Taïwan et la Chine !

Dans le monde...

Taïwan et la Chine !

Message par Gayraud de Mazars » 12 Août 2022, 18:39

Salut camarades,

Pelosi à Taïwan : l’impérialisme américain provocateur de guerre
Brève de LO
03/08/2022

En se rendant à Taïwan, un territoire revendiqué par la Chine mais qui échappe à son contrôle, la présidente de la Chambre des représentants réaffirme la suzeraineté des États-Unis sur cette île.

La défense de la démocratie contre une dictature menaçante n’est que l’habillage habituel que donnent les impérialismes occidentaux à leurs manœuvres. La Chine est certes une dictature, mais les États-Unis en soutiennent dans le monde entier, du moment qu’elles acceptent de jouer leur jeu.

Quant au risque d’une escalade militaire, où on passerait de la guerre des mots à la guerre tout court, il est bien réel. Mais c’est le gendarme du monde américain qui en est le premier responsable, par sa présence militaire continue dans les eaux asiatiques.


Pour la petite histoire du POI dans IO ! Les Mélenchonistes du CCI/POI touchent le fond !

Un extrait d’Informations Ouvrières cette semaine: le POI valide la politique de Mélenchon sur la Chine:


Lucien Gauthier dans IO du 11 août 2022 :

La tension s'est brutalement accentuée entre la Chine et les Etat-Unis. Nous avions expliqué dans ce journal que l'encerclement de la Russie par l'OTAN, sous l'égide des Etats-Unis, ne représente qu'un maillon de la politique américaine. Biden avait clairement indiqué que la Chine était visée. Il a à plusieurs reprise exigé que la Chine se désolidarise de la Russie.

La visite de la représentante de la présidente de la Chambre, Nancy Pelosi, à Taẅan est un nouvel épisode dans cette escalade. Au même moment, des navires américains se trouvaient non loin de Taïwan. La Chine a violemment protesté, rappelant que Taîẅan était partie prenante du territoire chinois. La Chine a pris des sanctions très sévères à l'égard de Taïwan et organise une vaste opération aéronavale tout autour de l'île durant quatre jours.

Washington a réussi avec la guerre en Ukraine à aligner tous les pays européens derrière lui. Il a réussi à imposer ce que réclamaient les Etats-Unis depuis vingt ans ... etc, etc


Et encore:

"Oui, Jean-Luc Mélenchon a raison : Il n'y a qu'une seule Chine, qui doit être défendue par les travailleurs du monde entier."


On aura vraiment tout entendu !

Fraternellement,
GdM
"Un seul véritable révolutionnaire dans une usine, une mine, un syndicat, un régiment, un bateau de guerre, vaut infiniment mieux que des centaines de petits-bourgeois pseudo-révolutionnaires cuisant dans leur propre jus."
Avatar de l’utilisateur
Gayraud de Mazars
 
Message(s) : 2481
Inscription : 23 Avr 2014, 12:18

Re: Taïwan et la Chine !

Message par com_71 » 12 Août 2022, 19:33

Pour être clair, GdM, tu es en désaccord avec ce que dit la brève de LO, mais tu ne le dis pas franchement...
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
Avatar de l’utilisateur
com_71
 
Message(s) : 5984
Inscription : 12 Oct 2002, 00:14

Re: Taïwan et la Chine !

Message par com_71 » 12 Août 2022, 19:36

LO, 10 Août 2022 a écrit :Taïwan : une créature de l’impérialisme

Taïwan est une petite île de 30 000 km² située à moins de 200 km de la côte sud-est de la Chine. Habitée aujourd’hui par un peu plus de 23 millions d’habitants, elle est depuis plus d’un siècle un champ de manœuvre de l’impérialisme.

L’île a été longuement gouvernée par la Chine impériale avant de devenir en 1895, après la défaite de celle-ci face à l’impérialisme japonais naissant, une colonie du Japon. En 1945, après la défaite japonaise, les puissances impérialistes décidèrent que Taïwan serait rétrocédé au régime du Kuomintang et de Tchang Kaï-check. Cette dictature nationaliste s’était imposée en Chine au milieu des années 1920, mais elle était alors contestée par la puissante révolte paysanne, menée par le Parti communiste chinois.

Dès 1945, l’état-major américain fit de Taïwan une base militaire, équipant et entraînant les divisions du Kuomintang envoyées sur le continent pour tenter d’endiguer l’avancée des troupes communistes de Mao Tsé-toung. Dans un premier temps, la population de l’île accueillit avec soulagement le départ des colonisateurs japonais. Mais à la place s’installèrent l’arbitraire, la corruption et la brutalité de l’appareil du Kuomintang qui, comme en Chine continentale, n’avait d’autre souci que celui de se remplir les poches en se payant sur l’habitant.

La population taïwanaise fut ainsi poussée à la révolte. Le 27 février 1947, une exaction de plus de la police du Kuomintang mit le feu aux poudres. Les manifestations se multiplièrent pendant deux semaines. Mais à partir du 8 mars, les troupes fraiches du Kuomintang arrivées de Chine continentales eurent le dessus. Pendant une semaine, nuit et jour, elles se livrèrent à des exécutions à la chaîne, passant par les armes tous ceux qui se trouvaient sur leur chemin. Ce bain de sang aurait fait entre 10 000 et 30 000 morts.

En 1949, l’île put ainsi devenir, sous la protection des troupes américaines, le dernier refuge des troupes nationalistes battues sur le continent par celles du Parti communiste. Le Kuomintang et Tchang Kaï-check imposèrent une dictature féroce à la population taïwanaise. Pendant quarante années, une période qualifiée de « Terreur blanche », 140 000 personnes furent emprisonnées pour leurs sympathies pour le Parti communiste chinois ou pour leur opposition au gouvernement nationaliste. Entre 3 000 et 4 000 d’entre elles furent exécutées. Et l’île devint un bagne pour la classe ouvrière.

Les États-Unis financèrent en grande partie le développement de la bourgeoisie locale et de son industrie. Cela se fit à coups de milliards de subventions directes, qui venaient s’ajouter à l’aide militaire américaine et aux retombées sonnantes et trébuchantes de la guerre du Vietnam. Taïwan servit de base de repli permanente pour les troupes américaines pendant toute la durée du conflit, en même temps que d’atelier de pièces détachées pour ses équipements et de principal fournisseur de vivres.

La loi martiale ne fut levée qu’en 1987 permettant au régime de se donner une façade démocratique à partir des années 1990. Aujourd’hui, le Kuomintang n’est plus au pouvoir mais dans l’opposition. La bourgeoisie taïwanaise a grandi et prospéré sous la protection de l’impérialisme et grâce aux marchés et aux capitaux qu’il lui a fournis. Elle a pu trouver un certain consensus au sein de la fraction de la population qui jouit d’un niveau de vie plus élevé qu’en Chine continentale. Mais l’appareil d’État qui la protège, avec ses nervis, est toujours celui de la dictature.

Serge BENHAM


et un article de 1996 :
https://mensuel.lutte-ouvriere.org/docu ... s-missiles
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
Avatar de l’utilisateur
com_71
 
Message(s) : 5984
Inscription : 12 Oct 2002, 00:14

Re: Taïwan et la Chine !

Message par Gayraud de Mazars » 13 Août 2022, 07:14

Salut com,

com_71 a écrit :Pour être clair, GdM, tu es en désaccord avec ce que dit la brève de LO, mais tu ne le dis pas franchement...


Comme tu lis dans mes pensées, je dirai que c'est aux travailleurs et à la jeunesse de l'île de décider du destin de Taïwan, loin de la carricature socialiste chinoise et l'impérialisme américain pour un autre socialisme ! Et puis pour moi, pour ces ouvriers taïwanais la question de la démocratie ouvrière c'est très important il faudra qu'ils l'imposent avec notre soutien, avec force et détermination quelques soient les circonstances.

Fraternellement,
GdM
"Un seul véritable révolutionnaire dans une usine, une mine, un syndicat, un régiment, un bateau de guerre, vaut infiniment mieux que des centaines de petits-bourgeois pseudo-révolutionnaires cuisant dans leur propre jus."
Avatar de l’utilisateur
Gayraud de Mazars
 
Message(s) : 2481
Inscription : 23 Avr 2014, 12:18

Re: Taïwan et la Chine !

Message par Ottokar » 14 Août 2022, 11:34

Rien à redire à cette position, valable pour tous les pays, en tout temps et en tout lieu. Mais si les USA se servaient du prétexte de Taïwan pour attaquer la Chine, que dirions nous ?
Ottokar
 
Message(s) : 680
Inscription : 16 Jan 2005, 10:03

Re: Taïwan et la Chine !

Message par Gayraud de Mazars » 20 Août 2022, 08:58

Salut camarades,

Quand le POID et la Tribune des Travailleurs font dans le Mélenchonisme absolu !

L’éditorial du POID du 18 août 2022
Non à la guerre contre le peuple chinois !
Par Daniel Gluckstein

Extrait...

Au même moment, Jean-Luc Mélenchon rappelait que Taïwan est partie intégrante de la Chine et que les conditions du retour à l’unité de la Chine sur tout son territoire national historique sont du seul ressort du peuple chinois. Mélenchon a raison.


Fraternellement,
GdM
"Un seul véritable révolutionnaire dans une usine, une mine, un syndicat, un régiment, un bateau de guerre, vaut infiniment mieux que des centaines de petits-bourgeois pseudo-révolutionnaires cuisant dans leur propre jus."
Avatar de l’utilisateur
Gayraud de Mazars
 
Message(s) : 2481
Inscription : 23 Avr 2014, 12:18

Re: Taïwan et la Chine !

Message par com_71 » 20 Août 2022, 10:48

Pas besoin de "faire dans le mélenchonisme", absolu ou relatif, pour imaginer - à défaut de pouvoir le vérifier à travers des canaux militants - qu'il existe une aspiration à l'unité des deux côtés du détroit.
Et pas besoin de partager les options du POID pour être plutôt d'accord avec leur titre : "Non à la guerre contre le peuple chinois !"

Si, à minuit, Mélenchon dit : "il fait nuit", GdM répondra-t-il : "mélenchonisme, non ! Il fait jour !" ?

l'éditorial de tribune des Travailleurs a écrit :Non à la guerre contre le peuple chinois !

Le 27 juillet, la commission de la défense nationale de l’Assemblée nationale recevait l’amiral Pierre Vandier, chef d’état-major de la marine. Après avoir évoqué la guerre en Ukraine, ce dernier est allé à ce qui, pour lui, est l’« essentiel »* : définir des « objectifs » adaptés à « la perspective d’une confrontation globale, qu’il faut désormais regarder avec lucidité ».

La guerre mondiale est annoncée ici non comme une hypothèse, mais comme une quasi-certitude, et l’ennemi clairement désigné : « Contre la marine chinoise, nous gagnerons si nous nous battons ensemble, en coalition. » Pour cela, l’amiral revendique des moyens : « C’est ce qu’on a en stock au soir de la guerre qui permet de la gagner. »

Reconnaissons à l’amiral qu’il ne camoufle pas les raisons d’une telle guerre : « Les problèmes que nous rencontrons sont globaux. Notre commerce est mondial. Notre énergie devra durablement être importée depuis l’extérieur du continent, ce qui constitue un fait nouveau. Notre prospérité dépend de facteurs économiques mondiaux. Par conséquent, notre sécurité est mondiale. » Autrement dit : la France s’engagera dans une guerre contre la Chine pour garantir aux capitalistes la minuscule part de marché et d’accès aux ressources naturelles que voudront bien leur concéder leurs « alliés », en particulier nord-américains.

Et puis la guerre, cela peut rapporter gros… aux marchands de canons. Le passage à une « économie de guerre », c’est le moyen, plaide l’amiral, de développer « la capacité de l’industrie à booster la performance des systèmes d’armes actuels et à répondre à des besoins opérationnels nouveaux dans un temps court ».

Certes, la menace d’une guerre mondiale n’est pas la certitude de son déclenchement. Mais les nuages s’amoncellent. De jour en jour, la militarisation gagne la vie sociale. Des moyens pour l’école, les hôpitaux ? Priorité aux porte-avions et aux canons. Plus de Canadair et de pompiers pour combattre les incendies ? Priorité aux Rafale et au recrutement de pilotes de chasse !

Les travailleurs et les jeunes de France refusent de considérer le peuple chinois comme leur ennemi. Et pas davantage le peuple russe. Et aucun autre peuple.

Et qu’on ne vienne pas nous dire qu’il s’agit de défendre la démocratie contre un pouvoir totalitaire ! Qui d’autre que l’impérialisme américain auquel est coalisé l’impérialisme français a organisé le retour des talibans au pouvoir en Afghanistan ? Qui d’autre soutient les régimes les plus violemment antidémocratiques, obscurantistes et réactionnaires en Arabie saoudite et ailleurs ?

Ce n’est pas la guerre américaine (et française) qui établira la démocratie, c’est l’action propre des travailleurs chinois imposant la reconnaissance de leurs organisations ouvrières indépendantes de l’État, du parti au pouvoir et des multinationales.

La guerre, elle, n’apportera que destruction et désolation pour tous les peuples, comme c’est le cas depuis près de six mois pour les peuples ukrainien et russe, et depuis plus longtemps encore pour les peuples d’Afrique soumis aux interventions militaires étrangères, françaises en particulier.

On aurait aimé que ce 27 juillet se dresse, face à l’amiral, au moins un député porteur des aspirations du peuple à la paix pour lui dire : « Monsieur l’amiral, ne comptez pas sur moi pour appuyer vos préparatifs de guerre contre la Chine. Au contraire : vous me trouverez partout sur votre chemin, mobilisé avec les électeurs qui m’ont mandaté, pour bloquer cette escalade meurtrière. »

Ce langage, aucun député présent le 27 juillet à la commission de la défense nationale ne l’a tenu. Tous se sont inscrits dans cadre fixé par l’amiral, y compris les trois intervenants de la Nupes. Parlant au nom de La France insoumise, Aurélien Saintoul a notamment déclaré : « Nous avions bien noté que le format de notre marine n’est pas encore adéquat à ses besoins » (quels « besoins », ceux de la guerre définis par l’amiral ?). Déplorant « les trous capacitaires » et les retards concernant le « programme de remplacement des ATL 2 », « les bâtiments ravitailleurs », la « guerre des mines », « les munitions », « les missiles de croisière navals » et les « Alouette III », le député s’est interrogé : « Comment se fait-il qu’un aussi grand nombre de trous capacitaires affecte ainsi notre sécurité ? Comment pouvons-nous tenter de les pallier ? La prochaine loi de programmation militaire pourrait-
elle apporter une réponse ? »

Au même moment, Jean-Luc Mélenchon rappelait que Taïwan est partie intégrante de la Chine et que les conditions du retour à l’unité de la Chine sur tout son territoire national historique sont du seul ressort du peuple chinois. Mélenchon a raison.

Mais un même parti peut-il en même temps dénoncer les préparatifs de guerre et s’y associer ?

L’urgence est de répondre à l’aspiration majoritaire dans le pays, et de rassembler dans un front commun les organisations ouvrières et démocratiques prêtes à mobiliser ensemble sur les mots d’ordre : Non à la guerre, non à l’économie de guerre, l’argent pour le peuple, et pas pour les armes !


Non vraiment, il y a plus urgent à faire que de polémiquer là-dessus avec le POID.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
Avatar de l’utilisateur
com_71
 
Message(s) : 5984
Inscription : 12 Oct 2002, 00:14


Retour vers Actualités internationales

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 8 invité(s)