La guerre en Ukraine

Dans le monde...

La guerre en Ukraine

Message par Gayraud de Mazars » 22 Fév 2022, 17:12

Salut camarades,

Dans ce conflit entre la Russie et l'Ukraine, vive la Solidarité internationaliste et prolétarienne ! Et comme le dit si bien l'article de Lutte Ouvrière : "une guerre qui n’est en aucun cas dans l’intérêt des travailleurs" ! "Leur guerre n'est pas la nôtre" !

Guerre à la Guerre !
Krieg dem Kriege !
War against War !
Oorlog aan den Oorlog !
A décliner dans toutes les langues...

Ni Kiev, ni Moscou !
Ni l'impérialisme américain, ni son bras armé l'OTAN !
Solidarité avec les travailleurs russes et ukrainiens unis contre la guerre...

"L'ennemi est dans notre pays" !
"Si la guerre éclate, le bourgeois à abattre
Sera écrasé par Zimmerwald."

Vive la Révolution qui nous sauvera des guerres impérialistes qui tuent les peuples !

Et puis si Lénine a donné l'indépendance à la Finlande, il aurait pu la donner à l'Ukraine...

« Les bolcheviks inventent l’Ukraine », caricature de 1923..jpg
Création de l'Ukraine par les Bolchéviks !
« Les bolcheviks inventent l’Ukraine », caricature de 1923..jpg (95.55 Kio) Consulté 11889 fois


Crise ukrainienne : l’impérialisme américain à la manœuvre
16 février 2022
Article publié dans le journal Lutte Ouvrière n°2794
Par Marc Rémy

« Une action militaire pourrait arriver n’importe quand », a déclaré lundi 14 février le porte-parole du Pentagone, John Kirby. Le conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, a été jusqu’à annoncer qu’elle « pourrait débuter pendant les jeux Olympiques », évoquant même l’invasion de pans du territoire ukrainien, de grandes villes, et même « un assaut rapide sur la ville de Kiev », la capitale de l’Ukraine.

Tout cela a semblé démenti dès le 16 février par la nouvelle du début de repli des troupes russes. Pourtant, à la suite du président Biden, Sullivan avait incité les Américains présents dans le pays à le quitter aussi vite que possible, de préférence dans les vingt-quatre à quarante-huit heures. Interpellé sur les preuves d’une menace immédiate, Sullivan a répondu qu’il ne pouvait pas dévoiler ses sources. Devant le scepticisme de certains journalistes, il a dû expliquer pourquoi, selon lui, il n’y aurait aucun parallèle à établir avec les mensonges américains sur les armes de destruction massive qui ont servi de prétexte à l’invasion de l’Irak en 2003 : « Dans le cas de l’Irak, le renseignement avait été utilisé et déployé de ce même podium pour commencer une guerre. Nous essayons d’empêcher une guerre. »

Ainsi la Russie est présentée comme s’apprêtant à déclencher une guerre pour mettre la main sur l’Ukraine. Les manœuvres militaires organisées par l’armée russe ne signifiaient pourtant pas que Poutine avait décidé une invasion. Le dirigeant du Kremlin est engagé dans un bras de fer avec l’impérialisme américain, où chacun montre ses muscles. En juillet 2021, c’est l’OTAN qui a organisé des manœuvres militaires en mer Noire, impliquant des forces d’une trentaine de pays, dont l’Ukraine.

Dans le conflit actuel, Poutine cherche à obtenir l’assurance que l’Ukraine ne rejoindra pas l’OTAN. Les dirigeants américains, eux, n’ont aucunement l’intention de prendre un tel engagement. Au contraire, leur politique consiste à renforcer leur présence militaire dans les États de l’ex-URSS qui ceinturent la Russie. Cette présence en Ukraine est déjà bien réelle, comme l’atteste l’annonce de l’évacuation de 150 conseillers militaires américains, membres de la Garde nationale de Floride, venus former et entraîner les soldats ukrainiens. C’est bien l’impérialisme américain qui est à l’offensive, n’hésitant pas à faire monter la tension diplomatique et militaire, entraînant ses alliés, le Canada, le Japon et l’Union européenne.

Depuis près de trois mois, l’administration de Washington se livre à une vaste manipulation de l’information, comme à chaque fois qu’il lui faut justifier une intervention quelque part dans le monde. Avec cette opération, Biden veut certainement se donner une nouvelle stature vis-à-vis de son opinion publique alors que, depuis l’évacuation en catastrophe de l’Afghanistan, ses concurrents républicains, à commencer par ­Trump, ne cessent de le présenter comme un président faible. Alors que sa cote de popularité est au plus bas, qu’aucune des réformes sociales promises n’a vu le jour et que l’inflation a atteint des niveaux inégalés depuis 1982, le président démocrate peut aussi vouloir utiliser cette crise politique extérieure pour faire diversion et susciter un réflexe d’union nationale derrière lui.

L’attitude de Biden va cependant au-delà de ces calculs à court terme. L’impérialisme américain a besoin que sa population soit prête à aller faire la guerre partout où les intérêts de ses capitalistes l’exigeront, comme il n’y a pas si longtemps en Irak et en Afghanistan. Pour cela, il faut la mettre en condition, la convaincre qu’il y a face à elle des régimes menaçant la liberté et la démocratie qui sont le dernier des soucis des dirigeants américains d’un bout à l’autre du monde, de l’Arabie saoudite à la Birmanie… Cette mise en condition s’étend aux populations d’autres pays occidentaux, comme la France dont les dirigeants, fût-ce avec quelques contorsions, s’alignent sur la diplomatie américaine.

Même si la guerre n’est pas pour ces jours-ci, les dirigeants occidentaux tiennent dès à présent à préparer leurs populations à la faire contre les méchants, russes ou chinois, tant ils sont conscients que la crise capitaliste les y poussera. Une guerre qui n’est en aucun cas dans l’intérêt des travailleurs.


Fraternellement,
GdM
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Re: Conflit Russo - Ukrainien

Message par Gayraud de Mazars » 22 Fév 2022, 18:08

Salut camarades,

Position de La Riposte...

https://www.lariposte.org/2022/01/russi ... orientale/

Quoiqu’il arrive, retenons pour le moment qu’une fois de plus, le « grand jeu » stratégique entre les puissances impérialistes comme les États-Unis, les puissances européennes et la Russie, se préparent à plonger les peuples dans une guerre fratricide. Dans leur recherche de ressources à piller, de marchés à exploiter, et de sources de profit, ils sont prêts à verser du sang et à semer la destruction à grande échelle. Les travailleurs de la Russie et de l’Ukraine n’ont rien à gagner d’un carnage organisé au bénéfice de leurs exploiteurs et oppresseurs, de part et d’autre de la frontière russo-ukrainienne...


Fraternellement,
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Re: Conflit Russo - Ukrainien

Message par Gayraud de Mazars » 22 Fév 2022, 20:26

Salut camarades,

Merci à notre camarade Com d'avoir posté dans un autre fil de Léon Trotsky sur la Question ukrainienne...

Léon Trotsky écrivait dans la "Question ukrainienne" le 22 avril 1939, alors que la guerre impérialiste menaçait d'embraser le monde :

"Il suffit de rappeler que Rosa Luxemburg, malgré sa brillante intelligence et son esprit vraiment révolutionnaire, a pu affirmer que la question ukrainienne était l'invention d'une poignée d'intellectuels."

"Il faut un mot d'ordre clair et précis, qui corresponde à la situation nouvelle. A mon avis, il n'existe à l'heure actuelle qu'un seul mot d'ordre de ce type : pour une Ukraine soviétique, ouvrière et paysanne unie, libre et indépendante !"

"L'Ukraine est particulièrement riche et expérimentée dans les voies erronées de la lutte pour son émancipation nationale. Là, on a tout essayé : la Rada petite‑bourgeoise et Skoropadsky, et Petlioura et l' « alliance » avec les Hohenzollern et les combinaisons avec l'Entente. Après toutes ces expériences, il n'y a plus que des cadavres politiques pour continuer à placer leurs espoirs dans l'une des fractions de la bourgeoisie ukrainienne en tant que dirigeant de la lutte nationale pour l'émancipation."

"Seul le prolétariat ukrainien est à même, non seulement de résoudre cette tâche ‑ qui est révolutionnaire par son essence-même ‑ mais aussi de prendre une initiative pour la résoudre. Le prolétariat et le prolétariat seul peut rallier autour de lui les masses paysannes et l'intelligentsia nationale authentiquement révolutionnaire."

"La question doit être ouverte à la discussion internationale. La toute première place dans cette discussion doit revenir aux marxistes révolutionnaires ukrainiens. Nous écouterons leurs voix avec la plus grande attention. Mais ils feraient bien de se hâter. Il ne reste que peu de temps pour se préparer ! "


Carlos Latuff, dessinateur brésilien..jpg
Latuff et la question ukrainienne !
Carlos Latuff, dessinateur brésilien..jpg (135.91 Kio) Consulté 11830 fois

[carricature de Carlos Latuff - 2022]

Quant à l'impérialisme russe et ses dangers, revenons - en à Engels !

"Avec une vitesse croissante, comme sur une pente, l'Europe tombe dans l'abîme d'une guerre mondiale d'une ampleur et d'une puissance sans précédent. Une seule chose peut l'arrêter : un changement du système politique en Russie. Il ne fait aucun doute que cela devrait se produire dans les années à venir. Que ce changement se produise en temps opportun, avant que l'inévitable ne se produise sans lui. "


(Friedrich Engels, « Politique étrangère du tsarisme russe », 1890)

Fraternellement,
GdM
Dernière édition par Gayraud de Mazars le 22 Fév 2022, 20:31, édité 1 fois.
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Re: Conflit Russo - Ukrainien

Message par com_71 » 22 Fév 2022, 20:27

Gayraud de Mazars a écrit :Et puis si Lénine a donné l'indépendance à la Finlande, il aurait pu la donner à l'Ukraine...


Lénine n'a rien donné. La position générale du parti bolchévik était "droit des peuples à disposer d'eux-mêmes". Ce qui, concrètement, devait être appliqué selon la situation, les possibilités, et dans les combien dures conditions de la guerre civile menée par les armées blanches soutenues par l'ensemble des grandes puissances occidentales.
L'"indépendance" de la Finlande, proclamée le 18 décembre 1917, fut scellée par le bain de sang imposé au mouvement ouvrier par le "boucher" Mannerheim. (cf. les romans de Väinö Linna aux Bons Caractères).
Quant à l'Ukraine elle fut aussi le théâtre d'une guerre civile sanglante où, plus que garantir l'indépendance, l'Armée Rouge avait à vaincre l'armée du pogromiste Petlioura.
https://www.monde-diplomatique.fr/2019/12/MARIE/61095
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Re: Conflit Russo - Ukrainien

Message par Gayraud de Mazars » 22 Fév 2022, 20:38

Salut camarade Com,

Merci pour cet éclairage important à souligner, d'ailleurs j'avais lu aux Bons Caractères, de Väinö Linna, Ici, sous l'étoile polaire tome II de la trilogie - "Les gardes rouges de Tempere" qui se déroule pendant la guerre civile finlandaise qui éclata au début de 1918...

Fraternellement,
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Re: Crise ukrainienne

Message par com_71 » 23 Fév 2022, 13:18

Editorial du journal LO, 22/02/2022 a écrit : Otan - Russie : ils méprisent tous le sort des peuples

Poutine a donc reconnu officiellement l’indépendance des deux républiques du Donbass, région russophone d'Ukraine, qui s'étaient proclamées autonomes en 2014. Sous prétexte de protéger la population, il y a aussitôt envoyé des troupes russes.

Cette décision a déclenché l'indignation surjouée des dirigeants occidentaux. Quels hypocrites ! Depuis des semaines ils accusent Poutine de préparer l'invasion de l'Ukraine. Depuis des semaines ils font monter la pression en renforçant les troupes américaines déployées en Roumanie et en Pologne et en multipliant les envois d'armes à l'Ukraine.

Biden et l'administration américaine se posent en défenseurs de la paix. Mais depuis trente ans ils ont ceinturé la Russie avec des bases de l'Otan, cette organisation militaire bâtie pendant la guerre froide pour isoler l'Union soviétique. Depuis 2015, des soldats américains sont déployés dans les trois pays Baltes, en Géorgie et dans certains pays d'Asie centrale, aux frontières de la Russie. C'est pour desserrer cet étau que Poutine a déployé ses troupes.

Poutine n'agit évidemment pas pour défendre la population russe, qu'elle vive au Donbass, en Ukraine ou dans n'importe quelle région de l'ex-Union soviétique. Poutine est un dictateur qui défend, à la tête d'un appareil d’État répressif, les intérêts de la bureaucratie et des milliardaires qui pillent les ressources du pays. Il veut renforcer la puissance russe pour défendre le pré carré de ces oligarques qu'il représente.

Dans son intervention télévisée, Poutine est revenu sur la longue histoire commune des Russes et des Ukrainiens. Il a accusé Lénine et les Bolcheviks d'avoir créé, en 1922, une libre fédération, l'Union des républiques socialistes et soviétiques et non pas un État centralisé dominé par les Russes comme l'était l'empire tsariste ou comme l'est redevenu l'Urss de la bureaucratie sous Staline. Au fond, Poutine, lointain successeur de Staline, rend un vibrant hommage à la politique des Bolcheviks !

Après avoir brisé la prison des peuples qu'était le tsarisme, après avoir gagné une terrible guerre civile ourdie par les grandes puissances coalisées, les Bolcheviks ont montré qu'il était possible de bâtir une association libre et consciente de tous les peuples de l'ancienne Russie. Malgré les privations, ils ont encouragé toutes les langues et les cultures. Ils ont fait en sorte que les différents peuples, Russes, Ukrainiens, Géorgiens, Azéris, Kazakhs et tant d'autres, se développent ensemble au sein d'une vaste économie planifiée.

Malgré la féroce dictature stalinienne qui a anéanti la plupart des réalisations de la révolution bolchevique, ce développement commun s'est maintenu jusqu'en 1991. Ce ne sont pas les peuples de l'Union soviétique qui ont voulu se séparer. Ce sont les bureaucrates de Moscou, Minsk ou Kiev, qui ont proclamé l'indépendance de leur république. Comme dans l'ex-Yougoslavie, pour disposer chacun de leur fief et piller le maximum de richesse, les politiciens ont exacerbé le nationalisme, déclenchant guerres civiles, purifications ethniques et exodes.

Entre l'Ukraine et la Russie, des frontières sont venues séparer des familles et entraver les déplacements. La population a subi un terrible effondrement économique, le pillage des entreprises publiques et des ressources par les mafieux. En Ukraine en 2014, la rivalité entre les cliques d'ultranationalistes pro-occidentaux ou d'oligarques pro-russes, s'est transformée en guerre civile. L'Ukraine est devenue une arène sanglante de la rivalité entre les dirigeants impérialistes et le Kremlin.

La population ukrainienne en est la première victime. Elle subit les bombardements et s'enfonce dans la pauvreté. Les dirigeants occidentaux se prétendent ses protecteurs mais n'ont que du sang et des larmes à lui proposer. Ils lui ont refusé l'entrée dans l'Union européenne et les quelques avantages qu'elle aurait pu y gagner. En guise de soutien économique, les banquiers exigent de l'Ukraine des taux d'intérêts usuraires.

Le sort des Ukrainiens est celui qui attend tous les peuples si on laisse les Biden, Macron et autres dirigeants impérialistes parler en notre nom. L'un des buts de leur poker menteur avec Poutine est de nous mettre en condition pour nous faire accepter leur future guerre. Ces prétendus démocrates ne valent pas mieux que le dictateur Poutine. Il faut se souvenir qu'ils n'ont pas bronché quand celui-ci a envoyé ses parachutistes aider le dictateur du Kazakhstan à réprimer la révolte populaire de janvier.

Pour mater des travailleurs soulevés, dirigeants impérialistes et chefs des oligarques sont bons amis !

Nathalie ARTHAUD
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Re: Crise ukrainienne

Message par Gayraud de Mazars » 24 Fév 2022, 12:01

Salut camarades,

Suite à l'agression de la Russie de Poutine en Ukraine cette nuit, déclaration de Nathalie Arthaud sur twitter !

Je dénonce l’intervention russe en #Ukraine, tout comme je dénonce l’#OTAN, fauteuse de guerre et principale force militaire à l’est de l’Europe. Ma solidarité va aux populations, prises dans un conflit qui les dépasse. A bas la guerre, des grandes puissances sur le dos des peuples !


Fraternellement,
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Re: Crise ukrainienne

Message par Gayraud de Mazars » 24 Fév 2022, 14:29

Salut camarades,

En défense de Lénine - Poutine et la question ukrainienne

Poutine, dans son discours à la nation, le 21 février 2022, a expliqué que "l'Ukraine a été créée par Lénine". La vérité est que la Révolution d'Octobre a eu le grand mérite de libérer les nationalités opprimées de la Russie tsariste, cette Russie que Lénine qualifiait justement de « prison des peuples » et qui refusait tous droits aux minorités ethniques.

C'est le programme bolchevique, qui comprenait le droit des nations à l'autodétermination, qui a permis la victoire de la Révolution d'Octobre et plus tard la naissance de l'Union soviétique qui, à l'époque de Lénine, était une libre association de nationalités libérées du joug des tsars.

Dans son discours, Poutine rappelle que son point de référence est l'empire tsariste, le grand nationalisme russe et l'oppression des peuples. Les nôtres, sont Lénine et le bolchevisme, avec leur lutte acharnée, pour l'internationalisme prolétarien et l'unité de la classe ouvrière.

Dans cette lettre, écrite en 1919, Lénine développe la position du marxisme sur la question des nationalités.

Lettre aux ouvriers et paysan d'Ukraine, à l'occasion des victoires sur Dénikine

https://www.marxists.org/francais/lenin ... 200104.htm

Camarades,

Il y a quatre mois, fin août 1919, j'ai eu l'occasion d'adresser une lettre aux ouvriers et aux paysans à propos de notre victoire sur Koltchak.

Aujourd'hui, je reproduis intégralement cette lettre pour les ouvriers et les paysans d'Ukraine à l'occasion des victoires remportées sur Dénikine.

Les troupes rouges ont pris Kiev, Poltava, Kharkov, et marchent victorieusement sur Rostov. L'insurrection contre Dénikine déferle en Ukraine. Il importe de rassembler toutes nos forces pour achever de battre les troupes de Dénikine, qui ont tenté de rétablir le pouvoir des propriétaires fonciers et des capitalistes. Il importe d'anéantir Dénikine pour nous prémunir contre la moindre possibilité d'une nouvelle invasion.

Il faut que les ouvriers et les paysans d'Ukraine soient mis au courant des leçons que tous les paysans et ouvriers russes ont tirées de la conquête de la Sibérie par Koltchak et de la libération de ce pays par les troupes rouges, après de longs mois passés sous le joug des propriétaires fonciers et des capitalistes.

La domination de Dénikine a été pour l'Ukraine une épreuve aussi dure que le règne de Koltchak en Sibérie. Il est certain que les leçons de cette dure épreuve amèneront les ouvriers et les paysans d'Ukraine, comme ceux de l'Oural et de la Sibérie, à mieux saisir les tâches du pouvoir soviétique et à le défendre avec plus de fermeté.

En Grande-Russie, la grosse propriété foncière a été entièrement supprimée. Il faut en faire autant en Ukraine ; et le pouvoir soviétique des ouvriers et des paysans ukrainiens doit consacrer la suppression complète de la grande propriété foncière, la libération totale des ouvriers et des paysans ukrainiens du joug des propriétaires fonciers et de ces propriétaires eux-mêmes.

Mais, en plus de cette tâche et de nombreuses autres qui, aujourd'hui comme hier, se posent aux masses laborieuses de Grande-Russie et d'Ukraine, le pouvoir soviétique en Ukraine a des tâches particulières. L'une d'elles mérite qu'on lui accorde en ce moment une attention exceptionnelle. C'est la question nationale ou la question de savoir si l'Ukraine sera une République socialiste soviétique distincte et indépendante, alliée (fédérée) à la République Socialiste Fédérative Soviétique de Russie, ou si l'Ukraine et la Russie vont fusionner en une seule République soviétique. Tous les bolchéviks, tous les ouvriers et paysans conscients doivent réfléchir sérieusement à cette question.

L'indépendance de l'Ukraine est reconnue par le Comité exécutif central de la R.S.F.S.R. - République Socialiste Fédérative Soviétique de Russie - et le Parti communiste bolchéviks de Russie. Aussi est-il évident et admis de tout le monde que seuls les ouvriers et les paysans d'Ukraine peuvent décider et décideront, à leur congrès national des Soviets, si l'Ukraine doit fusionner avec la Russie ou constituer une République autonome, indépendante, et dans ce dernier cas, quel lien fédératif doit l'associer à la Russie.

Comment faut-il régler cette question dans l'intérêt des travailleurs, afin d'assurer le succès de leur lutte pour affranchir définitivement le travail du joug du capital?

Premièrement, les intérêts du travail exigent que la confiance la plus entière et l'union la plus étroite existent entre les travailleurs des divers pays, des diverses nations. Les partisans des propriétaires fonciers et des capitalistes, de la bourgeoisie, s'efforcent de diviser les ouvriers, d'attiser les dissentiments et la haine entre nations afin de réduire les ouvriers à l'impuissance et d'affermir le pouvoir du capital.

Le capital est une force internationale. Il faut, pour la vaincre, l'union internationale, la fraternité internationale des ouvriers.

Nous sommes ennemis des haines nationales, des dissensions nationales, du particularisme national. Nous sommes internationalistes. Nous aspirons à l'union étroite et à la fusion complète des ouvriers et des paysans de toutes les nations du monde en une seule République soviétique universelle.

Deuxièmement, les travailleurs ne doivent pas oublier que le capitalisme a divisé les pays en un petit nombre de nations opprimantes, impérialistes, jouissant de tous les droits et privilèges, et en une immense majorité de nations opprimées, dépendantes ou semi-dépendantes, en état d'infériorité légale. La guerre de 1914-1918, criminelle et réactionnaire entre toutes, a accentué cette division et, par suite, augmenté la colère et la haine. Au cours des siècles l'indignation et la méfiance des nations en état d'infériorité légale et dépendantes se sont accumulées contre les nations impérialistes qui les oppriment, des nations comme l'Ukraine contre des nations telles que la Grande-Russie.

Nous voulons une alliance librement consentie des nations, une alliance qui ne tolère aucune violence exercée par une nation sur une autre, une alliance fondée sur une confiance absolue, sur une claire conscience de l'union fraternelle, sur un consentement absolument libre. On ne saurait réaliser une telle alliance d'un seul coup ; il faut la gagner par un travail plein de patience et de circonspection, pour ne pas gâter les choses, ne pas éveiller la méfiance, pour faire disparaître cette méfiance qu'ont laissée les siècles d'oppression des propriétaires fonciers et des capitalistes, de la propriété privée et des haines suscitées par ses continuels partages et repartages.

Aussi, tout en visant sans désemparer à l'unité des nations, en attaquant sans merci tout ce qui les dissocie, nous devons nous montrer très prudents, très patients, très conciliants à l'égard de ce qui reste de la méfiance entre nations. Nous devons être intransigeants, inconciliables sur tout ce qui touche les intérêts primordiaux du travail en lutte pour se libérer du joug du capital. Quant à savoir comment fixer les frontières entre Etats, aujourd'hui, de façon provisoire - puisque nous voulons leur suppression totale - la question n'est pas essentielle, c'est une question secondaire, de peu d'importance. On peut et on doit temporiser, car la méfiance entre nations est souvent très tenace parmi les masses des paysans et des petits exploitants ; toute précipitation pourrait l'accentuer, c'est-à-dire nuire à la cause de l'unité totale et définitive.

L'expérience de la révolution ouvrière et paysanne en Russie, de la révolution d'octobre-novembre 1917, l'expérience de ces deux années de lutte victorieuse contre l'invasion des capitalistes internationaux et russes a montré, clair comme le jour, que les capitalistes ont su exploiter momentanément la méfiance nationale des paysans et des petits exploitants polonais, lettons, estoniens, finlandais, envers les Grands-Russes ; ils ont profité de cette méfiance pour semer momentanément la discorde entre eux et nous. L'expérience a montré que cette méfiance ne s'efface et ne disparaît qu'avec une extrême lenteur, et que plus les Grands-Russes, qui ont longtemps appartenu à la nation oppressive, font preuve de patience et de circonspection, et plus sûrement cette méfiance disparaît. C'est parce que nous reconnaissons l'indépendance des Etats polonais, letton, lituanien, estonien, finlandais, que nous gagnons, lentement mais sûrement, la confiance des masses laborieuses des petits Etats voisins, des masses les plus arriérées, les plus dupées et les plus asservies par les capitalistes. C'est par ce moyen que nous les arrachons plus sûrement à l'influence de «leurs» capitalistes nationaux, pour les amener le plus sûrement à une confiance entière, à la future République unique internationale des Soviets.

Tant que l'Ukraine n'aura pas été entièrement libérée de Dénikine, et jusqu'à ce qu'elle ait réuni le congrès national des Soviets, son gouvernement est le Comité révolutionnaire d'Ukraine. Ce Comité revolutionnaire comprend, à côté des communistes bolchéviks ukrainiens, au titre de membres du gouvernement, des communistes-borotbistes ukrainiens. Les borotbistes [1] se distinguent entre autres des bolchéviks en ce qu'ils sont pour l'indépendance absolue de l'Ukraine. Les bolchéviks ne voient pas là une cause de désaccord ; ils ne voient là aucun obstacle à une collaboration prolétarienne bien comprise. Unis dans la lutte contre le joug du capital, pour la dictature du prolétariat, ce n'est pas sur des questions de frontières nationales et de relations fédératives ou autres, entre Etats, que les communistes se diviseraient. Il y a parmi les bolchéviks des partisans de l'indépendance complète de l'Ukraine, des partisans d'un lien fédératif plus ou moins étroit et des partisans de la fusion complète de l'Ukraine avec la Russie.

Il est inadmissible que la division se fasse pour de telles questions. Elles seront réglées au congrès des Soviets d'Ukraine.

Si un communiste grand-russe insistait sur la fusion de l'Ukraine et de la Russie, les Ukrainiens le soupçonneraient aisément de se laisser guider, en défendant cette politique, moins par le souci de l'unité des prolétaires dans la lutte contre le capital, que par les préjugés du vieux nationalisme, de l'impérialisme grand-russe. Cette méfiance est naturelle et, jusqu'à un certain point, inévitable et légitime, car les Grands-Russes, sous le joug des propriétaires fonciers et des capitalistes, ont été, durant des siècles, nourris des préjugés honteux et abjects du chauvinisme grand-russe.

Si un communiste ukrainien insistait sur l'indépendance absolue de l'Ukraine, on pourrait le soupçonner de défendre cette politique non du point de vue des intérêts momentanés des ouvriers et des paysans ukrainiens en lutte contre le joug du capital, mais sous l'empire de préjugés nationaux petit-bourgeois, petit-propriétaires. L'expérience nous a montré des centaines de fois comment les «socialistes» petit-bourgeois de divers pays - tous ces pseudo-socialistes polonais, lettons, lituaniens, les mencheviks géorgiens, les socialistes-révolutionnaires, etc., - se camouflaient en partisans du prolétariat, à seule fin de faire passer en fraude une politique d'entente avec «leur» bourgeoisie nationale contre les ouvriers révolutionnaires. Nous l'avons vu en Russie, de février à octobre 1917, par l'exemple de Kérenski ; nous l'avons vu et nous le voyons encore dans tous les pays sans exception.

Ainsi donc, la méfiance réciproque entre communistes grands-russes et communistes ukrainiens apparaît fort aisément. Comment la combattre ? Comment la vaincre et conquérir la confiance réciproque ?

Le mieux est de collaborer à la défense de la dictature du prolétariat et du pouvoir soviétique dans la lutte contre les propriétaires fonciers et les capitalistes de tous les pays, contre leurs tentatives de rétablir leur toute-puissance. Cette lutte commune montrera clairement dans la pratique que, quelle que soit la solution donnée au problème de l'indépendance ou des frontières, les ouvriers grands-russes et ukrainiens ont absolument besoin d'une étroite alliance militaire et économique, sans quoi les capitalistes de l'«Entente», c'est-à-dire de la coalition des pays capitalistes les plus opulents, Angleterre, France, Amérique, Japon, Italie, nous écraseront et nous étoufferont l'un après l'autre. Notre lutte contre Koltchak et Dénikine, tous deux subventionnés et armés par ces capitalistes, a montré clairement ce danger.

Quiconque porte atteinte à l'unité et à l'alliance la plus étroite des ouvriers et des paysans grands-russes et ukrainiens aide les Koltchak, les Dénikine, les capitalistes rapaces de tous les pays.

C'est pourquoi nous, les communistes grands-russes, nous devons combattre de la façon la plus rigoureuse, dans notre milieu, les moindres manifestations de nationalisme grand-russe, car ces manifestations, étant en général une véritable trahison du communisme, sont éminemment nuisibles, puis qu'elles nous séparent de nos camarades ukrainiens et font ainsi le jeu de Dénikine et consorts.

Aussi devons-nous, nous les communistes grands-russes, être conciliants quand nous avons des divergences avec les communistes bolchéviks ukrainiens et les borotbistes, lorsque ces divergences portent sur l'indépendance de l'Ukraine, les formes de son alliance avec la Russie et, d'une façon générale, sur la question nationale. Mais que nous soyons communistes grands-russes, ukrainiens ou de toute autre nation, nous devons tous nous montrer intransigeants, inconciliables sur les questions essentielles, capitales, identiques pour toutes les nations, à savoir : la lutte prolétarienne, la dictature du prolétariat, l'inadmissibilité d'une entente avec la bourgeoisie, l'inadmissibilité de la division des forces qui nous défendent contre Dénikine.

Vaincre Dénikine, l'anéantir, rendre impossible le retour d'une semblable invasion, tel est l'intérêt vital des ouvriers et paysans grands-russes comme ukrainiens. Cette lutte est longue et difficile, car les capitalistes du monde entier soutiennent Dénikine et soutiendront les Dénikine de tout acabit.

Dans cette lutte longue et difficile, nous, les ouvriers grands-russes et ukrainiens, nous devons demeurer étroitement unis, car, séparés, nous ne pourrions certainement pas nous tirer d'affaire. Quelles que soient les frontières de l'Ukraine et de la Russie, quelles que soient les formes de leurs rapports d'Etat à Etat, là n'est pas l'important ; on peut et l'on doit, en l'occurrence, faire des concessions, essayer une solution, une autre, puis encore une autre : la cause des ouvriers et des paysans, la victoire sur le capitalisme, ne sera pas pour autant perdue.

Tandis que si nous n'arrivons pas à maintenir entre nous l'étroite union contre Denikine, contre les capitalistes et les koulaks de nos pays à nous et de tous les autres, la cause du travail sera certainement perdue pour de longues années, en ce sens que les capitalistes pourront alors écraser et étouffer autant l'Ukraine soviétique que la Russie soviétique.

La bourgeoisie de tous les pays, ainsi que tous les partis petits-bourgeois, les partis «conciliateurs» qui acceptent l'alliance avec la bourgeoisie contre les ouvriers, se sont surtout efforcés de diviser les ouvriers des différentes nationalités, d'attiser la méfiance, de détruire l'étroite union internationale et la fraternité internationale des ouvriers. Si la bourgeoisie y parvient, la cause des ouvriers est perdue. Que les communistes de Russie et d'Ukraine parviennent donc, au prix d'un travail commun, patient, opiniâtre et tenace, à vaincre les menées nationalistes de toutes les bourgeoisies, les préjugés nationalistes de toute espèce ; qu'ils donnent aux travailleurs du monde entier l'exemple d'une alliance vraiment solide des ouvriers et des paysans des différentes nations dans la lutte pour le pouvoir des Soviets, pour l'abolition du joug des propriétaires fonciers et des capitalistes, pour une République soviétique fédérative du monde entier.

28.XII.1919.


Fraternellement,
GdM
"Un seul véritable révolutionnaire dans une usine, une mine, un syndicat, un régiment, un bateau de guerre, vaut infiniment mieux que des centaines de petits-bourgeois pseudo-révolutionnaires cuisant dans leur propre jus."
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Re: Crise ukrainienne

Message par com_71 » 24 Fév 2022, 15:21

La leçon d'histoire de Poutine :
https://www.youtube.com/watch?v=uEbDp44LA1o
C'est clair, Staline n'a pas mené une politique assez grand-russe, il n'a pas été assez anti-léniniste concernant les droits des nationalités.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Re: Crise ukrainienne

Message par com_71 » 25 Fév 2022, 12:48

Brève LO, 24/02/2022 a écrit : Ukraine : pas d’union sacrée derrière Macron ou l’Otan

Après l'intervention militaire de la Russie en Ukraine, Macron en a appelé à l'unité nationale et à l'unité internationale derrière l'Otan et l'ONU. Tout en condamnant l'agression de Poutine contre la population ukrainienne, Lutte ouvrière dénonce la responsabilité écrasante et directe des puissances occidentales dans la marche à la guerre actuelle. Depuis l'éclatement de l'Union soviétique en 1991, elles n'ont cessé d'augmenter leur présence militaire dans l'est de l'Europe et tout autour de la Russie.

Les dirigeants occidentaux méprisent tout autant que Poutine la vie des populations prises en étau dans un conflit qui les dépasse. Ils ont observé un silence assourdissant le mois dernier quand Poutine a aidé la dictature du Kazakhstan à réprimer dans le sang une révolte populaire. Pour mater des travailleurs soulevés, l'Otan et la Russie sont complices.

C à dire 24 02 2022
https://www.lutte-ouvriere.org/multimed ... 17531.html
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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