États-Unis : l’extrême-droite au Capitole

Dans le monde...

Re: trumpmarch.com

Message par artza » 07 Jan 2021, 19:14

Si je comprends bien Fabien Roussel il faut soutenir ceux qui soutiennent le parti Démocrate au service de la bourgeoisie et de son état pour barrer la route aux "trumpistes". :shock:
artza
 
Message(s) : 2399
Inscription : 22 Sep 2003, 08:22

États-Unis : l’extrême-droite au Capitole

Message par com_71 » 09 Jan 2021, 17:12

Conclusion du texte du dernier CLT, sur les États-Unis, qui a été annulé en novembre dernier :
Une menace au-delà des élections…

Ce serait une grave erreur pour les travailleurs que de se croire à l’abri de la menace d’extrême droite sous prétexte que Trump a perdu la Maison-Blanche. Trump a obtenu cette année plus de voix qu’en 2016 : l’extrême droite n’est pas défaite, elle s’est renforcée.

Pour l’instant aucun parti d’extrême droite ne centralise l’action de ces groupes fascisants. Jusqu’à présent, les plus voyants se contentent de parader armés. La terreur systématique n’est pas encore leur mode d’action. Mais certains ont quand même tiré et tué…

La période électorale est close. Mais la menace de l’extrême droite reste car sa politique ne se limitera pas éternellement à appuyer l’aile la plus réactionnaire du Parti républicain. Elle peut grandir et changer de nature à la faveur des ravages de la crise actuelle. Surtout si la classe ouvrière n’intervient pas sur la scène politique.

La population noire est une cible évidente pour des groupes armés racistes. Quand Trump traitait Kamala Harris, la colistière de Biden, de monstre, appelant ses partisans à s’en libérer, il ne faisait que renforcer un racisme et une misogynie qui feront peut-être des victimes à l’avenir. La frustration des partisans de Trump, qui pensent que l’élection a été truquée, peut facilement se muer en fureur contre les Noirs.

La plupart des appareils syndicaux, qui se veulent les représentants de la classe ouvrière, le syndicat de l’automobile UAW ou la centrale AFL-CIO, ont pris position contre Trump. Mais pas contre Biden et les démocrates, qui sont pourtant tout autant des ennemis des travailleurs. Demain l’extrême droite s’en prendra peut-être physiquement à des militants ouvriers, avec l’assentiment de ceux qui seront en colère contre le Parti démocrate au pouvoir en le voyant sauver à nouveau les capitalistes de la faillite de leur propre économie et ramener loin en arrière le niveau de vie général.

C’est le rythme de la crise économique et l’avidité de profit de la bourgeoisie qui dicteront la politique du gouvernement américain dans les mois et les années qui viennent, bien plus que la couleur politique du président.

Les victimes de la crise qui ne croient plus et n’ont peut-être jamais cru dans le système politique n’ont aucune chance d’être touchées par les appels des syndicats et de la gauche à défendre une démocratie et des « valeurs américaines » qui seraient mises à mal par Trump. Cela ne peut sonner que comme des appels à replâtrer un État qui n’a jamais défendu un intérêt général imaginaire, mais qui est garant de celui de la grande bourgeoisie.

L’aggravation de la crise a fait ressortir au grand jour ce que la démocratie parlementaire masque habituellement : l’extrême droite et le cortège de préjugés sur lesquels elle prend appui. Le capitalisme met à présent ses poubelles en devanture. Déjà en 2016, l’accession au pouvoir de Donald Trump tenait de ce registre. Après avoir mis en avant un bouffon, la bourgeoisie américaine dispose à présent ouvertement, en plus de son État, d’une matraque qui pourra servir contre les travailleurs mobilisés.

… et les moyens de la conjurer

Voir dans les démocrates une protection contre une extrême droite violente, c’est se désarmer d’avance. Dans le passé, ce n’est pas Roosevelt qui a fait rentrer dans leur trou les bandes fascistes des années 1930 (Black Legion, American Legion et autres). Ce n’est pas en appelant la police à la rescousse que les militants qui ont été le fer de lance des luttes ouvrières des années 1930 ont pu battre les milices patronales. C’est en organisant les grévistes en escadrons de défense ouvrière.

Pour les travailleurs, conjurer la menace d’extrême droite, hier comme demain, est au fond une question de conscience de classe. Le racisme et la xénophobie affaiblissent la classe ouvrière. Elle ne peut faire son unité qu’avec des objectifs communs de lutte contre une bourgeoisie et un État déterminés à lui faire payer chèrement leur crise. Ce seront les combats de toute la classe ouvrière qui feront reculer les préjugés racistes dans les milieux populaires. La seule voie est celle de la lutte de classe consciente pour sauver la société de l’abîme économique et politique qui s’ouvre devant elle. Avec l’objectif, non de replâtrer la société capitaliste, mais d’en construire une nouvelle, socialiste.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
Avatar de l’utilisateur
com_71
 
Message(s) : 5984
Inscription : 12 Oct 2002, 00:14

Re: États-Unis : l’extrême-droite au Capitole

Message par pouchtaxi » 10 Jan 2021, 21:04

The Spark sur les évènements du 6 janvier dans la capitale fédérale.

https://the-spark.net/bl1610301735.html

Je passe la main aux experts en traduction automatique.
pouchtaxi
 
Message(s) : 268
Inscription : 08 Mai 2006, 18:19

Re: États-Unis : l’extrême-droite au Capitole

Message par com_71 » 10 Jan 2021, 23:04

Sans être expert, j'ai revu un peu la traduction automatique :
The Spark, éditorial des bulletins d'entreprise, 10 janv. 2021 a écrit :La suprématie blanche a dressé sa sale tête

Nous avons tous vu les photos. Des gangs de suprémacistes blancs ont pénétré dans le bâtiment du Capitole, drapeaux confédérés et drapeaux Trump au vent, slogans racistes brandis. Des KKK modernes déguisés en Proud Boys [un groupe raciste], des Three Percenters [3%ers, une milice d'extrême-droite], des nazis américains, des QAnon [une mouvance conspirationniste], la milice du Michigan et d'autres groupes paramilitaires, etc. Il y avait là des flics en congé de Californie, de l'Illinois, de Pennsylvanie et d'autres États.

C'était presque comme si la police du Capitole s'était évaporée lorsque ces gangs ont atteint ses portes.

Il était clair que quelque chose se passerait à Washington DC le 6 janvier. Trump avait appelé ses partisans à annuler les élections. Les réseaux sociaux étaient remplis d'appels à «l'action».

Et ce n'était pas que des mots. En décembre, alors que les électeurs du collège électoral se réunissaient dans tous les États pour voter, certains de ces voyous d'extrême droite avaient déjà défilé dans un quartier de Washington, entourant les gens qu'ils rencontraient et souillant les églises noires.

En mai, des gangs de miliciens ont envahi la Chambre du Michigan, brandissant leurs armes dans une démonstration de force. En été, Proud Boys et Boogaloo Bois [une autre milice] ont organisé des caravanes de camions à Portland, en Oregon, pointant des armes aux vitres. D'autres gangs ont attaqué des manifestants de Black Lives Matter à Louisville et Kenosha. Il y a eu des morts.

Toute personne rationnelle, en écoutant Trump et en regardant les publications de ces groupes sur les réseaux sociaux, se serait préparée à une attaque le 6 janvier.

Les autorités policières fédérales et de Washington ne l'ont pas fait.

Les flics de Washington ont certainement une longue tradition de contrôle des foules. Même pour des manifestations ordinaires - comme celles appelant à l'action contre le changement climatique ou protestant contre les meurtres par la police de George Floyd et Breonna Taylor - ils ont agi avec une précision et une planification militaires.

Mais pas cette fois. La police aurait pu tout aussi bien inviter les bandes de maraudeurs à entrer et à se sentir chez elles. La police de Washington, qui il n'y a pas très longtemps a tiré sur une voiture avec des enfants noirs à l'intérieur, a donné un laissez-passer à ces voyous blancs.

Oui, ce qui s'est passé le 6 janvier reflète le racisme officiel toujours présent de la société américaine. Mais c'était aussi une balise indiquant les dangers futurs.

Quoi que fasse Trump quand il quittera la Maison Blanche, ces forces qui faisaient partie de ses soutiens ne disparaitront pas. Et l'invasion du Capitole n'aura pu que les rendre plus audacieux.

Ces gangs sont peut-être encore marginaux aujourd'hui. Mais ils peuvent devenir une vraie force, tirant tout le monde en arrière. Ces gangs, qui veulent une «nation blanche et chrétienne», ciblent les Noirs, les immigrés, les juifs, les musulmans. Ils travaillent déjà aujourd'hui pour se débarrasser des syndicats, comme l'UAW l'a découvert dans sa campagne de syndicalisation au Tennessee. Et ils dénoncent le communisme.

Ces gangs sont potentiellement un poignard pointé droit vers le cœur de la classe ouvrière, prêt à la mettre en pièces. Et il y a un danger très réel que leur radicalisme pousse un certain nombre de travailleurs blancs dont la vie se détériore à s'aligner derrière eux.

Contre un danger comme celui-ci, nous ne pouvons pas compter sur les flics ou le gouvernement fédéral pour nous protéger. Le 6 janvier n'a-t-il pas montré cela ? Quant aux démocrates, écoutez Biden et vous n'entendrez que des platitudes. Il dit : «L'Amérique, ce n'est pas cela.» Si, l'Amérique capitaliste c'est cela - et depuis longtemps.

Il n'y a qu'une seule réponse qui puisse nous servir à tous dans la période de crise que nous traversons aujourd'hui - et c'est que les travailleurs doivent lutter pour améliorer leur situation, non pas aux dépens des autres travailleurs, mais par la récupération des vols de la classe capitaliste qui nous exploite tous.

La seule force dans cette société qui a la capacité de faire cela, d'ouvrir la voie à un avenir décent pour nous tous, c'est la classe ouvrière. Son rôle central dans la production lui donne la possibilité de mener un véritable combat contre le système capitaliste, d'entamer le travail de construction d'un nouveau système, c'est-à-dire d'attirer de son côté tous ceux qui en ont marre de la société capitaliste aujourd'hui.

Ceux qui voudront s'opposer à ces bandes racistes doivent s'appuyer sur les capacités des travailleurs en tant que classe : leur propre classe, composée de toute la multitude de travailleurs qui produisent tous les produits et services dont la société a besoin aujourd'hui.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
Avatar de l’utilisateur
com_71
 
Message(s) : 5984
Inscription : 12 Oct 2002, 00:14

Re: États-Unis : l’extrême-droite au Capitole

Message par com_71 » 11 Jan 2021, 21:19

Édito LO du 11/01/2021 a écrit :L'extrême droite au Capitole : un avertissement pour les travailleurs

Les images des activistes d’extrême droite, envahissant le Capitole à Washington, ont stupéfié le monde entier. Voir un président sortant refuser sa défaite électorale et appeler ses partisans à marcher sur « l’Assemblée du peuple » était, jusque-là, le triste privilège des dictatures de pays pauvres. Cette fois, cela s’est produit dans la première puissance impérialiste mondiale.

Alors oui, cela doit nous faire réfléchir, et d’autant plus que le mal qui ronge les États-Unis existe aussi ici, en France : la montée des courants identitaires d’extrême droite, racistes et xénophobes, dangereux pour le monde du travail.

Ces courants ont toujours existé aux États-Unis. Le Ku Klux Klan a assassiné des Noirs et terrorisé la population dans les États du sud des décennies durant. Mais aujourd'hui, les groupes qui se multiplient, y compris sur des bases complotistes nouvelles, ne sont pas seulement les fruits du passé raciste, ils sont dopés par la crise économique, sociale et sanitaire.

Aux États-Unis, comme partout, les fermetures d’entreprises, le chômage et la misère se sont aggravés depuis la crise financière de 2008. La peur du déclassement, la haine vis-à-vis de l’élite au pouvoir, le repli national, identitaire et religieux conduisant à l’invention de boucs émissaires, se sont renforcés. Ce sont ces sentiments que Trump a su exploiter pour se faire élire et augmenter le nombre de ses électeurs après quatre ans au pouvoir. En l’absence de réactions et de perspectives venant des travailleurs pour changer leur sort, ces sentiments et ces préjugés nourrissent le développement de l’extrême droite.

Mercredi dernier, ceux que l’on a vu à l’œuvre représentent une minorité. Le rassemblement appelé par Trump devant la Maison-Blanche a réuni quelques dizaines de milliers de partisans. À l’échelle des États-Unis, cela n’a rien d’un-raz-de marée. L’envahissement du Capitole lui-même n’a été le fait que de quelques centaines de personnes et, s’il a occasionné des morts, il a pris un aspect carnavalesque. Mais cela ne prête pas à rire.

Ce qui est aujourd’hui une comédie peut se transformer rapidement en tragédie parce que, derrière les déguisements et les postures ridicules, il y a des femmes et des hommes convaincus de la supériorité de la race blanche. Il y a des groupes paramilitaires qui ont multiplié les actions violentes, assassinats compris, ces derniers mois.

Trump a une responsabilité évidente dans ces évènements. Mais les réduire à sa personnalité et à son avenir politique revient à se voiler la face. Les forces sociales et politiques qu’il a renforcées existent indépendamment de lui.

Parmi ses 74 millions d’électeurs, seule une minorité partage les préjugés réactionnaires et anti-pauvres des nostalgiques de la ségrégation ou du nazisme. Mais un quart des électeurs républicains approuverait l’invasion du Capitole et deux tiers n’en seraient pas choqués, ce qui constitue un réservoir considérable pour l’extrême droite.

Nombre de dirigeants, à l’instar de Macron, en ont appelé aux institutions et à la démocratie. Comme si la subversion n’était pas venue du cœur même des institutions, du haut de la présidence, de l’intérieur du Parti républicain ! L’action, ou plutôt l’inaction, de la police montre aussi que le ver est dans le fruit.

Alors que la police est sur le pied de guerre et a la gâchette facile face aux manifestants noirs ou antiracistes, on l’a vue, au Capitole, surprise, complaisante, voire complice. Certains assaillants étaient, eux-mêmes, d’anciens militaires et policiers.

Biden a promis de « réconcilier l’Amérique ». Mais ni la crise ni l’appauvrissement d’une fraction croissante d’Américains ne disparaîtront avec son arrivée au pouvoir. Les huit années d’Obama à la Maison-Blanche ont montré que les démocrates étaient tout autant que les républicains, des serviteurs fidèles des intérêts des grands capitalistes et de la Bourse.

L’histoire n’est pas écrite. Ce qui s’est passé au Capitole restera peut-être un avertissement sans conséquence. Mais les ingrédients pour le développement d’une extrême droite fascisante sont là. Et ce n’est pas vrai qu’aux États-Unis !

La même crise du capitalisme et de son système politique frappe partout et entraîne la montée des démagogues d’extrême droite. Une force politique qui accéderait au pouvoir en mettant en action ces courants aux idées réactionnaires serait un pouvoir anti-ouvrier et dictatorial.

Les travailleurs n’ont pas à sous-estimer le danger et ils ont encore moins à rester spectateurs. Ils doivent se préparer à y faire face, moralement et politiquement, en s’organisant sur la base de leurs intérêts et de leurs perspectives de classe.

L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
Avatar de l’utilisateur
com_71
 
Message(s) : 5984
Inscription : 12 Oct 2002, 00:14

Re: États-Unis : l’extrême-droite au Capitole

Message par com_71 » 18 Jan 2021, 22:25

Article de Spark, 18 01 2021 :
L'attaque du Capitole montre le danger de l'extrême droite

Voici le texte de la présentation Spark donnée par Gary Walkowicz à Detroit le 10 janvier.

Le 6 janvier, environ 20000 personnes étaient à Washington, se rassemblant pour soutenir l'affirmation de Donald Trump de renverser d'une manière ou d'une autre une élection que Trump a perdue de 7 millions de voix. Mais il y avait plus qu'un simple rallye. Une foule de plusieurs centaines de personnes, dirigée par des suprémacistes blancs, a envahi le Capitole américain. Encouragés par les diatribes racistes de Trump, ils brandissaient des drapeaux confédérés, portaient des t-shirts racistes, des t-shirts célébrant l'extermination du peuple juif, ils ont même construit une potence avec un nœud coulant. Ils ont repris le Capitole américain pendant quelques heures. Les suprémacistes blancs qui ont envahi le Capitole l'avaient évidemment planifié et préparé, car beaucoup d'entre eux étaient armés d'armes, de battes, de boucliers, de pulvérisations chimiques et avaient même des cordes pour escalader les murs.

La police ne les a pas arrêtés

Comment la police et les autorités pourraient-elles permettre que cela se produise? La police était-elle totalement incompétente et mal préparée pour cette attaque? Peu probable, puisque la police a été confrontée à des manifestations toute l'année et qu'il y avait de nombreux messages sur les médias sociaux de droite parlant de «prendre d'assaut le Capitole» et «d'amener la guerre civile» à Washington. De nombreuses personnes qui ont planifié et dirigé cette invasion appartenaient à des organisations suprémacistes blanches bien connues comme les Proud Boys, les 3 Per-centres et QAnon. Ils appartenaient à des milices connues, des groupes néonazis, des groupes de défense des droits des armes à feu et des groupes anti-avortement. La police était-elle si stupidement aveuglée par le racisme de cette société qu'elle ne croyait pas que les Blancs feraient quelque chose comme ça? Peut être. Était-ce une décision délibérée de laisser ces suprémacistes blancs faire leur chemin? Peut-être.

Ce qui est clair, c'est que la réponse des autorités était complètement différente avec la façon dont elles ont répondu aux manifestations de Black Lives Matter. Tout l'été, les manifestants du BLM ont souvent été confrontés à des policiers en tenue anti-émeute utilisant des gaz lacrymogènes, des matraques et des balles en caoutchouc contre des manifestants, arrêtant des dizaines de milliers d'entre eux. Nous l'avons vu parfois à Detroit, et nous l'avons vu encore plus dans d'autres villes où les manifestants ont été attaqués par les flics. Nous avons vu ce qui s'est passé lors des manifestations du BLM à Washington cet été, où les autorités ont érigé pendant la nuit un mur d'enceinte qui est allé chercher des blocs pour protéger la Maison Blanche; où ils ont appelé l'armée pour nettoyer les rues de manifestants pacifiques et arrêté des centaines de personnes. La semaine dernière à Kenosha, Wisconsin,Les autorités ont érigé des barrières et appelé la Garde nationale AVANT d'annoncer la décision de ne pas inculper le flic qui a tiré et paralysé Jacob Blake. Et à Minneapolis en novembre, les flics ont arrêté ou inculpé 650 personnes qui marchaient brièvement sur une autoroute pour protester contre la brutalité policière. Il est clair de quel côté les flics prennent les gens qui protestent contre le racisme. Selon vous, que serait-il arrivé si des manifestants du BLM avaient tenté d'envahir le Capitole américain?

L'extrême droite: profondément ancrée dans cette société raciste

Après l'émeute au Capitole cette semaine, les médias, les dirigeants politiques et les chefs d'entreprise n'ont pas tardé à rejeter le blâme et à crier l'indignation, la plupart visant Donald Trump. Twitter et Facebook ont ​​fermé le compte de Trump. Oui, après 4 ans de médias sociaux qui gagnent des millions de dollars grâce aux mensonges et aux diatribes racistes de Trump, ils ont maintenant décidé que c'était un problème.

On parle même de démettre Trump de ses fonctions, maintenant, à moins de 2 semaines de la fin de son mandat. Comme s'ils venaient de se rendre compte que Trump était un menteur et un escroc, qui a passé les 4 dernières années à inciter au racisme, à la haine et à encourager la violence de droite.

D'une manière ou d'une autre, Trump sera bientôt parti de la Maison Blanche. Mais le vrai problème pour nous, le vrai problème auquel la classe ouvrière est confrontée ne concerne pas Donald Trump, c'est la croissance de la droite dans ce pays.

Trump a toujours clairement indiqué qu'il était raciste contre les Noirs; il a craché de la haine contre les musulmans et les immigrants; il méprisait les femmes et essayait de restreindre leurs droits. Trump a encouragé et poussé tout ce qui divise la classe ouvrière. Mais les paroles et les actions de Trump n'auraient pas signifié grand-chose s'il n'y avait pas déjà des forces de droite et des attitudes racistes et de droite dans la population. La seule différence entre Trump et ces organisations d'extrême droite est que les groupes suprémacistes blancs disent encore plus explicitement qu'ils veulent une nation exclusivement blanche ou que les femmes n'ont pas leur place, comme le disent les Proud Boys.

Des forces de droite comme celles-ci ont toujours été ici sous le capitalisme. Parfois, ils sont tranquillement en arrière-plan. Et parfois, ils apparaissent ouvertement. Mais ils sont toujours prêts à mener des attaques violentes. En temps de crise économique et sociale, comme aujourd'hui, si la classe ouvrière ne se bat pas, ces forces de droite peuvent devenir plus fortes, attirant certains travailleurs blancs, en particulier des petites villes et des zones rurales, des personnes désespérées et à la recherche d'un changement radical. Trump a certainement poussé certaines de ces personnes à le soutenir.

Les gens sont amenés à soutenir Trump

Quand vous avez vu à la télévision les gens au rassemblement Trump à Washington; Je ne parle pas des gens qui ont envahi le Capitole; Je parle de ces gens qui sont au rassemblement devant le Capitole. Vous avez vu ce qui ressemblait à beaucoup de gens ordinaires - des gens qui travaillent peut-être dans un petit magasin ou qui sont des travailleurs autonomes, des propriétaires de petites entreprises - des gens qui travaillent pour gagner leur vie. Beaucoup d'entre eux sont originaires de petites villes et de zones rurales. Ce sont des gens des régions où Trump a obtenu ses plus gros votes.

Trump a pu obtenir leurs votes de différentes manières. Certains d'entre eux étaient d'accord ou du moins étaient d'accord avec le racisme de Trump et ses attaques contre les immigrants. D'autres ont aimé l'opposition de Trump à l'avortement. Mais il y a eu d'autres politiciens qui ont épousé ces vues. Ce qui semblait rendre Trump différent, c'est qu'il se présentait comme un étranger qui a attaqué l'establishment. Il a attaqué des politiciens des deux partis, il a dénoncé les «élites» qui méprisaient les gens ordinaires. Plus ces élites et politiciens dénonçaient Trump, plus il obtenait de soutien et de votes d'une partie des Blancs ordinaires. Et lors des dernières élections, Trump a recueilli plus de votes des Noirs et des immigrants, des gens qui travaillent pour gagner leur vie, mais qui sont aujourd'hui dans des situations désespérées et qui recherchaient un changement radical.

Ces quelque 20000 personnes ordinaires qui sont venues à Washington, et beaucoup d'autres comme eux, considèrent Trump comme la seule personne qui, à leur avis, a pris leur parti. Ces gens étaient-ils idiots de croire que Trump était de leur côté, alors que la seule grande réussite législative de Trump était de donner des milliards de dollars d'allégements fiscaux aux entreprises et aux riches, comme Trump lui-même? Étaient-ils idiots de soutenir quelqu'un dont les ordres exécutifs étaient conçus pour rendre les gens riches plus riches et rendre les gens ordinaires, comme eux, plus pauvres? Oui, on peut dire qu'ils étaient des imbéciles. Mais ils ont soutenu Trump parce que, dans leur esprit, il avait l'air radical; quelqu'un qui allait faire bouger les choses, et ils n'ont vu personne d'autre qui avait l'air radical.

Même sans Trump, le danger demeure

Tôt ou tard, Trump partira. Mais les suprémacistes blancs et les organisations de droite seront toujours là et ils peuvent attirer des gens, comme ces partisans de Trump, et d'autres travailleurs derrière eux. Ils en ont déjà attiré quelques-uns derrière eux. Et c'est là le vrai danger. Le danger est que ces organisations de droite ne disparaissent pas.

Le nouveau président Joe Biden a réprimandé ces forces de droite qui ont envahi le Capitole pour ne pas être gentilles. Mais alors quoi? Ce ne sont que des mots. Et les mots semblent assez faibles par rapport à ce qui vient de se passer à Washington. L'action a plus de poids que les mots.

Maintenant qu'il y a eu un grand tollé à propos de l'invasion du Capitole, certaines de ces personnes de droite seront probablement arrêtées. Mais feront-ils face à des accusations graves ou à des peines de prison? Mais peu importe, regardez ce qu'ils viennent de faire; ils ont envahi et fermé une partie du gouvernement américain. Ils ont chassé tous les membres du Congrès et les sénateurs de leurs chambres et de se cacher. Certes, ils ont dû être encouragés par ce qu'ils ont fait.

Nous avons vu des choses similaires à plus petite échelle ici au Michigan. Premièrement, la droite a organisé des manifestations devant le bâtiment du Capitole à Lansing pour «déverrouiller le Michigan». Ensuite, des droite armés jusqu'aux dents ont marché dans le bâtiment du Capitole. Ils ont apporté leurs armes, non pas pour se protéger, mais pour intimider et manifester, puis des miliciens ont comploté, ou du moins parlé d'enlèvement et d'assassinat du gouverneur, toutes ces actions récentes n'ont fait qu'encourager la droite.

Et ne vous y trompez pas, c'est un danger pour toute la classe ouvrière. De nombreux travailleurs noirs comprennent cela aujourd'hui. De nombreux travailleurs latinos aussi. Peut-être qu'une plus petite section de travailleurs blancs comprend également.

Aujourd'hui, les capitalistes et leurs politiciens et leurs porte-parole dans les médias peuvent dénoncer Trump et ces suprémacistes blancs qui ont envahi le Capitole. Mais demain, les capitalistes n'hésiteraient pas à utiliser la droite contre la classe ouvrière. Ils l'ont déjà fait. Ils les tolèrent aujourd'hui, afin de pouvoir les utiliser demain.

Les capitalistes, et les politiciens et les forces de police qui travaillent pour les capitalistes, ils ont toujours connu l'existence de forces violentes de droite, mais ils les ont laissées continuer à exister. Les capitalistes les financent parfois dans les coulisses. Et parfois, les forces de police font partie de ces groupes de droite. C'était certainement le cas avec le Ku Klux Klan. Le KKK a été organisé après la guerre civile pour terroriser les anciens esclaves et les pauvres blancs qui essayaient de se bâtir une vie meilleure. Le KKK est utilisé contre la population noire depuis 150 ans. La Légion noire était une organisation de droite dans les années 30 qui attaquait les militants de la classe ouvrière et les organisateurs syndicaux, avec la complicité et le soutien des capitalistes et de leurs forces de police.Nous savons que les capitalistes n'hésiteront pas à utiliser à nouveau ce type de forces extra-militaires.

Les travailleurs peuvent se défendre

La classe ouvrière fait donc face à une situation dangereuse. La seule réponse est que la classe ouvrière se batte pour ses propres intérêts. Je sais que je dis la même chose que beaucoup de gens nous ont entendu dire avant, plusieurs fois auparavant. Mais il n'y a pas d'autre réponse.

Lorsque les travailleurs d'une grande ville ou d'un grand lieu de travail commencent un véritable combat pour leurs propres intérêts, ils entraînent avec eux d'autres travailleurs. Regardez la grève de GM en 2019, regardez combien d'autres travailleurs ont soutenu la grève et sont venus aux lignes de piquetage. Lorsque les travailleurs commencent à se battre, ils peuvent également entraîner avec eux ces travailleurs ordinaires des petites villes et des zones rurales, des personnes également exploitées, des personnes qui soutiennent peut-être Trump aujourd'hui. Lorsque la classe ouvrière commence à se battre, elle peut même entraîner avec elle certains de ces gens ordinaires qui ont suivi l'extrême droite à Washington le 6 janvier.

Lorsque la classe ouvrière se bat, elle peut s'organiser pour se défendre contre toute attaque de la droite, comme nous l'avons vu la classe ouvrière et la population noire le faire dans le passé. Lorsque la population noire se battait, ils trouvèrent les moyens de repousser le KKK. Lorsque la classe ouvrière se battait, elle était capable de faire face à la Légion noire. Une classe ouvrière organisée est plus forte que ces forces de droite. Ils peuvent s'occuper d'eux.

Lorsque la classe ouvrière se bat, en tant que classe entière, pour ses propres intérêts, elle peut pousser ce combat encore plus loin - lutter contre tout le système qui exploite tous les travailleurs et lutter pour un système dirigé par la classe ouvrière.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
Avatar de l’utilisateur
com_71
 
Message(s) : 5984
Inscription : 12 Oct 2002, 00:14

Re: États-Unis : l’extrême-droite au Capitole

Message par com_71 » 24 Juin 2021, 21:20

Après la condamnation de Derek Chauvin.
working class party, avril 2021 a écrit :Le flic est reconnu coupable - Condamnez aussi le système
Déclaration sur le verdict de culpabilité pour le meurtrier de George Floyd


Oui, le jury a déclaré Derek Chauvin coupable des trois chefs d'accusation. Ce verdict était une reconnaissance que la vie de George Floyd comptait. Mais ce n'est pas la justice.

La justice voudrait que tout le système ait été jugé – comme le flic que le système a habilité à tuer des gens.

La justice signifierait une véritable responsabilité pour toutes les vies prises avant que George Floyd rende son dernier souffle : Freddie Gray, Eric Garner, Michael Brown, Tamir Rice, Philando Castile, Stephon Clark, Breonna Taylor – des milliers d'autres personnes comme celles-ci ont été tuées au cours des années.

La justice signifierait que plus personne ne soit tué par les flics. Mais alors même que le procès se déroulait, alors que la police était censée se comporter au mieux, les flics ont continué à tuer. D'autres noms se sont ajoutés à la liste de ceux dont on se souvient : Daunte Wright, 20 ans, Adam Toledo, 13 ans, Ma'Khia Bryant, 16 ans.

Un flic a été jugé cette fois en raison des manifestations qui ont explosé en mai et juin derniers. Mais ce procès ne signifie pas que la « justice » existe. Ce procès signifie seulement qu'un homme a été désigné pour prendre la responsabilité de ce dont tout le système est coupable : utiliser la violence contre la population, et hors de toute proportion, contre la population noire.

Tous ces gens qui sont sortis dans les rues pour protester, tous ces gens qui ont organisé des manifestations, l'adolescent qui a filmé le meurtre de George Floyd alors que la police avait ordonné aux passants de reculer – chacun d'entre eux sait que leurs actions ont provoqué ce qui n'arrive presque jamais. Non seulement un flic meurtrier a été jugé ; mais il a été condamné.

Mais c'est déjà arrivé. Il y a vingt-huit ans, deux flics ont été condamnés à Détroit pour le meurtre d'un ouvrier noir, Malice Green. Ce verdict n'a pas empêché plus de flics de tuer plus de travailleurs. Ni à Detroit, ni ailleurs.

Le problème n'est pas seulement un flic, pas seulement un meurtre, pas même toute la liste des meurtres. Nous devons nous en prendre au système qui exige ce genre de violence.

https://www.workingclassfight.com/blog/ ... ystem-too/
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
Avatar de l’utilisateur
com_71
 
Message(s) : 5984
Inscription : 12 Oct 2002, 00:14

Précédent

Retour vers Actualités internationales

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 11 invité(s)

cron