a écrit :Derrière cela, il y a une emprise des états européens, americains, pour les maintenir dans cette situation.
Tu peux même citer explicitement l'impérialisme français. Très important même de le citer dans la mesure où vivent, ou survivent à nos côtés, travaillent à nos côtés des travailleurs issus des anciennes colonies françaises, ou des pays de l'actuel pré-carré de l'impérialisme français en Afrique (ces mêmes anciennes colonies, divisés en mille morceaux).
Ces travailleurs doublement victimes, dans leur pays, du passé colonial et de l'impérialisme français actuel, et en France, des obstacles incroyables qui leur sont opposés pour l'accès aux maigres droits des travailleurs français, sont malheureuseument parfois mal acceptés dans notre propre classe, à commencer par les organisation ouvrières françaises.
Certes ces organisations les accueillent ou les aident, lorsque ces travailleurs se battent. Mais réformistes qu'elles sont, elles ne dénoncent jamais clairement l'impérialisme français. Elles parlent des pays dont sont originaires ces collègues de pays comme parties d'un continent malheureux, ou , dans le meilleur des cas, pas assez aidé par la France. Mais cette évasivité, laisse place à toutes les interprétations, les interrogations, qui laissent entendre que ces africains ont décidément quelque chose de spécial... qui font qu'au bout du compte on ne peut les considérer comme des travailleurs comme les autres, voire comme des camarades !
Alors c'est vrai, qu'en tant qu'internationaliste dans la métropole de notre propre impérialisme français, on connait mieux la situation des pays dont sont issus ces collègues, qui sont parfois devenus des camarades (combat ?).
Pourtant il existe des travailleurs issus des anciennes colonies françaises en Asie, mais il faudrait que d'autres camarades témoignent. Peut-être ont-ils été moins nombreux au sein de la classe ouvrière industrielle où nous militons.
Ton post m'a permis de relire certains textes sur le soi-disant développement de l'Asie, par exemple :
Extreme orient - Le Japon, second impérialisme mondial menacé par la crise financièreEn particulier ceci :
a écrit :La colonisation japonaise avait d'ailleurs des traits bien spécifiques, comparée par exemple à celle pratiquée en Asie par les bourgeoisies anglaise et française. Des colonies comme la Birmanie et la Malaisie étaient essentiellement l'objet d'un pillage systématique de leurs ressources naturelles par les compagnies anglaises. En Inde, l'industrie traditionnelle était une source de produits semi-finis bon marché (textiles en particulier) pour l'industrie britannique, tandis que celle-ci écoulait une quantité importante de marchandises sur le marché indien. La colonie française d'Indochine occupait une position intermédiaire entre les deux. Mais dans aucun de ces pays, le colonialisme ne développa de façon substantielle les infrastructures ou les industries locales. En revanche, les économies de la Corée et de Taïwan en particulier, furent développées par le Japon avec l'objectif de les intégrer dans l'appareil productif japonais. De sorte que lorsque le Japon fut contraint de se retirer, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, la Corée, par exemple, hérita d'une infrastructure relativement moderne en matière de transport et d'électricité, ainsi que d'une industrie de taille modeste mais non négligeable, dans des secteurs allant du textile à la chimie, en passant par la construction mécanique et l'armement, sans parler d'un système bancaire complet.
On peut dire que partout où l'impérialisme français (sous la forme coloniale) est passé, il n'a pas développé d'industrie. Et ce, même en Asie...
Alors qu'en Europe, pour extorquer le maximum de profit de la population et des travailleurs "locaux" (nous) la bourgeoisie a dû les embrigader dans les énormes centres industriels, là où le progrès technique permettait une productivité accrue, dans les colonies, la bourgeoisie française n'a pas trouvé que l'augmentation de la productivité était le meilleur moyen de faire suer du profit aux populations colonisées...
Au contraire.
Elle a trouvé que le meilleur moyen, c'était de laisser la population sous le joug de structures féodales qu'elle a gentiment encouragé à prospérer, en donnant aux "autorités traditionnelles" tout un tas d'avantages et de soutien, notamment militaires, c'était de la laisser avec des outils de production là aussi moyen-ageux, qui ne lui coûtait donc pas un sou...
Dans l'ancienne Afrique occidentale française par exemple, lorsque les richesses à extorquer étaient des produits agricoles par exemple, pourquoi investir dans une agriculture mécanisée qui coûte cher, en investissement et en entretien, pourquoi investir dans des moyens d'irrigation des terres, pourquoi recruter des travailleurs qu'il faudra qualifer, et pour lesquels il faudra prévoir l'entretien de leur famille, pour lesquels il faudra payer des salaires et qui risqueront de s'organiser en syndicats ?
Alors qu'il suffit de les laisser s'épuiser à la tâche avec des araires, sur des sols mal irrigués, avec des structures sociales interdisant l'organisation, la prise de conscience collective, etc.
Il suffisaitt d'obliger l'agriculture africaine à produire ce que l'on souhaite, quitte à ce que les populations locales crèvent de faim
C'est donc ce que la bourgeoisie française a fait.
En Asie, les bourgeoisie européennes ont apparemment fait de même. Voir à ce sujet le roman de Multatuli "Max Havelaar, ou les ventes de café de la compagnie commerciale des pays bas", l'histoire d'un administrateur hollandais qui cherche à dénoncer les méthodes de l'administration coloniale hollandaise.