et pour la chine (dont nous parlions avec canardos)
a écrit :Energie: le charbon chinois noircit le tableau mondial
La consommation a augmenté de 2,2 % en 2003, la hausse des émissions de CO2 s'emballe.
Par Sylvestre HUET
jeudi 10 juin 2004 (Liberation - 06:00)
Toujours plus de charbon. Une Chine qui pèse de plus en plus dans le bilan d'un monde dont la soif d'énergie ne se dément pas qu'on soit riche ou pauvre et où les pays sobres font figure d'exception. Ce sont les points saillants du bilan mondial de l'énergie en 2003, dressé il y a deux jours par le cabinet Enerdata (1), dont les statistiques globales font autorité.
Passant de 10 241 Mtep (millions de tonnes équivalent pétrole) à 10 462 Mtep, la consommation d'énergie globale a grimpé de 2,2 % en un an, pour une croissance économique de 2,4 %. Le charbon, combustible fossile le plus polluant, se taille la part du lion, couvrant les deux tiers de cette croissance, alors que sa part du total mondial est déjà de 24 %. La Chine compte à elle seule pour 80 % de l'accroissement de la consommation de charbon, utilisé pour l'essentiel dans ses centrales électriques. Autant dire qu'aucun ralentissement ne se profile pour les années à venir.
Production. Suit le pétrole, 35 % du total mondial. Si son usage n'augmente que de 69 Mtep en 2003, 90 % de cette croissance se situe là encore en Chine... et aux Etats-Unis. Quant à la production, elle se concentre de plus en plus: Arabie Saoudite, CEI (ex-URSS) et Afrique contribuent seules à son augmentation. Le gaz connaît une croissance moindre, 45 Mtep, consacrée à 41 % aux centrales électriques.
Si la Chine pèse d'un poids décisif dans la croissance énergétique, elle ne compte encore que pour 13 % du total mondial. Les pays industrialisés restent, de loin, les plus gros consommateurs, tant en volume que par habitant. Les Etats-Unis sont à 25 %, UE et Japon pèsent 43 % du total, (52 % avec la CEI...) contre 5 % pour toute l'Afrique. Mais la croissance n'est pas que le fait des pays en voie de développement : l'UE à 25 a connu en 2003 une croissance de 32 Mtep de sa consommation d'énergie, quatre fois plus par tête que la moyenne mondiale.
Tendance au pire. Conséquence directe : les émissions de gaz carbonique, principal composant de l'effet de serre d'origine humaine, s'emballent. Calculées sur une base 100 en 1990, elles atteignent 120 en 2003. La seule région du monde sous la barre des 100 est l'ex-bloc soviétique, où l'effondrement industriel après l'éclatement de l'URSS a réduit les émissions à 70 % de ce qu'elles étaient en 1990. Mais la croissance vient d'y reprendre. La tendance colle au pire des scénarios qui servent de base aux prévisionnistes climatiques. Il aboutit à une teneur de gaz à effet de serre de 1 000 parties par million (370 aujourd'hui) à l'horizon 2100, soit un réchauffement climatique compris entre 3,5 °C et 8,7 °C.