Bon, allez, j'fais un effort.
Je prends mon livre
La Russie sous Poutine de Jean-Jacques Marie, éditions Payot.
Ce bouquin date de presque 6 ans, il a été imprimé début 2016. Mais la description que donneJean-Jacques Marie ne peut qu'être pire ou pareil idem au-même que voici 6 ans.
Nous voici don pages 105 et suivantes, dans un chapitre intitulé "Une criminalité d'Etat". Ça promet. Je vous mets juste des extraits des quelques pages sur l'armée russe. Pour les p'tit vieux, prenez vos lunettes, voici de la lecture.
Ça commence tel quel :
«Ce n'est rien de grave, sinon j'aurais forcément été averti», déclare le ministre de la Défense Sergueï Ivanov en déplacement à l'étranger, interrogé par le comité des mères de soldats. Il n'y avait effectivement rien de grave: il avait simplement fallu amputer des deux jambes le soldat Sytchev, membre du bataillon de ravitaillement de l'école de chars de Tcheliabinsk, ravagé par la gangrène après avoir été torturé par les "anciens" (les diedy ou grands-pères).
Rien de grave, bien sûr, dans une armée qui perd bon an mal an 2000 à 3000 appelés, victimes de bizutages sauvages (la diedovchrchína), de mauvais traitements divers, de l'avidité du corps des officiers, qui les traitent comme des esclaves, et d'accidents dus à la négligence et à l'insouciance de l'encadrement. Ainsi, le 14 juin 2005, le parquet militaire de la Russie indiquait que, en une semaine, 46 militaires avaient trouvé la mort (dont huit par suicide) sans participer à la moindre opération militaire et 22 avaient subi des mutilations. Anna Politkovskaïa qualifíait en 2004 l'armée russe de «machine à bizuter, à mutiler et à tuer»› ses propres soldats et comme «une zone de non-droit»› où, de plus, les officiers exploitent sans vergogne la force de travail de soldats en bonne santé. Rien n'a depuis lors vraiment changé.
Ça donne envie de s'engager, non?