Et pendant ce temps là en Suède...

Dans le monde...

Et pendant ce temps là en Suède...

Message par artza » 11 Sep 2022, 07:16

... toujours en monarchie , on va voter...

Et puis après?

Justement l'extrême-droite, du moins la droite alliée à cette dernière serait en voie de l'emporter ?

Dans un pays qui fut soit-disant un paradis social et sociétal terrestre mené par une social-démocratie formée à l'école allemande depuis le début des années 30. Voir excellent film Adalen 31 ;)

Il me semble n'avoir jamais lu un seul article de LO ou de la LDC à propos de la Suède ?

Tiens à propos de la Suède un bon auteur suédois à lire Stig Dagerman , j'en parlerai à l'occasion .
Pour intro une bio de Stig par Georges Ueberschlag.
Aux éditions de l'Elan sise à Nantes spécialisées dans la littérature scandinave ("prolétarienne" entre autres) imprimé chez Plein chant un gage de qualité ;) . J'ai entendu que Plein chant allait cesser ? Dommage.
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Re: Et pendant ce temps là en Suède...

Message par com_71 » 11 Sep 2022, 09:02

artza a écrit :Il me semble n'avoir jamais lu un seul article de LO ou de la LDC à propos de la Suède ?

Mais si, dans le journal, un en 2019, deux en 2018 (dont un édito)...
et pour la LDC, un article en 1976, d'accord, ça fait loin...
https://mensuel.lutte-ouvriere.org/docu ... socialiste
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Re: Et pendant ce temps là en Suède...

Message par com_71 » 11 Sep 2022, 09:07

Et moi aussi, il arrive trop souvent que des choses m'échappent...
Stig Dagerman... un écrivain nordique qui s'est suicidé... je fonce vers ma bibliothèque... deux bouquins
L'île des condamnés et, Notre besoin de consolation est impossible à rassasier, aucun souvenir ! A relire !!! Et commencer par Wikipédia...
https://fr.wikipedia.org/wiki/Stig_Dagerman

Un lien pour quelques ebooks
https://transfert.free.fr/gPoStd
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Re: Et pendant ce temps là en Suède...

Message par com_71 » 11 Sep 2022, 09:45

artza a écrit :J'ai entendu que Plein chant allait cesser ? Dommage.

Ah oui ! Mais rien ne l'annonce sur leur site...
http://www.pleinchant.fr/ C'est donc toujours une bonne idée pour des cadeaux de fin d'année... Une édition - très - soignée, à l'ancienne.

site Plein Chant a écrit : Bref rappel historique : ... l'aide financière enfin de quelques amis devaient permettre, en 1979, l'acquisition d'un matériel réduit mais, tous comptes faits, efficace : une petite photocomposeuse, une presse offset « de bureau », divers accessoires tels que chassis d'insolation, banc de reproduction rudimentaire (à taux de réduction et d'agrandissement limités et fixes), massicot manuel de faible ouverture, encolleuse, etc. ...nous pouvions nous-mêmes assurer composition, photogravure noir et blanc, impression, façonnage.

En 1979-80, ainsi équipés, nous imprimâmes plus de vingt publications de 72 à 384 pages, de 300 à 1200 exemplaires, réparties en livraisons de la revue et dans trois collections de livres : « Poétiques », « Voix d'en bas » et « Multigraphies »...
Un petit atelier d'une dizaine de mètres carrés avait été construit au sous-sol de la maison pour installer la presse et préparer les expéditions, le grenier abrita notre labo-photo. La composition, l'assemblage des feuilles imprimées, leur pliage, la couture, le routage de la revue étaient effectués dans la pièce commune, qui y suffisait de justesse. La totalité de ce matériel n'excédait guère les 500 kg. Le stock de papier et les livres finis étaient entreposés dans un bâtiment à l'écart...
...Devant cette montagne de papier, je décidai d'acquérir une couseuse mécanique (les perspectives de vente du cahier Guilloux m'y encourageaient par ailleurs). Mais il fallut trouver la machine, et c'est un domaine où les occasions sont rares (1), puis faire le voyage de Paris pour examen, enfin attendre la livraison. Bref, le cahier Guilloux qui aurait dû paraître fin décembre 1982 ne fut achevé, cousu machine, que fin février 1983, bien après son expédition aux abonnés... Depuis des mois je cherchais une presse de plus grand format et de meilleure qualité, la mienne m'abandonnant petit à petit et rendant à chaque fois les tirages plus laborieux. J'avais commencé au printemps de 1982 l'aménagement du bâtiment de stockage évoqué plus haut, destiné à devenir un atelier où seraient regroupés un maximum de postes de travail. Il avait fallu en déménager tout le contenu, en arracher les planchers pourris, abattre un mur qui en réduisait la surface. Une dalle de ciment fut coulée durant l'été, une ouverture nouvelle destinée à faciliter les livraisons fut pratiquée dans un mur aveugle, enfin la toiture fut consolidée par une poutre métallique (ces trois opérations furent exécutées par un professionnel).
...l'achat d'une presse « Aurelia 46 » permettant le tirage simultané de 8 ou 12 pages suivant le format du livre fini. Celle-ci arriva début avril, comme l'isolation du grenier venait d'être achevée. Un peu de temps fut pris alors pour imprimer le n° 13 de Plein Chant, celui de janvier-février. Puis ce fut, durant mai et juin tout entiers, la ronde autour de la nouvelle machine : toute l'installation électrique à faire sur deux niveaux en tâchant de prévoir l'alimentation de tous les postes du futur atelier au complet : la presse, le massicot qu'il faudrait trouver, le chassis d'insolation des plaques offset, la couseuse (provisoirement serrée près de l'ancienne presse dans l'ex-atelier), le labo-photo dont il avait fallu par ailleurs dresser les cloisons, les diverses prises, les points d'éclairage, etc. Ensuite l'installation de l'eau me transforma pour un temps en plombier : il fallait prévoir lavabo, sanitaires, bac de développement des plaques et de lavage des rouleaux mouilleurs, labo-photo de nouveau. Enfin, les murs étant largement décrépis, j'entrepris leur replâtrage.
Entre temps je trouvai, au petit bonheur, la plupart des accessoires manquants : chassis, bac, rayonnages métalliques, adressographe, etc. ...un sympathique imprimeur de Boigny, près de La Ferté-Alais, qui me donna plus qu'il ne me vendit une petite presse Gestetner (un meilleur modèle que l'ancienne) et un massicot semi-automatique de 82 cm d'ouverture, de quoi couper pratiquement tous les formats de papier que j'utiliserai à l'avenir...
Arrivé à ce point des opérations, j'aurais dû me remettre à la préparation et à l'impression de Plein Chant. Mais les caisses ayant été, malgré la vente honorable du cahier Guilloux, littéralement vidées par tous ces achats et travaux, il me fallut songer sérieusement à leur renflouement. Pour cela, je dus, outre des livres promis depuis des mois, imprimer divers travaux dits « alimentaires »... nous passâmes la troisième semaine de juillet à nous battre dans la bonne humeur avec les divers problèmes techniques de réglage et de mise au point que peuvent soulever près de trois tonnes de fonte, d'acier, de cuivre et de caoutchouc à celui ou à ceux à qui elles n'ont pas été présentées. Une semaine supplémentaire fut d'ailleurs nécessaire à cerner les derniers problèmes. Août était là. Mais toujours pas le numéro de mars-avril. Et août fut employé à la fabrication du premier livre d'Alain Wexler, à paraître aux éditions du Dé bleu...

J'exposerai sans doute une autre fois les aspects pratiques, rédactionnels, techniques et financiers de l'élaboration et de la fabrication d'un livre suivant ces successives et différentes possibilités matérielles, et à travers des conceptions bien personnelles de ce «métier» d'imprimeur-éditeur. Je n'ai voulu montrer ici que les péripéties qui ont retardé le travail habituel de la revue...
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Re: Et pendant ce temps là en Suède...

Message par Zorglub » 11 Sep 2022, 09:59

Feue une copine m'avait conseillé Automne allemand.

Et ne pas confondre LO avec LO, la confédération syndicale suédoise. :)

Un CLT sur les pays scandinaves, brandis sempiternellement par les socialos d'ici ?

En vrac, si des mesures progressistes ont permis d'avoir plus de femmes au travail et aux responsabilités, on pourrait parler du massacre des Samis (un bon polar, Le dernier Lapon, d'Olivier Truc), des Finlandais, le pétrole en Norvège et la Statoil, leur Total mais encore à l'Etat, la SAAB, Ericsson, la révolution en Finlande, la montée des SD qu'évoque artza, et celle des gangs, le massacre de jeunes travaillistes à Utoya.
Un article récent du Monde parle de la privatisation de l'école en Suède.
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Re: Et pendant ce temps là en Suède...

Message par Zorglub » 11 Sep 2022, 10:20

Et merci com !
D'autres bouquins à conseiller de chez eux, en plus du Theodor Plievier ?
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Re: Et pendant ce temps là en Suède...

Message par com_71 » 11 Sep 2022, 10:23

L’école suédoise, dégradée par une logique de marché, est devenue un contre-modèle

Le système scolaire du pays scandinave, longtemps très estimé, s’est affaibli à mesure que l’enseignement privé prenait du poids et s’autonomisait. Les inégalités se sont creusées, et l’enseignement public est fui.

Par Anne-Françoise Hivert(Malmö (Suède), correspondante régionale

L’école suédoise va mal. Avant des élections législatives prévues dimanche 11 septembre, les leaders politiques ont beau s’opposer sur les solutions, ils font tous le même constat. Chaque année, 16 000 élèves quittent le collège sans pouvoir entrer au lycée. Les différences de niveau entre les établissements ne cessent de croître. Partout, les enseignants qualifiés manquent à l’appel.

Le système scolaire suédois, considéré comme l’un des plus performants et égalitaires du monde il y a encore trente ans, est désormais observé avec un mélange de répulsion et d’incrédulité. En 2013, l’enquête PISA (Programme international pour le suivi des acquis), publiée par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), avait révélé au grand jour ses dysfonctionnements : le niveau des jeunes Suédois en lecture, mathématiques et sciences s’était effondré. Depuis, il est légèrement remonté, mais les inégalités scolaires se sont creusées.

Pour comprendre cette évolution, il faut remonter à la fin des années 1980. L’école suédoise est alors encore très centralisée. Son organisation et son financement dépendent de l’Etat. Les établissements ont peu d’autonomie. Autre particularité : ils sont quasiment tous publics. En 1992, seuls 1,1 % des écoliers et collégiens et 1,7 % des lycéens étaient inscrits dans le privé.
Lire aussi (en 2020): Article réservé à nos abonnés Le modèle suédois n’en est plus vraiment un

Malgré ses bons résultats, ce système est alors de plus en plus critiqué pour son manque de diversité pédagogique et le peu de liberté de choix qu’il laisse aux parents. Alors que les finances publiques du pays sont dans le rouge, les Sociaux-Démocrates au pouvoir décident de décentraliser l’éducation : à partir de 1989, le primaire et le secondaire passent sous la responsabilité des 290 communes, malgré l’opposition des syndicats d’enseignants.

Des sociétés cotées en Bourse

Quand la droite arrive au pouvoir en 1991, elle introduit une seconde réforme, celle des « friskolor » – les « écoles libres » –, visant à mettre fin au quasi-monopole de l’enseignement public, avec l’introduction d’un « chèque éducation ». Imaginé par l’économiste américain Milton Friedman, chantre du néolibéralisme, il se présente sous la forme d’une enveloppe, financée par les communes et attribuée à chaque élève, quel que soit l’établissement où il est inscrit, afin de couvrir ses frais de scolarité. Avec cet argent, les établissements paient les enseignants, le personnel administratif et les locaux.

Pendant les premières années, le montant du « chèque éducation » est de 15 % inférieur dans le privé. Quand ils reviennent au pouvoir en 1994, les Sociaux-Démocrates le portent au même niveau que dans le public au nom de l’égalité : les parents doivent pouvoir choisir d’inscrire leurs enfants où bon leur semble, quels que soient leurs revenus. Aux communes de fixer le montant du chèque qui peut varier du simple au double. Les écoles privées peuvent s’établir où elles le souhaitent, à condition que l’inspection scolaire leur donne son feu vert. Elles sont également autorisées à faire des profits.

Ce système est toujours en place aujourd’hui. Mais le paysage scolaire a fondamentalement changé. Désormais, environ 400 000 élèves âgés de 1 à 19 ans sont inscrits dans le privé, soit environ un cinquième des jeunes Suédois. Des sociétés anonymes, dont certaines sont cotées en Bourse, détiennent 70 % des 4 000 établissements privés (dont 70 sont confessionnels). A eux seuls, les vingt plus gros acteurs privés comptent 60 % des élèves.

Le secteur a vu s’imposer une logique de marché. Pour augmenter leurs revenus, les établissements privés doivent attirer le plus d’élèves possible, tout en réduisant les coûts. Parmi les solutions : se passer d’une bibliothèque ou d’une cantine, mais aussi augmenter le nombre d’élèves par enseignant, ou embaucher des professeurs non qualifiés avec des salaires inférieurs.

La stratégie consiste également à attirer les élèves les moins difficiles, qui coûtent le moins cher. Pour y parvenir, les établissements privés ont développé différentes tactiques : s’installer dans les beaux quartiers, présenter un profil exigeant réservé à des élèves particulièrement motivés ou gonfler les notes. Soumis à la double pression des parents et de leurs supérieurs, les enseignants doivent obtempérer.

Aucune obligation de transparence

Mais l’outil le plus efficace reste les listes d’attente, car certains parents, les plus avertis, sont prêts à y inscrire leurs enfants dès la naissance. Elles peuvent rassembler des centaines de noms. Officiellement, les écoles privées n’ont pas le droit de faire de sélection et doivent accueillir les premiers inscrits. En réalité, elles n’ont de comptes à rendre à personne, puisque ces listes sont considérées comme des secrets commerciaux, dont la gestion n’est soumise à aucune obligation de transparence.

Face à ce phénomène, les communes sont démunies. Sans pouvoir s’opposer, sur leur territoire, à l’installation d’un établissement privé qu’elles sont obligées de financer, elles se trouvent dépourvues pour lutter contre la ségrégation scolaire en forte progression. D’autant que l’on assiste à une fuite en avant : à mesure que les inégalités augmentent, les élèves quittent le public pour le privé. Plus les listes d’attente s’allongent, plus les entreprises scolaires prennent de la valeur.

Avant les élections, les Sociaux-Démocrates et le Parti de gauche se sont engagés notamment à interdire les profits des acteurs privés et à réduire leur financement. Les centristes et libéraux proposent, pour leur part, de mieux encadrer le secteur privé, avec des contrôles accrus des pouvoirs publics. Mais aucun ne veut remettre en cause la liberté de choisir des familles à laquelle les Suédois sont attachés. Seule exception : les Démocrates de Suède (extrême droite) veulent interdire la dizaine d’écoles de confession musulmane.
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Re: Et pendant ce temps là en Suède...

Message par Zorglub » 11 Sep 2022, 10:24

Désolée de ces messages à répétition, mais pour dire qu'Adalen 31 est sorti également par Malavida Films, un cinéphile passionné qui a notamment ressorti des films d'Europe de l'Est (Wajda, etc.) et du Nord.

Et merci com pour l'article.
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Re: Et pendant ce temps là en Suède...

Message par com_71 » 11 Sep 2022, 10:27

Zorglub a écrit :D'autres bouquins à conseiller de chez eux, en plus du Theodor Plievier ?

Charles Denby Cœur indigné viewtopic.php?f=4&t=33336&p=339161&hilit=C%C5%93ur+indign%C3%A9#p339161
Georges David Passage à Niveau
Et sans doute bien d'autres...
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Re: Et pendant ce temps là en Suède...

Message par Byrrh » 11 Sep 2022, 12:41

Zorglub a écrit :Et merci com !
D'autres bouquins à conseiller de chez eux, en plus du Theodor Plievier ?

Aux éditions Plein Chant, dans la collection Voix d'en bas, quelques ouvrages que je conseille :

Patrice Thibaudeaux, L'usine nuit et jour. Journal d'un intérimaire
Lucien Bourgeois, L'ascension
Lucien Bourgeois, Faubourgs, douze récits prolétariens
Auguste Brepson, Un gosse, suivi de La repue franche
Charles Denby, Cœur indigné. Autobiographie d'un ouvrier noir
Louis Hobey, La guerre ? C'est ça !...
Constant Malva, Un mineur vous parle
Constant Malva, Choses & gens de la Bure & du Borinage
Jean Prugnot, Béton armé

Chez cet éditeur, on trouve aussi plusieurs textes de Neel Doff, l'autrice de Jours de famine et de détresse.
Byrrh
 
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