Guadeloupe-Martinique

Message par com_71 » 21 Jan 2009, 19:27

a écrit :Guadeloupe - Grève générale reconductible depuis le 20 janvier : la population se mobilise

Une grève générale reconductible, à partir du mardi 20 janvier, et une mobilisation populaire de grande ampleur ont été déclenchées en Guadeloupe par un collectif d'une quarantaine d'organisations syndicales, politiques et de plusieurs associations.

Ce même jour, plus de 7 000 personnes, en grande majorité des travailleurs, ont manifesté à Pointe-à-Pitre. Dans les entreprises, la grève a été massive. Avec 100 % de grévistes, la mairie de Pointe-à-Pitre a dû fermer. Même pourcentage de grévistes à l'ONF, dans les transports, dans l'enseignement, à la Sécurité sociale, au grand hôtel Manganau (75 % dans le reste de l'hôtellerie), 100 % encore dans le BTP chez Colas, à la Sauri, 95 % à la Générale des Eaux, au Pôle Emploi, gros rassemblement au CHU de Pointe-à-Pitre, ces hospitaliers allant ensuite défiler en ville pour faire débrayer d'autres travailleurs...

Les organisations initiatrices de ce mouvement ont présenté une longue liste de revendications dont les principales sont :

• la baisse immédiate de 50 centimes du prix des carburants,

• la baisse des prix de tous les produits de première nécessité et de tous les impôts et taxes,

• une augmentation du salaire minimum de 200 euros net,

• la baisse du prix de l'eau et des transports de passagers,

• la titularisation de tous les précaires publics et privés.

Parmi ces organisations, on trouve quasiment toutes les grandes centrales syndicales : CGTG, UGTG, FO, CTU, CFDT, le syndicat enseignant SPEG, des organisations politiques dont le Parti Communiste Guadeloupéen, Combat Ouvrier, l'UPLG, Les Verts et une kyrielle d'associations professionnelles, d'agriculteurs, de pêcheurs, associations de locataires. Les associations et groupes de carnaval très populaires et rassemblant de nombreux jeunes se sont associés au collectif comme AKIYO , Voukoum, Kamodjaka et d'autres.

Au matin du 20 janvier, plusieurs barrages routiers avaient été érigés par les manifestants, bloquant la circulation en de nombreux points de l'île. Les forces de police intervenaient pour les enlever, mais selon leurs propres propos sur les ondes, ces barrages se reformaient tout de suite après leur passage et elles avouaient elles-mêmes leur impuissance.

Dans un grand nombre d'entreprises, les travailleurs ont voté la grève en assemblée générale. Partout, le mouvement a rencontré adhésion et sympathie parmi les travailleurs et la population. Dans la zone dite industrielle de Jarry, très tôt, le 20 janvier, de nombreux piquets de grève ont fait leur apparition devant les entreprises.

Les raisons du mécontentement sont multiples, mais les plus importantes sont la hausse du prix des carburants, la hausse vertigineuse des prix en général, les bas salaires, les licenciements, le chômage. Les travailleurs de l'hôtellerie particulièrement expriment une grande colère après la fermeture de deux grands hôtels dont Anchorage et Kalenda ayant provoqué près de 160 licenciements.

Le mouvement de protestation du collectif avait commencé dès les 16 et 17 décembre derniers. Plus de 5000 manifestants avaient défilé dans les rues de Pointe-à-Pitre et ensuite de Basse-Terre.

Le préfet, Nicolas Desforges, qui avait donné rendez-vous au collectif, le 17 décembre à la préfecture, avait alors refusé de recevoir une délégation composée d'un représentant par organisation, c'est-à-dire 31, à l'époque. Il n'en acceptait que 15. Ce qu'avait refusé le collectif, d'autant que les grilles de la préfecture étaient fermées et gardées par une cohorte de CRS en tenue de combat.

Ce même préfet a fait, le 19 janvier, une déclaration menaçante en annonçant qu'il avait donné de « fermes instructions aux forces de l'ordre », avant de dire que sa « porte était ouverte ». En un mot : on réprime d'abord, on discute ensuite. Ses propos et son ton ne sont pas sans rappeler les préfets de l'époque coloniale

Au cours des dernières semaines, avant et après les fêtes de fin d'année, le collectif a tenu une longue série de meetings dans toute l'île, rassemblant partout des centaines de personnes, de Bouillante à Saint-François, en passant par Basse-Terre et Pointe-à-Pitre.

Lundi 19 janvier, un meeting s'est tenu devant plus de 400 personnes devant le palais de la mutualité à Pointe-à-Pitre qui apparaît comme le quartier général du mouvement. Mardi 20 janvier, tous les militants devaient se rendre à 9 heures en ce lieu. Samedi 24, une grande manifestation de rue est prévue à Pointe-à-Pitre. Et, dimanche 25, le défilé carnavalesque prévu comme d'habitude en cette période se transformera en défilé de protestation sous la forme de scènes de dérision du pouvoir et des patrons.

Les stations-service sont toutes fermées, en raison d'un double mouvement : à savoir la grève des employés, mais aussi la décision de fermeture des gérants qui protestent contre la création de nouvelles stations. Ces gérants qui de toute façon auraient vu leurs stations fermées par les travailleurs ont donc aussi cherché à profiter de la situation.

En tout cas, depuis vendredi 16 janvier, on a vu se former des files interminables devant les stations afin que les chauffeurs fassent leur plein le plus vite possible.

Plus les informations parviennent, plus il apparaît qu'une paralysie progressive est en train de gagner toute l'île. Si, comme l'ont dit les représentants syndicaux et autres représentants politiques, le mouvement ne s'arrêtera pas tant que les revendications ne seront pas satisfaites, on peut penser qu'il va se poursuivre. Mais tout dépendra en dernier ressort de la mobilisation et de la détermination des travailleurs ainsi que de l'ensemble de la population, au-delà même de celles du collectif d'organisations. Pour l'heure en tout cas, cette détermination est forte !

Mercredi 21, alors que centralement les syndicats appelaient à reconduire la grève, dans beaucoup d'entreprises se tenaient des assemblées générales qui décidaient de la poursuivre. Et maintenant, tout le monde a à cœur de préparer la grande manifestation du samedi 24 janvier.

Pierre JEAN-CHRISTOPHE


Sur le site de RFO, s'ils ne sont pas en grève, on peut voir le journal télévisé Guadeloupe, jusqu'à celui d'hier normalement.

édit :
http://www.rfo.fr/v4_player_jt.php3?ids=1
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par com_71 » 21 Jan 2009, 19:56

a écrit :Guadeloupe : mobilisation des lycéens et des étudiants

Les lycéens et les étudiants de la Guadeloupe ont tenu à s'associer au mouvement général de grève et de mobilisation. Un tract signé de « l'équipe du journal Rebelle », journal lycéen créé par des lycéens et étudiants sympathisants du groupe trotskyste Combat Ouvrier, a été distribué dans tous les lycées de l'île.

Lundi 19 janvier, les élèves du lycée du Jardin d'essai, situé entre les villes de Pointe-à-Pitre et Les Abymes, ont déclenché la grève dans leur établissement. Il s'en est fallu de peu que la police les empêche de s'exprimer, voire les embarque dans ses fourgons. Mais ces tentatives d'intimidation ont échoué. Ensuite, les lycéens ont défilé dans les rues pour rejoindre ceux du lycée de Providence aux Abymes. La manifestation s'est dispersée peu après.

Un appel a été lancé afin que tous les lycéens et étudiants se rassemblent le mardi 20 janvier sur la place de la Victoire à Pointe-à-Pitre à 10 h. Beaucoup d'entre eux ont cependant subi de fortes pressions des chefs d'établissement, eux-mêmes soumis à celles, très pesantes du rectorat : convocations, admonestations et menaces. Le mardi 20 au matin, les lycées étaient quasiment fermés. Les chefs d'établissement avaient donné consigne aux parents de garder les lycéens chez eux.

Cependant une minorité, bien décidée à manifester son mécontentement, s'est jointe au mouvement général.

P. J.-C.


http://www.lutte-ouvriere-journal.org/inde...&num=2112&id=44
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Message par zejarda » 22 Jan 2009, 22:15

Un article du Monde: le lien
(Le monde a écrit :
Trois jours de grève générales et des barricades en Guadeloupe
LEMONDE.FR | 22.01.09 | 18h54  •  Mis à jour le 22.01.09 | 19h01

La Guadeloupe était toujours paralysée par une grève générale, jeudi 22 janvier, trois jours après le déclenchement de ce conflit destiné à protester contre la vie chère. La grève affecte particulièrement l'éducation nationale et l'hôtellerie.

Aux premières heures du jour, des barricades constituées de détritus, de poubelles renversées, de pneus usagés, de gravats et de branchages ont été érigées. Dans la nuit de mercredi à jeudi, les pompiers ont été amenés à intervenir dans plusieurs communes de l'île et à quatorze reprises à Pointe-à-Pitre, pour des feux de poubelles ou de voitures. Selon leur état-major, ils ont été caillassés plusieurs fois et souhaitent dorénavant intervenir sous la protection des forces de l'ordre. Mercredi, un des deux ponts qui relient les deux îles de la Guadeloupe, Grande-Terre et Basse-Terre, a été bloqué pendant plus d'une heure. Dans la zone portuaire de Jarry, une opération-escargot a été menée et des groupes de manifestants ont contraint des entreprises à fermer.

BAISSE DES PRIX

Ces "opérations de mobilisation active", qui marquent une radicalisation du mouvement, visent, selon les organisateurs, à démontrer la résolution des manifestants. Ces différents organisateurs se sont associés pour la circonstance dans un "Komité kont pwofitasyon" (comité contre l'exploitation outrancière), composé de partis et d'organisations politiques – PC guadeloupéen, MoDem, Verts, etc. – et d'associations culturelles militant pour l'identité créole. Le Komité "exige", notamment, "la baisse des prix de tous les produits de première nécessité, des impôts et taxes", et la baisse "immédiate" de 50 centimes par litre du prix des carburants.

Le préfet de la Guadeloupe, Nicolas Desforges, a convié le collectif à une table ronde, jeudi après-midi. Mercredi, ses membres ne s'étaient pas rendus à la "réunion de travail" à laquelle les avaient conviés les présidents des conseils général et régional, Jacques Gillot et Victorin Lurel, et le président de l'Association des maires, Jean-Claude Malo. Evoquant, jeudi matin sur Radio Caraïbes internationale (RCI), les "blocages de routes" et l'occupation, la veille, de l'aérogare internationale de Pointe-à-Pitre par environ 500 manifestants, M. Lurel a affirmé que "ce n'est pas ça qu'il faut attendre d'un mouvement d'une telle ampleur ; ça devient quelque chose d'ingérable".

Parallèlement à la grève générale, les 115 stations-services de l'île sont fermées depuis lundi, leurs gérants exigeant l'arrêt de toute nouvelle implantation.
zejarda
 
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Message par com_71 » 23 Jan 2009, 09:43

Le point sur info-soir 22.01 :

http://www.rfo.fr/v4_player2_jt.php3?ids=11



Le JT Guadeloupe d'hier soir :

http://www.rfo.fr/v4_player_jt.php3?ids=1
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Message par Ottokar » 23 Jan 2009, 20:53

la grève continue et du coup, le JT de la 2 en a fait un sujet au 20 h ce soir.
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Message par com_71 » 24 Jan 2009, 10:26

journal rfo guadeloupe du 23.01

http://www.rfo.fr/v4_player_jt.php3?ids=1
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Message par Bertrand » 24 Jan 2009, 10:35

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Message par nicoestla » 24 Jan 2009, 17:29

nicoestla
 
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Message par com_71 » 25 Jan 2009, 10:51

a écrit :Grève générale en Guadeloupe "contre la vie chère"

LE MONDE | Mis à jour le 24.01.09 | 14h46


POINTE-À-PITRE CORRESPONDANT

Depuis mardi 20 janvier, la Guadeloupe vit au rythme d'une grève générale initiée par un collectif d'une cinquantaine d'organisations syndicales, politiques et culturelles qui, au nom de la lutte "contre la vie chère", a établi un programme de 120 revendications.

Les 115 stations-service de l'île sont fermées. Des écoles, magasins et centres commerciaux sont fermés. Des services publics ne sont plus assurés, du ramassage des ordures aux transports routiers de voyageurs. Des délestages privent d'électricité, deux heures durant, des tranches de 20 000 abonnés non prévenus. Des coupures d'eau sont engendrées, selon la Générale des eaux, par "des actes de malveillance perpétrés sur le réseau".



Le cahier de revendications du "Lyannaj kont pwofitasyon" (Collectif contre l'exploitation outrancière) réclame notamment "un relèvement immédiat et conséquent d'au moins 200 euros des bas salaires, des retraites et des minima sociaux", celui du smic et "des salaires du secteur privé, des traitements de la fonction publique, du minimum vieillesse, des minima sociaux", "un salaire minimum guadeloupéen calculé sur le coût réel de la vie en Guadeloupe", une "baisse significative de toutes les taxes et marges sur les produits de première nécessité et les transports" et "des taux de la taxe sur les carburants", la "suppression de la taxation des produits locaux", le "gel des loyers pour une période indéterminée", "l'arrêt des saisies immobilières des propriétés des guadeloupéens et la restitution des biens".

Au total, ce sont 120 revendications dont le Collectif exige qu'elles soient négociées "en un seul lieu" avec "l'Etat, les collectivités territoriales majeures et le patronat" local. Pour Willy Angèle, président de la fédération locale du Medef, "les problèmes de société ne se règlent ni dans la rue ni par décret".

Mais les très activistes, centrales syndicales indépendantistes UGTG (51,67 % des voix aux prud'homales) et CTU (8,57 %) et la plus modérée CGTG (19,83 %), dirigée par un militant trotskiste, ont réussi à fédérer FO et la CFDT (7,24 % et 5,35 %), la CFTC et l'UNSA (3,61 % et 2,16 %), la FSU (1,41 %) et les syndicats d'enseignants, l'ensemble des syndicats de paysans producteurs de cannes à sucre, le PC guadeloupéen et les Verts, en s'adjoignant environnementalistes et associations de "carnavaliers" identitaires.

Les présidents des conseils général et régional, le député (PS) Victorin Lurel et le sénateur (app. PS) Jacques Gillot, craignent que les préalables de négociation posés par le Collectif ne traduisent une volonté de "marginaliser les élus" et de faire avancer des revendications statutaires qu'eux-mêmes renvoient à un futur lointain ou n'envisagent qu'à pas comptés.

Les uns et les autres savent qu'en Guadeloupe, la moindre manifestation peut parfois se transformer en jacquerie : ils se savent confrontés aux ultimes soubresauts d'une société paysanne engagée, depuis trop longtemps, dans une transition inachevée et qui se retrouve projetée dans l'ère de la mondialisation, au point que difficultés réelles et angoisses insulaires se confondent.

Eddy Nedelkovski
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Message par com_71 » 25 Jan 2009, 11:01

(le monde a écrit :Les présidents des conseils général et régional, le député (PS) Victorin Lurel et le sénateur (app. PS) Jacques Gillot, craignent


Ceux qui les ont vus aux journaux télévisés et jugé leur attitude face à la grève, apprécieront le fait qu'ils apparaissent comme PS !

a écrit :Des délestages privent d'électricité, deux heures durant, des tranches de 20 000 abonnés non prévenus.


Ceux qui ne sont pas au courant (sic) qu'il y a grève doivent effectivement être surpris...
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