Italie - Défaite de Salvini en Emilia Romagna

[Gayraud de Mazars]

Salut camarades,

Ce dimanche 26 janvier 2020, l'extrême droite italienne autour de Salvini a mordu la poussière lors des élections à Emilia Romagna. C'est non seulement grâce à une plus forte participation (de 37% en 2014 à 67% aujourd'hui) encouragée par les mobilisations de rue des Sardines. L'autre raison est la très nette polarisation de classe manifestée dans ce scrutin comme le montre ce tableau ci-dessous. La mobilisation des travailleurs, des étudiants et des chômeurs a pesée lourdement contre Salvini.

[com_71]

Ouai, quand même, entre la ligue d'extrême droite et le pd représentant la politique du gouvernement, les intérêts des travailleurs n'étaient pas représentés dans ces élections.

[Gayraud de Mazars]

Salut Com,

Certes personne ne représentait les travailleurs dans ces élections régionales, les communistes ont fait des scores très marginaux, et très faibles... L'Emilia Romagna (ancien bastion du PCI), comme le reste de l'Italie, est devenue une terre de mission pour les communistes révolutionnaires !

Fraternellement,
GdM

[Kéox2]

Salut Gayraud,

Tu es un peu trop optimiste je trouve, car même si l'extrême droite est battue, il n'empêche que leur score global a malheureusement encore progressé en %, en nombre de voix et de sièges si on les compare avec les résultats des dernières élections de 2014 en Emilie Romagne… Le PC d'Italie et l'extrême gauche restent quant à eux très très marginaux.

[Gayraud de Mazars]

Salut camarade Kéox,

Oui, il y a de quoi rester sceptique malgré la prise de conscience permise par le mouvement des Sardines qui semble avoir fait cependant son effet. La participation électorale a été plus forte qu’aux européennes dans les villes qui votent traditionnellement centre-gauche et communiste pour le PCI à l'époque avant sa dissolution calamiteuse. Certes le PCI restait un parti réformiste, mais au moins, il se revendiquait du communisme, déjà dans son nom ce qui n'était pas rien, avec des traditions de lutte et de solidarité. Il a laissé place au vide se qui est grave...

Les craintes subsistent d'autant qu'il n'existe pas en Italie, un parti quelque soit en crédibilité, pour les travailleurs, un parti de la classe ouvrière, un parti qui se réclame du marxisme révolutionnaire.

Pour autant, Matteo Salvini n’a pas tout perdu, il faut être clair. Avec 32 % des voix pour la liste de conseillers régionaux de la Ligue, celle-ci perd, certes, la place de première force politique d’Émilie-Romagne conquise lors des élections européennes au profit du Parti démocrate (PD) de centre gauche (34,6 %). Mais elle confirme sa capacité et cela reste dangereux, à être la première force de la coalition de droite et d’extrême droite. Forza Italia, qui occupait cette position jusqu’aux élections législatives de mars 2018, s’effondre à 2,6 % et est même devancé par un parti néofasciste Frères d’Italie qui, avec 8,6 %, devient le troisième parti d’Émilie-Romagne, voire d’Italie se qui est catastrophique pour les travailleurs italiens.

Fraternellement,
GdM