d'attaque terrible avec ce discours.
Gaby
 
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Message par Gaby » 17 Mai 2004, 12:19

Et ton petit dessin logique, il est totalement erroné.
Les protectionnistes proposent la concurrence ? Meuh non, c'est pas une nouveauté esthétique qui n'aurait qu'une ambition malsaine...
Gaby
 
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Message par mael.monnier » 17 Mai 2004, 14:25

(Gaby @ lundi 17 mai 2004 à 13:13 a écrit : Au fait quand tu dis que la seule tache du patronat ou de la hiérarchie est de faire travailler les autres, c'est :
- caricaturer le monde du travail comme une immense usine et rien d'autre.
- méconnaitre les tâches, car la gestion et le commerce au sein du capitalisme, c'est un sacré taf' où les cadres y lachent une énorme part de leur vie.

Tu lui donnes un angle d'attaque terrible avec ce discours.
Mais je n'ai jamais dit que ce n'était pas un travail de faire travailler les autres. J'avais même dit :
- pour être patron "il faut des connaissances, cela ne s'improvise pas"
- les patrons "sont les esclaves de la Bourse et de l'Etat et ils s'auto-exploitent pour exploiter les autres (les vrais exploiteurs ne sont pas les patrons - sauf les très gros qui se bornent à donner des ordres à leurs sous-chefs pour qu'ils organisent tout -, qui organisent la vie économique de leurs entreprises, mais les actionnaires, les spéculateurs, les rentiers, les propriétaires terriens, et les hauts-fonctionnaires étatiques)"

Et je sais très bien qu'il y a des patrons qui travaillent 50 heures par semaine voire plus.

Enfin, à propos de mon dessin, il me semble pourtant clair. D'un côté (cas n°1) tu as les pseudo "libéraux" qui défendent la liberté du renard dans le poullailler sans aucun droit pour les poules (même pas de se révolter car cela trouble "l'ordre public" bénéficiant au renard), qui défendent donc la loi du plus fort, mais qui sont contre les barrières douanières et le monopolisme (courant de Madelin et autres), et on aboutit à une situation similaire à une course de chacun contre tous (ce qui est contre-productif). Et d'un autre côté (cas n°2), tu as les Bush, les promoteurs de la PAC & Cie qui défendent le protectionnisme vis-à-vis de "l'extérieur" mais la même concurrence "à l'intérieur" pour faire la guerre aux entreprises de "l'extérieur".
mael.monnier
 
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Message par Albert Li » 17 Mai 2004, 15:55

La première entreprise de France, celle qui dispose du capital le plus abondant, c'est l'artisanat et ses milliers de petits patrons de leurs propres entreprises.

Il faut à eux aussi piquer le capital de leur boite qui est en général leurs économies (leur retraite) ?


Montre moi qqun qui en vole un autre.

Je le condamnerai bien évidemment, c'est la base du libéralisme.


Mais un capitaliste, même un grand, ne vole absolument personne.

C'est l'erreur fondamentale du communisme.
Albert Li
 
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Message par ianovka » 17 Mai 2004, 15:58

[quote=" (Albert Li @ lundi 17 mai 2004 à 16:55"]
Montre moi qqun qui en vole un autre.
Je le condamnerai bien évidemment, c'est la base du libéralisme.
Mais un capitaliste, même un grand, ne vole absolument personne.

Je vous laisse y répondre vu que je dois m'absenter.
Mais alors franchement :sygus:
"Le capital est une force internationale. Il faut, pour la vaincre, l'union internationale, la fraternité internationale des ouvriers." Lénine
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Message par Gaby » 17 Mai 2004, 16:26

Il est totalement imperméable au concept d'exploitation qui est pourtant rigoureusement utilisé en économie. Pareil pour la plus-value qui est une notion qu'il n'arrive pas conceptualiser. Il connait même pas les auteurs néoclassiques, ni même les grands anciens classiques. C'est particulièrement étonnant...
Ecoute franchement Albert Li, vu que tu as déjà fait ton choix définitif, dépêche toi de lire Smith, Ricardo, Walras, Pareto, Friedmann et j'en passe...

Et puis répondre à ce qu'on a écrit précisément, ce serait trop d'honneur je suppose.

Enfin bon, c'est évident qu'on ne peut pas toujours lutter contre des années de conditionnement de classe.
Gaby
 
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