Une petite réponse pour Canardos (Pour Shadoko : le transfert arrive… – ton impatience primesautière me motivera)
Canardos, tu penses que la première théorie de Freud était plus proche de la réalité. Je suppose que tu veux dire : plus proche de ce qu'on peut observer du développement d'un individu. Pourtant, cette première théorie faisait la part belle à la sexualité infantile – ou du moins, ainsi dénommée.
La deuxième théorie est plus précise et la description de l'appareil psychique reste aujourd'hui valable – on la retrouve peu ou prou dans toute théorie psychologique.
Mais tu écris :
«
c'est probablement sa pulsion de mort qui l'a forcé à s'entêter dans une voie sans issue....»
Les pulsions pulsaient déjà dans "Défense de la psychanalyse"C'est vrai que les expressions "pulsions de vie" et "pulsions de mort" peuvent faire sursauter des rationalistes qu'ont la matérialiste-attitude un peu précipitée.
Dans le fil "Défense de la psychanalyse", ça guerroyait et ça merdoyait sur le sujet.
Iko écrivait que Eros, la pulsion de vie, «
vise à réunir les parties de la substance vivante», que Thanatos «
tendra à dissoudre ces unités vers un état inorganique ». Caupo, avec hardiesse y voyait un reflet «
des classes sociales en lutte bien réelle qui représentent l'une Eros et l'autre Thanatos» et il répondait à Nadia qui s'interrogeait grave. Les deux réponses, Iko et Caupo, n'étaient pas fausses, mais ne me semblait pas adaptées au forum (et j'avais ironisé la dessus).
Mais…
Nadia ne comprenait pas «
qu'on puisse aller chercher un machin mystique» et concluait sans appel : «
C'est complètement absurde ! »
Je devais avoir confusément la réaction de Nadia en tête puisque j'ai répondu dans ce que j'ai dit sur les pulsions, sur le fait qu'il faut se garder, au vu des termes, d'y voir une notion mystique. Relisez, ça peut pas vous faire de mal.
Mais j'avoue : les termes freudiens ne me semblent pas d'un accès immédiat pour décrire la vie psychique. Ils peuvent entraîner des confusions (et vous ne vous privez pas de mettre le pied dedans, avec délectation…).
Pulsion de mort, brrr !Je reviens à toi, Canardos, qui fronce les sourcils lorsque tu lis "pulsion de mort".
Je ne comprends pas quelle serait cette «
voie sans issue» dans laquelle la notion de pulsion de mort aurait poussé Sigmund ? Je n'attends pas de réponse, d'ailleurs, puisque ce que tu mets dans la "pulsion de mort" n'a rien de rien, strictement rien à voir avec cette notion psychologique (ni d'ailleurs dans ce que tu mets dans "pulsion").
Dans "Défense de la psychanalyse", tu écris (répondant à Iko) :
a écrit :Ecrit par : canardos le mardi 11 janvier 2005 à 09:42
j'en viens maintenant à un theme cher aux psychanalystes, thanathos, la pulsion de mort....
je m'interroge....
la notion de mort n'existe pas chez l'animal, meme chez les anthropoides les plus évolués.... il n'ont pas conscience qu'ils mourront un jour.... ils sont meme perplexes devant un cadavre d'un individu de leur groupe quand il meurt..... ils le flairent le remuent, ne s'en éloignent que quand l'immobilité se prolonge ou que l'odeur change....
quand à l'homme, on peut considerer qu'il y a preuve de l'interrogation sur la mort quand il y a sépulture, enterrement dans une position donnée avec objets et parures.... [...]
donc plus de la moitié des générations d'hommes modernes n'ont pas vécu avec la perspective de la mort, et de toutes manieres une pulsion si fondamentale pour les psychanalistes devrait avoir une origine dans l'évolution animale....
or elle est mis au meme rang que eros, la pulsion sexuelle....
Mais qui parle de pulsion de mort au sens de mort ? Personne, Canardos. Tu es encore victime des tes définitions (comme l'inconscient darwinien) qui ne sont pas des définitions de la psychologie et de la psychanalyse.
Je rappelle ce que j'ai écrit, et c'est clair il me semble :
«
Les pulsions ne sont que des termes utilisés pour ranger deux types de comportement (générés par nos processus inconscients).»
On pourrait dire qu'on a deux catégorie de pulsions : positive-attitude-pulsion et négative-attitude-pulsion. Ce serait faux : la notion d'agressivité, dans la pulsion de mort, est responsable de meurtres mais son absence entraîne une timidité excessive.
Y'a maldonne a écrit :Ecrit par : canardos le lundi 17 janvier 2005 à 20:48
mais prouvez moi que vos pulsions de mort et vos pulsions de vie correspondent à la réalité et en quoi elles sont differentes des instincts....
si ce qui differencie l'instinct de la pulsion c'est le langage il me semble qu'une pulsion qui a besoin d'etre formalisée par la langage pour exister n'en est plus une...
Canardos, on n'est pas obligé de comprendre la psychanalyse, mais quand même… Comment veux-tu polémiquer si tu mets tout à l'envers ?
Il n'y pas à prouver que les pulsions de vie et de mort correspondent à la réalité, cette formulation est vide de sens. Les pulsions de vie et de mort sont des notions utilisées pour désigner des comportements, des stratégies adoptées pour gérer ce qui est refoulé, ce qui manifeste malgré tout une revendication à l'existence.
OK, l'ami ? Elles correspondront forcément à la réalite!
Mais tu sais, Canardos, faut pas ta frapper. C'est parce que j'avais remarqué que toi ou quelques autres écrivaient des choses étranges que je me suis dit que vous ne saviez pas, en fait, ce qu'était la psychanalyse, ni ce qui décrivait un développement psychique. Ce n'est même pas que c'est faux, c'est autre chose qui n'a rien à voir (par exemple, ce que tu écris sur la notion de mort est vraisemblablement exact, sauf que ça n'a rien à voir).
Et du coup, Eros et tutti quanti, on est aussi en plein surréalisme.
Alors, évidemment, le distinguo instinct et pulsions, tu ne pourras pas le saisir. Et ça fera un dialogue de sourds.
Oh, ce n'est pas que j'en connais beaucoup plus, mais comme dirait Lacan (!!!), "j'en connait un bout", un tout p'tit bout.
Dans le fil "conscient et inconscient" tu m'écrivais que, dans mes réponses, tu ne retrouvais pas de réponses à tes interrogations. Bin voui, pardi! ça risque pas!… J'ai répondu par un message (le vendredi 4 février 2005 à 23:33).
Avançons donc un peu, dans cette histoire, "chemin faisant".
Ça intéressera tout le monde.