Jean Ferrat est mort

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Message par titi » 13 Mars 2010, 16:30

fin de partie

bon moi je n'ai jamais écouté, je n'ai pas d'avis
titi
 
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Message par satanas » 13 Mars 2010, 17:06

Il y a beaucoup à dire sur les positions et engagements de Ferrat ..
Jusqu'au bout ,récemment encore ,il se disait communiste ,parlait des travailleurs ,de la classe ouvrière ,des exploiteurs ,des bourgeois arrogants ...
C'est pas si mal dans des périodes où ce n'est pas vraiment dans l'air du temps et du show biz...
Beaucoup de ses chansons sont magnifiques (de mon point de vue ,évidemment ) et parlent des combats des travailleurs ,des luttes anti-coloniales ,de la saloperie du capitalisme ...et d'amour ,d'amitié ..
Alors ,compagnon de route des stals ..oui.
Mais je l'aimais beaucoup quand même.

Souvenons nous d'une émission ,au moment du livre noir de Courtois ,ou il était exceptionnellement monté d'Ardèche pour défendre l'histoire communiste face aux calomniateurs .
Il y avait Robert Hue ,s'excusant ,ex-stals honteux et faux cul ,repentant minable et Ferrat avait sauvé l'honneur de jolie façon .
satanas
 
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Message par Bertrand » 13 Mars 2010, 17:09

pareil que Satanas
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Message par pelon » 13 Mars 2010, 17:12

Un peu d'accord avec satanas. Ferrat n'avait pas été terrible en 68 mais lui a plutôt bien vieilli alors que tant d'autres ...
Et je me souviens aussi de cette émission de télé où il avait été le seul à faire plaisir à ceux qui croient encore au communisme. Il avait en fin d'émission demandé qu'on l'invite pour parler des crimes du capitalisme.
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Message par meichler » 13 Mars 2010, 17:16

C'est toute la contradiction, tragique, du personnage, comme de beaucoup d'autres, entraînés dans le sillage du stalinisme à la recherche de la révolution, capables du meilleur et du pire.

Un grand artiste, à jamais, pourtant...

Pour ceux qui veulent écouter et qui savent entendre :

http://www.youtube.com/watch?v=sIxUVCNq6bk
«Ni rire ni pleurer, comprendre.»

(Baruch SPINOZA)
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Message par com_71 » 13 Mars 2010, 19:28

(satanas @ samedi 13 mars 2010 à 17:06 a écrit : défendre l'histoire communiste face aux calomniateurs.

peut être, mais aussi calomniateur lui même (les flics sont partout, et : pauv' petit con), 2 chansons d'après 68, contre les révolutionnaires
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par Sterd » 13 Mars 2010, 19:56

Ça c'est de la décongélation !
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Message par meichler » 13 Mars 2010, 21:57

Il ne sert à rien de nier les contradictions du personnage. Je ne crois pas qu'ils les aurait niées lui-même, en tout cas à la fin de sa vie. Des décennies de «compagnonnage de route» avec le stalinisme, cela laisse forcément des traces pas bien propres, du point de vue révolutionnaire.

Com a raison de rappeler qu'il avait craché sur les "gauchistes" après mai 68. La chanson qui rappelle le thème des «gauchistes-Marcellin» que distillait alors le PCF s'appelle «hou hou méfions-nous» :

a écrit :


Hou hou méfions-nous (interprété par Jean Ferrat) :

On s'était connu à Pigalle
Chez la femme d'un député
Chez la femme d'un député
Qui avait le goût du scandale
Etant de la majorité
Etant de la majorité
Avec sa barbe et son teint pâle
Ses cheveux pendant sur le cou
Ses cheveux pendant sur le cou
Son vieux blue-jean et ses sandales
Il paraissait vraiment dans l'coup
Il paraissait vraiment dans l'coup

Hou hou méfions-nous les flics sont partout
Hou hou méfions-nous les flics sont partout

Il m'entraîna tout feu tout flamme
A une grande manifestation
A une grande manifestation
De celles qui rassemblent à Paname
La fine fleur de la nation
La fine fleur de la nation
Allons faire la révolution
S'écrie mon étrange quidam
S'écrie mon étrange quidam
Foutons les banquiers au violon
Foutons le feu à Notre-Dame
Foutons le feu à Notre-Dame

Hou hou méfions-nous les flics sont partout
Hou hou méfions-nous les flics sont partout

On va faire chanter le plastic
Aux oreilles du grand patron
Aux oreilles du grand patron
Rugit mon barbu frénétique
En fouillant dans son pantalon
En fouillant dans son pantalon
Devant le peuple médusé
Il n'en sortit qu'un étendard
Il n'en sortit qu'un étendard
On rigolait à l'Elysée
C'était râpé pour le grand Soir
C'était râpé pour le grand Soir

Hou hou méfions-nous les flics sont partout
Hou hou méfions-nous les flics sont partout

Voyant sa tactique faillir
V'là qu'il m'invite à boire un coup
V'là qu'il m'invite à boire un coup
Dans sa chambre pour mieux saisir
La pensée de Mao Tsé-Toung
La pensée de Mao Tsé-Toung
Dieu seul sait quel fut mon supplice
Quand je lui grimpai sur le dos
Quand je lui grimpai sur le dos
Mais pour une fois que la police
On peut la baiser comme il faut
On peut la baiser comme il faut

Hou hou méfions-nous les flics sont partout
Hou hou méfions-nous les flics sont partout

L'assaut fut sans doute si rude
Qu'il partit les jambes à son cou
Qu'il partit les jambes à son cou
En qualifiant mon attitude
De trop avant-garde à son goût
De trop avant-garde à son goût
Depuis qu'on sait son aventure
Jusqu'au revers de la médaille
Jusqu'au revers de la médaille
Il paraît qu'à la préfecture
Y a des volontaires en pagaille
Y a des volontaires en pagaille

Hou hou méfions-nous les flics sont partout
Hou hou méfions-nous les flics sont partout...


[Épargnons aux lecteurs le texte de la deuxième, «Pauvres petits cons». C'est du même tonneau, juste après mai 68. C'est le thème des «fils de grands bourgeois» qui viennent mettre des idées dangereuses aux ouvriers, dans la droite ligne des calomnies de «L'Humanité» à cette époque.]

Ferrat revenait de Cuba encore tout ébloui par les barbudos et il allait «déchanter» bientôt son stalinisme avec le 21 août 68 à Prague. Mais il était alors totalement inféodé à "l'Union de la Gauche", et il lui fallait de ce fait cracher sur les idées révolutionnaires sorties de Mai 68.

Des millions d'ouvriers qui cherchaient la voie du communisme et de la révolution prolétarienne n'ont pu trouver que l'appareil stalinien, et ils sont montés dans ce train, dont la destination n'était pas celle qu'ils espéraient. Il ne sert à rien d'enjoliver les choses. Pour autant qu'ils en sont sortis, ils en ont été fortement déformés, pervertis, souvent à jamais. Ce fut une expérience désastreuse dont les effets sont bien loin d'être surmontés. (Non, décidément, «la voie» n'est pas «libre»...)

Jean Ferrat n'a pas tout lâché. Bien de ses chansons ont permis de racheter les immondes saloperies de ce salaud au talent fou qu'était Aragon, sans doute le plus grand écrivain français de la deuxième moitié du XXème siècle, en dépit de son impardonnable servilité à toute épreuve vis-à-vis de l'appareil policier du stalinisme (cf. entre autres l'affaire Victor Serge dans les années 30).

La réalité est ici aussi contradictoire. Le décès d'un grand poète n'oblige personne à en faire une icône immaculée, et n'autorise nul vivant à «absoudre» toutes ses fautes.

La tristesse n'empêche pas l'examen critique et sans idolâtrie, même (surtout) d'un grand artiste.

Quant à «avoir un faible pour Besancenot», il y a mieux en matière de clarification politique, surtout quand on sort du stalinisme... Chacun ses critères...
«Ni rire ni pleurer, comprendre.»

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