1er février : manif retraites

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par emman » 03 Fév 2003, 12:35

(wolf @ lundi 3 février 2003 à 12:22 a écrit :
a écrit :Alors que les manifestants réclamaient pour la plupart 37,5 ans pour tous, pas un jour de cotisation en plus, pas de fonds de pension, etc... les médias ont dit que la manif avait pour but... d'obtenir de "vraies négociations" de la part de Raffarin.


Je ne crois pas que ce soit vrai. Les slogans lancés par l'appareil dans la partie CGT étaient tournés sous l'angle: "sauvons la répartition", "pas de fonds de pension", "prendre sur les profits financiers" (ce qui est un mot d'ordre contre la répartition!) etc.
Dans la partie CFDT, j'ai entendu plus d'une fois les mots d'ordres sur "une vraie retraite après quarante ans".
Ce n'est que dans le cortège FO qu'il y avait des mots d'ordres 37,5 pour tous de manière permanente.

Mais de toute façon les journalistes n'auront eu qu'à se reporter à la plate-forme d'appel à la manif pour savoir ce qu'il en était. Tout ce qu'ils affirment à la télé y est écrit. Et la présence de Chérèque dans le carré de tête dit tout. On en peut pas appeler à défiler avec ceux qui veulent "négocier" le passage à quarante annuités dans le public et dire que la manif était contre, comme le dirait un Blondel.

Bon la retraite par répartition, c'est pas en soit la panacé. C'est quand même les travailleurs qui la payent tout au long de leur vie. Moi je pense que ce devrait être aux patrons de la payer. Le fait est qu'aujourd'hui face aux attaques du patronat, il faut la défendre et refuser catégoriquement les fonds de pensions qui permettraient au patronat de récupérer la manne. OK. Maintenant la CGT a raison de dire qu'il faut prendre l'argent sur les profits financiers.
emman
 
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Message par manu31 » 03 Fév 2003, 17:15

En ce moment sur RMC info jusqu'à 18h, débat-consultation sur les retraites.
Question: "Etes-vous prêts à travailler plus longtemps pour garder votre retraite?". Pour l'instant: 80% de Non :bounce: :bounce:
manu31
 
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Message par pelon » 03 Fév 2003, 18:16

(wolf @ lundi 3 février 2003 à 17:48 a écrit :
a écrit :Bon la retraite par répartition, c'est pas en soit la panacé. C'est quand même les travailleurs qui la payent tout au long de leur vie. Moi je pense que ce devrait être aux patrons de la payer. Le fait est qu'aujourd'hui face aux attaques du patronat, il faut la défendre et refuser catégoriquement les fonds de pensions qui permettraient au patronat de récupérer la manne. OK. Maintenant la CGT a raison de dire qu'il faut prendre l'argent sur les profits financiers.


Aux patrons de payer? mais c'est aussi ça le principe de la "répartition", c'està dire que la retraite , c'est du salaire différé, c'est le salaire colleif du prolétariat dans ce pays.

Précisément: si il y avait vraiment un problmème de financement, ce serait aux patrons depayer, sur leurs profits, certes, mais pas spécifiquement "financiers".

Parler de profits "financiers" (quid?), c'est admettre qu'on ne peut pas augmenter les cotisations "patronales" (qui sont du salaire). Donc, non les dirigeants CGT n'ont pas raison. C'est pas la taxe tobin qui financera les régimes de retraite ni rien d'ailleurs.

Je crois que tu pinailles un peu : on peut quand même dire les patrons font du fric à eux de payer. Peu importe comment ils ont fait ce fric, par des spéculations douteuses ou plus classiquement en nous faisant suer du profit.
S'il y a besoin de fric, augmentons la contribution des patrons. C'est cela l'important.
pelon
 
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Message par pelon » 03 Fév 2003, 18:46

(wolf @ lundi 3 février 2003 à 18:35 a écrit :je ne crois pas because ce que propose la direction confédérale, c'est une "réforme", de changer l'assiette de taxation, c'est à dire vulgairement de faire avec les retraites ce qu'on a fait à la sécu avec la CSG: la fiscaliser.

Je crois que je n'ai pas répondu clairement. La direction confédérale de la CGT est prète à de nombreuses compromissions, à commencer par l'abandon de nombreux acquis et l'oubli des 37,5 ans de cotis. pour tous.
Quand les militants disent "c'est aux patrons de payer" je ne suis pas sûr qu'ils connaissent parfaitement les intentions de leurs dirigeants. Plus exactement, ils en prennent ce qu'ils en veulent.
Une des revendications est "l'élargissement de l'assiette" sur laquelle on cotise, ce qui a pour inconvénient de faire payer plus les salariés. Je n'ai pas lu que c'était pour fiscaliser mais cotiser sur ce qui ne l'est pas actuellement par exemple la paricipation et l'intéressement. Mais comme les bureaucrates sont opportunistes par définition, je ne parierai pas sur leurs intentions en ce domaine.
pelon
 
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Message par morise » 03 Fév 2003, 19:53

Wolf, tu ne me parais pas de bonne foi !
La multiplcation de banderolles, slogans, pancartes et écriteaux dans le cortège CGT sur les 37,5 années pour tous m'est apparue, à moi, comme la défiance de nombreux militants sur les positions des Thibault-Cohen. Que cette conscience ne soit pas partout celles des militants d'EDF aujourd'hui, sûrement. Mais les mises au point ont du avoir lieu dans bien des endroits, comme à la CE de l'UD que je connais qui a fini par réécrire sur ses tracts 37,5 années. En attendant que l'on s'épuise, ou qu'on se range à l'avis qu'on nous dira majoritaire, peut-être, mais ils l'ont fait.
morise
 
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Message par emman » 03 Fév 2003, 20:43

a écrit :Retraites: Les syndicats restent sur leur faim

PARIS (AP) - Les organisations syndicales sont restées sur leur faim, voire témoignaient une certaine méfiance et un certain scepticisme lundi soir, après le discours du Premier ministre Jean-Pierre Raffarin sur les retraites devant le Conseil économique et social (CES). Seule la CFDT a affiché une certaine satisfaction.

Le secrétaire général de ce syndicat, François Chérèque, a ainsi estimé que M. Raffarin "a entendu ce qu'ont dit les salariés dans la rue samedi" dernier, à l'occasion de la journée de manifestations intersyndicales pour la défense des retraites.

Pour lui, le chef du gouvernement "parle de réforme construite ensemble et il veut en faire un test du dialogue social, donc c'est une première chose qui est positive". Selon lui, il y a dans le discours de M. Raffarin "tous les ingrédients de la déclaration commune des sept syndicats (...) Maintenant, il lui reste à réussir cette réforme et c'est sur cette réforme que les Français vont le juger".

Du côté des autres organisations, le son de cloche était bien différent. "Il n'y a absolument rien de nouveau" a lancé le secrétaire général de Force ouvrière, Marc Blondel, devant les journalistes.

Le Premier ministre "a énoncé un timing. Je fais remarquer que ça se terminera au mois de juillet (...) Donc, pour ma part, je suis quelque peu sceptique parce que c'est le moment des vacances et la mobilisation n'est pas la plus facile" a-t-il estimé.

"Quant au reste", a poursuivi M. Blondel, "il nous a fait le coup classique des trois piliers" sur lesquels il faut jouer: la durée de cotisation, l'allongement de la durée de travail, le niveau des pensions. "Je veux simplement confirmer que pour FO (...) nous discuterons sérieusement sur la base de 37 ans et demi, pour garder cette base, parce que c'est la durée moyenne actuelle de travail".

Le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, n'a pas été plus convaincu. M. Raffarin "a ajouté beaucoup de termes montrant que les organisations syndicales (...) allaient avoir une place importante dans les discussions. L'essentiel, c'est que ce soit bien le cas. Ensuite, nous apprécierons en fonction du degré d'écoute (...) si oui ou non les pouvoirs publics auront considéré les représentants syndicaux à la hauteur où ils doivent l'être".

Quant au fond du discours, Bernard Thibault s'est dit "obligé de (le) qualifier comme ne participant pas à éclairer l'approche des pouvoirs publics au stade actuel, en tenant des propos que je considère comme contradictoires sur un certain nombre d'aspects".

Par exemple, selon lui, "dire dans le même discours que l'emploi n'est pas déterminant, tout en en faisant un des leviers sur lequel il faut agir, c'est de mon point de vue contradictoire"

"Le problème, c'est que maintenant, il faut quand même se décider à rentrer dans les détails. Parce que le calendrier que nous fixe le Premier ministre, ça impose quand même qu'on discute demain sur des problèmes sérieux et concrets", a pour sa part remarqué le président de la CGC Jean-Luc Cazettes. "On va pas se contenter jusqu'au mois de mars d'échanger des grandes idées et puis arriver avec un projet ficelé devant l'Assemblée nationale au mois de juin".

Même la CFTC, traditionnellement peu critique, n'a pas franchement apprécié: "On n'a pas entendu parler du niveau de l'emploi et l'équilibre du régime des retraites est lié à cette question-là. On n'a pas entendu parler des jeunes dans le cadre de la solidarité inter-générationnelle. On nous a dit: 'Il y a trois leviers', mais c'est toujours les mêmes", a souligné son président Jacques Voisin.

"Il nous en manque toujours un qu'on ne veut pas mettre sur la table: c'est le partage équitable des richesses dans l'entreprise. On reste sur notre faim. Il y aura matière à négociations, mais j'ai peur que les délais soient un peu courts".

Bref, le Premier ministre semble avoir raté son examen de passage devant des syndicats qui attendent désormais les premières consultations avec le ministre du Travail François Fillon avec un catalogue de questions extrêmement précises. AP



Il n'aura pas fallu longtemps pour que Chérèque applaudisse Raffarin... Il a peut-être trouver que les quelques militants CFDT présents à la manif n'étaient pas assez disciplinés...

Pour le reste pas de commentaire, quand le president de la CFTC tient des discours plus radicaux que celui de la CGT, on peut s'inquiéter un peu... :headonwall: :headonwall:
emman
 
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Message par stef » 03 Fév 2003, 21:32

Emman.

Je crains que si ta ligne soit de te plaindre du manque de "radicalisme" de Thibaut, tu n'ailles droit dans le mur...

Relis ce qu'il raconte :
a écrit :Le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, n'a pas été plus convaincu. M. Raffarin "a ajouté beaucoup de termes montrant que les organisations syndicales (...) allaient avoir une place importante dans les discussions. L'essentiel, c'est que ce soit bien le cas. Ensuite, nous apprécierons en fonction du degré d'écoute (...) si oui ou non les pouvoirs publics auront considéré les représentants syndicaux à la hauteur où ils doivent l'être".

Quant au fond du discours, Bernard Thibault s'est dit "obligé de (le) qualifier comme ne participant pas à éclairer l'approche des pouvoirs publics au stade actuel, en tenant des propos que je considère comme contradictoires sur un certain nombre d'aspects".


Bref, Thibaut "revendique" des négociation pour une "bonne" réforme alors que la défense de nos intérêts exige de tenir ferme sur l'axe "non à toutes réforme". En acceptant les négociations (en les revendiquant !), il accepte ipso facto la légitimité du gvt UMP et du MEDEF !

Et pire : il masque ses traces. Raffarin n'a été ni "contradictoire" ni "obscur". Il a été très clair, notamment en ce qui concerne les fonctionnaires : il va falloir reculer l'âge de la retraite. Les négociations, c'est fondamentalement pour discuter de combien d'années on va les reculer et dans quelles conditions !

Voilà ce qu'il faut dire ! Voilà pourquoi il faut multiplier les initiatives exigeant des directions syndicales : "N'y allez pas !", "Défendez NOS revendications !".

Même là-dessus on peut pas être d'accord ?
stef
 
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