Page 1 sur 1

Italie - Elections législatives

Message Publié : 26 Sep 2022, 10:57
par Gayraud de Mazars
Salut camarades,

100 ans après la Marche sur Rome par Mussolini en Italie, les néofascistes accèdent au pouvoir !

[Article trouvé sur le blog d'un camarade, Nico Maury...]

La participation est tombée à 63,91 % (-9,03). Ces élections n'ont pas passionné les Italiens.

La coalition de droite-extrême droite largement en tête

Résultats préliminaires portant sur 72,68% des bulletins dépouillés donnent la victoire à la coalition de droite dirigée par la fasciste Giorgia Meloni avec 43,25% des voix à la Chambre des députés et 44,44% au Sénat.

La coalition de droite-extrême droite arrive en tête dans toutes les régions d'Italie sauf en Campanie.

Son parti, Fratelli d'Italia, arrive en tête des élections avec 26,47% et 26,41%. La Lega (extrême-droite) de Salvi s'effondre à 8,97% et à 9%. Ce parti paie de plein fouet ses participations gouvernementales. Enfin, le parti de Berlusconi, Forza italia, remporte 7,89% et 8,13%.

Le centre-gauche battu

La coalition de centre-gauche, rassemblant les restes de la sociale-démocratie menée par le Parti Démocrate, subit une lourde défaite avec 26,76% des voix à la Chambre des députés et 26,53% au Sénat.

Le Parti Démocrate avec 19,58% et 19,40% s'effondre dans toutes les régions d'Italie. Il est même battu en Toscane, cette région qui fut le bastion du Parti communiste italien et de ses successeurs. La droite remportant 38,6% et 38,6% contre 33,8% et 34,6% pour le centre-gauche. Le PD étant même devancé par les FdI.

L'Alliance verte et gauche, qui est dans la coalition de centre-gauche, qui rassemble les verts et Sinistra Italiana remporte 3,71% et 3,61%. Un score qui lui permet d'accéder aux deux chambres du parlement italien.

L'échec du populisme

Le Mouvement 5 étoiles, subit lui aussi une lourde défaite électorale en remportant 14,71% des voix et 15% au Sénat. Il arrive en tête dans une seule région, celle de Campanie avec 34,8% au Sénat et 34,7% à la Chambre.

Le Troisième pôle (centre-droite), constitué autour de l'ancien premier ministre Matteo Renzi, remporte 7,77% des voix à la Chambre et 7,70% au Sénat.

Aucune autre formation ne devrait franchir le seuil des 3% pour obtenir une représentation proportionnelle à la Chambre des députés et au Sénat.

Aucune formation de gauche n'est qualifiée.

L'Union populaire, qui regroupe le Parti de la refondation communiste (PRC), Pouvoir au peuple et d'autres organisations autour de Luigi de Magistris remporte 1,43% des voix à la Chambre et 1,35% au Sénat. Ses meilleurs scores sont réalisés en Toscane (2,2%), en Campanie (2%) et en Calabre (2,3%).

L'Italie Souveraine et populaire, coalition construite autour du Parti communiste et de Marco Rizzo, remporte 1,27% des voix à la Chambre des députés et 1,13 au Sénat. Les meilleurs scores sont réalisés en Ligurie (1,6%), dans le Piémont (1,6%), en Sardaigne (1,6%) et en Toscane (1,5%).

Enfin, le Parti communiste italien, qui n'était présent que dans quelques régions, remporte 0,09% des voix à la Chambre et 0,27% au Sénat. Son meilleur score est réalisé en Toscane (1,3%).


Fraternellement,
GdM

Re: Italie - Elections législatives

Message Publié : 26 Sep 2022, 11:01
par Gayraud de Mazars
Salut camarades,

100 ans après, la parole est à Antonio Gramsci...

https://www.marxists.org/francais/grams ... pravda.htm

La prise du pouvoir par les fascistes...
Article de La Pravda, 7 novembre 1922
23 mai 1922

La prise du pouvoir par les fascistes réduit l’activité du Parti communiste italien à celle d’un mouvement purement conspirateur.

En Italie, s’ouvre une nouvelle période historique, que l’on peut caractériser de manière suivante : le pouvoir politique est apparemment en train de passer des mains de la bourgeoisie capitaliste à celles des couches sociales moyennes et supérieures du monde rural sous la direction idéologique d’une partie de la petite bourgeoisie urbaine. Les contradictions de la société italienne, qui sont restées cachées depuis la création du Royaume unitaire issu des guerres pour la renaissance de l’Italie, ont connu un développement spectaculaire au cours de ces deux dernières années, après que le Parti socialiste avait démontré son incapacité à conduire le prolétariat au pouvoir. Il en résulta la victoire des propriétaires agraires sur le prolétariat, ainsi que sur la bourgeoisie sous sa forme pure, affaiblie par la crise financière et industrielle.

On peut facilement prévoir en Italie une période immédiate de lutte acharnée directe, car même pour la bourgeoisie, il sera difficile d’accepter la domination brutale et tyrannique des propriétaires terriens et la démagogie irresponsable d’un aventurier médiocre comme Mussolini. Ainsi, malgré la gravité de la situation actuelle, les perspectives d’avenir tant pour le prolétariat que pour son parti ne sont pas particulièrement mauvaises.

Au cours des deux dernières années, le parti communiste a déjà été frappé d’illégalité dans les trois quarts du pays et pourtant, le parti, qui comptait 42 000 membres en février 1921 après la scission du congrès de Livourne, en comptait encore 35 000 au moment du coup d’État fasciste (sans compter les quelque 20 000 jeunes communistes). Le Parti Socialiste, qui comptait 150 000 membres après le congrès de Livourne, est tombé dans la même période à 32 000 membres qui se sont exprimés en faveur de l’adhésion au Komintern, mais n’étaient pas suffisamment préparés à une situation d’illégalité.

Si, dans cette nouvelle phase, le Comité Central du Parti Communiste se montre capable (et il le fera sans aucun doute, en tenant compte de l’expérience du mouvement communiste international) de développer une tactique adaptée à la réalité sociale italienne et d’exacerber les contradictions créées par le coup d’état fasciste, le prolétariat occupera à nouveau, assez rapidement, sa position historique, perdue après l’échec de la campagne d’occupation des usines en septembre 1920.


Fraternellement,
GdM

Re: Italie - Elections législatives

Message Publié : 27 Sep 2022, 10:11
par Gayraud de Mazars
Salut camarades,

Dans "Une journée particulière" d'Ettore Scola avec la sublime Sophia Loren et le géant Marcello Mastroianni...

Phrase culte, du héro, persécuté et recherché par les chemises noires de Mussolini, dans son immeuble...

- Gabriele : « Ce n'est pas le locataire du 6e étage qui est anti-fasciste. C'est plutôt le fascisme qui est anti-locataire du 6e étage. »

Je me sens locataire du 6e étage...

Fraternellement,
GdM

Re: Italie - Elections législatives

Message Publié : 27 Sep 2022, 11:32
par Ottokar
Quelle que soit l'antipathie que nous inspire Giorgia Meloni, ce n'est pas Mussolini, et elle n'en a ni les troupes ni les actes pour l'instant. C'est une politicienne réactionnaire qui est aussi le sous-produit d'années de gouvernements de centre gauche qui ont laissé le monde du travail s'enfoncer dans la crise.
On verra ce qu'elle fera, mais à force de hurler au fascisme on risque de ne plus le voir quand il sera là.

Re: Italie - Elections législatives

Message Publié : 27 Sep 2022, 16:28
par Gayraud de Mazars
Salut camarades,

Tweet de Nathalie Arthaud hier sur les élections en Italie...

#Meloni #Italie : plus de guerres, plus de nationalisme, plus de xénophobie et même le retour de partisans du fascisme aujourd'hui en Italie, 100 ans après l'arrivée au pouvoir de Mussolini... voilà l'horizon que nous promet le capitalisme !


Fraternellement,
GdM

Re: Italie - Elections législatives

Message Publié : 28 Sep 2022, 06:19
par Byrrh
Brève LO du 27/09/2022 :

Italie : une ennemie des travailleurs au pouvoir

Les élections législatives italiennes ont porté au pouvoir une première ministre, Giorgia Meloni, appartenant à un parti anti-immigrés, anti-avortement et ultranationaliste qui ne renie pas le passé fasciste.

Le discrédit des partis de droite et de gauche lui a ouvert la voie. Mais le nouveau gouvernement sera, comme les précédents, aux ordres du patronat. Il fera porter aux travailleurs les conséquences de la crise économique et cherchera en plus à détourner la colère du monde du travail par sa démagogie.

Face à ce danger, en Italie comme ici, les travailleurs devront se redonner les moyens de lutter pour la défense de leurs intérêts communs contre le patronat et le gouvernement, sans accorder aucune confiance aux démagogues à la Meloni.