Salut camarades,
Voilà un article que j'ai trouvé pertinent sur la question allemande et les élections législatives au Bundestag, dans la
Tribune des Travailleurs (
TT), n°479, du mercredi 26 février 2025. Seule la mention “
classe contre classe” en fin d'article me fait penser à la 3ème période du Komintern, la pire du
Minuit dans le siècle ! Mais sans aucun doute ici cela n'a pas le même sens ! Mais opposition frontale Prolétariat/Bourgeoisie.
Allemagne Après les élections, comment barrer la route à la réaction ?Article de la
Tribune des TravailleursAvec nos correspondants en Allemagne C’est avec effroi que par millions, travailleurs et jeunes ont pris connaissance du résultat des élections du 23 février.
Avec 20,8 % des voix (et bien plus à l’Est), l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) double son score. Un parti ouvertement raciste, dont des dirigeants font l’apologie du nazisme avec le soutien d’Elon Musk.
L’AfD arrive derrière le parti chrétien-démocrate CDU-CSU, en recul à 28,5 %.
Quant au Parti social-démocrate SPD, il réalise le pire score de son histoire avec 16,4 %.
Les deux partis bourgeois avec lesquels le SPD dirigeait la précédente coalition gouvernementale, les Verts et les libéraux, sont en déroute. Comme l’Alliance Sahra Wagenknecht (BSW), regroupement populiste prétendument de « gauche » et anti-immigrés.
Die Linke (La Gauche), avec 8,77 % des voix, augmente son score : 25 % des jeunes ont voté pour ce parti, apparaissant comme le seul ne relayant pas le discours anti-immigrés ambiant.
« Comment a-t-on pu en arriver là ? », s’interrogent travailleurs, jeunes, syndicalistes, militants du SPD ou de Die Linke.
Des commentateurs s’étonnent des scores de l’AfD à l’Est. Faut-il rappeler qu’il y a trente-cinq ans, après la chute du mur de Berlin, s’exprimait, à l’Est comme à l’Ouest, une puissante aspiration à l’unité sociale de l’Allemagne ? Piétinant cette aspiration, les gouvernements de l’époque ont ravagé l’Est à coups de privatisations, démantelant des milliers d’entreprises, détruisant des millions d’emplois et plongeant la population dans la misère et le désespoir.
Faut-il rappeler que, pendant trente ans, des gouvernements (auxquels participaient les dirigeants du SPD, seuls ou dans de « grandes coalitions » avec les partis capitalistes) ont cassé les droits ouvriers, privatisé, supprimé des emplois ? On le voit aujourd’hui avec les plans de dizaines de milliers de licenciements dans l’industrie (Volkswagen, ThyssenKrupp).
Faut-il rappeler que ces gouvernements ont déversé des centaines de milliards d’euros dans le budget militaire, alimentant la guerre en Ukraine et le génocide à Gaza, trahissant ainsi le serment de 1945 du peuple allemand : « Plus jamais la guerre ! » ?
Cette politique a plongé des pans entiers de la population dans le désespoir. Terrain propice à tous les démagogues qui désignent les travailleurs immigrés comme boucs émissaires. Le discours de l’AfD a été repris à leur compte, non seulement par les partis bourgeois, mais aussi par des dirigeants du SPD au pouvoir. Sans parler des populistes de Sahra Wagenknecht, dont les députés ont voté, le 31 janvier, un projet de loi anti-immigrés, aux côtés des députés nazis !
Et maintenant ? Merz, dirigeant de la CDU, appelle le SPD à former une nouvelle coalition pour appliquer la politique du grand patronat. Combinaison indispensable, selon Merz, pour garantir que les directions syndicales (liées au SPD) feront régner la « paix sociale ».
Or c’est précisément la politique d’alliance avec les partis capitalistes qui a conduit à la catastrophe. Déjà, nombreux sont les militants du SPD qui s’indignent de voir leurs dirigeants s’engager dans des tractations avec Merz.
Le Comité pour un parti ouvrier s’adresse à toutes et à tous : « Les travailleurs et les travailleuses doivent avoir leur propre parti, un véritable parti ouvrier, axé exclusivement sur la défense de leurs intérêts et luttant pour l’unité de tous les travailleurs sans distinction, qu’ils soient “allemands” ou “immigrés”. (…) Mais cette perspective n’est pas pour nous un préalable. Sans attendre, forgeons le front uni des travailleurs et des travailleuses avec leurs organisations, “classe contre classe”, contre le gouvernement Merz, gouvernement de chômage, de guerre et de misère ! »
Fraternellement,
GdM
"Un seul véritable révolutionnaire dans une usine, une mine, un syndicat, un régiment, un bateau de guerre, vaut infiniment mieux que des centaines de petits-bourgeois pseudo-révolutionnaires cuisant dans leur propre jus."