Lagrosillière socialiste martiniquais

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par com_71 » 19 Mars 2006, 10:25

Nos camarades antillais ont consacré le cercle "Lénine -Trotsky" du 17.03 à Lagrosillière.

Ce qu'en dit le PS :

(le site du PS a écrit : JOSEPH LAGROSILLIÈRE
Fondateur du socialisme martiniquais, Joseph Lagrosillière participa au congrès du Globe et fit partie des "80" qui votèrent contre les pleins pouvoirs à Pétain.

Marie-Samuel Joseph Lagrosillière est né le 20 octobre 1872 à Sainte-Marie. Fondateur du mouvement socialiste en Martinique. Il poursuit en France des études de Droit et à son retour en Martinique il s'inscrit au barreau de Fort de France comme Avocat en 1901. La même année il crée la première fédération Socialiste en Martinique. Puis, Il fonde le journal Le Prolétaire. En 1902, il se présente aux élections législatives dans la circonscription nord. Cette élection est restée dans l'Histoire puisqu'à Saint-Pierre, certains candidats expliquent aux habitants que la menace d'une éruption volcanique n'est qu'un artifice de leurs concurrents pour démobiliser l'électorat. Le 8 mai, la ville est rayée de la carte.

En 1910 et en 1914 Lagrosillière se fait élire dans cette même circonscription. Il devient dans le même temps maire de Sainte-Maire, mandat qu'il détient jusqu'en 1940. Il rompt avec ses camarades socialistes de la Chambre des députés à cause d'un désaccord sur la question de l'assimilation. Dès 1915, il milite pour l'évolution du statut des colonies. Avec le député guadeloupéen René Boisneuf dépose sans succès n projet de loi de départementalisation des colonies antillaises.

Aux Antilles, la lutte des classes revêt en ce début de vingtième siècle un caractère racial avec un prolétariat noir et une bourgeoisie dans laquelle les Blancs sont majoritaires. Pourtant, en 1919, Lagrosillière fait alliance politique avec Fernand Clerc du parti de l'Usine, un parti colonial des planteurs qui lui permet d'être réélu et de remporter la présidence du Conseil Général qu'il occupe pendant tout l'entre deux guerres.

L'aristocratie béké s'acharne sur ce « coloré » qui en plus est socialiste. En 1925, il soutient une grève ouvrière qui donne lieu à des troubles, ce qui lui vaut d'être jeté en prison, mais la répression coloniale ne l'empêche pas d'être réélu en 1932. En 1940, il siège à Bordeaux et vote contre les pleins pouvoirs à Pétain avec 79 autres députés. Au lendemain de la guerre, le mouvement socialiste martiniquais est sérieusement concurrencé par un parti communiste animé par l'écrivain et poète Aimé Césaire. Les deux hommes s'affrontent pour la mairie de Fort-de-France, le vieux bougre est battu, et se retire pour mourir le 6 janvier 1950 à 78 ans, quelques semaines avant son camarade Léon Blum.


Et un extrait d'un article de Lutte de Classe, avril 1996
a écrit : Les anciens propriétaires n’acceptaient pas les nouvelles libertés accordées à leurs anciens esclaves. Ils se faisaient représenter par des hommes de paille recrutés parmi les plus anciens affranchis tandis que les « républicains » ou « schoelcheristes » – du nom de l’abolitionniste de 1848 – avaient en général le soutien des Mulâtres ou des Noirs. Schoelcher lui-même fut à plusieurs reprises élu député en Martinique et Guadeloupe.
Mais l’on ne vit pas apparaître les Noirs sur la scène politique dès ce moment-là, et ce sont des hommes venus de l’extérieur comme Schoelcher ou des Mulâtres qui se présentèrent comme les représentants de leurs intérêts.
Pour voir apparaître un parti des Noirs, il fallut attendre la création, en 1891, d’un premier parti socialiste en Guadeloupe dirigé par un Noir, H. Légitimus. Celui-ci revendiquait cette qualité de parti des Noirs. Puis quelques années plus tard, en 1901, les socialistes martiniquais avec à leur tête Lagrosillière adhérèrent au Parti socialiste français. Les deux partis socialistes, celui de Légitimus et celui de Lagrosillière en Martinique, connurent une évolution similaire. Ayant gagné des élections municipales, législatives et cantonales, très rapidement en Guadeloupe et plus difficilement en Martinique, les socialistes prirent les places d’élus dans les assemblées locales et envoyèrent des députés socialistes en France sous la Troisième république.
Mais les dirigeants de ces partis étaient surtout liés à la politique de l’aile opportuniste ou ministérialiste du parti socialiste. Légitimus proclama dès 1902, la nécessité de l’entente capital-travail qu’il appliqua fidèlement jusqu’en 1910, suivi en cela par Lagrosillière en 1919. Pendant la période de 1902 à 1910, les socialistes se préoccupèrent surtout de réussir sur le plan électoral. Ils firent différentes alliances avec les représentants des capitalistes ou avec des « républicains » ou des radicaux. Leur politique aboutit surtout à démoraliser et désorganiser les travailleurs. En Martinique la grève du François, en 1900, et la grève générale des ouvriers agricoles de Guadeloupe – 1910 – furent les grèves les plus marquantes jusqu’en 1910. La grève générale de Guadeloupe se déroula contre la volonté de Légitimus. Pendant les années qui suivirent, jusqu’à la Deuxième Guerre mondiale, il y eut sans cesse des grèves d’ouvriers agricoles et d’ouvriers des sucreries, souvent durement réprimées par les troupes coloniales.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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com_71
 
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