La guerre en Ukraine

Dans le monde...

Re: Crise ukrainienne

Message par com_71 » 10 Mars 2022, 09:43

Un autre, du 26 janvier 2021
« On a été trahis ! » : en Ukraine, l’essoufflement de la présidence Zelensky
A l’heure dite, une foule de toques en fourrure et de doudounes s’est massée devant la mairie. Le thermomètre affiche – 17 °C en ce dimanche de janvier à Kryvyi Rih, dans le centre de l’Ukraine. Les manifestants prennent la parole à tour de rôle devant l’austère bâtiment. « On est très pauvres, les charges augmentent et la nation est menacée ; il faut s’y opposer », lance une femme au micro. « Zelensky a vendu notre ville aux oligarques ! », enchaîne un autre. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a grandi là, dans cette cité industrielle de 630 000 habitants hérissée de terrils et de cheminées d’usines, au ciel voilé par la pollution.

Parmi les quelque 300 personnes venues protester contre l’augmentation des charges, beaucoup avaient voté pour lui lors de l’élection présidentielle d’avril 2019, conquis par le discours anti-élites de cet ancien comédien, novice en politique, qui n’était connu jusqu’ici que pour son rôle de président dans une série télévisée.

Un an et demi plus tard, ses électeurs déchantent. « On a été trahis ! On pensait qu’il serait proche du peuple et nous débarrasserait de la corruption, mais il n’a rien fait, s’agace Irina Oumanska, une ouvrière de 33 ans. Je veux qu’il parte ! »

Des premiers mois prometteurs

La présidence Zelensky montre des signes certains d’essoufflement. Sa promesse phare, l’éradication de la corruption, menace aujourd’hui de rester lettre morte, mettant en péril le soutien des bailleurs internationaux, vital, mais aussi les efforts engagés au lendemain de la révolution pro-européenne de Maïdan, en 2014.

Les premiers mois furent pourtant prometteurs. Allégement de l’immunité parlementaire, création du bureau d’enquête publique, mise en route de la Cour spéciale anticorruption… Des dizaines de réformes ont été menées tambour battant. Le gouvernement y a même gagné le surnom de « turbo régime ».
Lire aussi Article réservé à nos abonnés En Ukraine, inquiétudes sur les risques d’une dérive de la justice

Porté par son score historique à la présidentielle (73 %) et la majorité absolue remportée au Parlement par son parti Serviteur du peuple – du jamais-vu jusqu’ici –, Volodymyr Zelensky était convaincu de pouvoir tout changer rapidement. Las, il se heurte aujourd’hui à un système plus grand que lui.

La Cour constitutionnelle, toute-puissante, lui oppose une résistance farouche. L’épisode le plus spectaculaire remonte à octobre 2020. Saisie par une cinquantaine de députés prorusses, elle a invalidé une série de mesures anticorruption en vigueur depuis plusieurs années, les jugeant trop sévères. Elle a notamment supprimé la responsabilité pénale pour les fonctionnaires reconnus coupables de déclarations de revenus mensongères.

« L’ampleur de la corruption est immense en Ukraine »

La décision a fait scandale dans le pays et soulevé l’inquiétude des bailleurs internationaux. Une nouvelle loi, moins sévère, a été adoptée par la suite, mais un pan entier de l’édifice anticorruption s’est effondré.

« Cette crise a montré que les juges, dont certains sont eux-mêmes accusés de corruption, ne sont pas prêts à changer le système, analyse le politiste Volodymyr Fessenko. L’ampleur de la corruption est immense en Ukraine, il ne s’agit pas juste de quelques pots-de-vin. Zelensky est arrivé avec la volonté d’agir, mais sans programme concret. Or, remplacer les vieilles élites ne suffit pas. »

Assainir le système judiciaire, notoirement corrompu, relève du casse-tête. En décembre 2020, le président a proposé de remplacer les juges de la Cour constitutionnelle, mais la Commission de Venise, l’organe d’experts en droit constitutionnel du Conseil de l’Europe, s’y est opposée au nom de l’indépendance de la justice, pourtant largement inexistante en Ukraine.

La menace qui pèse sur la lutte contre la corruption vient aussi, désormais, de l’entourage du président lui-même. Moins d’un an après le début de son mandat, Volodymyr Zelensky a remanié son gouvernement en mars 2020, jugeant ses résultats décevants. Tous les réformateurs ont été licenciés. Un tournant.

« Plus d’illusions à se faire »

Deux figures controversées, issues du clan de l’ancien président prorusse, Viktor Ianoukovitch, ont, quasi au même moment, fait leur entrée à des postes clés : Andrii Iermak, nommé chef du bureau présidentiel, et Oleg Tatarov, son adjoint. Le nom de ce dernier est bien connu des anciens manifestants de Maïdan : il était à l’époque porte-parole de la police et les qualifiait de « criminels ». « Quand on a vu partir le premier gouvernement et arriver Iermak et Tatarov, lui-même corrompu, on a compris qu’il n’y avait plus d’illusions à se faire », se souvient Roman Maselko, juriste et codirecteur de la fondation De Jure, spécialisée dans l’étude des réformes de la justice.

L’attitude du président lui-même interroge. Ainsi, en décembre 2020, il a fait bloquer l’instruction d’une enquête visant M. Tatarov dans une affaire de corruption. « Zelensky n’est pas clair sur tout ça, observe Daria Kaleniouk, codirectrice du Centre d’action contre la corruption (Antac). Il travaille avec des gens corrompus dont les intérêts vont à l’encontre de ceux de l’Ukraine. Pourquoi tolère-t-il ça ? »

Ce n’est pas tant la volonté du président qui est mise en cause que son inexpérience. « C’est un type bien, mais il n’y comprend rien », lâche Oleksandr Danyliouk, son ancien directeur du Conseil de sécurité nationale, qui a démissionné au bout de quatre mois. Ceux qui l’ont côtoyé pointent une autre faiblesse : « Il aime être aimé. » Acteur populaire habitué aux éloges, il aurait très mal vécu les premières critiques essuyées en tant que président. Au point, selon ses anciens collaborateurs, de vivre désormais dans une « bulle » et de ne prendre ses décisions qu’en fonction des sondages.

Dans son entourage, les plus aguerris savent exploiter ces travers : « Il y a des courtisans, et d’autres, plus influents, qui représentent des clans oligarchiques. Ceux-là sont organisés et savent lui fournir des arguments pour abandonner les réformes qui leur sont défavorables », analyse Ioulii Morozov, cofondateur du plus grand centre culturel et social de Kryvyi Rih et représentant du parti indépendant Syla Ludei (« La force des gens »).

Face à l’influence des oligarques, qui contrôlent des pans entiers de l’économie ukrainienne, Volodymyr Zelensky s’efforce de manœuvrer entre les intérêts des uns et des autres, et de trouver l’équilibre. Une fois élu, il a pris ses distances avec le milliardaire Ihor Kolomoïsky, propriétaire de la chaîne 1 + 1, qui diffusait sa série. Soucieux de prouver qu’il n’était pas sa marionnette, il ne lui a pas cédé PrivatBank, la plus grande banque d’Ukraine, que l’oligarque espérait récupérer après sa nationalisation en 2016. Une loi, surnommée « anti-Kolomoïsky », a même été adoptée pour empêcher la restitution des banques insolvables et nationalisées à leurs anciens détenteurs.

« Une rhétorique prorusse »

Le chef de l’Etat a également maintenu sa réforme foncière, malgré l’opposition d’autres oligarques. Il reste prudent malgré tout. « Il ne peut pas leur faire la guerre à tous, explique M. Fessenko. Ce serait trop risqué, parce qu’ils contrôlent toutes les chaînes télévisées. Il perdrait beaucoup. »

De leur côté, les oligarques ont déjà étendu leur empire à l’intérieur du Parlement. Ces jeux d’influence, doublés de divergences politiques croissantes au sein de la majorité, ont entraîné la fragmentation du parti présidentiel. « Zelensky ne contrôle plus son propre parti, constate Daria Kaleniouk. Au moins quatre-vingts députés sont désormais affiliés à Kolomoïsky et d’autres oligarques. Depuis, ils développent une rhétorique prorusse. » Comment expliquer ce retournement ? « Ils ont été achetés, affirme la militante anticorruption. C’est très facile d’acheter un député. » Le tarif tourne autour de « 2 000 dollars » (1 650 euros) mensuels, précise-t-elle, soit deux fois le montant de leur salaire.

De nombreux observateurs sont convaincus que la Russie, avec laquelle l’Ukraine est en guerre dans le Donbass, est à l’œuvre derrière ces tentatives de sabotage. « Moscou cherche à défaire le système anticorruption de l’Ukraine pour l’empêcher de s’ancrer en Europe, affirme le juriste Roman Maselko. Il sait que les crédits du Fonds monétaire international et de l’Union européenne [UE] en dépendent. S’ils s’arrêtent, l’Ukraine devra alors se retourner vers la Russie. »

Pour l’heure, le miracle qu’espéraient les électeurs de Volodymyr Zelensky n’a pas eu lieu. La catastrophe que prédisaient ses opposants non plus. Mais la crainte d’un retour en arrière est de plus en plus forte. L’ancien procureur général, Rouslan Ryabochapka, estimé par les militants anticorruption mais licencié lors du remaniement, se montre pessimiste. « La situation est proche de celle qui prévalait en 2013, quand Viktor Ianoukovitch a détourné l’Ukraine de l’Europe vers la Russie [il avait trahi sa promesse de signer l’accord d’association avec l’UE, déclenchant la révolution de Maïdan]. J’espère que Zelensky ne fera pas la même chose. Ce serait très dangereux pour la société. Elle ne sera pas prête à l’accepter. »

Faustine Vincent
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Re: Crise ukrainienne

Message par com_71 » 10 Mars 2022, 14:23

com_71 a écrit :Certains parlent de la résistance populaire. Y-a-t-il des forces de paix ? Peut-on citer ne serait-ce qu'un Jaurès ukrainien qui ferait entendre une voix discordante ? Sans parler d'un Liebknecht ! L'ennemi est dans notre propre pays ! Certes, mais l'ukrainien moyen ne répondra-t-il pas : "Oui, c'est le soldat russe !"


Un article de LO cette semaine examine le problème :
LO 09 Mars 2022 a écrit :Guerre en Ukraine : les armes politiques nécessaires

L’horreur des bombardements en Ukraine et le spectacle, transmis par les télévisions, d’une population souvent désarmée qui doit les subir, suscitent l’émotion et la question : que faire pour aider la population ukrainienne à résister ?

Dans les pays occidentaux, nombre de responsables politiques et de commentateurs s’appuient sur ce sentiment pour s’emparer de la question. Ils évoquent sinon la nécessité d’une intervention directe, qui conduirait à un conflit généralisé, du moins celle de livrer des armes à la population ukrainienne.

Pourtant des armes sont déjà fournies à l’Ukraine, ou plutôt au régime ukrainien, par les États occidentaux. Leurs dirigeants s’appuient sur les mêmes sentiments de solidarité existants pour justifier ces envois et le renforcement de leurs propres budgets et arsenal militaires, naturellement en invoquant la « défense de la paix ».

Alors la vraie question est politique. Elle est de savoir qui fournit les armes et surtout, à qui on les confie. En se présentant comme les alliés naturels de la population ukrainienne pour sa défense, les dirigeants impérialistes cachent leur responsabilité énorme dans cette guerre, comme dans la situation catastrophique du monde entier, soumis à leur domination. Ils justifient aussi la poursuite de leur politique et leurs guerres futures.

À de multiples reprises dans le passé, ces mêmes puissances ont choisi « d’armer des populations », pour s’en servir dans leurs guerres d’intérêts. Il faut se souvenir de la façon dont les Kurdes de Syrie ont été utilisés par les puissances impérialistes pour combattre l’État islamique, et abandonnés ensuite face à l’armée turque. Bien des Afghans, utilisés de la même façon avant d’être abandonnés face au régime taliban, pourraient en parler aussi.

Quand des armes sont fournies en Ukraine, comme c’est déjà le cas, elles sont d’ailleurs fournies à l’armée ukrainienne, au régime ukrainien. Même attaqué par la Russie, il n’a rien d’un régime défendant les intérêts des classes populaires et affiche même son caractère réactionnaire et antiouvrier.

La défense de la population ukrainienne face à l’avancée de l’armée russe, ce régime l’envisage à sa façon, en fonction de ses intérêts politiques. Les milices territoriales mises en place par le gouvernement Zélensky sont encadrées par ses officiers. Même s’ils n’ont pas tous été formés ces derniers temps par des instructeurs militaires américains, canadiens ou britanniques, il est assez facile de deviner qu’ils ont été choisis pour la fermeté de leurs positions nationalistes, de leurs idées réactionnaires et de leur adhésion aux valeurs du régime en place.

Toute la situation est utilisée par le régime pour faire adhérer la population à son nationalisme pro-occidental et l’éloigner de toute idée de solidarité avec les travailleurs russes, eux aussi victimes du régime de Poutine et qui, dans la lutte contre celui-ci, pourraient être les meilleurs alliés des travailleurs d’Ukraine. C’est pourtant aussi ce sentiment de solidarité qui pourrait être une aide pour s’adresser aux soldats russes eux-mêmes, pour les retourner contre des dirigeants qui les ont engagés malgré eux dans une aventure militaire fratricide.

Alors oui, la population et les travailleurs d’Ukraine ont besoin d’être armés, mais d’abord armés d’une politique, tant contre leur propre régime que contre celui de Poutine. La solidarité entre Russes et Ukrainiens, qui parlent le plus souvent la même langue, qui ont longtemps vécu dans le même pays et que rien ne séparait vraiment, ne pourra resurgir qu’en dépassant le nationalisme étroit des dirigeants, dans un internationalisme qui ne pourra se baser que sur la classe ouvrière des deux nations.

Armés de cette politique, les travailleurs d’Ukraine pourraient facilement trouver les armements nécessaires, sans compter sur les apports intéressés et calculés de quelques grandes puissances, mais tout simplement en allant puiser dans les usines et les stocks d’armement de leur propre pays et de son armée. Et ils auraient aussi à se défendre contre leur propre régime qui ne les laisserait ni s’organiser de façon autonome ni prendre les armes hors de son contrôle.

Marion AJAR


"Alors oui, la population et les travailleurs d’Ukraine ont besoin d’être armés, mais d’abord armés d’une politique".
Donc agir pour constituer un autre camp politique et, si le mouvement ouvrier en avait la force, un autre Etat-Major, d'autres bataillons, pour mener la guerre, au nom de la population travailleuse, contre l'invasion de l'armée russe. C'est le vrai chemin vers la paix mais, il faut bien l'avouer, un chemin détourné.
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Re: Crise ukrainienne

Message par Gayraud de Mazars » 10 Mars 2022, 15:23

Salut camarades,

D'un ami percutant sur les réseaux sociaux...

"L'ECOLO-NEL JADOT veut que l'OTAN envoie plus d'armes, et pousse à la guerre.. Le vert-kaki semble être très tendance..."

Les va t'en guerre, les pousse à la guerre, se sont les pires !

il en rajoutait en disant l'ami :

"Prolétaires ukrainiens, russes et de partout, unissez vous contre tous les exploiteurs. A bas le nationalisme, à bas la guerre" ce qui reste très juste !

Fraternellement,
GdM
"Un seul véritable révolutionnaire dans une usine, une mine, un syndicat, un régiment, un bateau de guerre, vaut infiniment mieux que des centaines de petits-bourgeois pseudo-révolutionnaires cuisant dans leur propre jus."
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Re: Crise ukrainienne

Message par yannalan » 10 Mars 2022, 17:38

Et une fois qu'il a dit ça, il se passe quoi ?
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Re: Crise ukrainienne

Message par artza » 11 Mars 2022, 07:23

Ben on fait comme c'est la mode on balance cette brave pensée sur les réseaux perso. Pi on va s'coucher.

Plus sérieux, et ben on bataille pour ce fameux parti . ;)

Trotsky avait une recette de grand-père qu'il avait expérimenté lui-même dans ses jeunes années années à Nikolaev , Kherson, villes d'Ukraine méridionales dont on parle justement en ce moment.

Regrouper quelques travailleurs que la vie amenait à s'opposer à leur condition imposée . S'instruire , s'informer, dénoncer et éveiller les consciences autour de soi, rassembler les énergies.

Le plus dur est de commencer, après torrent ou rivière paisible question de période ça coule de source :D

Dans la bio de Trotsky par Deutscher il y a quelques belles pages là-dessus.
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Re: Crise ukrainienne

Message par com_71 » 11 Mars 2022, 08:50

Plus haut, de mezigue, "un chemin détourné" [vers la paix]. Je précise, "un chemin que d'aucuns trouveront détourné". Personne n'est vraiment préparé mais nos anciens nous ont laissé leur enseignement, une tradition...
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Re: Crise ukrainienne

Message par com_71 » 11 Mars 2022, 23:27

Plus haut : " Personne n'est vraiment préparé mais nos anciens nous ont laissé leur enseignement, une tradition..."
Extrait d'un article de LDC 220 :
Pandémie, chaos économique, affrontements armés, menaces de guerre

...La guerre est en réalité le mode d’existence de l’impérialisme.

Pour une organisation communiste révolutionnaire, la lutte contre l’impérialisme ne peut être aujourd’hui, pour l’essentiel, qu’une activité de propagande et d’explication auprès des travailleurs et des militants. Elle consiste à expliquer que, bien au-delà de l’exploitation au quotidien, la domination de la bourgeoisie impérialiste, qui est déjà derrière une multitude de guerres locales et régionales, porte en elle la menace d’une troisième guerre mondiale. Seul le renversement du pouvoir de la bourgeoisie peut mettre fin à l’impérialisme et écarter la catastrophe menaçant de frapper toute l’humanité avec une ampleur sans précédent, même en comparaison avec les Première et Deuxième Guerres mondiales, avec respectivement 18 millions et 50 millions de morts.

Mais, à côté de la propagande, il est aussi important, dans l’agitation au jour le jour, de prendre le contrepied de la bourgeoisie, de ses politiciens et de ses médias, en combattant non seulement le chauvinisme, la xénophobie, mais aussi le patriotisme, c’est-à-dire toute idée de collaboration de classe, d’identité d’intérêts, entre la classe exploiteuse et la classe exploitée. Il ne peut y avoir aucune communauté d’intérêts entre ceux qui préparent une catastrophe pour l’humanité et ceux qui en seront les victimes ! L’abandon de l’internationalisme est le principal signe de trahison du camp du prolétariat.

Dans le Programme de transition, rédigé en 1938, c’est-à-dire un an avant le début de la Deuxiè­me Guerre mondiale qui, en réalité, était déjà commencée, Trotsky écrivait : « Dans la question de la guerre, plus que dans toute autre question, la bourgeoisie et ses agents trompent le peuple par des abstractions, des formules générales, des phrases pathétiques : « neutralité », « sécurité collective », « armement pour la défense de la paix », « défense nationale », « lutte contre le fascisme », etc. Toutes ces formules se réduisent en fin de compte, à ce que la question de la guerre, c’est-à-dire du sort des peuples, doit rester dans les mains des impérialistes, de leurs gouvernements, de leur diplomatie, de leurs états-majors, avec toutes leurs intrigues et tous leurs complots contre les peuples. »

Certaines de ces « phrases pathétiques » n'apparaissent plus d'actualité. D'autres seront peut-être recyclées. Les serviteurs intellectuels de la bourgeoisie en inventeront de nouvelles, aussi trompeuses. Lorsque la menace de la généralisation de la guerre prendra un aspect concret, le prolétariat sera inévitablement surpris et trompé, poussé derrière ses gouvernants, comme il l’a été lors du déclenchement de la Première et de la Deuxième Guerre mondiale. Quelques informations venant des États-Unis rapportent déjà des exemples d’une montée de l’agressivité antichinoise.

L’avenir du prolétariat et celui de l’humanité dépendront de la rapidité avec laquelle il retrouvera sa conscience de classe et son rôle dans la transformation de la société. Une fois la guerre commencée, cette conscience de classe ne pourra se traduire que par l’expression de Lénine : « Transformer la guerre impérialiste en guerre civile ».

29 octobre 2021
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Re: Crise ukrainienne

Message par Plestin » 14 Mars 2022, 07:41

Quand le WSWS tortille du derrière pour trouver à critiquer la position de LO sur l'Ukraine ; plus malhonnête, tu meurs :

https://www.wsws.org/fr/articles/2022/0 ... v-m14.html
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Re: Crise ukrainienne

Message par com_71 » 14 Mars 2022, 09:32

Bof... LO était déjà responsable du large vote pour Chirac au 2e tour en 2002 : LO s'était refusé à organiser un boycott actif...

edit : je viens de dénicher un article mieux inspiré (eh oui, c'est possible !) sur le site du wsws :
https://www.wsws.org/fr/articles/2022/0 ... i-m14.html
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Re: Crise ukrainienne

Message par com_71 » 22 Mars 2022, 19:47

Un article publié dans l'Anticapitaliste :
Poutine : «Lénine est l’auteur de l’Ukraine d’aujourd’hui» ou comment tout ça est la faute à … Lénine et aux bolcheviks

https://lanticapitaliste.org/opinions/i ... -ca-est-la
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