Manifestations en Egypte

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Message par Wapi » 25 Jan 2011, 19:29

a écrit :Importantes manifestations en Egypte contre le régime Moubarak

LE CAIRE (AP) — La révolte populaire en Tunisie a inspiré les manifestants égyptiens, qui sont descendus dans la rue par milliers mardi, notamment au Caire, pour réclamer le départ du président Hosni Moubarak au pouvoir depuis près de 30 ans. Des échauffourées se sont produites dans la capitale entre protestataires et policiers, déployés en grand nombre.

Les manifestations, les plus importantes depuis des années en Egypte, se déroulaient dans le cadre d'une "journée de la révolution contre la torture, la pauvreté, la corruption et le chômage".

"Moubarak dégage", pouvait-on notamment lire -en français, comme en hommage à la Tunisie- sur des pancartes, tandis que les manifestants scandaient des slogans hostiles au président égyptien, au pouvoir depuis 1981. "Dehors!", hurlaient-ils notamment, en référence à la révolte qui a provoqué le départ le 14 janvier du président tunisien Zine El Abidine Ben Ali.

La manifestation au Caire a débuté dans le calme, les forces de l'ordre faisant preuve dans un premier temps d'une réserve inhabituelle. Mais la situation s'est tendue au fur et à mesure que la foule affluait sur la place Tahrir, dans le centre de la capitale, agitant des drapeaux égyptiens et tunisiens.

Des manifestants ont lancé des pierres sur les policiers, qui ont répliqué par des jets de grenades lacrymogènes, au canon à eau et en chargeant à coups de bâtons pour tenter de disperser la foule. Les policiers ont frappé plusieurs personnes, dont une journaliste, brisant ses lunettes et confisquant sa caméra.

Comme en Tunisie, de nombreux jeunes ont manifesté pour la première fois. "C'est une première pour moi, mais nous avons été une nation de lâches. Cette fois, il faut qu'on dise non", a lancé Ismail Syed, 24 ans, qui travaille dans un hôtel pour un salaire mensuel ne dépassant pas l'équivalent de 36 euros.

Eid Attalah, un chauffeur de 50 ans, veut lui que son enfant de trois ans "grandisse dans la dignité et puisse trouver un travail, tout comme le président". Il s'est dit surpris par l'ampleur de la mobilisation.

"Nous en avons assez. Trop c'est trop", a de son côté souligné Saïd Abdelfatah, un fonctionnaire de 38 ans. "La révolution tunisienne m'a inspiré, mais je n'avais jamais pensé qu'on trouverait autant de monde prêt à faire la même chose ici", a-t-il ajouté. Des milliers de manifestants ont également défilé à Alexandrie, dans le nord du pays.

Des mères accompagnées de leur bébés figuraient parmi les manifestants, scandant "Révolution jusqu'à la victoire!. "On veut du changement, comme en Tunisie", expliquait Lamia Rayan, 24 ans.

L'appel à manifester a largement été relayé par les réseaux sociaux, avec au moins 90.000 personnes annonçant sur Facebook leur intention d'y participer. Outre les Frères musulmans et les partis d'opposition Wafd et Al-Ghad, des organisations syndicales, étudiantes, de fonctionnaires et de jeunesse avaient annoncé leur participation.

Près de la moitié des 80 millions d'Egyptiens vivent sous le seul de pauvreté de l'ONU, avec moins de deux dollars par jour (1,46 euro). La semaine dernière, plusieurs personnes se sont immolées par le feu en Egypte, comme le fit le jeune Tunisien Mohamed Bouazizi, dont le geste de désespoir déclencha la révolte.

Le rapport annuel du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) soulignait en juin dernier que les jeunes, représentant un quart de la population égyptienne, pourraient être une "formidable force de développement" si la société les "mettait en valeur" et leur offrait de vraies chances.

Mais, déplore le PNUD, la corruption des autorités, le népotisme, la fraude électorale, l'état d'urgence qui se prolonge depuis des décennies et la répression dissuade les jeunes, victimes d'une "culture de la peur", de s'engager en politique et dans la société. AP
Wapi
 
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Message par MajnûnLayla » 26 Jan 2011, 01:56

http://www.youtube.com/watch?v=Q9nQpkRaHN4

Mubarak: burn baby burn.

Traduction du slogan "achcha3b iourid asqat arrais": "Le peuple veut la chute du président". Etonnamment pour l'Egypte, ce slogan étouffe rapidement les quelques allahu akbar qu'on peut entendre.

Comme la Tunisie avec Gafsa, l'Egypte a connu des mouvements assez importants au début de la crise (à Mahalla dans le textile, puis émeutes liées aux vélléités de supprimer les subventions au pain 3aysh, "la vie").
MajnûnLayla
 
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Message par Zorglub » 26 Jan 2011, 18:17

D'autres vidéos via un blog Le Monde.
On voit sur la première quelques jeunes s'en prenant à un camion avec canon à eau.
La dernière reprend les autres en hollandais.
Zorglub
 
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Message par MajnûnLayla » 26 Jan 2011, 19:46

Mediapart: plusieurs milliers de manifestants au Caire ont formé "des cortèges devant les bâtiments du syndicat des avocats et du syndicat des journalistes au Caire (...) aux cris de : « Le peuple veut faire tomber le régime ! »" et "les Frères musulmans ne sont pas là, sauf à titre individuel, ils n'ont pas investi le mouvement".. Washington appelle... à l'"arrêt des violences des deux côtés"..
MajnûnLayla
 
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Message par Wapi » 27 Jan 2011, 10:56

a écrit : Echanges suspendus à la Bourse du Caire après une forte chute

LE CAIRE - Les échanges ont été provisoirement suspendus jeudi à la Bourse du Caire après une forte chute, alors que des manifestations sans précédent contre le régime du président Hosni Moubarak secouent le pays depuis mardi.

(©AFP / 27 janvier 2011 10h23)

a écrit :

Égypte : Lafarge sanctionné en Bourse
AFP

27/01/2011  | Mise à jour : 10:30  Réagir 

Le titre du cimentier Lafarge reculait jeudi matin à la Bourse de Paris, plusieurs gérants conseillant d'être "neutre" compte tenu de l'exposition du groupe en Afrique du Nord, notamment en Egypte.

A 10H23 (09H23 GMT), le titre perdait 2,55% à 44,84 euros après avoir déjà reculé de 3% la veille, les investisseurs s'inquiétant des troubles en Egypte. Jeudi matin, les transactions à la Bourse du Caire ont été suspendues.

"Les manifestations contre le régime d’Hosni Moubarak dans plusieurs grandes villes d’Egypte ont pesé mercredi sur Lafarge: le groupe est très présent en Egypte depuis le rachat d’Orascom Cement", a rappelé Franklin Pichard, directeur de Barclays Bourse dans une note. Jeudi, les analystes de Morgan Stanley sont passés à "pondération neutre" contre "surpondérer" et ceux d'Aurel à "conserver" contre "acheter", mettant en avant des inquiétudes liées à l'exposition du groupe à certains pays. "Nous pensons que le titre pourrait être pénalisé dans les mois à venir compte tenu d'"un risque géopolitique dans certains pays d’Afrique du Nord", pointait Sven Edelfelt du courtier Aurel. Selon lui, Lafarge présente une exposition importante notamment à l’Egypte (9% de l’EBIT), l’Algérie (9% de l’EBIT), la Jordanie (2% du EBIT), et l’Irak (5% de l’EBIT).
"Les résultats du groupe en Afrique et en Asie sont un source majeure de préoccupation. Sachant que ces régions représentent 53% du résultat opérationnel attendu du groupe ainsi que des parts de marché importantes (Algérie, Nigeria, Corée du Sud, Jordanie, Kenya et Egypte), les incertitudes restent élevées", a confirmé Alejandra Pereda de Morgan Stanley.
Wapi
 
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Message par MajnûnLayla » 27 Jan 2011, 15:58

Il y a quand même un obstacle énorme qui se dresse sur le chemin du combat contre Mubarak: l'absence de syndicats indépendants.

Rappel sur Mahalla 2008: http://www.chemarx.org/spip.php?article382

a écrit :Egypte : les ouvriers du textile sur les barricades pour les salaires

Wim De Ceukelaire (intal)

mardi 15 avril 2008
Les autorités égyptiennes ont pris des mesures draconiennes le 6 avril contre une menace de grève générale pour la liaison des salaires au coût de la vie.

Dans une usine textile de Mahalla la police a obligé les ouvriers à reprendre le travail. Mahalla est l’un des plus anciens et des plus grands centres de l’industrie textile depuis 1932.

En septembre 2007, 27 000 ouvriers étaient déjà partis en grève. Fat-halla Mahrous (72 ans), vétéran du mouvement ouvrier égyptien, me raconte : « les ouvriers ont occupé l’usine avec toute leur famille ». Ils ont tenu une semaine, jour et nuit. Ils ont gagné. Plusieurs de leurs revendications ont abouti : le grand patron de l’usine a dû partir et tous les délégués du syndicat-maison ont été remplacés. La grève a aussi servi d’autres ouvriers en Egypte. « Selon la loi, le gouvernement doit convoquer chaque année un comité qui doit veiller à ce que les salaires suivent l’évolution des prix », explique Fat-halla uit. « Dans la pratique, ça ne donnait rien. Ce n’est qu’après la grève de Mahalla que le comité s’est réuni pour la première fois ! » Ce sont les ouvriers de Mahalla qui ont lancé l’appel actuel à la grève nationale. Leur slogan est : « Liaison des salaires aux prix ». Leur revendication : un salaire minimum de 1 500 livres égyptiennes (175 euros). Depuis 1984, il est seulement de 35 livres (4 euros).

Renaissance syndicale

Une autre revendication importante est la légalisation de syndicats indépendants. « Les gens doivent avoir la liberté d’adhérer à des syndicats libres. Les ouvriers égyptiens ont perdu leurs syndicats indépendants en juillet 1952 », raconte encore Fat-halla. « L’armée a pris le contrôle sur les syndicats. Elle a aussi exécuté quelques dirigeants syndicaux condamnés par des tribunaux militaires en août 1952. »

Fat-halla Mahrous a connu la prison : « En 1954, on m’a enfermé pour deux ans. J’ai de nouveau été arrêté en 1971 et accusé d’appartenir à une organisation communiste ».

En janvier 1957 le gouvernement a créé son syndicat. Et jusqu’en 2004, il a été interdit aux syndicats d’organiser des élections. Les délégués étaient nommés par les autorités. Et encore aujourd’hui, il est interdit de faire grève.

Cette longue période de répression a quelque peu fait perdre l’expérience du travail syndical de combat. Fat-halla voit depuis peu poindre une renaissance du syndicalisme égyptien : « Des nouvelles formes d’organisation se développent en-dehors du syndicat officiel. Depuis 2001 il existe un Comité de coordination les droits des travailleurs et la liberté syndicale, qui coordonne les actions de beaucoup de travailleurs de différents secteurs et régions. »


L'ouvrier ou le fellah égyptien n'a pas Facebook ou Twitter à domicile. Ca risque d'être assez compliqué pour que la fraction de la jeunesse et de l'intelligentsia qui se bat aujourd'hui trouve le chemin de la jonction avec les masses.
MajnûnLayla
 
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Message par yannalan » 27 Jan 2011, 16:09

Pour la propagande des "frères" et autres, ils l'ont faite par k7, c'est un moyen comme un autre.
yannalan
 
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Message par MajnûnLayla » 27 Jan 2011, 16:11

Oui, mais les frères n'ont jamais pu installer leur tutelle sur la classe ouvrière égyptienne.

Et eux préfèreront Mubarak au mouvement des masses. Les frères et Mubarak, c'est un vieux couple: ils ne s'aiment pas, mais ils ont leurs habitudes.
MajnûnLayla
 
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Message par yannalan » 27 Jan 2011, 18:12

Je ne parle que de l'aspect technique.Il faut faire un dessin, chaque fois qu'on discute ?
yannalan
 
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