a écrit :le centre de la question ne se trouve pas dans le programme, soit-il bon ou peu sérieux, mais bien dans la capacité du parti nazi de mater la classe ouvrière. S'ils l'ont choisi à la place d'un dictateur bonapartiste (dans les conditions d'un impossible arbitrage entre les classes) c'est justement pour cela.
Von Papen, Hindemburg ont obéi aux choix de la grande bourgeoisie allemande cisant avec les nazis et quand Hitler à eu raison des stalinnes et des sociaux démocrates, ils sont passés armes et bagages dans son camp, dans son gouvernement.
Le problème de F.Delpla est qu'il ne comprends pas que c'est la lutte de classe, en dernier instance, qui décide du choix d'une politique. (Et pourtant c'est assez élementaire, c'est question de voir la réalité de tous les jours). Von Schleicher n'aurait jamais pu reprimer complètement les ouvriers allemands (il manquait des militants parmi les travailleurs, la police ne peut pas tout en période d'efervescence pre-révolutionnaire). Sa politique aurait poussé les communistes et les social-démocrates à un Front Uni qui était exactement ce qui aurait pu faire basculer les choses dans un autre sens.
Si je répondais avec le même type d'arguments, je dirais que Quijote et Caupo ne comprennent pas ce que c'est qu'une démarche d'historien (alors que les fondateurs du marxisme avaient pour cette discipline le plus profond respect).
Les paragraphes cités plus haut sont totalement téléologiques : le gouvernement d'un pays capitaliste est par définition celui que souhaite la bourgeoisie, donc Hitler est le choix de la bourgeoisie, donc elle veut une guerre d'agression, etc.
Une théorie aussi ossifiée ne peut rien produire, rien démontrer.
D'autre part, mes derniers contradicteurs oublient que d'après moi Hitler est unique. Loin de penser que la bourgeoisie n'est pour rien dans le choix des ministres, je dis qu'il y a là, pour la première fois dans l'histoire, un fou intelligent qui a parfaitement compris les règles et dit les mots qu'il faut pour se faire confier le pouvoir, en étant apparemment solidement encadré de représentants directs du patronat (et même de patrons, comme Hugenberg), alors qu'il a un plan pour faire très vite cavalier seul vers des objectifs parfaitement étrangers à ses commanditaires.