(wolf @ mercredi 19 mai 2004 à 16:55 a écrit : Désolé.
Mais non, c'était un plaisir de te lire !
a écrit :Oh ben moi j'ai rien contre la recherche, mais dans les 11 pages on n'a encore rien appris de nouveau (sauf sur la famille de Wolf, mais bon...) !
(François Delpla @ mercredi 19 mai 2004 à 17:33 a écrit : Nadia a écrita écrit :Oh ben moi j'ai rien contre la recherche, mais dans les 11 pages on n'a encore rien appris de nouveau (sauf sur la famille de Wolf, mais bon...) !
a écrit :Pinochet, sa policie, n'a jamais tiré dans le tas. Bien au contraire, dès qu'il a pu (à peu près 6 mois après le coup d'état) il a mené une destruction systématique, scientifque même des partis qui étaient à son avis les plus farouches opposant de son régime, mais en vissant à la tête (très bon tactique) et en liquidant les militants après discusion rigoureuse de l'utilité de cette liquidation.
C'est sur, cette affirmation va soulever quelques indignations mais elle est rigoureusement vraie. En fait, la repression de Pinochet correspond bien à la description qui fait Delpla de celle de Hitler.
Au tout début, le regime de Pinochet essaie d'imposer une terreur de masses. Bien plus facile à faire si le peuple à été breuvé de théories réformistes, ou que "leur" président les a dit que "l'armée c'est le peuple en uniforme". Ceci provoque une terreur réelle parmi la population et les militants. C'est un fait dont il faut tenir compte.
Mais cette represion, très ouverte et violente, est maladroite et assez inéfficace. C'est le fameux coup de patte dans la fourmillère. Correspond aussi aux conditions de passage d'un régime démocratique à une dictature violente contre la classe. Cela ne peut se faire qu'en cachette (au moins de la grande majorité du peuple et des personnel de base des forces armées et de la police!) ce qui l'empeche de former une police politique oppérationnelle et efficace tout de suite.
Dans les camps de concentration il y a peu des fusillades, les meurtres se font en dehors, dans des chemins isolés, en invoquant le "delit de fuite" pendant des "transferts". La brutalité la plus extrème cotoie, au but de quelques mois, la convivence avec les militaires qui gardent les prisonniers qui disposent de plus en plus de espace de manoeuvre et qui se sont "adaptés" au système.
Des mêmbres de la gendarmerie ou de la police collaborent des fois avec les prisonniers. Les service "d'intélligence" (ceux des armées essentiellement) submergés par la tâche (des dizaines des milliers des prisonniers amenés la plupart par dénonciation et par non respect du couvre feux) sont une masse héterogène difficile à classer et dont on n'a pas des renseignements précis (et pour cause, impossibilité de préparer cela avant le coup et les cadres UP de la police ont brûlée pas mal d'archives!). On en libére beaucoup au bout des quelques jours, quitte à les reprendre si on se rends compte qu'ils sont importants ( et là, ça tombe dru). Bref, on élague beaucoup.
Ceux qui restent, ou vont être brutalisés pour obtenir des renseignements ( je passe sur les brutalités des appelés, plus téléguidées par l'encadrement qu'autre chose et qui ne durent pas beaucoup) ou vont être gardés prisonniers pour quelque temps dans des camps d'internement sous des conditions propres aux prisonniers de guerre.
Ceci a été pendant les premiers temps de la dictature. Après viendra le temp de la police politique et de la repression sélective des militants. Tout ceci se fait avec méthode, le plus organisé possible. Personne tire dans le tas, ceci n'est qu'une legende qui ne sert qu'à masquer la responsabilité écrassante dans la défaite des travailleurs chiliens des réformistes et des staliniens.
La caricature qu'en resulte ne sert surtout pas à armer les militants d'ailleurs qui, le jour où ils se trouveront devant une situation pareille, se trouveront sans repères et déconcertés.
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