Je m'en tiendrai pour l'instant, faute de temps et dans le souci d'approfondir un point, à la question "Röhm".
1) Il y a bien ici un contributeur, pas le temps de rechercher qui et peu importe, qui a dit qu'il dirigeait une tendance de gauche à l'intérieur du NSDAP, sans réserve ni guillemets. Voilà au moins quelqu'un à qui ce débat aura appris quelque chose... à moins qu'il ne revienne et n'argumente.
2) Je ne dis pas, pour ma part, qu'il ait présidé une tendance. Il y a sur la question un travail décisif, celui de Jean Philippon, qui démontre le caractère très relatif des luttes de clans parmi les nazis. Elles ont été montées en soufflé, pendant quelques semaines, pour les besoins d'une cause. Je diverge de Philippon sur les auteurs et le sens de la manoeuvre : il voudrait que Himmler et Göring, dans une complicité étroite avec les généraux, aient manipulé Hitler. Je n'en vois pas le moindre indice. Plus son comportement est coléreux, plus il est joué. Son intérêt dans l'affaire est évident : il s'agit de faire croire qu'il y avait un danger et qu'il l'a conjuré en sacrifiant, après moult hésitations, un vieil ami, en étant mis en demeure de le faire par la Reichswehr. Voilà qui fait de celle-ci le vainqueur apparent alors qu'en fait la crise profite aux SS, armée personnelle du Führer, et qu'elle met aux généraux le doigt dans l'engrenage du crime en leur faisant approuver une centaine d'exécutions sommaires, y compris celle de leur ancien patron, Schleicher.